HISTOIRE DE SAINT-JUST

DÉPUTÉ À LA CONVENTION NATIONALE

LIVRE PREMIER

 

CHAPITRE QUATRIÈME.

 

 

Organisation des gardes nationales. — Fédération du 14 juillet 1790. — Saint-Just et madame du Barry. — Discussion sur le choix du chef-lieu du département de l'Aisne. — Discours de Saint-Just. — Son échec et son ovation. — Les pavots de Tarquin. — Protestation de quelques membres de l'Assemblée constituante contre la liberté de conscience. — Adresse de la commune de Blérancourt. — Saint-Just et Mutius Scævola. — Les marchés de Blérancourt. — Premières relations avec Robespierre.

 

L'influence acquise par Saint-Just sur ses concitoyens est la meilleure preuve de la considération dont il jouissait et dont il était digne par ses talents, par sa conduite j'rivée et par son dévouement à la chose publique. Ils sont rares ceux qu'un sentiment désintéressé pousse à ambitionner les honneurs, et qui ne cherchent à obtenir les suffrages de leurs concitoyens que pour aider au triomphe d'un système dont l'application leur paraît devoir assurer le bonheur et la prospérité de la patrie. Aussi, dans les circonstances difficiles, deviennent-ils les élus du peuple ; car les hommes se trompent rarement quand ils peuvent choisir en toute liberté et suivant leur conscience.

L'attitude qu'avait prise Saint-Just, dès le début même de la Révolution, son enthousiasme profond et religieux pour les idées nouvelles, sa fermeté dans les occasions périlleuses, le désignaient d'avance au choix de ses compatriotes. Lors donc que l'Assemblée constituante eut décrété, pour toute la France, l'organisation de la garde nationale, cette noble institution, si digne d'un grand peuple, il fut, malgré son extrême jeunesse, nommé lieutenant-colonel. Ce fut en cette qualité qu'il conduisit à Paris les gardes nationaux de son pays, pour assister avec eux à la grande fédération du 14 juillet 1790, cette fête touchante, où l'on put croire un moment que le peuple français se réconciliait à jamais avec son roi qui, à la face de la nation, venait de jurer fidélité à la nouvelle Constitution qu'on était en train d'élaborer[1]. Pourquoi sommes-nous forcé de réfuter ici encore une petite calomnie avancée par M. Éd. Fleury, sous une forme douteuse, il est vrai, mais qui n'en est pas moins traîtresse ? Elle est exhumée des Mémoires de madame du Barry, lesquels sont l'œuvre d'un imposteur, comme chacun sait, et racontée avec un sel attique tout à fait réjouissant. Saint-Just aurait rencontré au Champ-de-Mars madame du Barry, alors âgée de quarante-six ans — ce à quoi n'a sans doute pas songé M. Fleury —, et lui aurait offert son bras pour l'aider à sortir de la foule et la reconduire chez elle. Naturellement il n'aurait pas manqué de débiter, chemin faisant, les plus jolies galanteries du monde à la courtisane sur le retour, qui, de son côté, l'aurait vivement engagé à venir la voir invitation dont Saint-Just aurait profité pour le plus grand plaisir de la dame[2].

Voilà pourtant le conte absurde que M. Fleury ne craint pas de mettre sous les yeux du lecteur. Qu'un faiseur de. Mémoires, en belle humeur, ait trouvé piquant ce rapprochement de l'austère jeune homme et de la grande prostituée, et ait inventé cette fable ridicule, passe encore ; mais qu'un écrivain, qui a des prétentions à la gravité, ait consenti à la répéter, même sous toutes réserves, cela est impardonnable.

Saint-Just avait vraiment en tête bien autre chose que ces galantes aventures sur lesquelles se plaît tant à revenir M. Éd. Fleury. Il s'agissait de préparer l'avenir ; on était au temps des réformes radicales on régénérait l'ancienne société française, et tout homme ayant au cœur un peu de patriotisme ne pouvait rester spectateur muet et indifférent de ce grand drame.

L'Assemblée nationale venait, après un travail immense, d'adopter une nouvelle division du territoire[3]. Au lieu de provinces rivales, ayant chacune leurs coutumes et leurs mœurs différentes et paraissant autant de nations diverses dans un même pays, il y eut des circonscriptions limitées, autant que possible, par les rivières, les cours d'eau et les montagnes dont elles empruntèrent le nom sonore, et qu'on appela départements. Au lieu de Bretons, de Normands, de Picards, de Flamands, de Lorrains, etc., il y eut un peuple français c'était l'unité décrétée, cette unité rêvée en vain par Richelieu et Louis XIV.

Dans chaque circonscription, on choisit la ville principale pour y établir l'administration centrale du département mais, par respect pour les droits acquis, l'Assemblée consulta souvent les citoyens sur le choix du chef-lieu. Le 15 avril 1790, elle fixa, dans un décret présenté par Gossin, au nom du comité de constitution, les fonctions des électeurs convoqués à Chauny pour décider laquelle des villes de Laon ou de Soissons serait chef-lieu du département de l'Aisne.

Saint-Just était un des électeurs délégués. Il se fit l'avocat de la ville de Soissons, et prononça un discours dans lequel il invoqua d'excellentes raisons qui, selon lui, devaient décider les électeurs à donner la préférence à cette dernière ville. La minute de ce discours, fort applaudi, existe encore dans les archives du département. Saint-Just, après s'y être excusé de son extrême jeunesse, qui déjà lui avait suscité des ennemis et des envieux, proteste de son ardente affection pour les concitoyens sous les yeux de qui il a fait ses premières armes, et pour le pays où son âme s'est trempée à la liberté, cette liberté plus jeune encore que lui. Il déclare que c'est avec le plus grand regret qu'il se voit obligé de prendre parti pour l'une ou pour l'autre de deux villes également chères à son cœur, et il se félicite de la modération qui préside à une discussion de cette nature, où tant d'intérêts opposés se trouvent en jeu.

Apres avoir fait l'éloge de la ville de Laon qui offrait généreusement de se charger seule des frais d'établissement du chef-lieu, et abandonnait ses casernes pour y loger l'administration départementale, il défend les droits de la ville de Soissons, siège de l'ancienne intendance, et qui, ayant été plus éprouvée jadis, a dû apprendre à gouverner sagement. Son intendance, dit-il, monument de despotisme et de cruauté, servira désormais à un plus glorieux usage, semblable au temple des idoles où l'on sacrifiait des victimes humaines, et voué ensuite au Dieu de paix par de plus pures mains. L'intendance de Soissons peut loger avec dignité le département ; c'est rendre à la patrie le sang qu'on lui a tiré, c'est venger la vertu, c'est venger l'humanité et le pauvre. Il le bénira désormais, cet asile parricide que la sueur a bâti, et la source de son infortune deviendra celle de sa fétidité.

Il pense qu'en gardant ses casernes et sa garnison, Laon doit jouir d'une importance suffisante, et qu'il y a lieu d'accorder, en compensation, le chef-lieu du département a Soissons. U termine en ces termes : N'embarrassons point dans une discussion métaphysique une question aussi simple ne nous évaporons point en de vains sophismes ; dépouillons tout ressentiment de terreur, parce que notre jugement est éternel, et que nous nous repentirions à loisir d'un choix légèrement fait. Laon a ses avantages Soissons paraît avoir les siens, et la conscience doit prononcer. N'oubliez pas surtout que les moments sont précieux pour le pauvre, que chacun de nous doit avoir apporté ici son opinion déterminée, et que, tandis que nous délibérons, les enfants de plusieurs de nos frères ici présents n'ont peut-être pas de pain et en demandent à leurs mères qui pleurent. Je vote au nom des miens pour Soissons.

Malgré ce discours très-bien fait, très-habité et très-modéré, Soissons n'en perdit pas moins son procès. Saint-Just dut se consoler de cet échec dans l'ovation dont le gratifièrent ses concitoyens de Blérancourt, qui vinrent en foule à sa rencontre pour le féliciter. Ce fut à leur tête que, étant allé rendre visite au comte de Lauraguais, qui, bien que colonel de la garde nationale, ne voyait sans doute pas d'un très-bon œii ces manifestations patriotiques, il abattit d'un coup de baguette la tète d'une fougère dans les jardins du château. Moi, cependant, écrit-il à Camille Desmoulins, je fis comme Tarquin j'avais une baguette avec laquelle je coupai la tête à une fougère qui se trouva près de moi sous les fenêtres du château, et, sans mot dire, nous fîmes volteface.

Ce fait, qui serait passé inaperçu sans la lettre de Saint-Just, avait-il la sinistre signification qu'on s'est plu à lui attribuer ? C'est absurde de le croire ; mais il exprimait certainement que le temps était venu de réprimer l'orgueil d'une noblesse singulièrement fâchée du désintéressement un peu forcé de ses chefs, et qui traitait volontiers de vol la suppression des droits féodaux, lesquels n'étaient pourtant autre chose que le brigandage organisé. A cette époque, en effet, l'aristocratie relevait partout la tête, essayait de ressaisir le terrain perdu, entravait par sa mauvaise volonté la marche pacifique de la Révolution, et l'on doit rendre un éternel hommage aux adversaires de cette réaction, qui fut la cause des malheurs de la patrie, et finit par s'abîmer dans la sanglante journée du 10 août.

Au milieu de la discussion sur les biens du clergé, l'Assemblée nationale avait, dans sa sagesse, sanctionné par un décret en date du 13 avril 1790, la liberté de conscience. Quelques membres de la noblesse et du clergé crurent devoir protester publiquement contre ce décret, et firent imprimer leur protestation, manquant ainsi de respect à l'illustre assemblée au sein de laquelle ils avaient l'honneur de siéger.

Un grand nombre de communes Marnèrent énergiquement cet acte coupable, et, entre autres, la commune de Blérancourt, dont la municipalité condamna au feu trente exemplaires de la protestation. L'Assemblée constituante fut informée de cette exécution par une adresse très-probablement rédigée par Saint-Just, adresse qui eut les honneurs de la lecture et que nous avons sous les yeux. Nous la citons ici comme une pièce très-rare et très-curieuse :

Voici ce qui se passe dans les campagnes, tandis que vous travaillez à la liberté. Puissent-ils rougir, à la lecture de ce qui suit, les tyrans qui cherchent à nous séduire et qui nous représentent la religion comme la Fortune, une bourse à la main, elle qui est si pure et si modérée !

Extrait du registre des délibérations de la municipalité du bourg de Blérancourt.

Cejourd'hui 15 mai 1790, la municipalité de Blérancourt étant extraordinairement convoquée,

François Monneveux, procureur de la commune, a porté la parole, et nous a dit :

Que le 11 du présent mois, il a été adressé à M. de Saint-Just, électeur au département de l'Aisne, et demeurant audit Blérancourt, un paquet contenant trente exemplaires d'une feuille ayant pour titre Déclaration d'une partie de l'Assemblée nationale, sur un décret rendu le 13 avril 1790, concernant la religion ;

Qu'à cet envoi était jointe une lettre, remplie de maximes odieuses, qui l'engageait à employer le crédit qu'il a dans ce pays en faveur de la religion sapée par les décrets de l'Assemblée nationale, et à promulguer l'écrit contenu dans l'envoi.

Ici, l'assemblée a demandé, d'un seul cri, la lettre et M. de Saint-Just. Ce dernier a été prié de se rendre à l'assemblée, et a fait lecture de la lettre qu'il avait dénoncée lui-même au procureur de la commune.

Toute l'assemblée, justement révoltée des principes abominables que les ennemis de la Révolution cherchent à faire circuler dans l'esprit du peuple, a arrêté que la Déclaration serait lacérée et brûlée sur-le-champ, ce qui a été fait à l'instant même ; et M. de Saint-Just, la main sur la flamme du libelle, a prononcé le serment de mourir pour la patrie, l'Assemblée nationale, et de périr plutôt par le feu, comme l'écrit qu'il a reçu, que d'oublier ce serment. Ces paroles ont arraché des larmes à tout le monde. M. le maire, la main sur le feu, a répété le serment avec les autres officiers municipaux ; il a ensuite félicité M. de Saint-Just en lui disant : Jeune homme, j'ai connu votre père, votre grand-père et votre tayon vous êtes digne d'eux. Poursuivez comme vous avez commencé, et nous vous verrons à l'Assemblée nationale. Et ont signé Honoré, maire ; Monneveux, Thuillier l'aîné Carbonnier, Dutailly, Quentelat, J.-B. Cappeton et Thuillier le jeune, secrétaire-greffier.

Heureux le peuple que la liberté rend vertueux et qui n'est fanatique que de la vérité et de la vertu Voilà l'esprit qui nous anime ; et ce qu'il y a de plus consolant pour nous, c'est que toute la France éprouve les mêmes sentiments. Excusez les paysans qui savent mal exprimer la tendresse, la reconnaissance ; mais qui conservent à l'Assemblée nationale, dans l'occasion, des cœurs, du sang et des baïonnettes.

Nous avons l'honneur d'être, etc.

Et ont signé les officiers municipaux ci-dessus désignés.

 

Cette adresse est un curieux échantillon de l'esprit dont étaient animées la plupart des communes de France, et témoigne combien la justice et la nécessité de la Révolution étaient vivement ressenties. Comme on le voit, il n'y a plus à révoquer en doute ce serment prêté par Saint-Just sur la flamme vengeresse. Cet acte, qui est bien en rapport avec te caractère déterminé de l'austère jeune homme, nous semble avoir quelque chose de stoïque quatre ans plus tard, Saint-Just mourut fidèle à son serment. Pour M. Cuvillier-Fleury. qui n'est guère de nature à comprendre l'enthousiasme, ce n'est qu'une stupide parade. Le récit est du temps, dit-il ; il en reproduit, sans trop d'exagération, le mensonge et la folie[4]. Cette appréciation d'une époque qui a vu naître la liberté de conscience, la liberté individuelle, l'égalité devant la loi et tant d'autres immortelles institutions, nous paraît bonne à enregistrer, venant d'un homme qui a dû à une famille élevée au trône par une révolution, des places et des honneurs dont la perte, pour cruelle qu'elle soit, devrait être regrettée peut-être avec moins d'amertume dans les pages maussades où il s'attaque à l'un des hommes les plus intègres de notre grande Révolution.

Pour nous, qui ne pouvons admettre l'assassinat, quels qu'en soient, d'ailleurs, le prétexte et !e but, nous avouons naïvement qu'au trait de ce Mutius Scævola dévouant au feu la main qui a trompé sa fureur, nous préférons mille fois l'acte de ce jeune homme ardent qui, la main étendue sur la flamme dévorant le libelle contre-révolutionnaire, jure un dévouement éternel à sa patrie. Saint-Just justifiait donc pleinement la confiance de ses concitoyens ; il ne perdait aucune occasion de leur être utile ; les causes honorables avaient en lui un défenseur toujours prêt, et les opprimés de toute sorte pouvaient s'adresser à lui sans crainte d'être repoussés. Un jour, la commune de Blérancourt fut menacée de perdre ses marchés. Grande désolation dans le pays, dont ils étaient la principale source de prospérité. On s'adressa bien vite à Saint-Just, qui rédigea une pétition à l'Assemblée nationale. Ce fut à cette occasion qu'il écrivit à Robespierre la lettre suivante, qui a été l'origine de sa liaison avec le député d'Arras :

Vous qui soutenez la patrie chancelante contre le torrent du despotisme et de l'intrigue, vous que je ne connais que comme Dieu, par des merveilles, je m'adresse à vous, monsieur, pour vous prier de vous réunir à moi pour sauver mon triste pays. La ville de Coucy s'est fait transférer, le bruit en court ici, les marchés francs du bourg de Blérancourt. Pourquoi les villes engloutiraient-elles les privilèges des campagnes ? Il ne restera donc plus à ces dernières que la taille et les impôts ?

Appuyez, s'il vous plaît, de tout votre talent une adresse que je fais partir par le courrier, dans laquelle je demande la réunion de mon héritage aux domaines du canton pour que l'on conserve un privilège sans lequel il faut qu'il meure de faim. Je ne vous connais pas mais vous êtes un grand homme. Vous n'êtes pas seulement député d'une province, vous êtes celui de l'humanité et de la république. Faites, s'il vous plaît, que ma demande ne soit point méprisée.

 

A propos de cette lettre, certain biographe a crié bien fort à l'adulation ; mais l'adulation qui ne s'adresse pas aux puissants, loin d'être coupable, est digne et généreuse. Robespierre n'était pas puissant alors il votait avec la minorité ; mais ii était à la tête des plus ardents défenseurs de la liberté, mais il soutenait, de toute son énergie, les droits du peuple qu'une fraction de l'Assemblée s'efforçait de réduire à néant ; et, certes, il pouvait mériter le titre de député de l'humanité, l'homme qui venait de proposer l'abolition de la peine de mort, sous prétexte qu'une loi de sang altérait le caractère national et entretenait des préjugés féroces, et qui, voyant sa motion rejetée, avait demandé, lors de la création du jury, que cette peine de mort ne pût être prononcée qu'à l'unanimité ! Saint-Just, d'ailleurs, quoique lié plus tard avec Robespierre d'une amitié qui ne s'éteignit qu'à la mort de tous deux et qui les honore également, conserva toujours la plus complète indépendance d'opinion ; et nous les verrons l'un et l'autre traiter, dans un sens absolument contraire, les questions les plus importantes.

A cette époque déjà, Robespierre avait été surnommé l'incorruptible ; Saint-Just, qui était de la même trempe, devait nécessairement s'adresser à lui. Le désintéressement de ce dernier est une de ses vertus incontestées, et l'offre d'abandonner sa part de patrimoine pour le maintien des marchés de Blérancourt en est une preuve irrécusable. Que cette offre ait été acceptée ou non, elle n'en a pas moins été faite, et n'en demeure pas moins méritoire. Ils ne sont pas si nombreux ceux qui, ayant exercé les plus hautes magistratures de l'État, sont morts sans laisser une obole. Ah ! ces grands hommes de la République n'eussent-ils eu que leur désintéressement sublime, elle devrait suffire, cette haute et rare qualité, pour commander le respect devant leurs froides cendres !

Saint-Just terminait sa lettre par un mot qui peut-être ouvrit les yeux à Robespierre et le fit songer à la possibilité d'établir en France le régime républicain. Quant à lui, si l'espérance de la république était dans son cœur, si déjà, comme c'est probable, il rêvait à un gouvernement personnifié dans la loi et qui ne fut pas soumis aux chances d'incapacité d'une même famille, rien ne prouve qu'à cette époque il ne désirât pas sincèrement l'application de la nouvelle Constitution.

Les pouvoirs de la Constituante allaient bientôt expirer depuis longtemps, Saint-Just avait l'intention de se présenter comme candidat à la députation, au moment des élections pour l'Assemblée législative, et sa popularité lui donnait l'espérance de réussir. Par de fortes études, il s'était mis à même de remplir dignement le mandat de législateur, et il avait résumé ses idées sur le gouvernement dans un livre intitulé Esprit de la Révolution et de la Constitution de France[5] ; œuvre remarquable, sur laquelle nous allons jeter un rapide coup d'œil.

 

 

 



[1] Voyez le Moniteur du 5 juillet et celui du 16 juillet 1790.

[2] Saint-Just et la Terreur, par M. Edouard Fleury, t. I, p. 108.

[3] Février 1790.

[4] Cuvillier-Fleury, Portraits politiques et révolutionnaires, t. II, p. 292.

[5] Esprit de la Révolution et de la Constitution de France, par Louis-Léon de Saint-Just, électeur du département de l'Aisne pour le canton de Blérancourt, district de Chauny. Paris, Beuvin, 1791, in-8° de 182 pages.