LE CARACTÈRE DE LOUIS XV

 

— IX —

 

 

Une révolution se faisait à ce moment chez Louis XV. Il avait enfin pris le parti de trancher dans le vif, et de satisfaire aux voeux du peuple en accomplissant de sérieuses réformes. Les dépenses de ce qu'on appelait les extraordinaires, celles de l'écurie[1], des bâtiments, subirent des réductions qui montèrent à plus de dix millions[2] (août 1755). Si, comme le dit d'Argenson, le roi avançait chaque jour de quelque chose dans l'art de régner[3], il avait fait là un grand pas vers ce dont il était le plus dépourvu l'énergie dans les résolutions. Puisqu'il est capable de pareils coups de courage, disait-on, il peut aussi prendre un paru contre cette favorite qui souvent lui donne de l'humeur et qui coûte gros à l'État : il peut donc sacrifier ses plaisirs et ses habitudes à la décence et à l'économie[4]. Mais Mme de Pompadour continuait à dominer le roi par le ton et par la hardiesse[5] ; elle restait l'amie, et était devenue le centre des consolations royales pour les affaires[6]. Elle a tout l'air du premier ministre de France, écrit d'Argenson, et le roi le vent ainsi, même pour l'appa­rence extérieure[7].

Mme de Pompadour était toute autrichienne. Elle s'était mise à la tête de ce projet d'alliance pour se rendre plus nécessaire et plus favorite que jamais[8]. Mais elle n'a point été, comme on l'a dit, le seul auteur de ce changement de politique, qui ne fut ni une simple intrigue de boudoir ni la puérile représailles de propos injurieux. L'alliance autrichienne, il faut le dire, avait sa raison d'être et sa légitimité ; elle était depuis plusieurs années l'objet des préoccupations d'es­prits très judicieux et très français. Nous en trouvons la preuve dans ce fragment d'une lettre de Louis XV, en date du 2 juillet 1748 :

Vous n'êtes pas le seul qui pensiez de même sur la cour de Vienne. Cependant, si elle voulait, il y aurait bien de bonnes et glo­rieuses choses à faire pour nous deux ; mais la jalousie inséparable du genre humain s'y opposera toujours[9].

La pensée de l'alliance autrichienne, de cette alliance qui, comme le disait le comte de Broglie, était nécessaire dans son principe et pouvait, devait même être utile par ses suites[10], appartenait au roi, et il l'avait mûrie de longue date, avant qu'elle ne devînt son ouvrage favori[11]. Le traité conclu par Frédéric avec les Anglais, le peu de confiance et de sympathie que le roi avait pour ce prince, les instances intéressées de la cour de Vienne, amenèrent la conclusion du traité de Versailles[12]. Si cette politique eût été dirigée par des mains fermes et habiles ; si la France ne se fût pas laissée entraîner à abandonner le véri­table terrain de la lutte, de façon à compromettre son influence en Europe et à n'être plus qu'un corps de réserve aux ordres de l'Autriche[13] ; si en un mot les traités des 1er mai 1757 et 30 décembre 1758 [14] n'avaient pas été signés après celui du 1er mai 1756, l'alliance autrichienne aurait, comme le disait Louis XV, pu porter de bon et glorieux fruits. Ce fut le vice de la politique royale, comme c'était le vice du caractère du roi, d'avoir un défaut de fixité dans les desseins d'où découlait une absence complète d'énergie et de suite dans l'exécution.

Toute la correspondance du cardinal de Bernis, encore incomplètement connue, accuse cette fatale disposition[15]. L'abbé de Bernis, dans son court passage au ministère (jan­vier 1757-1er novembre 1758) avant de recevoir le chapeau et de céder la place à Choiseul, eut à lutter contre une situation à laquelle, malgré d'excellentes intentions, il était inférieur; il plia sous le fardeau des affaires et sous le poids des événe­ments. Tous ses efforts furent stériles, et il se retira[16], en invo­quant une volonté qu'il n'avait trouvée ni chez le roi, ni chez les ministres, ni chez les généraux[17]. Choiseul fut appelé à le rem­placer.

Mais nous n'écrivons pas l'histoire du règne de Louis XV ; nous n'avons, au milieu de ce conflit des influences et des sys­tèmes, qu'à chercher le roi, et à pénétrer dans les replis intimes de ce caractère ondoyant et divers. Au moment où la guerre se préparait au dehors, où la querelle du Parlement avait été poussée à l'extrême par les déclarations du 10 décembre 1756, suivies de la démission des conseillers au Parlement, un événe­ment éclata soudain : Louis XV, en montant en voiture le 5 janvier 1757 pour retourner à Trianon, fut frappé d'un coup de couteau[18] par Damiens.

Plus heureux qu'Henri IV, dont il redoutait le sort[19], le roi échappa au fer meurtrier. Il déploya en cette circonstance autant de courage et de sang-froid que de fermeté d'âme[20]. A peine eut-il senti le coup, qu'il s'écria : Qu'on arrête ce mal­heureux, mais qu'on ne lui fasse pas de mal ! Et se croyant en danger : Mon fils, dit-il au dauphin, je vous laisse un royaume bien troublé ; je souhaite que vous gouverniez mieux que moi. Mais l'émotion générale fut bientôt calmée, et cette tentative d'assassinat ne fut que l'occasion d'une démonstration populaire en faveur de celui que le président Hénault appelle hyperboliquement, à cette occasion, le meil­leur de nos rois[21]. Le dauphin, qui avait aussitôt pris la direction des affaires et s'était signalé par son intelligence, sa fermeté et sa sagesse[22], remit au bout de quelques jours le gouvernement aux mains de son père.

Louis XV avait aussitôt appelé un prêtre; il avait fait à la reine, suivant les expressions de d'Argenson, bien des décla­rations d'amitié et de sagesse[23]. On avait remarqué que, tandis qu'il voyait tous les jours son confesseur, Mme de Pompadour restait délaissée, et n'avait pas même reçu un simple billet. On connaît le piquant récit que nous a laissé Mme du Hausset des terreurs de la maîtresse délaissée, attendant à chaque instant un ordre de renvoi. Enfin Machault parut, et donna le conseil de partir. Les malles étaient déjà préparées quand arriva la maréchale de Mirepoix, qui s'était faite l'amie de la Pompadour, avant de devenir la complaisante de la du Barry : Qu'est-ce donc, madame, que toutes ces malles ?... Qui quitte la partie la perd. Une heure après, Marigny allait trouver la femme de chambre de sa sœur : Elle reste, lui disait-il, mais motus. On fera semblant qu'elle s'en va, pour ne pas animer ses ennemies. C'est la petite maréchale qui l'a décidé, mais son garde (Machault) le paiera[24]. Le 13 janvier, en effet, Mme de Pompadour recevait la visite du roi[25] ; le 1er février, Machault était congédié[26].

Pourtant Louis XV restait frappé de l'attentat : Oui, le corps va bien, disait-il ; mais, portant la main à sa tête : ceci va mal, et ceci est impossible à guérir. Et quand on avait sondé sa plaie et qu'on lui avait dit qu'elle n'était pas profonde : Elle n'est plus que vous ne le croyez, avait-il répondu, car elle va jusqu'au coeur[27]. Il est certain que l'appartement destiné aux rendez-vous clandestins fut alors démeublé[28]. Il n'est pas moins certain que Mme de Pompadour, bien que le roi ait repris son train de vie ordinaire et lui témoignât une apparente confiance, ne cessa de vivre dans de continuelles alarmes d'être renvoyée ou supplantée : Ma vie, disait-elle, est comme celle du chrétien, un combat perpétuel[29].  Elle savait que, comme le lui disait la maréchale de Mirepoix, c'était son escalier que le roi aimait[30]. Madame Infante revint en France en septembre 1757, et y resta jusqu'à sa mort, arrivée le 6 novembre 1759. Mme de Pompadour se retrancha de plus en plus dans son rôle de ministre dirigeant[31] ; on retrouve sa main dans plus d'un acte du ministère du duc de Choiseul, auquel elle dut un redoublement de crédit, et qui devait lui succéder dans son ascendant sur l'esprit du faible Louis XV.

 

 

 



[1] Il en était de beaucoup d'abus comme des dépenses de l'écurie : ils étaient très exagérés par la rumeur publique. Le duc de Luynes rapporte qu'on prétendait que le Roi avait prés de quatre mille chevaux dans ses écuries. Il alla aux informations, et il arriva à une évaluation approximative de deux mille deux cent quatre-vingts chevaux (janvier 1752, t. XI, p. 376) ; mais quelques mois plus tard, un état détaillé qui lui fut remis donnait le chiffra total de sept cent quatre-vingt-trois (t. XII, p. 37-38).

[2] Le duc de Luynes, t. XIV, p. 214, 220 ; d'Argenson, t. IX, p. 57, 74, 141, 145, 194.

[3] D'Argenson, t. IX, p. 99. Il a de la justesse d'esprit, ajoute-t-il, mais il manque du courage d'esprit.

[4] D'Argenson, t. IX, p. 66 et 194.

[5] Idem, t. VIII, p. 269.

[6] Idem, t. IX, p. 159 et 175.

[7] Idem, ibid., p. 136. Et il ajoute : Certes il vaut mieux voir au gouvernail une belle nymphe debout qu'un vilain singe accroupi comme était feu le cardinal de Fleury.  Cependant, dit-il ailleurs, le Roi souffre et souffrira de plus en plus de cet attachement. Que les particuliers se confient à une maîtresse qu'ils croient affectionnée à leur domesticité, je le veux : cela fait peu de scandale, et même c'est édification et honnêteté ; suivant le radoucissement des moeurs présentes, qui se rapprochent de plus en plus de la nature ; mais quand il s'agit de l'administration du royaume, nous ne pouvons nous y accoutumer : la décence, le devoir, la dignité du gouvernement, tout a horreur de cette pratique (t. IX, p. 201).

[8] Idem, ibid., p. 280.

[9] Catalogue d'une belle collection d'autographes provenant du cabinet de M. J. G. (Gallois), juin 1844, n° 288.

[10] Mémoire du comte de Broglie, adressé à MM. du Muy et de Vergennes, le 1er mars 1775. Corresp. secrète, t. II, p. 475-79.

[11] Idem, ibid., p. 474. Cf. le duc de Luynes, t., XV, p. 226, 346; le président Hénault, p. 211.

[12] Il y avait longtemps, dit Duclos, que le roi désirait une alliance catholique qui pût balancer le parti protestant, déjà supérieur en Europe. Mémoires secrets, collection Michaud, p. 635. Tout ceci, écrit le marquis d'Argenson en novembre 1756, paraît une croisade générale du parti catholique contre le protestant en Europe, et la France est le trésorier de cette croisade (t. IX, p, 346). — Ce que je ne crois que parce qu'il (le roi) me l'a dit, dit à son tour le duc de Choiseul, c'est qu'il ne s'est déterminé à s'allier avec la maison d'Autriche que dans l'intention, bien mal digérée, d'anéantir le protestantisme après avoir écrasé le roi de Prusse. Mss. du duc de Choiseul, cités par M. de Saint-Priest dans son Histoire de la chute des Jésuites, p. 47. — Malgré tout, on répétera longtemps ce lieu commun historique, qui se retrouve dans le récent ouvrage de M. Jobez : L'insolence du cabinet de Versailles envers Frédéric, l'amour-propre blessé de Mme de Pompadour, sa vanité flattée par les avances de Marie-Thérèse avaient produit le changement des alliances politiques de la France. La France sous Louis XV ; t. IV, p. 496. Cf. p. 483 et 493. Nous regrettons de voir que le dernier historien de Mme de Pompadour adopte, sans restrictions, cette opinion (Mme de Pompadour et la cour de Louis XV, par M. Em. Campardon, p. 202-203).

[13] Expressions du comte de Broglie dans son mémoire sur la politique étrangère, remis à Louis XV en 1773. Correspondance secrète, t. I, p. 450.

[14] Voir Garden, Histoire générale des traités de paix, t. IX, p. 39-44, 54-57 et 349-75. Voir, sur la situation faite à la France par les traités de 1757 et de 1758, le mémoire remis par Choiseul au Roi en 1765, publié par M. Charles Giraud dans les Comptes rendus des séances et travaux de l'Académie des Sciences morales et politiques, 1848, p. 300 et suiv.

[15] Voir les extraits qu'en a donnés M. Sainte-Beuve, dans son étude sur l'abbé de Bernis (Causeries du lundi, t. VIII, p. 15-34). Il en devait la communication à M. Pasquier.

[16] C'est le 9 octobre 1758 que le Roi consentit à la démission de Bernis en faveur du duc de Choiseul : Je suis fâché, monsieur l'abbé-comte, lui écrivit-il, que les affaires dont je vous charge affectent votre santé au point de ne pouvoir plus soutenir le poids du travail… Je consens à regret que vous remettiez les affaires étrangères entre les mains du duc de Choiseul, que je pence être le seul en ce moment qui y soit propre, ne voulant absolument pas changer le système que j'ai adopté, ni même qu'on m'en parle. Cité par M. Sainte-Beuve, l. c., p. 31.

[17] Il faudrait, disait-il, un débrouilleur général. Je me suis proposé moi-même avec courage jusqu'à la paix, mais la proposition n'a pas pris ; on veut être comme on est, Dieu seul peut y mettre ordre (p. 27). Et encore : Dieu veuille nous envoyer une volonté quelconque, ou quelqu'un qui en ait pour nous ! Je serai le valet de chambre si l'on veut, et de bien bon coeur (p. 22). — Il est curieux d'entendre Bernis s'exprimer sur les dispositions du roi : Le Roi se porte à merveille, écrit-il, et n'est nullement inquiet de nos inquiétudes, ni embarrassé de nos embarras. Dans un sens, cela est fort heureux, car nous serions plus à plaindre s'il voyait trop noir et s'il prenait de l'humeur… En général, le Roi ne voit pas en noir. Il a été accoutumé à se tirer du bourbier sans s'y être donné beaucoup de peine. Il croit qu'il en sera toujours de même. Mais les progrès du mal ont énervé les organes intérieurs de son état. Les reins de la monarchie sont affaiblis. L'autorité, éparpillée partout, n'est réunie nulle part. L'esprit de citoyen a disparu. Histoire de France au XVIIIe siècle, Revue française, juillet 1828, p. 128.

[18] Ou plutôt d'un coup de canif.

[19] Je vois bien que je mourrai comme Henri IV, avait dit le roi en 1749 en entendant lire un poème de deux cent cinquante vers horribles contre lui, qui commençait ainsi : Réveillez-vous ! mânes de Ravaillac… D'Argenson, t. VI, p. 15.

[20] Voir les récits contemporains Luynes, t. XV, p. 355-57 ; d'Argenson, t. IX, p. 350-352 ; Barbier, t. VI, p. 426-25, 467 ; le duc de Croy, dans la Revue rétrospective, t. I, p. 357 et suiv. ; Hist. du Parlement de Paris, par Voltaire, Oeuvres, éd. Renouard, t. XXIII, p. 308 et suiv. ; lettre du comte d'Argenson à Voltaire, et lettre adressée de Paris au vicaire de Châlons-Villars, citée par M. Jobez, la France sous Louis XV, t. IV, p. 538. — M. Jobez, qui écrit sous l'empire de préjugés qui l'aveuglent jusqu'à lui faire trouver un adoucissement considérable dans les moeurs publiques en 1793, en comparant le tribunal révolutionnaire avec le parlement qui fit mourir Damiens (p. 553), M. Jobez voit là, en abrégé, la scène que Louis XV avait jouée à Metz : même pusillanimité, même retour à des pensées religieuses, qui s'évanouissent une fois le danger passé (p. 539).

[21] Mémoires, p. 244. D'Argenson dit à ce propos : Au fond, le Roi est aimé de ses sujets, et chacun est touché de l'attentat et du danger. (T. IX, p.352.) On voit, par ce que dit le duc de Luynes, que ce sentiment fut partagé par le pape et par les cours étrangères (t. XV, p. 387).

[22] Voir en particulier d'Argenson, t. IX, p. 383, et le président Hénault, p. 231.

[23] D'Argenson, t. IX. p. 390. Ce guide précieux va nous manquer, et le duc de Luynes, dont les Mémoires, nous l'avons dit, perdent déjà de leur importance, va déposer la plume en 1755. — Nous lisons dans la lettre au vicaire de Châlons-Villars, citée par M. Jobez : Le Roi, voyant la reine près de son lit, lui dit d'un ton plein de sentiment tout ce qu'un excellent coeur, un coeur chrétien, un coeur vraiment touché pouvait dire de mieux dans ces circonstances, et lui demanda pardon de tous les torts qu'il avait eus envers elle. Il demanda pardon aux assistants du scandale qu'il avait donné. (La France sous Louis XV, t. IV, p. 538)

[24] Mémoires de Mme du Hausset, l. c., p. 495-98.

[25] Luynes, t. XVI, p. 281 ; d'Argenson, t. IX, p. 392.

[26] On connaît ce passage d'une lettre de Louis XV à sa fille l'infante : Ils ont tant fait qu'ils m'ont forcé à renvoyer Machault, l'homme selon mon cœur. Je ne m'en consolerai jamais. Vie privée de Louis XV, par Mouffle d'Angerville, t. IV, p. 20.

[27] Mém. de Luynes, t. XVI, p. 281-82.

[28] Idem, ibid., p. 281.

[29] Mém. de Mme du Hausset, l. c., p. 473.

[30] La petite maréchale me disait un jour : C'est votre escalier que le Roi aime ; il est habitué à le monter et à le descendre. Mais s'il trouvait une autre femme à qui il parlerait de sa chasse et de ses affaires, cela lui serait égal au bout de trois jours. (Idem, ibid.)

[31] On peut voir par sa correspondance avec le duc d'Aiguillon, récemment publiée, quel ton de premier ministre elle prenait : Je rends justice à votre zèle et je ne doute pas de vos succès (6 septembre 1758). Il est très vrai que mon esprit et mon coeur sont continuellement occupés des affaires du Roi, mais sans l'attachement inexprimable que j'ai pour sa gloire et pour sa personne, je serais souvent rebutée des obstacles continuels qui se rencontrent à faire le bien. Je suis têtue pour le service du Roi et je n'en rabattrai rien, vous le savez. Ah fi ! je rougis pour vous de vous voir moins de courage que moi : vous avez les désagréments de votre petit commandement, et moi ceux de toutes les administrations, puisqu'il n'est pas de ministre qui ne me vienne conter ses chagrins (1760). Le projet d'arrangement de M. de Choiseul nous donna les moyens de nous passer de ces indignes citoyens (les parlementaires) qui abusent des besoins de l'État pour faire faire à leur maître des actes de faiblesse. Ils feront tout le tapage qu'il leur plaira ; nous les laisserons faire (10 septembre 1760). Quel que soit l'intérêt que MM. de Choiseul, de Saint-Florentin et moi prenions à vous, nous n'aurions jamais pensé au Languedoc… Il faudra bien vous débarrasser de votre Bretagne si elle vous chagrine trop, car assurément nous ne vous voulons pas de mal. - Ces curieuses lettres ont été publiées par M. Gustave Masson, dans la Correspondance littéraire (1857), p. 244-48. — Il y avait longtemps que le frère et la soeur pratiquaient l'art de cacher de grands desseins sous un secret impénétrable. (Lettre du 2 mars 1748, écrite par Marigny à l'abbé Leblanc, citée par MM. de Concourt, l. c., t. II, p. 64, note). Cf. sur ce rôle de premier ministre, le duc de Luynes, t. XVI, p. 296 ; d'Argenson, t. IX, p. 159, 186, 329, 366 ; Duclos, l. c., p. 634 ; Barbier, t. VII, p. 17.