MÉMOIRES POUR SERVIR À L’HISTOIRE DE MON TEMPS

 

PAR M. FRANÇOIS GUIZOT.

TOME PREMIER— 1807-1830.

PARIS - MICHEL LÉVY FRÈRES, LIBRAIRES-ÉDITEURS – 1858.

 

 

CHAPITRE I. — LA FRANCE AVANT LA RESTAURATION (1807-1814.)

Mes raisons pour publier ces Mémoires de mon vivant. — Mon entrée dans le monde. — Mes premières relations avec M. de Chateaubriand, M. Suard, Mme de Staël, M. de Fontanes, M. Royer-Collard. — On veut me faire nommer auditeur au Conseil d’État impérial. — Pourquoi cela n’eut pas lieu. — J’entre dans l’Université. — J’ouvre mon cours d’Histoire moderne. — Salons libéraux et comité royaliste. — Caractère des diverses oppositions vers la fin de l’Empire. — Tentative de résistance du Corps législatif. — MM. Laîné, Gallois, Maine-Biran, Raynouard et Flaugergues. — Je pars pour Nîmes. — État et aspect de Paris et de la France en mars 1814. — La Restauration s’accomplit. — Je reviens à Paris et je suis nommé secrétaire général au ministère de l’intérieur.

CHAPITRE II. — LA RESTAURATION (1814-1815.)

Mes sentiments en entrant dans la vie publique. — Vraie cause et vrai caractère, de la Restauration. — Faute capitale du Sénat impérial. — La Charte s’en ressent. — Objections diverses à la Charte. — Pourquoi elles furent vaines. — Ministère du roi Louis XVIII. — Inaptitude des principaux ministres au gouvernement constitutionnel. — M. de Talleyrand. — L’abbé de Montesquiou. — M de Blacas. — Louis XVIII. — Principales affaires auxquelles j’ai pris part à cette époque. — Présentation aux Chambres de l’Exposé de la situation du royaume. — Loi sur la presse. — Ordonnance pour la réforme de l’instruction publique. — État du gouvernement et du pays. — Leur inexpérience commune. — Effets du régime de liberté. — Appréciation du mécontentement public et des complots. — Mot de Napoléon sur la facilité de son retour.

CHAPITRE III. — LES CENT-JOURS (1815.)

Je quitte sur-le-champ le ministère de l’intérieur pour reprendre mon cours. — Attitude inquiète des classes moyennes au retour de Napoléon. — Ses motifs légitimes. — Sentiments des peuples comme des gouvernements étrangers envers Napoléon. — Rapprochement apparent et lutte secrète de Napoléon et des libéraux. — Les Fédérés. — Carnot et Fouché. — Explosion de la liberté pendant les Cent-Jours, même dans le palais impérial. — Louis XVIII et son Conseil à Gand. — Le congrès et M. de Talleyrand à Vienne. — Je vais à Gand, de la part du comité royaliste constitutionnel de Paris. — Mes motifs et mes sentiments pendant ce voyage. — État des partis à Gand. — Ma conversation avec Louis XVIII. — -M. de Blacas. — M. de Chateaubriand. — M. de Talleyrand revient de Vienne. — Louis XVIII rentre en France. — Intrigue ourdie à Mons et déjouée à Cambrai. — Aveuglement et faiblesse de la Chambre des représentants. — Mon opinion sur l’entrée de Fouché dans Conseil du Roi.

CHAPITRE IV. — LA CHAMBRE DE 1815 (1815-1816.)

Chute de M. de Talleyrand et de Fouché. — Formation du cabinet du duc de Richelieu. — Mes relations comme secrétaire général du ministère de la justice, avec M. de Marbois, garde des sceaux. — Arrivée et physionomie de la Chambre des députés. — Intentions et attitude de l’ancien parti royaliste. — Formation et composition d’un nouveau parti royaliste. — Lutte des classes sous le manteau des partis. — Lois d’exception. — Loi d’amnistie. — Le centre devient le parti du gouvernement et le côté droit l’opposition. — Questions sur les rapports de l’État avec l’Église. — État du gouvernement hors des Chambres. — Insuffisance de sa résistance à l’esprit de réaction. — Le duc de Feltre et le général Bernard. — Procès du maréchal Ney. — Polémique entre M. de Vitrolles et moi. — Clôture de la session. — Modifications dans le cabinet. — M. Laîné, ministre de l’intérieur. — Je quitte le ministère de la justice et j’entre comme maître des requêtes au Conseil d’État. — Le cabinet s’engage dans la résistance au côté droit. — M. Decazes. — Attitude de MM. Royer-Collard et de Serre. — Opposition de M. de Chateaubriand. — Le pays s’élève contre la Chambre des députés. — Travail de M. Decazes pour en amener la dissolution. — Le Roi s’y décide. — Ordonnance du 5 septembre 1816.

CHAPITRE V. — GOUVERNEMENT DU CENTRE (1816-1821.)

Composition de la nouvelle Chambre des députés. — Le cabinet a la majorité. — Éléments de cette majorité, le centre proprement dit et les doctrinaires. — Vrai caractère du centre. — Vrai caractère des doctrinaires et vraie cause de leur influence. — M. de la Bourdonnaye et M. Royer-Collard à l’ouverture de la session. — Attitude des doctrinaires dans le débat des lois d’exception. — Loi des élections du 5 février 1817. — Part que j’ai prise à cette loi. — De la situation actuelle et du rôle politique des classes moyennes. — Le maréchal Gouvion Saint-Cyr et la loi du recrutement du 10 mars 1818. — Les lois sur la presse de 1819 et M. de Serre. — Discussion préparatoire de ces lois dans le Conseil d’État. — Administration générale du pays. — Modifications du cabinet de 1816 à 1820. — Imperfections du régime constitutionnel. — Fautes des hommes. — Dissentiments entre le cabinet et les doctrinaires. — Le duc de Richelieu négocie, à Aix-la-Chapelle, la retraite complète des troupes étrangères. — Sa situation et son caractère. — Il attaque la loi des élections — Sa chute. — Cabinet de M. Decazes. — Sa faiblesse politique malgré ses succès parlementaires. — Élections de 1819. — Élection et non admission de M. Grégoire. — Assassinat du duc de Berry. — Chute de M. Decazes. — Le duc de Richelieu rentre au pouvoir. — Son alliance avec le côté droit. — Changement de la loi des élections. — Désorganisation du centre et progrès du côté droit. — Seconde chute du duc de Richelieu. — M. de Villèle et le côté droit arrivent au pouvoir.

CHAPITRE VI. — GOUVERNEMENT DU CÔTÉ DROIT (1822-1827.)

Situation de M. de Villèle en arrivant au pouvoir. — Il est aux prises avec le côté gauche et les conspirations. — Caractère des conspirations. — Appréciation de leurs motifs. — Leurs liens avec quelques-uns des chefs de l’opposition parlementaire. — M. de La Fayette. — M. Manuel. — M. d’Argenson. — Leur attitude dans la Chambre des députés. — Insuccès des conspirations et ses causes. — M. de Villèle aux prises avec ses rivaux au dedans et à côté du cabinet. — Le duc Mathieu de Montmorency. — M. de Chateaubriand ambassadeur à Londres. — Congrès de Vérone. — M. de Chateaubriand dévient ministre des affaires étrangères. — Guerre d’Espagne. — Appréciation de ses motifs et de ses effets. — Rupture entre M. de Villèle et M. de Chateaubriand. — Chute de M. de Chateaubriand. — M. de Villèle aux prises avec une opposition sortie du côté droit. — Le Journal des Débats et MM. Bertin. — M. de Villèle tombe sous le joug de la majorité parlementaire. — Attitude et influence du parti ultra-catholique. — Appréciation de sa conduite. — Attaques dont il est l’objet. — M. de Montlosier. — M. Béranger. — Faiblesse de M. de Villèle. — Son déclin. — Ses adversaires à la cour. — Revue et licenciement de la garde nationale de Paris. — Trouble de Charles X. — Dissolution de la Chambre des députés. — Les élections sont contraires à M. de Villèle. — Il se retire. — Mot de Madame la Dauphine à Charles X.

CHAPITRE VII. — MON OPPOSITION (1820-1830.)

Ma retraite à la Maisonnette. — Je publie quatre écrits politiques de circonstance : 1° Du Gouvernement de la France depuis la Restauration et du Ministère actuel (1820) ; 2° Des Conspirations et de la Justice politique (1821) ; 3° Des Moyens de gouvernement et d’opposition dans l’état actuel de la France (1821) ; 4° De la peine de mort en matière politique (1822). — Caractère et effet de ces écrits. — Limites de mon opposition. — Les Carlonari. — Visite de M. Manuel. — J’ouvre mon cours sur l’histoire des origines du gouvernement représentatif. — Son double but. — L’abbé Frayssinous en ordonne la suspension. — Mes travaux historiques, — sur l’histoire d’Angleterre, — sur l’histoire de France. — Des relations et de l’influence mutuelle de l’Angleterre et de la France. — Du mouvement philosophique et littéraire des esprits à cette époque. — La Revue française. — Le Gloire. — Élections de 1827. — Ma participation à la société Aide-toi, le ciel t’aidera. — Mes rapports avec le ministère Martignac. — Il autorise la réouverture de mon cours. — Mes leçons de 1828 à 1830 sur l’histoire de la civilisation en Europe et en France. — Leur effet. — Chute du ministère Martignac et avènement de M. de Polignac. — Je suis élu député à Lisieux.

CHAPITRE VIII. — L’ADRESSE DES 221 (1830.)

Attitude à la fois menaçante et inactive du ministère. — Fermentation légale du pays. — Associations pour le refus éventuel de l’impôt non voté. — Caractère et état d’esprit de M. de Polignac. — Nouvelle physionomie de l’opposition. — Ouverture de la session. — Discours du Roi. — Adresse de la Chambre des pairs. — Préparation de l’Adresse de la Chambre des députés. — Perplexité du parti modéré et de M. Royer-Collard. — Débat de l’Adresse. — Début simultané dans la Chambre de M. Berryer et de moi. — Présentation de l’Adresse au Roi. — Prorogation de la session. — Retraite de MM. de Chabrol et Courvoisier. — Dissolution de la Chambre des députés. — Mon voyage à Nîmes pour les élections. — Leur vrai caractère. — Dispositions de Charles X.

PIÈCES HISTORIQUES.

I. — 1° Le vicomte de Chateaubriand à M. Guizot. — 2° Le vicomte de Chateaubriand à M. Guizot. — 3° Le vicomte de Chateaubriand à M. Guizot.

II. — Le comte de Lally-Tollendal à M. Guizot.

III. — Discours prononcé pour l’ouverture du cours d’histoire moderne de M. Guizot, le 11 décembre 1812.

IV. — 1° L’abbé de Montesquiou à M. Guizot.  - 2° L’abbé de Montesquiou à M. Guizot.

V. — Fragments extraits d’un écrit de M. Guizot, intitulé : Quelques Idées sur la liberté de la presse, et publié en 1814.

VI. — Rapport au Roi et Ordonnance du Roi pour la réforme de l’instruction publique (17 février 1815.)

VII. — Note rédigée et remise au Roi et au Conseil, en août 1816, par M. Laîné, ministre de l’intérieur, sur la dissolution de la Chambre des députés de 1815.

VIII. — Correspondance entre le vicomte de Chateaubriand, le comte  Decazes, ministre de la police générale, et M. Dambray, chancelier de France, à l’occasion de la saisie de la Monarchie selon la Charte, pour cause de contravention aux lois et règlements sur l’imprimerie (septembre 1816). — 1° Procès-verbal de saisie. — 2° M. le vicomte de Chateaubriand à M. le comte Decazes. — 3° M. le comte Decazes à M. le vicomte de Chateaubriand. — 4° M. le vicomte de Chateaubriand à M. le comte Decazes. — 5° M. Dambray à M. le comte Decazes. — 6° M. le vicomte de Chateaubriand à M. le chancelier Dambray. — 7° M. Dambray à M. le vicomte de Chateaubriand.

IX. — Tableaux des principales modifications et réformes introduites dans l’administration générale de la France, par MM. Laîné et Decazes, successivement ministres de l’intérieur de 1816 à 1820, et par M. le maréchal Gouvion Saint-Cyr, ministre de la guerre de 1817 à 1819.

X. — M. Guizot à M. de Serre. — Projet de loi sur l’organisation de la Législature.

XI.— Correspondance entre M. de Serre, garde des sceaux, M. le baron Pasquier, ministre des affaires étrangères, et M. Guizot, à l’occasion de la destitution de M. Guizot comme conseiller d’État. — 1° M. de Serre, garde des sceaux, à M. Guizot. — 2° M. Guizot à M. de Serre. — 3° M. Guizot à M. le baron Pasquier, ministre des affaires étrangères. — 4° Le baron Pasquier à M. Guizot.

XII. — M. Béranger à M. Guizot, ministre de l’instruction publique.