SAINT POTHIN ET SES COMPAGNONS MARTYRS

 

LIVRE TROISIÈME. — MARTYRS DE L'ANNÉE 178.

CHAPITRE II. — Comment saint Marcel et saint Valérien se rattachent à cette histoire.

Ils s'évadent tous les deux des prisons de Lugdunum. — Marcel remonte la vallée de la Saône, sur la rive gauche de la rivière. — Il convertit Latinus et sa famille. — Il est martyrisé à deux milles de Chalon (Cabillonum). — Église et monastère de Saint-Marcel. — Valérien prend sa route vers le nord, sur la rive droite de la Saône. — Il s'arrête à Tournus (Trinorchium). — Succès de sa prédication. — Il est mis à mort par Priscus, gouverneur de Chalon. — Actes ou passions de saint Marcel et de saint Valérien ; leur valeur historique.

 

L'histoire des premiers martyrs de Lugdunum serait incomplète, si nous n'y faisions entrer saint Marcel, apôtre de Chalon-sur-Saône, et saint Valérien, apôtre de Tournus. Disciples tous les deux du bienheureux Pothin, sortis de son école, ils appartiennent à l'Église de Lugdunum, leur mère, aussi bien qu'aux Églises qui saluent en eux leurs premiers apôtres. Jetés en prison avec Sanctus, Maturus, Attale, D'andine el les autres, ayant été quelque temps en communauté de souffrances avec ces confesseurs, Marcel et Valérien ne doivent pas être séparés d'eux, bien qu'ils n'aient pas 'été immolés au confluent du Rhône et de la Saône.

La violence de la persécution semblait devoir étouffer le christianisme dans la cité de Plancus ; par un effet contraire, cette crise religieuse contribua tout à la fois à enraciner la bonne semence dans cette ville et à la propager dans les environs. Fidèles à l'esprit de l'Évangile, les chrétiens conservèrent à leur courage le caractère d'une résistance exempte de provocation. Voilà pourquoi plusieurs abandonnèrent des lieux où ils étaient traqués comme des bêtes fauves. Dans cette fuite, inspirée par la prudence et non par la pusillanimité, leur foi, qu'ils emportaient tout entière, ne perdait rien de son énergie Wh sa force d'expansion. En retour de l'hospitalité reçue, ces illustres fugitifs communiquaient aux familles qui les accueillaient la connaissance du Christ et les lumières du salut. Ainsi, en s'abattant sur l'Église fondée par le bienheureux Pothin, la persécution opérait comme l'ouragan, qui détache d'un arbre et emporte sur ses ailes des graines destinées à germer sous d'autres cieux. C'est ce qui arriva pour Marcel et Valérien, avec cette circonstance spéciale, que, jetés dans les cachots, ils parvinrent à s'évader et à s'éloigner du foyer de la persécution. La suite montra quel motif avait inspiré leur évasion et leur fuite.

Marcel et Valérien ont cela de particulier, qu'ils sont les premiers rameaux détachés de la souche lugdunaise. Grâce à ces deux saints, l'Église de Lugdunum, fille de l'Église de Smyrne, devint mère à son tour, préludant de bonne heure à cette heureuse fécondité qui devait constituer une des plus belles parts de sa gloire. Dans Marcel et Valérien, nous pouvons saluer les prémices de ces apôtres, de ces colonies évangéliques que l'inépuisable charité de l'Église de Lyon devait envoyer aux différentes contrées du globe. A ce point de vue, ces martyrs sont pour nous intéressants à étudier.

Les Actes que nous avons sur saint Marcel et sur saint Valérien sont loin d'avoir une valeur historique et littéraire aussi grande que ceux des saints Epipode et Alexandre. Toutefois, comme ces passions s'accordent sur tous les faits principaux avec les Martyrologes les plus anciens, notamment avec celui d'Adon, le plus autorisé pour les saints lyonnais, nous pouvons en toute sécurité les suivre sur les points concordants, sauf à ne pas exagérer leur mérite, à faire quelques réserves sur les détails.

Marcel et Valérien n'appartenaient pas à la colonie grecque établie sur les bords du Rhône et de la Saône ; ils étaient de race gallo-romaine. Le P. Théophile Raynaud[1] et du Saussay[2] les font naître tous les deux à Lugdunum. Cette origine parait très-vraisemblable ; mais nous ne trouvons rien à cet égard dans les auteurs anciens. Grégoire de Tours semble indiquer qu'ils étaient parents ; ils étaient, suivant ses expressions, unis par le sang et le martyre[3]. Cette phrase est louche et se prête à une double interprétation. Ne signifie-t-elle pas, au vrai, que ces deux saints furent associés dans la même lutte, dans une commune effusion de leur sang pour Jésus-Christ ? Cette version nous paraît d'autant plus acceptable, qu'il n'est question de parenté entre Marcel et Valérien ni dans les Actes du premier, ni dans ceux du second. Ce qui ne souffre aucune difficulté, c'est qu'ils doivent être rangés parmi les disciples de Pothin, et aussi parmi les auxiliaires de son zèle.

Les traditions locales de Chalon et de Tournus autorisent à penser qu'ils étaient revêtus du sacerdoce. La mission à laquelle les avait destinés la divine Providence, réclamait cet ordre avec les pouvoirs qu'il confère. Aussi bien, les Actes les représentent comme prédicateurs de l'Évangile, comme remplissant un ministère attaché à la prêtrise. Ainsi ils se mettent en route dans le but de convertir les riverains de la Saône au culte du vrai Dieu, en prêchant la sainte parole[4]. Quant à la dignité épiscopale, Severt est le seul auteur qui l'attribue à saint Marcel ; or on ne peut s'en rapporter à l'autorité assez médiocre de cet annaliste.

Arrivons au martyre de saint Marcel et de saint Valérien. Pour retracer leurs souffrances et leur mort, nous n'aurons qu'à résumer leurs Actes.

Sous l'empire de Marc-Aurèle, et la dix-septième année de son règne, l'orage de la persécution s'étant abattu sur Lugdunum, Marcel et Valérien furent jetés en prison avec d'autres chrétiens de cette ville. Par l'adjonction de ces deux prisonniers, le nombre des fidèles enchaînés pour Jésus-Christ s'éleva jusqu'à cinquante[5]. Peu de temps après leur réclusion, ces deux confesseurs parvinrent à s'échapper ; un prodige leur ouvrit les portes de la prison[6].

Rendus à la liberté, ils sortirent de Lugdunum et remontèrent la vallée de la Saône. Afin d'échapper aux soldats qui pouvaient être lancés sur leurs traces, ils se séparèrent et mirent entre eux le cours de la rivière. Valérien resta sur la rive droite, Marcel passa sur la rive gauche. Poussés par la Providence, ils se rendaient, à leur insu, vers les lieux destinés à devenir le champ de leur zèle, le théâtre de leur martyre.

Marcel prit sa route vers le nord, cheminant à travers les forêts qui couvraient le pays des Séquanais. Un jour, il demandait et recevait l'hospitalité chez un habitant du pays, nommé Latinus. Or, les statues de Mars et de Minerve s'élevaient dans l'atrium de la maison où il était accueilli : c'était de quoi le toucher d'une vive compassion. Sans tarder, il exhorte son hôte à répudier un culte impie, à ne point adresser ses hommages à des statues incapables de l'ouïr, encore moins de l'exaucer. Inspirées par le zèle et la reconnaissance, les paroles du saint firent briller la lumière aux yeux du Séquanais : Latinus renonça bientôt à ses erreurs ; il crut en Jésus-Christ, lui et toute sa famille. Marcel donna quelques jours à ses néophytes ; il éclaira leur foi naissante, il fortifia leur courage, les préparant à tout ce qui pourrait survenir. A la nouvelle que la persécution se faisait sentir aussi chez les Séquanais, il reprit sa course vers le nord ; ensuite, changeant de direction, il tourna ses pas vers le couchant.

Afin d'éviter Chalon, Marcel franchit la Saône à quelque dis. tance de cette ville, et il prend la route d'Argentomagus[7]. Mais voilà que, chemin faisant, il rencontre Priscus, gouverneur de Chalon pour les Romains. Ce magistrat, qui venait de sacrifier aux dieux, était assis à un festin religieux en leur honneur. A la vue de cet étranger, Priscus l'invite à prendre part au repas, à manger des viandes immolées. Marcel repousse avec horreur une pareille invitation ; puis, avec l'accent d'un homme indigné, il reproche à tous les convives ce festin souillé par la superstition, ces honneurs rendus à de fausses divinités. C'était se déclarer chrétien, se dévouer à toutes les conséquences d'une confession faite d'une manière si solennelle.

Marcel est saisi. Priscus donne l'ordre de le lier aux branches d'un arbre violemment rapprochées l'une de l'autre. Ces branches, en se retirant brusquement, devaient déchirer son corps et le mettre en pièces. Mais, soit que tout se fût borné à une simple menace, soit que le supplice n'eût pas été poussé jusqu'au bout, le magistrat fit tout disposer pour produire le courageux confesseur devant le peuple de Chalon, pour donner à la populace le spectacle de ses souffrances et de sa mort. Priscus le fait donc conduire successivement devant la statue de Saturne, puis devant celle du Soleil, statues qui s'élevaient, la première, sur la rive droite de la Saône, la seconde, sur la rive gauche. Marcel est sommé d'offrir de l'encens à ces idoles ; mais aux sommations, comme aux menaces et aux tourments, il répond par un refus énergique, par une courageuse confession de sa foi. Furieux de cette résistance, Priscus ordonne de traîner le martyr à deux milles de la ville, sur la route militaire de Besançon (Vesuntio), jusqu'à un édicule consacré à Jupiter Ammon. Arrivé en cet endroit, Marcel est pressé de sacrifier à la divinité du lieu ; mais il refuse à ce vain simulacre un encens qu'il réserve au Dieu véritable. Alors, par un raffinement de cruauté, le gouverneur de Chaton fait enterrer le saint jusqu'à la ceinture, afin, disent les Actes, que la sépulture, qui procure le repos aux morts, devînt un supplice pour le martyr enterré tout vivant[8]. Pendant ce temps-là, Marcel ne cessait de louer Dieu, de s'unir à lui dans une prière d'amour. C'est ainsi qu'il rendit son âme très-pure au Seigneur. Ses reliques furent recueillies par les fidèles ; plus tard, elles furent placées avec honneur dans une chapelle élevée sur le lieu même où il avait consommé son sacrifice.

Au vie siècle, Gontran, roi de Bourgogne, transforma l'humble oratoire en une splendide basilique ; il adjoignit à cette église un monastère où il mit des moines d'Agaune, et qu'il dota avec une magnificence royale[9].  Le saint roi voulut que sa dépouille mortelle reposât à l'ombre du cloître, dans la maison de prière, monument de sa piété. Vers la fin du VIIIe siècle, le monastère de Saint-Marcel passa à des chanoines séculiers qui le possédèrent jusqu'à la fin du Xe siècle. A cette époque, il reçut une colonie de Cluny, et fut réduit à n'être plus qu'un simple prieuré. C'est dans le prieuré de Saint-Marcel que le fameux Abélard passa les derniers jours de son existence si tourmentée. Pierre-le-Vénérable, qui l'avait accueilli à Cluny avec une indulgente charité, l'envoya dans ce monastère pour y rétablir sa santé délabrée. Après un court séjour, Abélard y mourut en paix. Il fut enterré dans la chapelle de Notre-Dame, bâtie près de l'église, dans l'intérieur du cloître[10].

La mémoire de saint Marcel a toujours été en grand honneur à Lyon. Ce qui le prouve, c'est la chapelle élevée à ce martyr au pied de la montagne des Capucins. Avant la Révolution, cette chapelle était desservie par les Pénitents noirs du Crucifix. Une des portes de la ville, qui se trouvait tout prés, était appelée porte Saint-Marcel. Aujourd'hui encore, son nom reste attaché à une des rues de ce quartier.

Revenons à Valérien.

Pendant que Marcel remontait la rive gauche de la Saône. Valérien s'avançait parallèlement sur l'autre bord, eu suivant la voie romaine qui conduisait à Autun. En s'éloignant de Lugdunum, Valérien n'était pas préoccupé du soin de sa conservation au point d'oublier les intérêts du Christianisme ; il semait donc sur ses pas le grain de la bonne semence. Arrivé à Trinorchium, aujourd'hui Tournus, il résolut de s'y arrêter, dans l'espoir de gagner à Jésus-Christ les habitants de ce castrum. Il ne fut pas trompé dans ses espérances. Le Seigneur bénissant les efforts de son zèle, plusieurs ouvrirent les yeux à la lumière, abandonnèrent le culte des idoles pour adorer le vrai Dieu. La petite maison où il s'était installé était déjà fréquentée par de nombreux fidèles, lorsque Priscus, qui se rendait à Lugdunum, s'arrêta à Trinorchium, lieu de station sur la voie romaine. Les païens aussitôt d'accourir auprès du gouverneur de Chalon, de dénoncer Valérien comme chrétien, comme un homme qui exerçait une active propagande au profit du culte proscrit. Il était déjà nuit close ; les poursuites furent donc renvoyées au jour suivant.

Le lendemain, de grand matin, Priscus ordonne de rechercher Valérien et de le lui amener chargé de chaînes. A l'arrivée des soldats, le saint leur ouvre la porte de sa demeure, sans défiance aucune, comme on ferait à des hôtes. Aux symboles du christianisme qui frappent leurs regards, à son nom, que Valérien ne songe pas à déguiser, les soldats reconnaissent celui qu'ils ont ordre d'arrêter. Aussitôt ils le saisissent, lui attachent les mains derrière le dos, comme on fait à un malfaiteur, et le conduisent en cet état au gouverneur de Chalon.

Priscus avait quelque intérêt à rivaliser de cruauté avec les magistrats de Lugdunum. Une extrême rigueur déployée contre les chrétiens pouvait lui être une recommandation auprès du président de la Lugdunaise. Prenant donc l'air et la férocité d'une bête fauve, il ordonna à Valérien de sacrifier aux divinités de l'Empire, sous peine de subir des supplices plus terribles encore que ceux qui avaient été infligés à Marcel. Ces menaces n'avaient rien qui pût intimider l'héroïque confesseur. Placé entre l'apostasie et une mort cruelle, il n'hésita pas un instant. Aux ordres de Priscus, il répondit en des termes qui traduisaient et l'énergie de son âme et la fermeté de sa foi. Alors le cruel magistrat donna l'ordre d'étendre Valérien sur le chevalet et de le déchirer avec les ongles de fer. Les bourreaux épuisèrent leurs forces sur ce corps sanglant, torturé, sans que l'invincible martyr cessât de louer Dieu, de lui rendre un solennel témoignage. Vaincu par tant de constance, Priscus le fit égorger avec le glaive. Le bienheureux Valérien fut immolé sur les bords de la Saône, à l'endroit signalé aujourd'hui par la magnifique église de Tournus.

Au temps de Grégoire de Tours, l'église élevée sur le tombeau de saint Valérien était desservie par un prêtre séculier. On y bâtit depuis un monastère qui porta le nom du saint martyr. Vers l'an 875, Charles-le-Chauve donna ce monastère, ainsi que le château de Trénorque, aux moines de Nermoutier. Ces religieux, chassés de leur île par les Normands, vinrent se réfugier dans cet asile ; ils déposèrent dans l'église le corps de saint Philibert, leur fondateur et leur premier abbé, relique qu'ils avaient emportée comme leur plus cher trésor. Vers le commencement du XIe siècle, un incendie ayant dévoré l'église et le monastère, une abbaye nouvelle fut construite sur des dimensions et avec une splendeur dont nous pouvons juger par l'abbatiale, qui sert aujourd'hui d'église paroissiale à la ville de Tournus.

Ces évènements se passaient, parait-il, en l'année 178. Martel mourut le quatrième jour de septembre ; Valérien, le quinzième du même mois.

Nous avons deux sortes d'Actes sur le martyre de saint Marcel[11]. Les uns, plus laconiques, ont été donnés par Surins[12], par le P. Chifflet[13] et Juénin[14] ; les autres, plus développés, ont été tirés de l'ancien Légendaire de Chalon et reproduits par Claude Perry[15]. Identiques pour le fond, souvent même pour l'expression, ils diffèrent surtout pour l'étendue. D'après cela, il est naturel de penser que les seconds dérivent des premiers par amplification ; ce qu'il est facile, du reste, de constater en les collationnant. De plus, les Actes les plus courts sont, pour le goût et la latinité, d'une rédaction supportable ; d'ailleurs ils n'offrent rien qui ne puisse être défendu au tribunal de la critique. Pour les autres, le paraphrasiste n'a pas fait preuve d'une grande pureté de goût ; dans les passages ajoutés par lui, son style est obscur, entortillé. Somme toute, cependant, les Actes de saint Marcel constituent un monument sur lequel l'historien peut légitimement s'appuyer.

Nous en pouvons dire autant des deux passions de saint Valérien que l'on trouve dans les Bollandistes[16]. Elles s'accordent toutes les deux, dans les faits principaux, avec le Martyrologe d'Adon. Pour n'être que de seconde ou de troisième main, ces pièces ont donc plus de valeur que ne veulent leur en attribuer les hypercritiques. La première de ces passions est anonyme, son auteur est inconnu. La deuxième est tirée de la Chronique de Falcon, moine de Tournus, qui vivait dans le xi. siècle. Ce chroniqueur affirme avoir puisé pour son travail à des sources anciennes, n'avoir pas eu d'autre but que de mettre en ordre et de rédiger de son mieux les documents qu'il avait sous la main. Il a suivi fidèlement ce programme ; car il reproduit, avec le style de son temps, tous les faits retracés dans la première passion.

Les Actes de saint Valérien, pas plus que ceux de saint Marcel, n'ont pu trouver grâce devant la critique de Tillemont[17] et de Baillet[18]. Mais il ne suffit pas de dire avec le ton d'un oracle : Les Actes que nous avons de saint Marcel et de saint Valérien ne sont pas assez anciens pour faire autorité[19]. Il faudrait prouver que les Actes de première antiquité ont seuls de la valeur, alléguer des preuves solides pour infirmer l'autorité des passions de saint Marcel et de saint Valérien, ce que ne font ni Baillet ni Tillemont.

 

 

 



[1] Indiculus sanctorum lugdunensium.

[2] Martyrologium gallicanum, 4e sept.

[3] Huic (Marcello) adjungitur, et sanguine et agone propinquus, beatus athleta Valerianus. (De gloria martyrum, c. LIV.)

[4] Passio S. Marcelli, 4e sept.

[5] Cabilonæ natale S. Marcelli, qui temporibus Antonini Veri, ex numero quinquaginta martyrum qui Lugduni in ergastulum trusi fuerant, cum Valeriano patefactis custodiæ, cui mancipati fuerant, divinitus claustris aufugit. (Adon, Martyrol., 4e sept.)

[6] Nous avons deux sortes d'Actes de saint Marcel ; ils ont été donnés par les Bollandistes (die 4e septembris). Les premiers, qui paraissent les plus anciens, portent que Marcel et Valérien sortirent de prison, les portes ayant été miraculeusement ouvertes, patefactis divinitus claustris. Les deuxièmes expliquent ce miracle par l'intervention d'un ange, angelicæ visitationis affectu. Cette intervention d'un ange nous parait être une traduction libre de l'adverbe divinitus des premiers Actes. En pareil danger, saint Pierre avait été tiré de sa prison par un ange Préoccupé de l'analogie dans les situations, le paraphrasiste aura vu dans le prodige de Lugdunum, opéré en faveur de Marcel et de Valérien, une répétition du miracle qui délivra saint Pierre de la prison de Jérusalem.

[7] Bourg du pays des Éduens.

[8] Ut sepultura vivo esset ad pœnam, quæ defunctis præbetur ad requiem.

[9] Frédégaire, Chron., c. I. — Aimoin, De gestis Franc., t. III, LXXX.

[10] Pierre-le-Vénérable fit exhumer pendant la nuit le corps d'Abélard, et l'envoya au Paraclet.

[11] Voir les Bollandistes, ad diem 4e septembris.

[12] Die 4e sept.

[13] Histoire de Tournus, probat., p. 52.

[14] Nouvelle Histoire de l'abbaye de saint Filibert et de la ville de Tournus, t. II, p. 5.

[15] Histoire de Chalon, probat., p. 11.

[16] Voir les Bollandistes, ad diem 14e sept.

[17] Mémoires, t. III, p. 38.

[18] Les Vies des Saints, 4 septembre, table critique.

[19] Tillemont, loc. cit.