HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION DE 1848

TOME DEUXIÈME

 

PAR M. LÉONARD GALLOIS

PARIS – A. NAUD - 1850.

 

 

CHAPITRE PREMIER.

Les républicains demandent l'incompatibilité radicale des fonctions publiques. — Le gouvernement provisoire ajourne cette grande question. — Exemples qu'il avait sous les yeux pour décréter le principe. — Les noms sortis de l'urne électorale appartiennent en grand nombre à d'anciens fonctionnaires. — Moyens employés par ces républicains posthumes pour se faire élire. — Elections de Paris. — Grande majorité en faveur de la liste du National. — Causes de l'insuccès des candidats socialistes. — Calculs statistiques des élections parisiennes. — Les feuilles réactionnaires font des avances à M. de Lamartine. — Pensée des contre-révolutionnaires. — Événements graves qui suivent les élections. — Les calomnies portent leurs fruits — Luttes entre les travailleurs et la bourgeoisie. — Le peuple de Limoges désarme la garde nationale de cette ville. — La victoire ne coûte pas une goutte de sang. — Il n'en est pas de même à Rouen. — Lutte sanglante que la garde nationale y provoque. — Déplorable résultat de cette lutte fratricide. — Cruel usage que la garde nationale fait de ses armes. — Suite de la lutte. — La justice des modérés demande compte aux morts de la fureur des assaillants. — Tristes tablettes judiciaires.

CHAPITRE II.

Adieux du gouvernement provisoire au peuple. — Il prêche la concorde et la fraternité. — Situation dans laquelle il laisse la République. — Ouverture de l'Assemblée nationale constituante. — Cérémonie et fête à ce sujet. — Discours du président du gouvernement provisoire. — Proposition du serment et de la proclamation de la République. — Fins de non-recevoir proposées par les réactionnaires, — Le général Courtais manifeste à l'Assemblée les désirs du peuple. — Proclamation solennelle de la République française par les représentants, le peuple et l'armée. — Décret à ce sujet. — Formation du bureau de l'Assemblée. — Compte-rendu par le gouvernement provisoire à l'Assemblée nationale. — Travaux d'ensemble. — Compte-rendu par le ministre de l'intérieur. — Rapport du ministre de la justice. — Discours du ministre de l'instruction publique. — Rapport du ministre des finances. — Compte-rendu par le citoyen F. Arago, comme ministre de la guerre et comme ministre de la marine. — Exposé fait par le ministre des travaux publics ; ateliers nationaux. — Rapport du ministre des affaires étrangères. — Politique expectante du gouvernement provisoire. — Les républicains la considèrent comme une politique négative et dangereuse pour la République. — L'Assemblée déclare que le gouvernement provisoire a bien mérité de la patrie.

CHAPITRE III.

Cri de la France en proclamant la République. — Institutions réclamées par le peuple. — Objet de l'institution de la Commission des travailleurs. — Elle appelle le concours des ouvriers et des patrons. — Difficultés qu'elle rencontre. — Louis Blanc expose la mission du Luxembourg. — Comité permanent des délégués et des patrons. — Hommes spéciaux appelés aux conférences. — Louis Blanc se déclare l'adversaire de la concurrence. — Question du travail dans les prisons, les couvents, etc. — Discussion à ce sujet. — Décret qui supprime ce travail. — Exposé des motifs de l'organisation du travail. — Projet à ce sujet présenté par Louis Blanc. — Discussion de ce projet. — Opinions des citoyens Wolowski, Charpentier, Dupont-White, Le Play, Duveyrier, Pecqueur. — Réponses de Louis Blanc et de Vidal. — Les journaux républicains appuient la Commission du Luxembourg. — Non, ce n'est pas la une question insoluble ! — Attaques des feuilles de la réaction. — Services rendus à plusieurs industries par la Commission. — Son impuissance matérielle pour mettre à exécution ses idées. — Elle a semé pour l'avenir en proclamant le principe de la solidarité humaine et en attaquant la servitude sous le déguisement de la misère.

CHAPITRE IV.

La réaction repousse généralement les membres du gouvernement provisoire. — Elle veut faire entrer au pouvoir des hommes nouveaux. — Combinaisons mixtes présentées par le parti du National. — L'Assemblée ne veut pas laisser prononcer les noms proposés. — Dornès se borne à demander une Commission de cinq membres. — Rapport de cette Commission. — Elle propose la nomination directe des ministres par l'Assemblée. — Grands débats à ce sujet. — Opinions de Jules Favre, d'Odilon Barrot, etc. — Paroles de M. Lamartine en faveur de ses collègues. — Cet élan du cœur lui fait perdre une partie de sa popularité. — Rancunes des esprits étroits. — On demande que le gouvernement provisoire conserve ses pouvoirs. — Distinctions établies par le représentant Lacaze. — Belle réponse de Ledru-Rollin. — L'Assemblée décide qu'elle nommera une Commission exécutive de cinq membres. — Intrigues des réactionnaires pour écarter les membres du gouvernement provisoire. — Déclaration du citoyen Sénard. — Lamartine ne veut rentrer au pouvoir qu'avec Ledru-Rollin. - Election de F, Arago, de Garnier Pages, de Marie, de Lamartine et de Ledru-Rollin. — Réflexion d'un journal sur cette Commission exécutive. — Nomination des ministres. — Ce ministère offre en général quelques garanties à l'idée révolutionnaire. — Nomination de la Commission dite des travailleurs et de la Commission de constitution. — La réaction fait adopter un décret contre le droit de pétition. — Réflexions à ce sujet.

CHAPITRE V.

Déceptions qui assaillent les émigrés polonais dans leur pays. — Suites du mouvement de Cracovie. — Lutte entre le Comité national et les autorités autrichiennes. — Trahison des Autrichiens. — Combat dans les rues. — La citadelle bombarde la ville. — Convention conclue entre les habitants et la garnison. — Les émigrés chassés et emprisonnés. — Affaires de la Gallicie. — L'Autriche ravit aux nationaux leurs moyens d'action sur les paysans. — Dévouement des habitants des villes. — Affaires du duché de Posen. — La Prusse remet la province en état de siège. — Mauvaises dispositions de la diète de Berlin. — Politique de la Russie et de la Prusse envers la Pologne. — La diète déclare le grand-duché rebelle. — Elle ordonne aux troupes d'agir contre les rassemblements de patriotes. — Conventions avec le général prussien. — La réaction marche tête levée contre les Polonais. — Avantages remportés par les Polonais à Miloslaw. — Résultats de ces avantages. — Emotion que le peuple de Paris en ressent. — Il demande que le gouvernement de la République appuie les Polonais. — Pétitions à ce sujet. — Manifestation du 13 mai. — Elle est considérée comme incomplète. — Les clubs se préparent à une nouvelle démarche solennelle, — Elle doit être toute pacifique. — Langage des journaux à ce sujet. — Imprudente et intempestive proclamation de la Commission exécutive.

CHAPITRE VI.

Impossibilité d'ajourner la manifestation. — Réunion du cortège à la Bastille. — Aspect admirable du défilé. — Raspail est appelé à la tète. — Séance de l'Assemblée nationale. — Interpellations sur l'Italie. - Le citoyen Wolowski parle en faveur de la Pologne. — Mesures prises pour contenir le peuple. — Explications échangées entre le général Courtais et les chefs des clubs. — Motifs qui portent la colonne à passer le pont. — Fraternisation du peuple avec la garde mobile. — La grille s'ouvre enfin pour les délégués. — On ne veut pas les admettre dans la salle des séances. — Le peuple s'impatiente. — Démarche de Ledru-Rollin auprès du président. — La foule franchit la grille et pénètre dans les tribunes publiques. — Un questeur dénonce la conduite prudente du général en chef. — Langage des réactionnaires. — La manifestation envahit la place de Bourgogne. — Efforts du général Courtais de ce côté. — Il ne veut pas faire tirer sur le peuple. — Louis Blanc et Barbès haranguent la foule par la fenêtre. — Ils l'engagent au calme et au respect de la représentation nationale. — Les délégués sont admis dans la salle des délibérations. — Le peuple envahit l'enceinte réservée aux représentants. — Scènes de trouble. — Raspail paraît à la tribune. — Opposition faite à la lecture de la pétition par les délégués. — Raspail parvient enfin à lire la pétition en faveur de la Pologne. — Accueil fait à cette pétition. — Raspail sort de la salle. — Barbès invite le peuple à se retirer. — La manifestation se dispose à quitter l'Assemblée nationale.

CHAPITRE VII.

On force Blanqui à parler. — Sa harangue. — Elle est applaudie. — Blanqui parle des événements de Rouen. — Le président de l'Assemblée ordonne secrètement de battre le rappel. — Discours de Ledru-Rollin. — Bien des pétitionnaires veulent une réponse immédiate. — Efforts des chefs de clubs pour faire défiler le peuple. — On entend le rappel. — Barbès tente un dernier effort sur le peuple. — Tumulte qui règne dans la salle. — Le peuple ne veut pas voir de baïonnettes. — Contre-ordre donné afin de faire cesser le rappel. — Huber prononce la dissolution de l'Assemblée nationale. — Effets divers de cette dissolution. — Huber persiste. — La faiblesse des uns rend les autres plus audacieux. — tes plus indécis croient devoir accepter les faits accomplis. — On ne peut plus reculer. — Nomination d'un gouvernement provisoire. — Discussion à cet effet. — Départ pour l'Hôtel-de-Ville. — Tous les chefs des clubs n'y vont pas. — Aspect du cortège. — Le premier détachement est repoussé par les gardes nationaux. — Un coup de feu met le désordre dans les rangs de la garde nationale. — Dispositions faites à l'Hôtel-de-Ville. — Les clubs se précipitent aux grilles. — Elles sont forcées. — Barbès harangue le peuple. — Nouvelle discussion de la liste du gouvernement provisoire. —Décret rendu à ce sujet. — Barbés et Albert s'occupent de mesures urgentes. — Ils ne prennent aucunes précautions personnelles. — La garde nationale, revenue de sa panique, cerne l'Hôtel-de-Ville. — L'entrée en est forcée. — Arrestation de Barbès.

CHAPITRE VIII.

Faute immense que commettent les révolutionnaires. — Ils laissent les représentants se reconstituer. — Proclamation de la questure. — Quelques députés rentrent en séance. — Outrages faits au général Courtais. — Les gardes nationaux en armes s'emparent de la salle. Ils protègent les représentants, qui arrivent successivement. — Lamartine propose de marcher sur l'Hôtel-de-Ville. — Départ de sa colonne. — Permanence de l'Assemblée. — Les réactionnaires retrouvent la parole. — Proposition d'enquête. — Mise en accusation du général Courtais. — Le questeur Degousée demande la réorganisation de l'état-major et de la préfecture de police. — Léon Faucher soutient les réactionnaires. — L'Assemblée s'oppose d'abord aux propositions irréfléchies. — Berryer fait passer à l'ordre du jour. — Motions diverses du citoyen Luneau. — La Préfecture de police. — Sac de la maison Sobrier. — Echauffourée au ministère de l'intérieur. — La position s'éclaircit. — Propositions intempestives et surannées. — Odilon Barrot, Jules Favre, Portalis. — Réquisitoire de ce dernier contre Courtais et Barbès. — Discussion à ce sujet. — Attaque contre les clubs. — Garnier-Pagès promet la République honnête et modérée. — Retour de Lamartine de l'Hôtel-de-Ville. — Premier exemple de la République honnête et modérée. — Mauvais traitements subis par Louis Blanc. — Récit qu'il fait de sa rentrée à l'Assemblée. — Fureur déployée par les modérés. — Louis Blanc à la tribune. — Injures que lui prodiguent les modérés. — Il déclare qu'il n'a pas été à l'Hôtel-de-Ville. — Rapport du citoyen Marrast. — Poursuites sollicitées contre Albert. — Il est défendu par Louis Blanc. — Flocon rappelé à l'ordre pour avoir prêché la modération. — Fin de la séance permanente.

CHAPITRE IX.

La journée du 15 mai dévoile les projets des réactionnaires. — Ils se lancent violemment dans les voies rétrogrades. — Ils sont soutenus par les journaux contre-révolutionnaires. — Excès de la garde nationale. — Les prisonniers sont envoyés à Vincennes. — Projets des modérés. — Mot d'ordre contre les clubs. — Tenue des séances de l'Assemblée. — Rectification du procès-verbal. — Rapport du citoyen Garnier-Pagès. — Clubs cernés. — Dissolution des montagnards. — Attaques contre le préfet de police. — Le représentant Bonjean demande uns enquête. — Le citoyen Lamartine défend la Préfecture. — La Commission exécutive mise en cause. — Elle est défendue par Jules Favre. — Explications données par Caussidière. — Il défend la garde républicaine. — Crémieux soutient Caussidière. — Celui-ci rejette le mal sur ceux qui ont fait battre le rappel. — Siège de la Préfecture de police. — On veut forcer Caussidière à quitter la Préfecture. — Bruits contradictoires que l'on fait courir sur la Préfecture. — La garde républicaine fraternise avec la garde nationale. — Licenciement et réorganisation de la garde républicaine. — Démission de Caussidière. — Ses adieux aux Parisiens. — Explications données par la garde républicaine. — Persécutions qui les attendent. — La réaction ne veut pas de républicains.

CHAPITRE X.

Cris de fureur poussés contre les clubs. — Décret de la Convention pour protéger les sociétés populaires. — Loi proposée contre les réunions tenues en armes. — Sophismes entassés par le ministre de l'intérieur. — Proposition de M. Isambert pour la suppression des clubs. — Mauvais accueil qu'elle reçoit de l'Assemblée. — Vues liberticides de la réaction. — Loi qui interdit le territoire français à Louis-Philippe et à sa famille. — On oublie la dynastie Bonaparte. — Adresse au peuple français. — Jactance et excès de zèle après la panique. —Violences du côté droit. — Adresse des chefs de la garde nationale. — Le côté droit n'aperçoit pas la réaction. — Signes auxquels elle se fait connaître. — Audacieuse proposition du réactionnaire Dabeaux contre les décrets du gouvernement provisoire. — Réponse du citoyen Crémieux. — Pensées intimes des contre-révolutionnaires. — Ils profitent de toutes les circonstances difficiles pour arriver à leur but. — Fête du 21 mai. — Détails de cette grande cérémonie. — Les journaux républicains constatent les acclamations qui ont salué la république démocratique. — Mot de Saint-Just sur la Constituante de 1791.

CHAPITRE XI.

Digues que l'on veut opposer à la réaction. — Questions importantes mises à l'ordre du jour. — Le citoyen Wolowski reprend ses interpellations sur la Pologne. — Il défend les Polonais des calomnies diplomatiques. — Détails émouvants qu'il révèle. — Il dévoile les intrigues des agents russes. — Le citoyen Vavin précise ce que la Pologne attend de la France. — Opinion du citoyen Napoléon Bonaparte. — Discours de M. Lamartine. — Il défend le gouvernement provisoire des attaques dont il avait été l'objet. — Il raconte ce que ce gouvernement a fait pour l'Italie. — Difficultés que la France républicaine éprouve à aider la Pologne. — Le citoyen Lamartine a foi dans les peuples et dans la justice de leur cause. — Démenti que lui donnent les cabinets d'Autriche, de Prusse et de Russie. — Réflexions d'un journal sur le discours de M. Lamartine. — Résolutions proposées à l'Assemblée par le citoyen Vavin. — Règle de conduite tracée à la Commission exécutive par l'Assemblée nationale sur les questions italienne, polonaise et allemande. — La Commission exécutive ne sait pas se placer dans une sphère si élevée.

CHAPITRE XII.

Difficultés créées par les ateliers nationaux. — Projet de loi pour la reprise des chemins de fer. — Exposé des motifs et détails sur ces voies de communication. — Question politique et sociale qui se rattache à ce rachat. — Ligue contre ce projet. — Plan d'une banque hypothécaire. — Commission d'enquête sur le sort des travailleurs. — Embarras résultant des ateliers nationaux. — Différence entre ces ateliers et l'organisation du travail dé Louis Blanc. — Pensée du ministre Marie à l'égard des ateliers nationaux. — On veut les licencier sans amener des convulsions. — Propositions diverses à ce sujet. — Plan de Léon Faucher. — Appréciation qu'en font les journaux. — Les feuilles réactionnaires ne cessent d'insulter les ouvriers. — Démenti donné au Constitutionnel. — Mot d'ordre de la réaction contre les ateliers nationaux. — Rapport du citoyen Falloux sur ces ateliers. — Les réactionnaires veulent se débarrasser de ces travailleurs, au risque d'exciter des troubles. — Quelques représentants défendent les ouvriers. — M. Grandin dévoile le mal, qu'il voit. — Réponse du ministre Trélat. — Discours et plan du citoyen Joigneaux. — Accueil fait à ses conseils par les réactionnaires. — Moyens que veut employer chaque parti. — Arrestation d'Emile Thomas. — Interpellations à son égard adressées au ministre par le citoyen Taschereau. — Explications données par le ministre. — L'Assemblée approuve la conduite du ministre. — Bulletin officiel de la réorganisation des ateliers nationaux. — L'adoption du projet de loi Falloux désorganise tout.

CHAPITRE XIII.

Réquisitoire du parquet contre Louis Blanc. — Sentiments divers qui l'accueillent. — Nouveaux témoignages en faveur de ce représentant. — Les réactionnaires veulent voter de suite. — Défense de l'accusé. — Il ne se justifie pas comme citoyen, mais bien comme délégué du peuple. — Incident qui met en colère le côté droit. — Les réactionnaires déposent contre Louis Blanc. — Nomination d'une Commission. — Membres qui la composent. — Agitation produite tant à Paris qu'ailleurs par la demande du parquet. — Candidature des princes jetée au milieu de cette irritation. — Les réactionnaires s'attaquent à la Commission exécutive. — Lettre de Barbès. — Il détruit la principale charge du réquisitoire. — Rapport de la Commission. — Jules Favre conclut, en son nom, à accorder l'autorisation. — Grands débats à ce sujet. — Discours des citoyens Mathieu (de la Drôme), Larabit, Laurent et Bac. — Témoignage du citoyen Marrast sur le fait mystérieux. — Réplique de Jules Favre. — La jatte de lait empoisonné. — Dupont de Bussac combat les sophismes de la Commission. — Interpellations adressées au citoyen Marrast. —Sa réponse. — Vote de l'Assemblée. — La demande du procureur général est rejetée. — Résultat de cette victoire du côté gauche. — Appréciation d'un journaliste. — Voilà la faute !

CHAPITRE XIV.

Plan des contre-révolutionnaires. — Ardeur qu'ils mettent dans les élections supplémentaires. — Candidatures royalistes éhontées. — Affiches et réclames électorales. — Candidats démocrates. — Diversité des listes. — Le résultat des élections expliqué. — Changarnier, Thiers, Louis Bonaparte. — Appréciation de ce résultat. — Proposition contre la loi d'exil de la famille Bonaparte. — Déclaration du général Cavaignac. — Les citoyens Bonaparte défendent leur cousin. —Situation de Paris au moment où l'Assemblée s'occupe du prétendant. — Les réactionnaires veulent faire tomber la Commission exécutive. — Grande discussion à ce sujet. — La Commission est défendue par Lamartine. — Aspect de l'extérieur pendant cette séance. — Intrigues bonapartistes. — Journaux créés. - Cris de vive Napoléon ! — Coup de feu tiré au milieu de la foule. — Projet de décret présenté par le gouvernement au sujet de la loi de 1832. — Il est appuyé par Lamartine. —Efforts des réactionnaires pour faire échouer ce projet. — Rapport sur les élections de Louis Bonaparte. — Jules Favre et Buchez. — Discours du citoyen Fresneau. — Ledru-Rollin résume la question. — L'Assemblée se déjuge et admet Louis Bonaparte. — Situation des membres du gouvernement. — Faute que commet la Commission exécutive. — Première lettre de Louis Bonaparte. — Impression défavorable qu'elle produit. — Elle est dénoncée à la France. — Incident qui nuit à la délibération. — La décision est remise au lendemain. — Deuxième lettre de Louis Bonaparte. — Il donne sa démission de député. — L'Assemblée se contente de cette démission. — Fautes des républicains. — Résumé de la situation.

CHAPITRE XV.

Résultat des attaques dirigées contre Louis Bonaparte. — Causes diverses qui contribuent à la catastrophe de juin. — Les partis républicain, bonapartiste et légitimiste, en présence. — Obstination des réactionnaires pour dissoudre inopportunément les ateliers nationaux. — Proposition du citoyen Turck contre ces ateliers. — Rapport de la Commission chargée de surveiller l'emploi des crédits alloués pour les travailleurs. — Elle sollicite une solution prompte et rapide à cet égard. — Attaques contre le ministre des travaux publics. — Réponse du citoyen Trélat. — Il défend les ouvriers et s'oppose aux mesures inhumaines. — Moyens qu'il indique pour arriver à une dissolution sans dangers. — Parti qui veut la dissolution immédiate. — Les réactionnaires veulent en finir. —Discours des citoyens Victor Hugo et Léon Faucher. — Ce dernier attaque le ministre des finances. — Question des travaux publics de la ville de Paris. — Manœuvres pour égarer l'opinion publique. — Explications du ministre des travaux publics. — Opinion de M. La Rochejaquelein. — Idées émises par le citoyen Caussidière. — L'Assemblée vote les trois millions, et conserve les pouvoirs à la Commission.

CHAPITRE XVI.

Les ouvriers dirigés sur les départements reviennent à Paris. —Plaintes qu'ils font entendre contre le gouvernement. — Troubles de Nantes à l'occasion du travail à la tâche. — Emeute de Puteaux pour le même motif. — Effet que ces nouvelles et les discours de tribune produisent sur les ouvriers. — Mesures sauvages qui blessent les travailleurs. — Décision de la Commission exécutive commentée par le peuple. — Il croit voir la République trahie. — II veut en finir avec les traîtres. — Intervention pacifique. — Explications demandées au pouvoir. — Dernière pétition adressée par les ouvriers à l'Assemblée nationale. — Réunion des ouvriers le 22 au matin. — Leurs délibérations. — Du travail dans Paris ! — Délégués envoyés à la Commission exécutive. — Discussion entre les délégués et le citoyen Marie. — Les ouvriers se considèrent comme insultés. — Extrême irritation qui les domine, — Leurs promenades dans Paris. — Du travail ou du plomb ! — Pétition apportée à l'Assemblée nationale et déposée par Pierre Leroux. — L'Assemblée s'occupe des boissons et des chemins de fer. — Proposition du citoyen Latrade relative aux associations des ouvriers. — Coup d'œil sur l'Assemblée. — Détermination belliqueuse des ouvriers prise dans la soirée du 22 juin. — Mesures de précaution ordonnées par le gouvernement. — Les sympathies du peuple pour le gouvernement sont éteintes par les déceptions.

CHAPITRE XVII.

Grands rassemblements de peuple dans la matinée du 23. — On y demande du poire ou du plomb. — Le pouvoir ne s'occupe qu'à augmenter ses forces militaires. — Rancune du parti réactionnaire contre la mauvaise queue de Février. — Ses coupables espérances. — Les insurgés n'ont pas de plan arrêté. — On leur laisse le temps d'achever leurs barricades. — Premier retranchement à la porte Saint-Denis. — En quelques heures la moitié de Paris en est hérissée. — L'autorité fait battre le rappel. — Les ouvriers crient Aux armes ! — Craintes des démocrates sur la nature du mouvement. — Ils tremblent pour la République. — Les républicains sont les premiers à répondre au rappel. — Immense malentendu. — Difficultés qu'éprouve la garde nationale pour se réunir aux mairies. — Réunion des troupes de ligne. — Les insurgés se tiennent sur la défensive. — Ils ne l'ont aucune proclamation et ne publient aucun manifeste. — La Commission exécutive se rend au palais de l'Assemblée nationale. — Le commandement en chef est déféré au général Cavaignac. — Conditions qu'il y met. — Premières dispositions militaires. — Points fortifiés par les insurgés. — Les ateliers nationaux disparaissent dans cet immense mouvement populaire. — Système du général en chef. — Forces dont il dispose ce jour-là. — Confusion que l'on entretient dans les idées. — La porte Saint-Denis. — Barricades qui l'entourent. — Drapeaux qui flottent sur ces barricades. — Première attaque sur ce point. — La guerre civile commence. —Voile qui couvre la couleur de l'insurrection. — Ouverture de la séance. — Un ministre dénonce les partis conspirant contre la République. — Circulaire du maire de Paris contre les pillards et les désorganisateurs. — Erreur funeste du pouvoir. — Espérances que les réactionnaires fondent sur l'insurrection. — Ils font rejeter la bonne proposition du général Lebreton. —Tristes nouvelles lues à la séance. — Rapport du citoyen Falloux contre les ateliers nationaux. — Il propose leur dissolution. — Opposition que ce projet rencontre. — Paroles du ministre des travaux publics.

CHAPITRE XVIII.

Efforts de la garde nationale pour détruire les barricades. — Nouvelle attaque et prise de la porte Saint-Denis. — Dispositions-générales prises par Cavaignac. — Combats livrés par la colonne de Lamoricière dans les faubourgs Saint-Denis et Saint-Martin. — Obstacles que lui oppose le peuple. — Barricade de la caserne Saint-Martin. — Attaques infructueuses de la barrière de la Villette. — Cris que font entendre les insurgés. — Combats du faubourg Poissonnière et de la rue Lafayette. — Caractère de férocité imprimé à la lutte. — Combats livrés dans le faubourg du Temple et à Belleville. — Affaire de la caserne du faubourg Saint-Antoine. — Combats livrés dans le Marais et rue Culture-Sainte-Catherine. — Barricades de la Cité, du Petit-Pont et du pont Saint-Michel. — Opérations du général Damesme dans le quartier Saint-Jacques. — Combats livrés du coté du Panthéon. — M. Arago à la barricade de la place Cambrai. — Séance de l'Assemblée pendant cette horrible lutte. — M. Créton attaque la probité du gouvernement provisoire. — Le citoyen Garnier-Pagès veut en finir avec les agitateurs. — Projets des ennemis de la Commission exécutive. — Le citoyen Considérant propose une proclamation pour mettre un terme au malentendu qui ensanglante Paris. — Le côté droit ne veut pas qu'on traite avec les brigands, les assassins, les pillards. — Proposition de Caussidière pour faire cesser la guerre civile. — Les vieux démocrates échouent dans leurs projets de proclamation. — Détails apportés par le général Cavaignac. — L'Assemblée se déclare en permanence. — Efforts de Lagrange pour arrêter l'effusion du sang. — Garnier-Pagès en appelle au canon. — Le citoyen Degousée veut qu'on se débarrasse des journalistes démocrates et de quinze à dix-huit cents fauteurs d'anarchie. — Le ministre répond que le gouvernement ne fera point un coup d'Etat. — Nuit du 23 au 24. — Nouveaux efforts des insurgés. — Grande faute qu'ils commettent. — Intrigues des royalistes. — Lois liberticides remises en vigueur. — Reprise de la séance. — Pascal Duprat demande l'état de siège. — Le citoyen Bonjean propose la dictature. — Opposition des républicains. — Proposition du citoyen Bauchard contre la Commission exécutive. — Décret qui établit l'état de siège et la dictature du général Cavaignac. — Tout le côté gauche proteste contre. — Vous venez de décréter la guerre civile ! s'écrie Lagrange. — Démission de la Commission exécutive.

 

APPENDICE.

PIÈCES JUSTIFICATIVES.