LE CARACTÈRE DE LOUIS XV

 

— VI —

 

 

Les premiers symptômes de refroidissement de la part du roi pour Mme de Pompadour n'avaient pas tardé à se manifester. Dés le mois de février 1747, le bruit courait qu'elle allait être congédiée[1]. La maîtresse entourait pourtant son royal amant d'un tourbillon de plaisirs et de fêtes ; ce n'étaient que voyages, soupers, spectacles et danses[2]. Deux auteurs, qui se sont faits les historiens des reines de la main gauche de ce temps (selon l'expression d'un autre écrivain qui eut ses bons jours[3]), ont dit : Cette histoire des amours d'un roi que nous écrivons est l'histoire de l'ennui d'un homme[4]. C'est là en effet le secret de la longue faveur de Mme de Pompadour malgré les dégoûts passagers, la fatigue et la lassitude croissantes, malgré l'abandon bientôt complet de la maîtresse, elle resta, non seulement par la force de l'habitude, mais grâce à cet art ingénieux et raffiné de plaire au roi, de l'arracher à lui-même[5], de lui créer des distractions toujours nouvelles et, selon une expression triviale et trop significative, de lui servir de nouveaux ragoûts[6]. C'est là ce qui fit de Mme de Pompadour la plus admirable et la plus excellente berceuse de l'ennui d'un Louis XV[7], et lui valut les louanges de certains contemporains[8]. Et, chose singulière ! à mesure que la maîtresse perdit de ses séductions, la femme s'imposa de plus en plus par l'ascendant de son esprit et l'habileté de son savoir-faire. Nous verrons bientôt l'amie, devenue plus puissante que la maîtresse, aspirer au rôle de premier ministre, et y atteindre.

Nous n'en sommes point encore là. Bien que Mme de Pompadour ait fait un ministre (Puisieux), elle ne décide encore que des places aux bals parés[9]. Elle cherche, il est vrai, à s'insinuer dans les bonnes grâces des gens haut placés : elle écrit au maréchal de Saxe pour rengager à faire quelque entreprise, et, faute de mieux, le maréchal entreprend le siège de Berg­op-Zoom[10] ; elle flatte adroitement le maréchal de Bellisle, et lui reproche de ne venir ni chez elle ni aux petits spectacles[11]. Mais à côté de Mme de Pompadour et contre elle, va grandir une influence politique rivale : celle du ministre de la politique secrète, Conti, dont la mère, on l'a vu, avait présenté la nouvelle favorite à la cour, et qui ne tarda pas à se brouiller avec elle.

Ce n'était pourtant pas là ce que Mme de Pompadour avait le plus à redouter : si Louis XV, en dépit des voyages à Crécy et des soupers et des fêtes à la Celle[12], semblait bouder sa maîtresse et la traiter de façon à lui attirer parfois la compassion de la reine elle-même[13], c'est que, depuis quelque temps, il subissait une influence qui tint chez lui une large place, à un moment de son existence. Et qu'on ne croie pas à une intrigue honteuse comme nous en trouverons plus tard ; ce n'est pas l'amant que nous rencontrons ici, c'est le père.

La famille royale, et surtout le dauphin, avaient toujours témoigné une vive hostilité contre la favorite, et n'avaient pas laissé échappé une occasion de la battre en brèche. Mais à côté du dauphin qui, dès février 1747, ne voulait pas que sa femme allât à la comédie des cabinets[14], il y avait Mesdames, plus habiles à s'emparer de l'esprit du roi. Louis XV était bon père ; il avait un véritable attachement pour ses enfants, et affectionnait la nouvelle dauphine[15]. Madame Henriette, bien que d'un caractère sérieux et réservé, plaisait à son père par sa raison, sa douceur, son abnégation, et le roi avait pour elle une amitié et une confiance toutes particulières[16] ; Madame Adélaïde, plus jeune de près de cinq ans que sa sœur, était la gaieté même, pleine d'entrain, de vivacité, de saillies[17]. Mesdames commencèrent en 1746 à courir le cerf avec leur père, et à le suivre dans les petits voyages[18]. Dans le courant de 1747, on remarqua les attentions qu'il témoignait à ses deux filles, attentions dont leur mère était alors aussi l'objet[19]. En mars 1748, Madame Victoire, qui allait avoir quinze ans, venait s'établir à la cour, et dans un entretien qu'elle avait demandé à son père et qui dura trois quarts d'heure, elle pénétrait en quelque sorte au cœur de la place, que ses soeurs n'abordaient encore qu'avec ménagement et timidité[20]. En mai 1748, au retour d'un voyage de trois jours à Crécy, le roi déclara qu'il n'y irait plus[21]. Il était de plus en plus las de Mme de Pompadour[22], On remarquait sa tristesse, qui trouvait d'ailleurs de trop légitimes motifs dans la situation de l'Etat, le fâcheux incident de l'expulsion du prince Edouard[23], et le déchaînement de l'opinion, qui commençait à éclater par des propos et des vers injurieux non seulement contre la favorite, mais contre le roi[24]. Esclave par habitude, comme le dit d'Argenson, il sentait bien toute la honte de ses fers[25]. D'un autre côté, Mesdames, qui avaient, en ce qui concernait Mme de Pompadour, devancé les manifestations de l'opinion publique, semblaient en mettre comme un écho dans leur langage[26] chaque jour d'ailleurs, elles entouraient davantage le roi, chassant quatre fois la semaine avec lui, et étant souvent de ses voyages et de ses souper[27]. Un nouveau renfort leur arriva en la personne de Madame Infante, sœur jumelle de Madame Henriette, mariée à l'Infant Don Philippe. Cette princesse vint, à la fin de décembre 1748, séjourner à la cour. Louis XV l'accueillit avec de vives marques de joie et de tendresse[28]. Madame Infante se mit aussitôt à travailler avec son père, qui bientôt eut des dîners dans ses cabinets en tête à tête avec ses quatre filles[29]. Les longues conversations du roi avec sa fille aînée troublaient fort Mme de Pompadour, qui se plaignait de ne le voir presque point[30] ; c'était le moment où la faveur passagère du maréchal de Richelieu, favori du roi toutes les fois qu'il voulait s'en donner la peine[31], et l'hostilité ouverte qu'il témoignait à la maîtresse, étaient encore pour celle-ci un sujet de crainte. On disait à la cour, à propos de cette hostilité, que cela ne pouvait durer absolument, sans que l'un culbutât l'autre[32].

Mme de Pompadour redoubla de prévenances. Elle s'étudia à ne pas laisser un moment la scène vide[33], et à chasser cette extrême mélancolie qui s'emparait du roi : Elle obsède le roi continuellement, écrit d'Argenson, elle le secoue, elle l'agite ; elle ne le laisse pas un moment à lui-même. Ci-devant, il travaillait quelques heures dans son cabinet; aujourd'hui elle ne le laisse pas un quart d'heure seul[34]. Aussi, si le roi dînait et soupait souvent avec ses enfants[35] ; si Mesdames étaient des chasses et des voyages[36] ; si Louis XV osait même parler de changement devant sa favorite ébranlée[37], Mme de Pompadour l'entraînait toujours à Choisy, à la Celle, où elle lui faisait signer le renvoi de Maurepas[38], à l'Ermitage, nouvelle maison de plaisance à peu de distance de Versailles, ou bien au Vivier Coras, rendez-vous de chasse pour les séjours de Compiègne[39]. Depuis quelque temps, lisons-nous dans d'Argenson, la marquise et son entourage tiennent le roi dans une telle volubilité de mouvement qu'à peine Sa Majesté a-t-elle un moment de réflexion[40]. Il y a plus : Mme de Pompadour eut la fantaisie d'aller voir la mer[41], et il fallut que le roi la conduisît au Havre, en compagnie d'un nouveau génie dont elle avait accepté la direction[42], la comtesse d'Estrades, sa cousine, l'une des dames d'atour de Mesdames (septembre 1749). Mme d'Estrades fut en quelque sorte, jusqu'à sa rupture avec Mme de Pompadour, le trait d'union entre la famille royale et la maîtresse.

Il serait trop long de nous arrêter à ces intrigues, à ces oscillations, à ces brouilleries suivies de raccommodements[43]. En faisant renvoyer Maurepas, Mme de Pompadour avait fait un grand pas vers le rôle qu'elle rêvait ; déjà on disait d'elle qu'elle avait plus d'affaires et plus d'autorité que Fleury[44], et dès le mois de décembre 1748, d'Argenson écrivait : Voilà que la marquise de Pompadour gouverne l'Etat despotiquement, qu'elle vent changer tout le ministère, étant elle-même premier ministre.[45]

Madame Infante prolongea son séjour à la cour, et ne partit qu'au commencement d'octobre 1749. Le roi s'était fort attaché à elle[46], et sa douleur fut très vive au moment de la séparation[47]. Madame Infante avait obtenu à Versailles l'appartement de la comtesse de Toulouse, duquel on pouvait communiquer avec celui du roi par un escalier dérobé. Ses soeurs continuèrent à être admises dans l'intimité de leur père : elles descendaient chez lui sans paniers, après souper, et, les jours de chasse, faisaient dans ses cabinets une sorte de retour de chasse[48]. On remarquait que le roi prenait grand goût pour la société de famille et le Dauphin[49]. Il continuait à bien traiter la reine et à avoir de grandes attentions pour elle[50]. Le bruit courut de nouveau que la maîtresse allait être congédiée : Mme de Pompadour connaît le roi, écrit le duc de Luynes le 28 décembre 1749 ; elle sait qu'il a de la religion, et que les réflexions qu'il fait, les sermons qu'il entend, peuvent lui donner des remords et des inquiétudes ; qu'il l'aime à la vérité de bonne foi, mais que tout cède à des réflexions sérieuses, d'autant qu'il y a plus d'habitude que de tempérament, et que s'il lui arrivait de trouver dans sa famille une compagnie qui s'occupât avec douceur et gaieté de ce qui pourrait l'amuser, peut-être que n'ayant pas une passion violente à vaincre, il ferait céder son goût présent à son devoir[51]. Mme de Pompadour voulut donc entourer de plus en plus le faible monarque : elle réussit à obtenir, malgré la vive opposition de Mesdames, une partie des appartements de M. et Mme de Penthièvre et de la comtesse de Toulouse (fin décembre 1749)[52].

Avec son crédit apparent et ses triomphes partiels, Mme de Pompadour n'en était pas moins profondément ébranlée[53]. La lutte continuait, sourde mais acharnée, entre les influences rivales. Non que la reine fût personnellement hostile à Mme de Pompadour, car en mai 1751, celle-ci étant tombée malade, la reine eut une peur horrible de la voir mourir[54] ; et souvent elle disait que, puisqu'il y avait une maîtresse, mieux valait celle-là qu'une autre[55] ; mais Mesdames, le dauphin, la dauphine ne se résignaient pas si facilement, et sentaient, comme on le disait d'ailleurs autour d'eux, que, si la favorite devait être chassée, ce ne pouvait être que par leur influence. Aussi ne s'y épargnèrent-ils pas. En janvier 1750, le roi commença à se rendre le soir chez la dauphine, qui était grosse, et qui, disait-on, avait sa folie. — S'il en croyait son bon cœur, écrit d'Argenson, il y passerait sa journée ; il y va à tous moments[56]. En mai, ce ne fut plus Mme de Pompadour qu'il emmena à l'Ermitage, mais ses filles[57]. Elles étaient sans cesse des chasses, et des voyages de Choisy et de la Muette[58] ; elles ne manquaient pas un lever ni un débotter du roi[59], ce qui ne les empêchait pas, disons-le en passant, de s'occuper d'histoire, de philosophie, de belles-lettres, de musique, et de faire de grandes lectures[60]. Vers la fin de 1750, deux nouvelles filles du roi quittèrent Fontevrault et vinrent s'établir à la cour : Madame Sophie, âgée de seize ans, et Madame Louise, de treize. On remarquait aussi que le roi travaillait et causait presque tous les soirs avec le dauphin[61].

Au milieu de ces influences salutaires de la famille la religion semblait se ranimer dans le coeur du roi. Toutes Mesdames de France sont dans une grande dévotion de bigoterie, écrit d'Argenson dans l'aimable langage du temps, et cherchent à y faire tomber le roi leur père[62]. Dès la fin de 1749 et pendant le carême de 1750, des signes extérieurs, qui trahissaient les sentiments de Louis XV, avaient été observés par les courtisans[63]. En 1751 le roi déclara qu'il ne découcherait pas pendant tout le carême[64] ; on croyait qu'il ferait ses Pâques et gagnerait le Jubilé[65] ; à son dernier voyage à Bellevue, on l'avait entendu dire entre ses dents en montant en voiture : Enfin m'en voilà quitte ! Il se laissait emmener à vêpres par ses filles[66] ne manquait pas un de ces sermons où il entendait le Père Griffet prêcher ferme contre l'adultère[67], et avait avec son prédicateur des conférences de dévotion qui faisaient trembler la marquise[68]. Chacun soupire après la conversion du monarque, écrit d'Argenson, qui ajoute : Certes la dévotion du roi rendrait la cour plus triste, mais cela profiterait beaucoup au bien public, car les dévots sont économes[69]. — Mais le carême s'écoula, et il n'y eut ni pâques ni jubilé !

Louis XV restait pourtant d'une tristesse profonde[70]. On le disait bourrelé de remords[71]. C'est qu'en effet les temps devenaient sombres: Le garrottement du prince Edouard[72] avait été le signal d'un déchaînement général : Voici des fureurs de toutes parts, suivant les vers imprudents, les brochures odieuses qui se répandent contre le gouvernement, contre le roi, contre le ministère, écrit d'Argenson en janvier 1749. Certes tout cela est à craindre, et peut annoncer de plus fanatiques mécontentements[73]. Acclamé encore par le peuple des campagnes, lors du voyage du Havre[74], Louis XV en était venu à ne plus vouloir traverser Paris, à cause du soulèvement populaire[75]. Il avait, dit d'Argenson, des ressentiments cuisants de chagrin de voir à quel point il était haï de son peuple, après s'en être vu aimé[76]. — Eh quoi ! disait-il, je me montrerais à ce vilain peuple, qui dit que je suis un Hérode ![77]

Ces symptômes de désordres, cette rupture entre la royauté et le peuple, nous révèlent une situation nouvelle et pleine de périls : Les têtes sont échauffées et tournées d'une façon qui fait tout craindre, écrit d'Argenson[78]. Le XVIIIe siècle prend dès lors son vrai caractère, et la Révolution commence.

 

 

 



[1] D'Argenson, t. V, p. 75, 79, 80, 112. Il y a plusieurs mois, écrit-il en avril, que le Roi n'y touche plus (p. 79).  Et le 28 septembre : Il est plus grand bruit que jamais que le roi va renvoyer la marquise de Pompadour ; il en est extrêmement dégoûté ; il y a huit mois qu'il ne lui a touché du bout du doigt (p. 352).  Il y avait dans ces bruits quelque exagération ; comme on peut an juger par ce passage du duc de Luynes, à la date du 25 septembre : Comme le roi couche à Compiègne aujourd'hui, Mme de Pompadour est partie aujourd'hui pour l'y aller trouver, avec Mmes d'Estrades, du Roure et Mme de Livry (t. VIII, p. 296). Il faut remarquer, d'ailleurs, que le roi était parti le 29 mai pour l'armée, et y avait passé quatre mois.

[2] En 1744, il n'y eut que trois voyages à Choisy, et quatre en 1745. En 1746, malgré le séjour du roi à l'armée (2 mai-14 juin), on compta jusqu'à quinze voyages à Choisy (dont onze après le retour du roi 22 juillet-2 août, 6-8 août, 16-18 août, 23-25 août, 3-6 septembre, 13-16 septembre, 21-22 septembre, 25-28 septembre, 4-5 octobre, 23-25 novembre, 11-13 décembre ; voir ms. fr. 14436), sans parler des courses à Crécy (Luynes, t. VII, p. 402, 405), habitation donnée à Mme de Pompadour, et à Fontainebleau. Les comédies commencèrent en janvier 1747. Mme de Pompadour, excellente actrice, — sa vie l'a prouvé du reste, — fut l'organisatrice de ces représentations, et débuta le 17 janvier par le rôle de Dorine dans Tartuffe (Luynes, t. VIII, p. 78, 86, 91). M. Campardon, dans son récent ouvrage sur Mme de Pompadour, donne des détails très circonstanciés sur le théâtre des petits cabinets, (Voir p. 78-126, et les documents inédits de l'appendice, p. 415-499.)

[3] M. Capefigue.

[4] MM. de Goncourt, Les maîtresses de Louis XV, t. I, p. 217. — Le marquis d'Argenson rapporte un discours tenu par Mme de Pompadour, dans lequel elle dit : qu'elle s'épuisait en amusements pour cette Majesté ennuyée; que le roi bâillait à tout, concerts, soupers, comédies, ballets, etc. ; qu'elle ne savait bientôt plus qu'y faire, tant elle était ennuyée elle-même (t. V, p. 185). — Mme de Pompadour, dit-il ailleurs (p. 242), est une odalisque bien dressée et qui conduit habilement la surintendance des plaisirs de Sa Majesté.

[5] Voir à ce sujet, Barbier, t. IV, p. 421, 483-48 ; t. V, p. 26, 64 ; t. VI, p. 246.

[6] D'Argenson, t. VIII, p. 29.

[7] MM. de Goncourt.

[8] Barbier et d'Argenson.

[9] Mém. de Luynes, t. VIII, p. 105. En mars 1747, elle intercéda près du roi en faveur des ducs, pour la cérémonie de la Cène (p. 169).

[10] Ibid., t. X, p. 99.

[11] Ibid., t. IX, p. 201.

[12] Nouvelles acquisitions faîtes par Mme de Pompadour. Voir d'Argenson, t. V, p. 194, et Luynes, t. VIII, p. 473, et t. IX, p. 194.

[13] La reine a su que le Roi avoit paru de mauvaise humeur. Bien loin d'en paroître contente, elle a dît qu'elle ne pouvoit pas approuver le Roi de ne pas prendre part à une fête qu'on avoît préparée avec tant de soin et tant de désir de lui plaire; qu'elle en étoît fîcehée pour Mme de Pompadour, et qu'elle la plaignoit beaucoup. Mém. de Luynes, t. IX p. 226.

[14] D'Argenson, t. V, p. 73.

[15] Le dauphin, né le 4 septembre 1729 et qui avait épousé, le 25 janvier 1745, Marie-Thérèse, infante d'Espagne, morte en couches le 22 juillet 1746, s'était uni, en secondes noces, le 9 février 1747, à Marie-Josèphe de Saxe. Louis XV avait été très affligé de la mort de la première dauphine. Luynes, t. VII, p. 363, et Barbier, t. IV, p. 169.

[16] Voir Luynes, t. VII, p. 205, 300, 348 ; t. VIII, p. 367, 381.

[17] Idem, ibid.

[18] Idem, t. VII, p. 263, et passim ; Ms. fr. 14436.

[19] Idem, t. VIII, p. 309, 323, 333, 335, 339, 361, 423. Le roi est charmant, écrivait la reine, qui venait d'obtenir la nomination de M. de La Mothe comme maréchal,  et la reine trop contente pour n'en pas faire part à ses amis.

[20] Idem, t. VIII, p. 481-83 ; t. IX, p. 199-200. — Voir sur la timidité de Mesdames avec le Roi, t. VII. p, 348.

[21] Luynes, t. IX, p. 37 ; d'Argenson, t. V, p. 226.

[22] D'Argenson, t. V, p. 232, 252, 274, 282, 262, 322.

[23] Voir d'Argenson, t. V, p. 277-79, et passim; Luynes, t. IX, p. 123, 136, 141, 144, etc.

[24] En janvier 1749, d'Argenson remarquait encore que, malgré les vers injurieux, le roi était plus conservé à l'abri de la satire que le feu roi Louis XIV, et que chacun avait honte de garder ces vers (t. V, p. 347). L'événement ne tarda pas à lui donner un démenti. — Si Louis XV s'occupait assez peu de cas manifestations, Mme de Pompadour n'y était pas aussi indifférente ; elle poursuivait jusqu'à l'étranger les libelles dont elle était l'objet. Voir une lettre d'elle au marquis de Bonnac, ambassadeur à La Haye, dans l'Amateur d'Autographes du 16 octobre 1866 (t. V, p. 317).

[25] D'Argenson, t. V, p. 311.

[26] M. le Dauphin et Mesdames n'appellent plus cette dame que maman p… ce qui n'est pas d'enfants bien élevés. D'Argenson, t. V, p. 340 et p. 455.

[27] Mém. de Luynes, t. IX, p. 65-66, 82, 95, 127, 133-34, etc. Le dauphin et la dauphine accompagnaient aussi le Roi. Le Roi retourna à la Muette, écrit Luynes en novembre 1742, où il soupa avec ses enfants et les dames qui les avaient suivis ; il parut fort gai et fort à son aise avec ses enfants, et leur marqua beaucoup d'amitié.

[28] Luynes, t. IX, p. 272 ; d'Argenson, t. V, p. 344.

[29] Luynes, t. X, p. 83, 90.

[30] Idem, t. X, p. 91.

[31] D'Argenson, t. V, p. 211.

[32] Idem, t. V, p. 357 et suiv.

[33] Idem, t. V p. 375.

[34] D'Argenson, t. V, p. 413. Il est incontestable que Mme de Pompadour détourna Louis XV des occupations sérieuses. Le Roi, écrit d'Argenson en mai 1749, passe sa vie chez la marquise à des amusements qui étonnent ; ce sera une querelle pour quelques dentelles volées ; le monarque lui-même interroge les valets soupçonnés et y passe des deux et trois heures (T. V, p. 471).

[35] Luynes, t. IX. p. 384, 386, 392, 443, 467, 471-72, 481.

[36] Idem, t. IX, p. 386, 434, 448.

[37] L'on m'a dit à cette occasion (et ce discours paraît être très certain) que le Roi avait dit devant Mme de Pompadour que s'il changeait il ne prendrait jamais une dame. Luynes. t. X, p. 98. — Le bruit avait couru que Pompadour allait être renvoyée, et que le roi allait faire ses Pâques ; on remarquait ses longues conversations avec le père Pérusseau, et ce mot à la marquise (en avril) : Je vous conseille d'aller passer un mois à Crécy. (D'Argenson, t. V p. 423 et 438).

[38] 24 avril 1749.

[39] Luynes, t. IX, p. 281, 300, 363, 424, 442, 512 et passim. Vous croyez que nous ne voyageons plus, écrivait Pompadour le 27 février 1749 ; vous vous trompez, nous sommes toujours en chemin : Choisy, la Muette, Petit-Château et certain ermitage près la grille du Dragon, à Versailles, oh je passe la moitié de ma vie. Et dans une autre lettre : La vie que je mène est terrible : à peine ai-je une minute à moi. Répétitions et représentations, et deux fois la semaine voyages continuels, tant au Petit-Château qu'à la Muette, etc. Devoirs considérables et indispensables, reine, dauphin, dauphine, gardant heureusement la chaise longue, trois filles, deux infantes, jugez s'il est possible de respirer. Lettres autographes publiées par MM. de Concourt, Les maîtresses de Louis XV, t. II, p. 68-69.

[40] D'Argenson, t. VI, p. 20.

[41] Voir Barbier, t. IV, p. 390. — Le bruit courut que le dauphin était exilé, à cause des propos tenus par lui sur ce voyage (d'Argenson, t. VI, p. 42).

[42] Voir d'Argenson, t. V, p. 452,458-59, 493, et Luynes, t. X, p. 117, note, et 137, note. Cf. sur le rôle de Mme d'Estrades, les Mémoires de Mme du Hausset publiés pour la première fois, en 1809 par M. Craufurd, dans ses Mélanges d'histoire, de littérature, etc. (p. 471).

[43] Le duc de Luynes et d'Argenson parlent d'une fausse couche au mois d'avril 1749 (t. X, p. 110, et t. V, p. 3).

[44] D'Argenson, t. V, p. 361 et 413. — Ce ne fut pas sans luttes : un jour, après une vive discussion sur le renouvellement des fermes, le roi lui défendit de se mêler de cette affaire et des finances ; elle le lui promit (p. 471).

[45] D'Argenson, t. V, p. 321.

[46] Cette princesse était bien supérieure à ses sœurs par l'esprit et par le caractère. Voir en particulier d'Argenson, t. VI, p. 123.

[47] Mém. de Luynes, t. X, p. 6.

[48] Idem, ibid., p. 174. Cf. p. 17, 24.

[49] D'Argenson, t. VI, p. 85.

[50] Luynes, t. X, p. 170.

[51] Mém. de Luynes, t. X, p. 173-174.

[52] Voir Luynes, ibid., et p. 179, et d'Argenson, t. VI, p. 113, 117, 125, 132. D'Argenson prétend que, jalouse de ses filles, la reine fut pour la marquise et contre Mesdames. — On a divisé, transigé, morcelé, dit-il encore, et chacun est mécontent. L'assertion du marquis d'Argenson, quant à la reine, paraît démentie par ce que dit le duc de Luynes des rapports de la reine avec ses enfants (t. X, p 170).

[53] Voir d'Argenson, t. VI, p. 133.

[54] Mém. de Luynes, t. XI, p. 135.

[55] Idem, t. X, p. 170.

[56] D'Argenson, t. VI, p. 127. Cf. Luynes ; t. X, p. 191.

[57] Luynes, t. X, p. 413.

[58] Idem, ibid., p. 265, 266, 270, 279, etc.

[59] Idem, ibid., p. 333.

[60] Telles que les onze volumes in-8° de l'Histoire d'Allemagne du père Barre, et la moitié de l'Histoire ecclésiastique de Fleury. Luynes, t. X, p. 331.

[61] En janvier 1751. Voir d'Argenson, t. VI, p. 350.

[62] D'Argenson, t. VI, p. 355.

[63] Voir d'Argenson, t. VI, p. 89 et 151 ; Luynes, t. X, p. 220 et 408.

[64] Luynes, t. XI. p. 66 ; d'Argenson, t. VI, p. 367.

[65] D'Argenson, t. VI, p. 351, 353.

[66] Idem, ibid., p. 369-70.

[67] D'Argenson, t. VI, p. 372-74 ; Luynes, t. XI, p. 68 et 79.

[68] Idem, ibid., p. 378.  Le roi n'allait plus le matin chez Pompadour, comme il faisait auparavant (p. 375).

[69] Idem, ibid., p. 382-83. — Mme de Mailly mourut justement à cette époque, dans les sentiments de piété où elle était depuis sa retraite de la cour ; on voyait encore dans cette mort, dont le roi fut touché, un avertissement du ciel.

[70] Le roi a toujours été d'une tristesse profonde à Compiègne, et le devient chaque jour davantage. D'Argenson, t. VI, p. 441 (juillet 1751).

[71] D'Argenson, t. V, p. 415 (mars 1749).

[72] Voir d'Argenson, t. V, p. 365, et le duc de Luynes, t. X, p. 86. Cf. Hist. du prince Edouard, par M. Amédée Pichot, t. II, p. 385 et suiv.

[73] D'Argenson, t. V, p. 371. — Voir les vers que donnent Barbier, Luynes, Mouille d'Angerville, et ceux dont parle d'Argenson et que cite son éditeur :

Ô François ! ô Louis ! ô protecteurs des rois !

Est-ce pour les trahir qu'ou porte ce vain titre ?...

J'ai vu tomber le sceptre aux pieds de Pompadour

............... Le fier Anglois nous dompte,

Tandis que Louis dort dans le sein de la honte,

Et d'une femme obscure indignement épris,

Il oublie an ses bras nos pleurs et nos mépris.

Voici la début des vers, d'une violence inusitée, auxquels d'Argenson fait allusion :

Lâche dissipateur des biens de tes sujets,

Toi qui comptes les jours par les maux que lu fais,

Esclave d'un ministre et d'une femme avare,

Louis, apprends la sort que le ciel ta prépare...

La plupart de ces vers passaient sous les yeux du roi (d'Argenson. t. V, p. 377). On trouva, en mars 1750, sur la cheminée et sur les parquets, à Versailles, des billets contre le roi. Dans l'un d'eux on lisait : Tu vas à Choisy et à Crécy, que ne vas-tu h Saint-Denis ? (Id., t. VI, p. 172 ; cf. p. 330)

[74] Luynes, t. X, p. 10.

[75] Voir d'Argenson, t. VI, p. 205 et 211-12. Mme de Pompadour avait failli être victime de la fureur du peuple, en allant faire une visite au faubourg saint-Germain. Cf. p. 220 et 232. — Voir aussi Luynes, t. X, p. 277 et 416, et Barbier, t. IV, p. 440.

[76] D'Argenson, t. VI, p. 235. — On était loin du temps où Louis XV écrivait au marge d'un billet au duc de Gramont : Ce que j'ai gagné dans ma maladie, c'est de m'avoir convaincu, ainsi que la public et le monde entier, que je suis aimé de mes sujets, ce qui augmente mon amour pour eux. L'Amateur d'autographes du 1er mars 1867 (t. VI, p. 66). En octobre 1752, il échappa au roi, raconte d'Argenson, de dire, à un voyage de Crécy : On me nommait ci-devant le bien-aimé, je suis aujourd'hui le bien haï.

[77] D'Argenson, t. VI, p. 219.

[78] En octobre 1751, t. VII, p. 13.