HISTOIRE DE CHARLES VII

LIVRE VI. — CHARLES VII PENDANT SES DERNIÈRES ANNÉES. - 1454-1461.

 

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

 

 

I

Le Roi à Jean Dauvet

 

Mehun-sur-Yèvre, 17 janvier 1455.

DE PAR LE ROY.

Nostre amé et feal, nous avons reçeu les lettres que escriptes nous avez, et fait oyr maistre Pierre Grutier par les gens de nostre Conseil sur tous les pains et articles dont nous avez escript. Et, tant par ce que nous eseripvez, comme par ce que a dit et remoustré ledit Granier, avons sceu la bonne diligence que avez faicte à l'expedicion et execucion des matières dont, par delà avez charge de par nous, dont et des bons avertissemens que nous faictes sur lesdictes matières sommes bien consens. Et, en tant que touche le fait des mines d'argent et de plomb, tant de Pampilieu que de Jaz, a semblé, veu vostre advis et ce que par ledit Grailler a esté remonstre, que l'en tretenement d'icelles est de grant prouffit et utilité à la chose publicque de nostre royaumes et que l'ouvrage d'icelles doit estre entretenu et continué par nous et soubz nostre nom. Et pour la conservacion d'icelles, le grant volage qui dès pieça a esté advisé et semble entre necessaire, et qui pourra estre fait en sept ou huit années pour six ou sept mil escuz, se doit faire et acomplir, pour les causes qui nous ont esté remonstrées, le plus diligemment et à meilleur compte que faire se pourra, et, que en devez faire la delivrance et des matieres estans sur Iesdictes mines à nostre procureur à pris raisonnable, en l'acquict et descharge de Jacques Cuer, et ainsi le voulons et ordonnons ; et que l'argent qui sera necessaire tant pour ledit volage que pour l'entretenement desdictes mines soit pris et levé tant sur Iesdictes matières de plomb, lait de mine, cuivre, peloux, terriers, regrez et autres matières estans à present èsdictes mines et martinez, comme sur la revenue ordinaire desdictes mines, et ou cas que l'emolument et revenu d'icelles ne pourroit fournir, nous y ferons aidier de nos autres finances en Lyonnois de tele somme chascuu an qu'il y sera advisé.

 Et pour ce que Jacques Cuer avoit contraictié compaignie avecques deux autres mineurs leurs' vies durant, dont il appert par lettre patente sur ce passée, a semblé que ladicte compaignie doit estre entretenue au moins de cy à huit ou neuf ans, et s'ils y faisoient difficulté, serons contens, avant que ladicte compaignie demourast, que des deux dixiesmes et demy que nous y prenons, que on leur quitast le demy dixième. Et en oultre, pour ce que la revenue des-dictes mines, tant en recepte que en despense, n'est pas gouvernée ainsi que besoin seroit, et plusieurs faultes et abus y povent estre faix et commis, il a semblé que nous y devons commettre deux officiers, dont l'un ait la charge du gouvernement desdictes mines et de tenir le compte de la recepte et despense d'icelles, et, que l'autre face le contreroole, qui soient gens saurs, residens sur le lieu, et n'aient autre charge, et, qu'ils aient bons gaiges tels qu'ils se puissent entretenir en nostre service. Et si lesdiz maistres mineurs faisoient difficulté de porter leur part desdiz gaiges, nous sommes contens qu'ils soient du tout paies sur nous. Et voulons que ès choses dessusdictes vous besongnez et les appoinctez par tous les meilleurs moiens que verrez astre à faire, au bien de nous et à l'entretenement et continuation desdictes mines, telement qu'a n'y Sit rompture ; et que vous commettez esdiz offices tees per sonnes souffisans que verrez estre à faire et que sur ce leur baillez vox lettres, lesquelles nous aurons agreables.

 Et au regard des mines de cuivre de Chissieu et Saint Pierre la Palu, qui de present, sont en chômage, semble que on devroit essayer de les faire continuer et entretenir pour le bien de la chose publicque de nostre royaume ; mais, pour ce que n'avons pas bien au vray esté avertis du prouffit ou dommage qui s'en pourroit ensuir, et que lesdictes mines sont communes avec les Baronnaz de Lyon, voulons que vous informez plus à plain du proufflt, ou dota mage qui nous en pourroit avenir eu les faisant entretenir et continuer, et que sur ce traictiez au uneulx que pourrez avec lesdiz Baronnaz. Et au surplus y donnez la meilleur provision que faire se pourra, au prouffit de nous et de la chose publicque de nostre dit royaume.

Et quant à ce qui nous a esté rapporté par ledit Granier que, en Auvergne, Gevaudan, et ailleurs, y a autres mines ouvertes, desquelles ne nous est paié le dixiesme à nous den, et que les seigneurs feodaulx les usurpent contre les ordonnances' royanix, nous avons octroyé commission pour en faire information, laquelle faicte sera rapportée par devers nous, et icelle voue y donnerons tele provision appartendra par raison.

Au regard des XIIIIc l. prinses par le receveur ordinaire de Lyon de la revenue desdictes mines, ou lieu de IIc l. par an à quoy ledit Jacques Cuer avait composé avec nous pour le dixiesme desdictes mines et autres estans esdiz pals de Lyonnois et Beaujoloiz, et dont il avoit noz lettres patentes dontiées à Montargis le XXIIIIe jour de juillet l'an mil IIIIc XLIIII, expédiées par nostre Chambre des comptes, noz tresoriers et generaulx de noz finances, pour sept années passées, et dont ledit Jacques Cuer disoit avoir lettres de don de nous, et aussi les VIIIc quinctaux de plomb prins d'autre part ès-dictes mines par ledit receveur pour lesdiz dixiesmes deuz depuis la condempnacion dudit Guer, nous voulons que, en quelque manière que la chose soit et en quelque lieu qu'elle doye tumber, soit ès mains de nostre dit receveur du demaine ou du receveur de la-dicte amende dudit Jacques Cuer, lesdiz XIIIIc l. t. et VIIIc quintaux de plomb doivent estre reprins dudit receveur ordinaire et baillez à cellui qui par vous sera commis au gouvernement et à tenir le compte desdictes mines, pour emploier et convertir en ladicte despense dudit grant voiage desdictes mines, desquelles XIIIIc l. t. et VIIId quintaux de plomb avons, commandé acquict à la descharge dudit receveur ordinaire et aussi dudit receveur de ladicte amende ou confiscation dudit Cuer.

 Et à ce que nous escripvez des criées et subhastacions desdictes mines, maisons et autres biens immeubles que ledit Jacques Cuer avoit par delà èsquelles nul n'a voulu mettre enchière, priur double des opposicions et adjudicacions des decretz qui estoient commises à noz tresoriers et conseilliers en nostre tresor à Paris, nous avons commise la congnoissance desdictes opposicions et l'adjudication desdiz decretz à aucuns de par delà dont vous estez l'un, et sur ce commandé noz lettres patentes telles que en tel cas appartient, et aussi avons commandé nos autres lettres pour le recouvrement des fruictz et levées des terres que avoit ledit Cuer ès païs de Bourbonnois et Rouennois, lesquelles vous envolons par ledit Grenier. Si y besongnez en toute diligence, et, au regard desdictes terres de Bourbonnois et de Rouennois, et de l'infraction de nostre main mise en iceulx, procedez y par tous bons termes de justice, et telement que nostre auctorité y soit gardée.

Au regard des marques de Gennes, autresfois vous avons fait savoir et escripre par Otto Castellain, nostre argentier, que nostre entencion est retenir lesdictes marques pour nous au pris qu'elles ont esté mises par les marchans de Montpellier. Si les recevez pour nous et en faictes la delivrance à nostre procureur pour nous, audit pris ou autre tel raisonnable que verrez mieulx estre à fere.

En tant que touche les mil escuz que demande le prevost de Montjou sur les biens dudit Jacques Cuer, combien que, par la coustume de nostre royaume, ne soyons. tenus paier aucunes debtes sur les biens qui nous viennent par confiscation, toutesvoies, en faveur dudit prevost, nous vous avons autresfois escript et sommes encores contons qu'il en soit paie, s'il appert clerement de son deu. Et pour ce voulons et vous mandons que vous volez bien et diligemment son fait, et, s'il vous appert que ladicte somme de mil escuz lui soit dette, quo vous la luy faictes paier sur les biens dudit Cuer.

Nous avons aussi entendu que Briçonnet n'a point fait de diligence de recouvrer les dix mil bans du sire de Culant, deux à cause d'Isnay le vielz, dont ne sommes pas contens, ainsi que lui escripvous. Si voulons et vous mandons que sur ce vous faictes faire toute diligence possible par ledit Briçonnet ; autrement ne serons de lui contens.

Donné à Mehun sur Evre, le XVIIe jour de janvier.

CHARLES.

J. DE LA LOÈRE[1].

 

II

Le Roi à ses gens des comptes

 

Mehun-sur-Yèvre, 27 janvier 1455.

A nos amer et feaulx les gens de nos comptes à Paris.

DE PAR LE ROY.

Nos amez et feaulx, pour ce que, après l'ordre que avons anis peine et diligence de mettre tant au fait de nostre justice que autres choses pour le bien de la chose publique de nostre royaume, desirons bien mettre ordre telle qu'il appartient au fait du paiement, conduite et entretenement de noz gens de guerre, en la plus saure et convenable forme et manière et, à la maindre charge de nostre peuple que possible sera, nous avons avisé de faire chercher, veoir et visiter bien curieusement la forme et, Manière qui par cy devant a esté tenue ou dit paiement des gens de guerre, du temps de noz predecesseurs, et mesmement des temps du Roy Jehan, du Roy Charles le Quint, nostre ayeul, et de feu nostre très cher seigneur et père, que Dieu absoille, affin de savoir par quelt mains se faisoient les paiemens desdictes gens de guerre ; se les tresoriers des guerres ou leurs clercs ou commis bailloient ledit paiement aux cappitaines desdictes gens de guerre ou à leurs clercs, ou se lesdiz paiemens se faisoient par ledit tresorier des guerres ou ses commis aux personnes particulières ; s'il y avoit nulz clercs ou commis desdiz Lresoriers des guerres presens aux monstres des-dictes gens de guerre, et. se lesdiz paiemens se faisoient incontinent après lesdietes monstres faictes ou autrement, et comment l'en recouvroit au prouflit tic nosdiz predecesseurs les faultes de eeulx qui n'estoient ausdictes monstres ou qui ne servoient ainsi qu'il appartenoit. Et. pour ce que en nostre chambre des comptes à Paris toutes telles choses sont et doivent esire enregistrées mieulx que autre part, nous vous mandons que, incontinent, en toute diligence, cherchez et falotes chercher ès registres de nostre dicte chambre, et ailleurs où adviserez qu'il sera affaire, tout ce qui se pourra trouver, touchant ce que dit est et autrement, qui pourroit servir au paiement, conduite et entretenement desdictes gens de guerre ; et, le plus tost que possible vous sera, le nous envoies, extrait par articles, en la meilleure et plus clere forme que pourrez et que adviserez, pour après en faire et ordonner ainsi qu'il appartendra et que nous verrons entre à faire.

Donné à Mehun sur Eyre, le XXVIIe jour de janvier.

CHARLES.

DE LA LOÈRE[2].

 

III

Le Roi à Antoine de Chabannes

 

Saint-Florent, 25 avril 1455.

Soient baillées au conte de Dampmartin, grant pannetier de France.

Conte Dampmartin, j'ai receu presentement les lettres que m'avez envoyées de beau cousin de Dunoys, lesquelles je vous renvoye, et me semble que vous devez faire diligence, ainsi que jà avez commencé, car luy mesures par les lettres le conseille. Quant à ce que me rescrivez touchant le seigneur de Boussac, advisez ce que vous semblera bon de lui escrire, et le faictes ainsi que adviserez, Aussi je vous envoya les lettres que Hue le bailly de Montferrant nous a escriptes, affin que advisez ensemble quelle response on luy fera. Dictes à maistre Pierre Doriolle que je luy envoya par ce porteur les tel du bailly de Rouen toutes signées.

Donné à Saint Florent, le vingt cinquiesme jour d'avril.

CHARLES[3].

 

IV

Le Roi à Antoine de Chabannes

 

Mehun-sur-Yèvre, 18 mai 1455.

A nostre amé et feal conseiller et chambellan le conte de Dampmartin, grant pannetier de France.

Nostre amé et feal, depuis vostre partement de devers nous, nostre seneschal de Rouergue nous a escript comme une partie des nobles de sa seneschaussée se sont mys sus, en obeyssant noz lettres et mandeniens que sur ce luy avons adressé, et qu'il y en a d'autres qui n'y ont en riens obey. Par quoy avons commandé noz lettres adressant audit seneschal pour proceder contre euiz ainsi qu'il appartient et selon noz ordonnances. Ledit seneschal nous a envolées unes lettres, lesquelles le conte d'Armiguac luy a escriples, qu'ilz vous envoyant affin de vous en advertir et que sur tout ayez bon advis. Et au surplus, en toutes les choses dont vous avons chargé, faictes comme avons bien grant fiance.

Donné à Meung sur Yevre, le XVIIIe jour de may.

CHARLES.

JEHAN DE LA LOYRE[4].

 

V

Le Roi à Olivier, sire de Coëtivy

 

Mehun-sur-Yèvre, 18 niai 1455.

A nostre amé et feal conseiller et chambellan le sire de Coëtivy, seneschal de Guienne.

DE PAR LE ROY.

Nostre amé et feal, Jehan de Poulencque, escuier, homme d'armes de nostre ordonnance, nous a fait remonstrer que, à cause de Amete de Faubournet, sa femme, heritière, comme il le dit, de Girault et Helie de Faubournet, ses oncles, et de Jean de Faubournet, son père, à certains justes titres et moyens luy compectent et appartiennent des cinq parties les troys de l'ostel de Genissac et de ses appendances ; mais que, à l'occasion de ce que la place, avec les fruiz, revenus et emolumens dudit lieu, depuis qu'ils furent derrenièrement par nous prias et conquit sur nos ennemis, ont esté et encores sont detenuz en et soubz nostre main, ledit de Poulencque n'a peu depuis ladicte conqueste ne encores peut joyr de sa porcion qu'il a et lui appartient en ladicte terre, par la manière que dit est. Et pour ce que nous voulons ledit de Poulencque estre bien et favorablement traictié, pour consideracion des bons et agreables services qu'il nous a fais par cy devant au fait de nos guerres en mainctes manières, sans ce que, à la cause dessusdicte, il soit tenu en longueur de procès ; attendu mesmement qu'il ne se congnoist en fait de plaidoirie, nous vous mandons que, appelé nostre procureur, vous vous informez bien et deuement de et sur ledit droit qu'il pretend avoir en ladicte terre et seigneurie de Genissac ; et se vous trouvez qu'il y ait et lui compecte, à cause de sadicte femme, tel droit que dessus ou autre, à bon et juste tiltre, et que en la jouissance d'icelluy il n'ait esté ne soit empesehé pour autre cause que dessus est dit, en ce cas le faictes, ensemble Badine femme, joyr et user paisiblement de leur droit dessusdit que les trouverez avoir et à eulx compecter et appartenir en ladiete terre et seigneurie de Genissac et ses appert lances, en leur faisant et administrant sur ce, nostre dit procureur oy, sans longueur de procès, Mune et briefve justice, et expediant ledit de Poulencque au plus toua que possible sera, car nous avons à besoigner de luy en aucunes nez alaires, et le aidant aussi en ses autres fais de par delà ainsi que mestier luy sera et bonne. ment faire le pourrez. Car tel est nostre bon plaisir.

Donné à Mehun, le XVIIIe jour de may.

CHARLES.

DE LA LOÈRE[5].

 

VI

Le Roi à Antoine de Chabannes

 

Bois-Sire-Amé, 27 mai 1455.

A nostre amé et feal conseillier et chambellan le conte de Dampmartin, grant pennetier de France.

Nostre allié et feal, nous avons reçeu deux vos lettres, escriptes à Saint Porcin le xxne jour de ce moy, faisant mention de plusieurs choses. Et entres autres que, attendu que estes prest, de mettre à execucion ce qui a esté conclud, vous semble qu'il n'est pas expe, client de executer les mandemens que avons [donnez} contre les nobles de la senechaussée de Rouergue qui ne se sont mis sus, ainsi que ordonné avoit esté. Sur quoy nous semble que rostre advis et oppinion sont bons, et sommes con tels que ainsi le faces. Quant à ce que nous escrivez que, à vosire arrivée audit lieu de Saint Porcin n'avez trouvé de tous les capitaines que esperiez y trouver fors seulement les baillifz de Nœux (sic pour Évreux) et de Chaument, que faictes tirer en avant toutes gens de guerre et mettez paille de leu faire conduyre le plus gracieusement que faire se peut, à la, des charge du povre peuple, nous sçavons bien que y avez fait et faictes tout vostre povoir, dont et de vos bonnes diligences sommes bien contens, et avons bien esperance que continuerez de bien en mieulx, ainsi que sçavez que la chose le requiert. Au regard des monstres desditz gens de guerre que dictes estre faictes et que requerez que vueillons provoyer à leur payement en manière qu'ilz n'ayeut cause de eux mal gouverner et faire dommaige à noz subjectz, nous envoyons presentement le tresorier des guerres par delà fourny d'argent pour pourvoir au payement tant des gens des chargez desditz baillifs d'Evreux et de Chaumont, pour ce present quartier d'an, comme pour les gens des sires d'Apchou, de Biot et autres que l'en a fait mettre sus par delà EL avons ordonné audit clerc qu'il se gouverne en ce et face entièrement ce que luy ordonnerez. Si vous y gouvernez, au bien de nous et de la chose publicque, ainsi que verrez estré à faire et comme bien y avons fiance. EL en tant que touche le fait des monstres, vous pourrez aider en ce de Juhes le Chat et de Gonsalle. Quant au maistre. de l'artillerie, qui n'estoit encores arrivé devers vous à la façon de vosdictes lettres, combien que par deux fois eussiez envoyé devers luy pour le baster, nous croyons que de ceste heure il soit devers vous, et qu'il a fourny à la charge qui, à son parlement de par deça, luy fut baillée.

En tant que touche le fait de Gennes, dont nous escrivez, nous avons bleu reçeu les lettres que le bailly de Sens nous a escriptes sur ce, et pour en sçavoir la vostre oppinion nous a semblé que on ne peut riens perdre à ouyr ceulx que pour ceste cause doyvent venir devers vous. Quant à ce que nous escrivez que beau cousin de Cleremont vous a escript que sans aucune faillie il sera au jour et lieu qui luy ont esté ordonnez quant il est party de par deça, nous en sommes bien contens, et avons bien esperance que et en ce autres nous affaires (sic) il se conduyra au myeulx qu'il pourra. Le sire de Lornay est presentement retourné du lieu où il avoit esté envoyé, et a apporté toutes bonnes nouvelles sur les matières dont il avoit eu charge.

Donné au Boys de Saincte Ame, le vingt septiesme jour de may.

CHARLES.

J. DE LA LOYRE[6].

 

VII

Le Roi à Antoine de Chabannes

 

Bois-Sire-Amé, 15 juin 1455.

A nostre amé et feal conscillier le conte de Dampmartin, grant pennetier de France.

Nostre amé et feal, nous vous avons naguères escript bien amplement de toutes matières par le prevost des mareschaulx, par luy envoyé la coppie de deux lettres que entendons escrire, c'est assavoir l'unes d'icelles à beau cousin de Cleremont et l'autre à maistre Jehan Bureau. Mais, depuis le partement dudit prevost., nous a semblé qu'il n'estoit pas expedient d'envoyer lesdictes lettres audit cousin ne aussi audit ministre Jean Bureau en la forme qu'elles estoient, et qu'il y convenoit faire aucunes mutacions, ce que avons fait. Et vous envoyons cy dedans la coppie des lettres que leur escrivons, affin que voyez la mutacion. Et ces choses vous notiffions affin que soyez adverty de liit.

Donné au Boys Saincte Aume, le XVe jour de juing.

CHARLES.

CHALIGAUT[7].

 

VIII

Le Roi à Antoine de Chabannes

 

Bois-Sire-Amé, 46 septembre 1455.

A nostre amé et feal conseillier le conte de Dampmartin, grant pennetier de France.

Nostre amé et feal, nous avons reçeu les lettres par maistre Pierre Burdelot que nous avez envoyées el escriptes, et par icelles veu comme beau cousin connestable et de Dunoys estoit jà party pour aller à Genève devers beau cousin de Savoye. Aussi comme les gens d'armes sont prestz pour manglier avant, au cas que besoing en seroit et que par eulx vous fut fait sçavoir. Dont et de voz bonnes diligences avons esté et sommes bien contens de vous. Et pour ce que par le bailly de Constantin, lequel est venu naguères vers nous, vous escrivons bien au long des choses dessus dictes, et avec ce luy en avons parlé plus à plain pour le vous dire, quant à present ne vous en escrivons plus largement, fors que en nez affaires vous emploies ainsi que sçavons que en avez bien le desir et voulenté, et que en vous en avons bien singulière confiance. Et à ce que nous escrivez que avez envoié maistre Pierre Burdelot par deça pour sçavoir au certain de l'estat et disposition de uostre personne, pour ce que nouvelles ont esté par delà que avons aucunement esté mal disposez, comme naguères vous avons fait escrire bien au long par nous (sic) alitez et feaulx conseillers maistre Jelise Bureau, tresorier de France, et Pierre Dodone, nous avons deux ou trois jours estez uni ; pou niai disposez d'ung costé, mais, graces à Nostre Seigneur, nous sommes très bien gueris, et aussi en bonne sauté et disposition que feusmes longtemps a. Et comme naguères vous avons escript, sommes prests et bien disposes pour marcher avant et faire tout cc qui serait, pour le bien des matières. Et de nostre disposition avez pou estre acerlené par Jehan d'Amancy, lequel avons envoyé par delà, et en pourrez estre acerlené plus à plain par lesdits bailly de Constantin et maistre Pierre Durdelot, Et pour ce ne vous donnez point de melancolie pour doubte de la disposition de nostre personne, niais Louspurs faictes et vous employez vigoureusement à l'execucion des matières dont vous avons donné charge, comme bien y avons la confiance.

Donné au Boys Saincte Aume, le vingt sixiesme jour de septembre.

CHARLES.

LE COINTE[8].

 

IX

Le Roi à la ville de Strasbourg

 

Moncauquier, 10 décembre 1455.

A nos tres chers et grans amis l'evesque, chevaliers, gentilshommes, gouverneurs et gens de conseil de la cité de Strabourg.

CHARLES, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROY DE FRANCE.

Très chiers et grans amis, nous avons puis naguères esté adverti que Mathelin de Lescouet, escuier, natif de nostre royaume, est prisonnier, unze ans a ou environ, en vos prisons de Strabourg, et, que depuis sa prime il a esté detenu en• prison fermée au pain et à l'eaue, à très grant povreté et misère. Et combien que vous ait sou-ventes foiz fait requerir que le voulsissiez mettre à finance, toutes-voies vous ne l'avez voulu ne voulez faire, ainsi que avons entendu, par quoy sera contraint d'y finer miserablement ses jours. Et pour ce que ledit Mathelin est homme noble et nostre subgiet, et. qu'il nous a longuement servy eu nez guerres, par quoy vouldrions son fait estre traictié en toute bonne faveur, nous vous prions et requerons bien affectueusement, que, attendue la longue detencion dudit Mathelin et la peine et misère que ce pendant il a endurée, aussi les gratis despenses que ses parens out falotes en la poursuite, vous le vueillez, en faveur de nous, mettre à delivre, ou au moins le mettre à finance raisonnable et telle qu'il la puisse paier, et tant y faire qu'il apparçoive uostre prière et. requeste lui avoir valu envers vous. En quoy nous ferez plaisir bien agreable.

Donné à Montcoquier en Bourbonnois, le dixiesme jour de decernbre.

CHARLES.

LEGOUZ[9].

 

X

Le Roi à François Sforza

 

Montluçon, 19 décembre 1455.

A nostre très chier et amé cousin le conte Francisque Sforza.

CHARLES, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROY DE FRANcE.

Très chier et amé cousin, nous avons receu voz lectres par maistre Emanuel de Jacob vostre serviteur, porteur de cestes, et oye sa creance, contenant que feu pape Nicolas, dernier trepassé, en son vivant, excita les seigneuries et emnunitez des pais d'Ytalie à faire paix ensemble et à cesser de toutes différences qui estoient entre eaux pour mieulx resister au Turq, ennemy de la foy crestienue, et que, pour ladicte cause, et autres plus à plain declarées en ladicte creance, vous avez esté meu de faire paix avec nostre très chier et très amé cousin le Roy d'Arragon, et icelle asseurer par mariages d'aucuns voz enfans avec autres des enfans de son filz, en nous notifiant que, en faisant lesdietes aliances et mariages, vous n'avez faiz ne passez aucuns chappitres ou convenances avec ledit Roy d'Arragon oultre lad icte affinité, et que ne vous estes aucunement departi du bon et entier vouloir que vostre feu père et vous avez eu à nous et à la maison de France, ainçois estes disposé de continuer en icellul bon vouloir de bien en mieulx. En quoy vueilliez savoir que nous avons pieça esté advertiz duc feu pape Nicolas, en son vivant, exita les princes et seigneuries d'Italye à bonne paix et concorde pour mieulx et plus vertueusement resister à l'entreprinse dudit Turq, ennemy de la foy crestienne, qui a esté bonne euvre et fructueuse. Et au regarl, de la paix qui faicte a esté par vous avec nostre dit cousin le Roy d'Arragon, et affermée par affinité, nous croyons bien que n'avez pas esté men d'icelle faire sans cause ; et à ce que nous faites savoir que avez faictes lesdietes affirmez  sans vous aucunement departir du bon et entier vouloir que avez à nous et à la maison de France, et que estes disposé de continuer en icellui vostre bon vouloir, nous en sommes bien contons et vous en savons très bon gré, comme ces choses avons fait dire bien à plain à vostre dit serviteur.

Donné à Montluçon, le XIXe jour de decembre.

CHARLES.

DE LA LOÈRE[10].

 

XI

Le Roi à Jean Dauvet

 

Montluçon, 16 janvier 1456.

DE PAR LE ROY.

Nostrc mué et feal, nous avons ordonné faire tenir l'assemblée des trois Esta tz de nostre pais de Languedoc en nostre ville de Montpellier le XXe jour de ce present mois de janvier, et à ce avons commis noz amez et feaulx couseilliers l'evesque de Carcassonne, general de noz finances, Tanguy du Chastel, chevalier, nostre seneschal de Beaucaire, vous, et Otto Castellain, nostre argentier, pour nous y servir ainsi que en eulx et vous avons parfaicie fiance. Si voulons et vous mandons que, avant vostre parlement, vous surroguez en vostre lieu maistre Pierre Granier pour besongner à Bourges et ailleurs avec Briçonnet touchant Pexperlicion de l'arrest de Jacques Cuer, afin que pendant vostre volage de Languedoc on donne expedicion audit arrest, car nous avons deliberé brief veoir la fin dudit procès. Aussi voulons que incentinant vous en ales audit Montpellier pour estre par delà au jour assigné et passez par le Puy pour avancer revesque et autres que trouverez en chemin qui ont accoustumé aler à ladicte assemblée. Et au regard des procès et autres besongnes touchant le fait de Savoie et des Gypriansi lesquels avez entre mains, nous voulons que les baillez et laissez à nostre amé et feal Tristan Lermite, prevost des mareschaulx, et sur le contenu lui en dictes vostre opinion. Nous avons esté advertiz que maistre Pierre Ferrai et Jeban Pasquot, lesquels ont besongné au fait du procès d'Armignac, sont à Montpellier, et les y trouverez. Si voulons que tout ce que avez touchant, la matière portiez avec vous, afin que, quant serez par delà vous puissiez conferer ensemble de ladicte matière, et faire sur tout entre vous trois vos advis et metuoires et nous en escripre pour en ordonner à nostre plaisir. Aussi voulons que se par delà trouvez aucune chose à expedier touchant le procès dudit Cuer et de ses clercs, facteurs et serviteurs, que mettez bout à fin et à expedicion, en manière que plus n'y conviengno retourner, et que tout soit vendu, excepté le fait des marques. D'autre part, pour çe que sommes informez que nostre Court de Parlement à Thoulouse est assez petitement pourveue de procureur et advocat, et que à ceste occasion y avons Brans dommages, sommez d'oppinion que, ou cas que eussiez temps et espace de povoir retourner à Paris, que passissiez audit Thoulouse pour vous informer de ce que dit est est et nous en faire rapport pour y donner provision convenable, et nous semble bon que remonsirez aux presidens et conseilliers de nostre dicte Court qu'ils se tiennent ensemble autrement qu'a n'ont accoustumé, pour le bien de nous et de justice.

Donné à Montluçon, le XVIe jour de janvier.

CHARLES.

LE COINTE[11].

 

XII

Le Roi au maréchal de La Fayette

 

Au Châtellier, 11 mars 1456.

A nostre amé et feal conseillier et chambellan le sire de la Fayette.

DE PAR LE ROY.

Nostre amé et feal, nous avons reçeu les lettres que escriptes nous avez, faisans mencion de la manière comment vous vous estes conduit, ainsi que vous avions chargé au partir. Il nous semble que vous estes conduit en bonne façon, selon ce que vous avions ordonné. Et quant à ce que nous avez escript de la venue de maistre Guillaume Girard, et aussi de ce pour quoy il venoit devers nous, tout considéré, il ne semble pas que nostre très chière et très amée compaigne la Royne, ne pareillement nos autans, puissent venir par deça jusques vers la fin d'avril, pour ce qu'il n'est pas possible que le logis puisse estre plus tost prest, ainsi que nous avons dit audit maistre Guillaume Girard. Et pour ce, se ilz voient que nostre dicte compaigne ou nos diz enfans ne feussent pas bien là où ilz sont, nous avons advisé que l'on les pourroit retirer vers les lieux de Benegon, Ignay le Chastel, Sagonne, Joy, Champroux, ou aillieurs où vous et eulx adviserez estre pour le inieulx ; et sur ce fauldra que l'on face diligence, se le cas le requiert, de choisir les lieux qui sembleront estre les meilleurs ; car d'ycy où nous sommes ne povons pas si bien congnoistre les lieux plus convenables comme vous et ceulx qui sont par delà pevent faire. Si vous escrivons cos choses afin que soies advisé de la response que avons faicte au dit maistre Guillaume. Nous avons parlé au dit maistre Guillaume touchant l'estat, de nostre filz, ainsi que nous avez escripi. Il sera bon, tandis que estes par delà que vous en enquerez plus au vray, car par chose que de lui en aions oy ne fait oyr, ne aussi par chose que par maistre Guillaume d'Auge en ayons sceu, nous n'en savons que croire, pour ce que, comme vous savez, ilz ont leurs bandes et affections où bon leur semble. Et pour ce, à vostre retour devers nous, nous en pourrés dire ce que en aurés trouvé.

Donné au Chastelar, le XVIIe jour de mars.

CHARLES.

GIRARD[12].

 

XIII

Le Roi à la ville de Strasbourg

 

Au Châtellier, 17 avril 1456.

A nos très chers et grans amis les maistre et consuls de la cité de Strabourg.

CHARLES, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROY DE FRANCE.

Très chiers et grans amis, nous avons reçeu les lettres que escriptes nous avez, par lesquelles nous faites savoir que, après la reception de noz autres lettres que par avant vous avions escriptes pour la delivrance de Mathelin de Lescouet, vostre prisonnier, avez envoyé vos ambaxadeurs et messaiges devers nostre très chier et, aine cousin l'evesque de Strabourg et. autres que dites avoir part et interest comme vous à la delivrance dudit de Lescouet, afin que vous, certifiez du vouloir et entencion des dessusdiz, nous peussiez mieulx respondre à ce que vous avons requis ; en nous escripvant p,ar vos dictes lettres que, après ce que aurez sceue leur voulenté, nous ferez response touchant Iadicie matière telle que devrons entre consens. Dont et du bon vouloir que avez à nous faire plaisir, vous savons très bon gré et vous en mercions. Vous prians de rechief bien affectueusement que, en continuant en vostre dit bon vouloir, et ayant consideracion à la longue et dure prison que a endurée ledit Mathelin, qui est homme noble, et aux grans despenses que ses parons et amis ont eues et soustenues à la poursuite, vous veuillez ledit Mathelin, en faveur et contemplation de nous, faire mettre à delivrance, et tenir la main envers nostre dit cousin de Strabourg, auquel de rechief en escripvons què ainsi le vueille faire de sa part, ou le mettre à telle et si moderée finance qu'il la puisse paies ; et en ce faire et vous employer, pour amour de nous, tellement qu'il congnoisse à ceste fois par effect nostre prière lui avoir esté envers vous fructueuse. Et vous nous ferez très agreable plaisir.

Donné au Chastellier près Esbreuille, le XVIIe jour d'avril.

CHARLES.

LE COINTE[13].

 

XIV

Le Roi à Antoine de Chabannes

 

La Palisse, 4 octobre 1456.

A nostre [amé] a feal conseiller et chambellan le conte de Dampmartin, grand pennetier de France.

Nostre amé et feal, nous avons receu les lettres que escriptes nous avez, faisans mencion que belle cousine de Savoye vous a escript que on luy a rapporté que aucuns ont envoyé de par deça pour querir les procès de Guyothin, en quoy, [s'] il estoit baillé, elle aurait bien Brant clesplaisance. Nous n'avons point sceu que personne soit venu par deça pour querir ledit procès ; mais puisque la chose lui tournerait b desplaisir, si ceulx dont elle se double ou autre y envoyeroient, ledit procès ne sera point baillé ; et de cela povez seurement acertener ; aussi luy eu escrivons par ce porteur.

Au surplus, le marechal [de] Savoye nous a escript des nouvelles de par delà et de la diligence qu'il a mise de nous en faire scavoir sommes bien contens. Et au regard des places dont il nous escript, pour ce que n'avons icy secretaire entendu, nous n'y povons donner expedition ; mais, quant nous serons à Lyon, qui sera de demain en huyt jours, nous le plus tard aurons[14] des secretaires et gens de nostre conseil avecques nous ; et lors y donnerons telle expedition qu'il ne aura cause de soy douloir, car tousjours nous voutdrions avoir ses affaires et besongues pour speciallement recommandées.

Depuis vostre parlement, n'est riens survenu de nouveau ; par quoy, quant à present, ne vous escrivons plus largement, fors que tousjours à nos affaires vous y employez, comme bien y avons la confiance.

Donné à la Palice, le IIIIe jour d'octobre.

CHARLES.

LE COINTE[15].

 

XV

Le Roi à Antoine de Chabannes

 

Saint-Pourçain, 25 octobre 1456.

A nostre ame et feal conseiller et chambellan le conte de Dampmartin, grant pennetier de France.

Nostre atné et feal, nous avons reçou vos lettres escriptes à Genève le xxin jour de ce preseut moys d'octobre, faisant mencion que, en la façon de vos dictes lettres, mi jours avoit que estiez arrivé par delà et que depuis n'aviez eu aucunes nouvelles de nous, dont estiez esmerveillé ; aussi sont beau cousin et belle cousine de Savoye, qui pareillement nous avaient escript de leur venue par devers nous et se attendaient avoir response. Desquelles voz lettres, et [de] la diligence que avez fait et faictes [de] besongner par delà ès matières dont vous avons chargé, avons esté et sommes très con Lens de vous. Et au regard de ce que vous esinerveillez dont ne vous avons fait response, et pareillement audit beau cousin et belle cousine, dès bonne pièce par avant la recepte de voz derreniètes lettres, par le messaige mesure que nous envoyasies, nous vous avons rescript bien au long, et pareillement avons fait audit beau cousin et belle cousine ; et croyons que de present avez reçeu noz dictes lettres. liais, pour plus largement vous faire sçavoir toutes choses, avons retenu ung pou plus longuement cellui que envoyastes devers nous. Et quant à la venue par devers nous desditz beau cousin et belle cousine de Savoye, nous eu sommes hien joyeux et couLens. Et, comme vous avons escript, nous semble qu'elle sera expédient et convenable pour le bien des matières.

Nous sommes au jour d'uy arrivez en ce lieu de Saint Saphorin, et y demourrens pour tout le jour ; et demain serons à Vyenne, auquel lieu le gouverneur, les prelatz el plusieurs nobles et gens des trois estez des bonnes villes du pays du Dauphiné doy vent astre par devers nous.

Et, pour ce que naguères vous avons escript plus au long', quant present ne vous escrivons plus largement, fors que tousjours k nez alaires vous employez, comme à vous avons fiance.

Donné à Saint Saphorin, le vingt-cinquiesme jour d'octobre.

Nous avons veu bien au long, par voz autres lettres que nous avez escriptes par vostro dit homme, le bon vouloir desditz beau cousin et belle cousine de Savoye, dont, sommes bien contons. Et pour ce que esperons que de brief ledit beau cousin sera par deçà nous deportons pour le present de leur escrire.

Donné comme dessus.

CHARLES.

LE COINTE[16].

 

XVI

Le Roi à Antoine de Chabannes

 

Vienne, novembre 1456.

A nostre amé et feal conseiller et chambellan le conte de Dampmartin, grant pennetier de France.

Nostre amé et feal, nous avons presentement esté advertis que le bastard d'Armignac et Guarguesalle doyvent en brief venir en ce pays du Daulphiné, auquel avons disposé de donner provision pour le mettre et entretenir en bonne seurté, ainsi que autrefois avait esté conclud et deliberé, vous estant par deça. Et par especial avons ordonné pour pourveoir bien et honnorablement à l'estat, et entretonement de nostre très chière et très amée fille la Daulphine, laquelle tousjours aurons en especiale recommandation comme Rostre propre fille. Et pour ce, comme sçavez ledit bastard d'Armignac et Guarguesalle sont des principaulx qui ont seduit et conseillé nostre dit filz le Daulphin à s'en estre allé hors dudit pays et à tenir les termes qu'il tient, et qui plus empesche sa réduction et le redressement de ceste matière, parlez de par nous à beau cousin de Savoye et que (sic) faictes envers luy tellement qu'il envoye incontinent et. en toute diligence au Pont de Saissal et autres passaiges de ses pays, jusques vers les marches de Bourgongne, pour sçavoir des nouvelles de leur venue et y mettre si bonnes gardes que s'ils y passent l'on les preigne et amaine l'en par devers nous. Laquelle chose, se faire se peult, povez penser que le servit grant bien et abreigement des matières touchant la reduction de nostre dit filz. Nous en escripvons semblablement au mareschal de Savoye, affin qu'il y face diligence de sa part ; et n'en avons point escript audit beau cousin, pour ce que croyons que de brief il sera par deça. Si faictes en ceste matière toute la meilleure diligence que pourrez, et en nos affaires vous employez comme bien y avons la confiance.

Donné à Vienne, le deuxiesme jour de novembre.

CHARLES.

LE COINTE[17].

 

XVII

Le Roi à Antoine de Chabannes

 

Vienne, 3 novembre 1456.

A nostre amé el feal conseiller el chambellan le conte de Dampmartin, orant pennetier de France.

Nostre amé et feal, nous avons receu les lettres que escriptes nous avez, par lesquelles nous avons sçeu que, en la façon des-dictes lettres, beau cousin de Savoye n'estoil, point encore party pour venir par deça, mais qu'il estoit tout deliberé de partir le jour de layer, qui fut le deuxiestne de ce present moys de novembre, par quoy desirez hien sçavoir qu'il nous plaira que faciez en cas qu'il ne partira ce dit jour. Vous sçavez comme autreffois ledit beau cousin de Savoye nous a fait, sçavoir que, si nous approchions des marches de par deça, il auroit bien grant desir de venir devers nous, à laquelle cause el aussi pour ce que à present sa venue nous semblait estre bien convenable, mesmement pour son bien, nous vous avons envoyé par devers luy pour lui faire assavoir nostre approuchement ès dictes marches de par deça. Et, veu ce que luy et belle cousine de Savoie et vous nous avez par cy devant escript, avons tousjours de jour en jour attendu et esperé sa dicte venue, par quoy avons esté bien content que demourissiez par delà jusques à present pour venir en sa compaignie. Toutesfois, pour ce que avons bien à besongner de vous pour l'expedicion de nez affaires, nous voulons que, si ledit beau cousin de Savoye n'est party ou prest de partir, que incontinent vous en venez. Et touteffois n'oubliez pas de pourvoyer à ce que dernièrement vous avons escript touchant le bastard d'Arinignac et Guarguesalle, lesquelz, comme avons esté advertis, doyvent, en brief venir en ce pays du Daulphiné. Au surplus, nous sommes arrivés en ceste ville de Vienne. Et combien que François de Tiersant et Cadorat soyent venus par deça, et de par nostre fils le Daulphin ayant fait deffense à plusieurs villes et places qu'on nous obeyst pour ce que en brief leur envoyroil, secours, ce neantmoins les officiers, prelatz et gens de leurs (sic) villes du pays du Daulphiné sont venus en ceste ville par devers nous, tous très joyeux de nostre venue et de ce que avons deliberé de donner provisicui et mettre en bonne seurté, ordre de justice et police le fait dudit pays, qui en avait bien mestier. Et ja avons pourveu à la plupart de toutes les places et quelque soit (sic) des principales. Et au regard des autres places èsquelles il y a aucuns estrangiers et des gens du bastard d'Armignac et du seigneur de Montauban, nous avons esté contens qu'elles demeurassent entre les mains du gouverneur ei de ceulx dudit pays, pourveu que lesdits estrangiers et gens dudit bastard, et de Montauban s'en allassent, et que tout soit mys en si bonne seurete que inconvenient n'en puisse advenir. De laquelle chose faire ceulx dudit pays ont esté contens, eL aussi de nous asseurer que, se on vouloit mettre et envoyer aucunes gens estrangiers audit pays ou autres à puissance, l'on ne les y recevra point. Et affin de redresser les choses au mieulx, ainsi que l'avons desiré tousjours et desirons, nous avons esté contens que cote desdits pays envoyent par devers nostre dit filz luy remonstrer son cas, la doulceur que lui avons tenue, et essayer à le reduyre, Ies choses dessus dictes touteffois prealablement faictes et le tout mys en bonne seurté. En quoy esperons avoir pourveu et pourveoir par manière que de ce aucun inconvenient n'en adviendra, et que ce sera au bien de la chose publicque et de toutes les parties à qui il touche.

Si vous avons bien voulu escrire ces choses, affin de vous advertir des demainés des matières et de ce qui est advenu depuis que derrenièrement vous escrivismes. Et quant à present, ne vous escrivons plus amplement, fors que tousjours en nos affaires vous employez, comme bien y avons la confiance.

Donné à Vienne, le troisiesme jour de novembre.

CHARLES.

LE COINTE[18].

 

XVIII

Le Roi à la ville de Strasbourg

 

Vienne, 3 novembre 1456.

A nos très chiers et grans amis les bougois et habitans de la ville de Strabourg.

CHARLES, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROY DE FRANCE.

Très chiers et grans amis, nous tenons quo savez assez comme notre très chier et très mué filz le Dauphin de Viennois, à nostre très grant desplaisance, s'est par longue espace de temps esbigné de nous et tenu hors nostre royaume, lequel nostre filz, puis aucun temps en ca, a envoyé par devers nous aucuns de ses gens, à tous lesquels avons fait response que, s'il vouloit venir devers nous, comme bon filz doit envers son seigneur et père, nous estions contens et prestz de le recueillir benignement en nostre bonne grace, lui pardonner et oblier toutes les choses du temps passé, et le recevoir comme bon père doit son bon et obéissant filz. Laquelle chose jusques cy il n'a voulu faire, ainçois a esté ci très mal conseillé que tousjours il a perseveré à dire qu'il ne voulait venir devers nous ne se trouver en nostre presence, qui est chose bien estrange, consideré mesmement que nous, qui tousjours avons désiré par doulceur et benignité le reduire, comme pour son bien et honneur lui feust très neccessaire et prouffitable, avons dit à tes dictes gens, et depuis lui avons escript par lettre signée de lunure main, que s'il faisoit aucunes doubtes ou qu'il eust aucunes craintes ou souspecons, quant il nous en advertiroit nous l'en asseurerions telement qu'il en devroit bien estre content et n'auroit cause de riens doubter. Mais, ce neantmoins, dès si tost qu'il a oy et sui, par le rapport de ses dictes gens ladicte response, de laquelle raisonnablement il se devoit moult esjoir, incontinent s'est soubdainement party et absenté du païs du Daulphiné où il estait, au desceu de la pluspart de toutes ses gens et de ceuli dudit païs, dont avons esté bien esmerveillez et desplaisans. Et, pour ce que par aventure nostre dit filz, par la suggestion de ceulx qui ainsi dommaigeablement pour lui l'ont conduit et conseillé, vouldroit entreprendre de faire guerre ou porter prejudice ou dommaige aucuns des princes, seigneurs, villes ou communitez des marches de par delà lesquels pourroient croire ou ymaginer que ce serait de nostre sceu, consentement. ou permission, nous vous avons bien voulu escripre et faire savoir les choses dessus dictes, pour la singulière amour et affection que tousjours vous avons congneu avoir à nous et à la maison de France, afin que soyez acertenez que, se nostre dit fila ou autres estans ou adherans avecques lui entreprenoient quelque guerre, question ou querelle, ce n'est de nostre sceu, vouloir ne consentement, mais est et seroit à nostre des-plaisance.

Donné à Vienne, le troisième jour de novembre.

CHARLES.

DE LA LOÈRE[19].

 

XIX

Le Roi à ses gens des comptes

 

Saint-Priest, 19 mars 1451.

DE PAR LE ROY.

Noz amez et feaulx, nous avons entendu que le patriarche d'Anthioche, à son vivant president de noz comptes, est naguères alé de vie à trespas ; et pour ce que desirons que oudit office soit pour-von de homme notable et tel que à icellui office appartient, et que, par les ordonnances derrenièrement faictes sur le fait des offices de nostre royaume, est expressement dit que, quant ledit office de president ou ung des offices de maistre de nozdiz comptes seront limans, vous assemblerez avec vous nostre advocat en Parlement et nostre procureur general et eslirez trois personnes teles que verrez en voz consciences estre dignes et suffisans pour lesdiz offices obtenir et excercer, et, ladino eleccion faicte, nous envoyerez les noms de ceulx que ainsi aurez esleuz et choisiz pour en prendre l'un ou autrement en disposer ainsi que verrons estre à faire pour le mieulx, nous, en ensuivant ladicte ordonnance, voulons et, vous mandons que, appeliez avec vous nozdiz advocat et procureur, procedez à l'esleccion dudit office de president de noz comptes, ainsi et par la manière que dit est ; et, ce fait, nous envoyez les noms de ceulx que aurez ainsi esleuz pour en prendre et accepter l'un, ou autrement en faire ainsi que bon nous semblera. Et avec ce nous faictes savoir se, à la creacion dudit office de president de noz comptes, a esté dit et ordonne que ledit president seroit homme d'eglise, et se ceste ordonnance a tousjours depuis esté bien entretenue, et comment noz predecesseurs ont acoustumé eulx y gouverner quant ledit office a vacqué, pour y avoir tel regard qu'il appartendra. Et faictes qu'il n'y ait faulte.

Donné à Saint Pryet en Daulphiné, le XIXe jour de mars.

CHARLES.

GIRARD[20].

Receues le XXVIIIe dudit mois.

 

XX

Le Roi à ses gens des comptes

 

Saint-Priest, 29 avril 1451.

DE PAR LE ROY.

Noz amez et feaulx, nous avons receu voz lettres du vue jour de ce mois, respORSiVes à celles que paravant vous avions escriptes, par lesquelles vous mandions que, appeliez avec vous noz advocaz et procureur en nostre Court de Parlement, este ussiez trois personnes suflisans et ydoiues pour tenir et excercer l'office de president de nostre chambre des comptes que souloit tenir feu le patriarche d'Anthioche, et avons veu l'esleccion que nous avez envoyée de deux prelaz d'eglise et d'un lay, pour en choisir l'un tel qu'il nous plairait pour tenir ledit office ; aussi avons yen la diligence que avez faicte de sercher les anciens registres et papiers de nostre chambre des comptes sur ceste matière, dont et de la diligence que sur ce avez faite avons esté et sommes bien contons. Et, pour te que, en la fin de vosdictes lettres, nous escripvez que, se vous eussions mande que nous eussiez envoya voz adviz pour savoir lequel est plus expedient et proufitable pour nous meetre audit office de president homme clerc ou lay, vous en feussiez acquittez, et que sur ce desirons bien savoir qu'il vous en semble, nous veu ions et vous mandons que, appelez de rechief avec voue nozdiz advocaz et procureur, advisez ensemble lequel sera plus convenable et proufitable pour noue de y mettre et ordonner president homme d'eglise ou lay. Et s'ainsi estoit que la plus grant oppinion se condescendist à homme lay, oudit cas faictes eleccion de trois hommes laiz, telz que, en voz consciences, adviserez propres et convenables pour ledit office, et, ce fait, nous envoyez les noms de ceulx que ainsi aurez esleuz, pour prendre l'un d'iceulx, ou autrement en disposer ainsi que bon nous semblera et que verrons estre à faire.

Donné à Saint Pryet en Daulphiné, le XXIXe jour d'avril.

CHARLES.

CHALIGAUT[21].

Recettes le IXe jour de may mil CCCC LVII.

 

XXI

Le Roi au duc de Bretagne

 

Saint-Priest, 3 mai 1451.

A nostre très chier neveu le duc de Bretaigne.

DE PAR LE ROY.

Très chier et très amé neveu, naguères vous avons escript et fait savoir de noz nouvelles par nostre chier et bien amé Raoulin Regnault, escuier, lequel avons envoyé devers vous pour vous venir, savoir et nous rapporter de Pestai et disposicion de vostre personne, pour ce que avions entendu que estiez mai disposé, dont estions très desplaisans. Toutesfaiz nous avons sceu que à present estes venu en bonne convalescence, dont sommes très joyeux. Depuis le parlement duquel Raoulin Regnault, nous avons parachevés de mettre et donner ordre et provision en ce pais du Daulphiné, ainsi que bien eu estait mostier, et que par pluseurs du nostre sang es-tans entour nous et gens de nostre conseil a esté divisé estre neccessaire, et audit pais avons eu et avons plaine et entière obeissauce. Aussi avons expedié les gens de beau frere de Bourgoigne sur les matières pour lesquelles il les avoit envoyé devers nous, et brief esperons envoyer aucuns de noz gens et officiers par delà pour lesdites matières. Au seurplus nous avons veu, par certaines lettres closes que beau cousin le connestable a escript a beau cousin de Dunoys et à l'admiral, que desireriez bien que voulissons prolonger et remectre à ung autre jour la journée qui avoit esté entreprise pour assembler aucuns de nez officiers et des vostres en nostre ville de Paris, pour mettre à fin les questions d'entre nosdiz officiers et les vostres, tant sur le fait de l'evesque de Nantes que autres choses.

Pour consideracion desquelles choses et de la disposition en quoy avez esté, par quoy yinaginons bien que ennuyeuse chose vous serait d'envoyer à present loings de vous aucuns de voz prouchains serviteurs, nous icelle journée avons remise et delayée jusques au premier jour de septembre prouchain venant. Si le vous escripvans, affin que en soyez adverty et que ne vous donnez peine de plus test envoyer pour la matière dessusdicte. Toutesvoies nous entendons que pendant ledit delay faictes que Jasa Wrest, chevalier, soit absoult de l'excommuniement que ledit evesque de Nantes a fait faire contre luy, et aussi que le faciez joyr des hen tages qu'il a ou pais de Bretaigne, ainsi que autresfoiz fut dit et appoincté avec voz gens.

Donné à Saint Priet ou Daulphiné, le IXe jour de may.

CHARLES.

LE COINTE[22].

 

XXII

Le Roi à Antoine de Chabannes

 

Montils-les-Tours, 4 décembre 1457.

A nostre amé et feal consellier et chambellan le conte de Dampmartin,  grant pannetier de France, seneschal de Carcassonne et bailly de Troye.

Nostre arné et feal, quant vous nous avez fait demander congé pour aller en voz affaires en Bourbonnais, vous ne nous avez peint fait dire en quel temps seriez retourné devers nous. Et pour ce que nostre intention est de faire venir ici, vers la fin du moys de janvier, de noz gens d'armes de Normandie, et semblablement du pays de Guyenne, pour donner ordre au fait de noz gens d'armes et besongner en noz autres affaires, ausquelles choses faire voulons bien que soyez, nous vous mandons ces choses, affin que facez dilligence de faire vos besongnes si dilligemment que puissiez est au temps dessus dit devers nous, ou plus tost se avez achevé voz besoingnes.

Donné aux Montilz lez Tours, le XXIIIIe jour de decembre.

CHARLES.

GOREAU[23].

 

XXIII

Le Roi à François Sforza

 

Beaugency, 16 juin 1458.

A nostre très chier et amé cousin le conte Francisque Sforce.

CHARLES, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROY DE FRANCE.

Très chier et amé cousin, nous tenons que vous savez assez comme les Jennevois sai[24]..... que d'ancienneté la seigneurie de Jennes nous appartient, nous, recongnaissans leur ancien..... desirant..... maintenuz et gardez en paix et justice, ce sont puis nagueres, de leur franche voulenté, remis et..... en nostre..... comme chascun scet, esté longuement separez et distraiz, et en signe de ce ont mises et levées les banières à noz armes sur les portes, places..... de ladicte seigneurie, et d'icelle ont baillée la possession pour et ou nom de nous à nostre très chier et très feal..... general par delà. Et depuis sont venus devers nous certain nombre des citoyens de nostre dicte ville de Jennes..... de par..... dudit lieu, nous en faire la plenière obeissance. A quoy nous les avons receuz, en entencion de les traicter de..... en avant comme noz bons et obeissans subgiez, et de les garder, preserver et deffendre de toutes vexations et oppressions indeues. Et pour ce que nous avons esté advertiz que vous ou aucuns des vostres avez donné, depuis ladicte reduction, faveur à aucuns de ceulx de nostre dicte seigneurie de Jeunes qui estaient mis hors d'icellev'ille et cité pour occasion des differences et parcialitez du temps passé, laquelle chose nous est fort à croire ne que voulsissiés faire chose préjudiciable ne deplaisant à nous, veu que tousjours avez aimé le bien et honneur de la maison de France, nous vous avons bien voulu escripre de ces choses pour vous en advenir, en vous priant et requerant bien affectueusement que, pour honneur et contemplacion de nous, vous vueillez nos dictes cité et seigneurie de Jeunes et les habitans d'icelles traicter et faire traicter par les vostres en toute faveur et doulceur et ainsi que faisons et faire vouldrions ès vostres, en vous employant à reduire en bonne union les dessusdiz ainsi mis hors d'icelle nostre cité, pour occasion desdictes differences et parcialitez. En quoi faisant nous ferez très grant et, singulier plaisir. Et pour les causes dessus dictes envoyons presentement devers vous nostre bien aine escuier d'escuierie Raolin Regnault, auquel vous prions que vueillez adjouster plaine foy et creance de tout ce qu'il vous dira de par nous Louchant la matière dessus dicte.

Donné à Beaugency, le XVIe jour de juing.

CHARLES.

DE LA LOÈRE[25].

 

XXIV

A Marie de Valois

 

Vendôme, 3 novembre 1458.

A nostre chère et amée fille Marie de Valois.

Chère et amée fille, pour la grande amour et bonne affection que nous avons à nostre amé et feal conseiller et chambellan le sire de Coectivy et de Taillebourg, seneschal de Guyenne, et confiant que serez bien colloquée et pourvue avec lui, nous avons consenti et accordé le mariage d'entre vous et lui ; et en faveur d'icelui,vous avons donné douze mille escus pour une fois, et tous les droits que avons sur les places, chasteaux, chastellenies ; terres et seigneuries de Royan et de Mornac, en la manière qu'il est plus à plein contenu en nos lettres patentes que avons sur ce octroyées.

Et, pour ce que nous desirons que la chose soit parfaite et accomplie le plus tost que bonnement faire se pourra, nous envoyons presentement par delà nostre amé et feal conseiller et maistre de nos comptes maistre Pierre Doriolle, general de nos finances, porteur de cestes, pour vous conseiller en ceste matière. Si voulons et vous mandons que vous entendiez audit mariage et accomplissement et perfection d'icelui bien et convenablement, et tout ainsi que par nostre dit conseiller vous sera dit et conseillé, en ajoutant pleine foi et creance à tout ce qu'il vous dira sur ce de par nous.

Donne à Vendosme, le troisiesme jour de novembre.

CHARLES[26].

 

XXV

Le Roi à François Sforza

 

Montbazon, 31 janvier 1459.

A notre très chier et amé cousin le conte Francisque Sforce.

CHARLES, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROY DE FRANCE.

Très chier et amé cousin, nostre bien amé Bourronel de Grimault, qui puis naguéres est venu en ambaxade par devers vous de par nos subgetz de nostre cité et seigneurie de Gennes, nous a dit et remonstré que, ou contempt de ce qu'il est venu en ladicte ambaxade et lui estant, devers nous, Pierre de Campofregoso, lequel puis naguères s'est montré desobeissant et contraire à nous et nostre seigneurie de Gennes, a prias et fait prendre sur ledit Bourronel Postel et place de Corroscun, audit Bourronel appartenant, prias et pillé les biens estans en icelui, et reeeu et fait recevoir le sacrement de fidélité des hommes dudit lieu, ou grant prejudice et donunaige d'icelui Bourronel, dont il s'est griefvement complaint à nous, en nous requerant sur ce nostre provision. Et pour ce que, comme l'eu dit, icelui de Campofregoso est de par vous porté et favorisé, dœ sommes fort esmerveillez et est chose bien estrange que vueillee soustenir ledit de Campofregoso de ainsi travailler et molester ledit Bourronel et autres noz subgetz, ce que ue pourrions bonnement souffrir ne tollerer, nous vous prions et requerons bien elles que ces choses vueillez faire reparer par ledit de Campofregoso, et, icelui faire cesser de doresnavant faire aucun dommaige ou empeschement audit Bourronel ne à aucuns autres noz subgetz ; et sur ce vueilIez croyre[27] nostre amé et feal le sire de Maupas, bailli de Berry, lequel envoyons presentement devers vous, de ce qu'il vous dira de par nous touchant ladicte matière. Donné à Montbason, le dernier jour de janvier.

CHARLES.

DE REILHAC[28].

 

XXVI

Le Roi à François Sforza Razilly, 24 mars 1480.

 

A nostre très chier et amé cousin le conte Francisque Sforce.

CHARLES, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROY DE FRANCE.

Très chier et amé cousin, par plusieurs foiz vous avons bien expressement escript et prié que à nostre beau neveu de Calabre et à noz subgetz de nostre cité et seigneurie de Jeunes voulsissiez donner toute faveur et aide touchant le bien de nous et de nostre dicte cité et seigneurie de Jennes. A quoy avez fait response que ainsi le feriez, en vous offrant tousjours à nous faire service. Toutesvoyes, nous avons esté advertiz, et par gens notables et dignes de foy, que vous avez tenu la main avec les Adornes et Camprefregoses et leurs complices à faire les entreprisses qui par cy devant ont esté faictes sur nostre dicte cité et seigneurie de Jennes, et que iceulx vous avez tousjours portez et favorisez, et que de jour en jour y perseverez, tant par voyes indeues que autrement. Dont nous avons esté et sommes fort esmerveillez, actendue la confiance que avions ès choses que nous avez souven tes foiz escriptes et fait dire par ceulx que pour ceste cause avions envoyé devers vous. Et pour ce que ne pourrions plus ne vouldrions dissimuler telles choses, nous envoyons presentement devers vous nostre amé et feal conseillier et chambellan le bailly de Sens, pour vous dire sur ce nostre vouloir, et afin de savoir par affect comme vous avez entencion de vous demonstrer tel que voulez entre envers nous. Aussi nous avons esté advertiz que vous avez contrarié et contrariez en plusieurs manières nostre beau neveu de Calabre touchant le recouvrement du royaume de Napples, et que, pour empescher ledit recouvrement, y avez envoyé de voz gens. Dont nous sommes esmerveillez, actenduz les plaisirs, honneurs et biens qui vous ont esté faiz par ceulx de la maison d'Anjou, à vous et aux vostres, qui sont bien notoires. Et, pour ce que ceste matière touche l'onneur de nous et de la maison de France, nous vous en avons bien velu escripre nostre voulenté, qui est telle. Car nostre entencion est de porter aide et soustenir nostre dit beau frère de Secille et nostre dit neveu de Calabre à la recouvrance dudit royaume, et ne pourrions ne vouldrions reputer pour amys et bienvueillans ceutx qui leur yroient au contraire. Far quoy vous prions que vous vueillez deporter de leur donner aucun empeschement, ainçois leur aider ainsi comme raison est et qu'il nous semble que raisonnablement estez tenu de faire, ainsi que ces choses avons dictes audit bailly de Sens pour les vous dire plus à plain de par nous.

Donné à Razilly, le XXIIIIe jour de mars.

CHARLES.

J. DE REILHAC[29].

 

XXVII

Le Roi à ses gens des comptes

 

L'Isle Boubard, 6 avril 1460.

DE PAR LE ROY.

Noz amez et feaulx, puis certain temps en ça, pour consideracion des grans, bons et louables services faiz à nous et à la chose publicque de nostre royaume par nostre très chier et amé cousin le conte de Dunois, nous lui avons donné, cedé, transporté et delaissé par noz lettres patentes signées de ncistre main, et par l'advis et meure deliberacion d'aucuns seigneurs de nostre sang et des gens de nostre grant conseil, les terres, places et seigneuries de Partenay, Vouvent, Merevent, Chastellaillon et autres que tenoit par don et octroy de nous, en noz païs de Poictou et de Xainctonge, feu nostre cousin Artur, duc de Bretaigne, connestable de France, derrenier trespassé, pour en joir par nostre dit cousin de Dunois et ses hoirs masles, descendans de lui en droicte ligne et loyal mariage, tout ainsi que les avait et tenoil nostre dit feu cousin de Bretaigne, comme en nos dictes lettres de don et transport est plus à plain contenu, lesquelles ont depuis esté lettes et publiées en nostre court de Parlement, et après vous ont esté presentées en nostre chambre des comptes, afin que icelles voulsissiés enteriner. Et sur ce vous en avons escript par nostre atné et feal conseillier maistre Henry de Marie, maistre des requestes de nostre hostel. Mais, comme entendu avons, vous avez fait difficulté de proceder audit enterinement jusques a ce que soiez plus à plain informez des droiz et filtres desdictes seigneuries et de la valeur d'icelles ; et que pour ceste cause avez deliberé envoyer l'un de nos clercs des comptes esdis pais pour s'en informer et le vous rapporter. Touchant laquelle informacion icellui nostre cousin a café, ainsi qu'il nous a dit, très joyeux et content ; et nous a supplié et requis très instamment que nostre plaisir soit que ainsi se face, afin que le droit que y avons soit mieulx averé et esclarcy, et que on sache l'estat et valeur où elles sont à present, afin que, se le cas aveuoit que lesdictes terres et seigneuries revenissent en nez mains par faulte de hoirs masles en droicte ligne, l'on puisse veoir et congnoistre comment nostre dit cousin les aura gouvernées, et se elles seront augmentées ou diminuées en ses mains. Et pour ce que, au Moien de ladicte informacion, l'enterinement desdictes lettres ne doit estre empesché ne retardé, veu que les lui avons données en quelque valeur qu'elles sont ou puissent estre, et nous pevent retourner en faulte de hoirs masles, comme dit est, nous voulons et vous mandons de rechief, bien expressement, que à l'euterinement de nos dictes lettres de don et transport vous procedes incontinant et sans plus y faire difficulté, ne mettre la chose en delay, et sans attendre ladicte informacion ; et telement que n'ayons pins cause de vous en escripre. Et, ce non obstant, envoies tel ou teiz que adviserez sur lesdiz lieux desdictes terres et seigneuries, pour faire ladicle informacion à la fin dessusdicte, le plus tort que bonnement faire se pourra. Et en ce ne faites faulte.

Donné à l'Isle Bouchart, le sixiesme jour d'avril.

CHARLES.

J. DE REILHAC[30].

 

XXVIII

Le Roi à François Sforza

 

La Salle-Le Roi, 23 septembre 1460.

A nostre très chier et amé cousin le conte Francisque.

CHARLES, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROY DE FRANCE.

Très chier et, ansé cousin, nous avons rocou voz lettres responsives à celles que vous avons escriptes, par lesquelles voz lectres nous acertenez que à Jacques de Walpargue, duquel vous escrivions par nos dictes lectres, ne à Loys son frere, n'avez donné et ne vouldriez donner aucun support, faveur ne aide à l'encontre de nostre très chier et très amé cousin le duc de Savoye, et ne lui avez baillé aucuns de vos gens ne souldoyers, ainçois avez envoié ès places dudit de Walpargue pour faire commandement sur griefves peines à tous les gens et souldoyers, s'aucuns y en avoit, qu'ils en saillissent hors et audit de Walpargue ne donnassent aucune faveur ou aide. Et avec ce avez fait dire à nostre dit cousin que s'aucuns d'iceulx vos souldoyers dounoient aucun secours ou aide ausdiz de Walpargue à l'encontre de luy, icellui nostre cousin les pugnisse de peine de mort. Desquelles choses avons esté et sommes bien contens et vous en remercions ; et avons bien espérance que le ferez ainsi que nous escripvez. Et quant à ce que nous escrivez que avez accu qu'on nous a donné entendre que, depuis le parlement de nostre aine et feal conseillier et chambellan le bailli de Sens, avez incontinent envoyé certain nombre de gens d'armes ou royaume de Naples contre nostre très chier et très amé neveu le duc de Calabre, et que continuelment vous donnez par voyes indirectes tous les troubles et ompeschemens que vous povez à l'estat et seureté de nostre ville de Germes ; desquelles choses, par vos dictes lettres, vous excusez, en nous certiffiant que lesdictes choses qu'on nous a donné à entendre ne sont point veritables et que ne l'avez fait, et ne vouldriez faire, ne quelque autre chose que sceussiez estre à nostre desplaisance, en nous requerant que n'y vueilions adjouster foy et que sur ce nous vueillons informer, nous avons tousjours eu desir que feissiez Lelement envers nous et les nostres que eussions cause de continuer envers vous la bonne affection que avons eue et que vous avons par effect monstrée le temps passé, ce que bonnement ne se pourroit faire quant feriez chose qui tourneroit au dommaige de nostre très chier et très amé frere le Roy de Secille et de nostre dit neveu de Calabre, qui de si près nous actiennent que chascun scet, et le fait desquelz, en tant que touche ledit royaume de Napples, nous reputons comme le nostre propre. Ne aussi quant feriez ou traicteriez chose contre l'estat et seureté en nostre obeissance de nostre cité de Gennes. Si vous prions que faites par manière que n'ayons cause de nous douloir, et. que congnoissons par effect vostre affection entre telle envers nous comme nous escrivez par vos dictes lectres, dont quant ainsi le ferez serons très joyeux.

Donné à La Sale le Roy en Berry, le XXIIIe jour de septembre.

CHARLES.

DE LA LOÈRE[31].

 

XXIX

Le Roi à Francois Sforza

 

Mehun-sur-Yèvre, 19 avril 1461.

A nostre très chier et amé cousin de conte Francisque Sforce.

CHARLES, PAR LA GRÂCE DE DIEU, ROY DE FRANCE.

Très chier et amé cousin, vous savez la novité puis nagueres advenue en nostre ville de Jennes, depuis laquelle, ainsi que avons entendu, aucuns de voz gens et souldoyers sont entrez en ladicte cité, eulx adherans avecques noz adversaires et faisans guerre à noz gens estans au Chastellet. Desquelles choses ne nous povons assez enfler veiller et nous est bien fort à croyre, actendu ce que par plusieurs foiz nous avez escript et fait savoir par voz gens, et aussi dit. aux nostres quant ilz ont esté par delà touchant le bon vouloir et affeccion que avez à nous et à nostre seigneurie, et que jamais n'aviez fait ou pourchassé, ne feriez ou pourchasseriez chose à nous prejudiciabie, ainçois desiriez tousjours nous servir et complaire en tout ce qui vous seroit possible. Pour laquelle cause envoyons presentement par devers vous notre amé et feal conseillier et maistre des requestes ordinaire de nostre hostel maistre Henry de Merle, afin de savoir et estre informé bien au long de vostre vouloir et entencion, et que s'ainsi est que ayez le vouloir envers nous tel que dessus est dit, vous vueillez en toute diligence faire retirer vosdiz gens qui sont audit lieu de Jennes, tant de cheval comme de pié, et donner

ceulx dudit Chastellet tout l'aide et confort effectue' qui vous seront possibles, ou nous mander et faire savoir comme vous vous entendez gouverner envers nous, tant pour le fait dudit Jeunes que autrement, afin de au seurplus avoir advis à ce qui sera affaire.

Donné à Mehun, le XIXe jour d'avril.

CHARLES.

J. DE REILHAC[32].

 

XXX

La Reine au Dauphin

 

Chinon, 22 juillet 1461.

A mon fils.

Mon fils, vous devés savoir de ceste heure la maladye et inconvenient avenue en la persone de Monseigneur, lequel, comme pensés, est fort faible. Dieu par sa grasse luy soit en aide ! Mon fils, mon frère deu Maine et aultres estans avec Monseigneur envoient devers vous le grant senechal pour vous dire l'este auquel il a lessé mon dit seigneur, et luy hont donné bien ample cherge de parlés à vous. Si vueillez ouir sa creance et ajouter foy, car ils sont toux deliberés de vous servir, et maimement ès afaires desse reaulme carat le cas avendroit. Ou quel cas, mon fis, je vous pry que avissés à y hantrés en bonne et dousse manière, et tellemant que par faulte de bon avis n'i et treuble nulle part, comme ces chosses ay chergé plus à plain vous dire Janilhac, ce porteur, le quel je vous envoye, et ceux toute chosses, je vous pry, haiés regart à voutre honcle mon frère deu Mayne, car il est n.....[33] mon frère, le quel ne peut faillir av..... à vous ; et aussi de beau cousin d'Erna..... vous voudroit faire servisse et le sara..... ; aussi mon compère de la Borde ne l'ai..... Et pour le pressant ne vous mande, au[tre] chosse, pour la hate deu porteux.

Je prye à Dieu quy vous doint sy bon a[dvis] et consail que Dieu et Monseigneur et tout [le monde] soit comtant de vous.

Escript à Chynon, ce mecredy jour de la Madelayne.

MARYE[34].

 

 

 



[1] Copie du temps, Archives nationales, dans le Procès-verbal des opérations de Dauvet, KK 328, f. 232.

[2] Original signé sur parchemin. Chartes royales, XVI, n° 355.

[3] La Chronique martinienne, f. CCXCVIII.

[4] La Chronique martinienne, f. CCXCVIII v°.

[5] Original signet sur parchemin. Archives de M. le duc de la Trémoille. — Cette lettre a été publiée en 1871 par M. P. Marchegay : Lettres-missives originales du chartrier de Thouars, dans le Bulletin de la Société archéologique de Nantes, t. X, p. 170-172.

[6] La Chronique martinienne. f. CCXCIX.

[7] La Chronique martinienne, f. CCC.

[8] La Chronique martinienne, f. CCC.

[9] Original signé sur parchemin. Archives municipales de Strasbourg, AA 1852.

[10] Original signé à Milan, Bibl. du marquis Trivulci. Traduction italienne contemporaine aux archives d'État à Milan, Potense estere. Francia. Corrispondenza con Carlo VII, etc.

[11] Copie du temps aux Archives nationales, KK 328, f. 376.

[12] Original signé sur papier. Ms. fr. 2886, f. 1.

[13] Original signé sur parchemin. Archives municipales de Strasbourg, AA 1852.

[14] Il faut lire, évidemment ... en huyt jours, le plus tard, nous aurons...

[15] La Chronique martinienne, f. CCCI.

[16] La Chronique martinienne, f. CCCI v°.

[17] La Chronique martinienne, f. CCCIII.

[18] La Chronique martinienne, f. CCCIII v°.

[19] Original signé sur parchemin. Archives municipales de Strasbourg, AA 1852.

[20] Original signé sur parchemin. Ms. fr. 20855, f. 12.

[21] Original signé sur parchemin. Ms. fr. 20855, f. 12.

[22] Original signé sur parchemin. Archives de la Loire-Inférieure, E 75.

[23] Sic pour Toreau. — La Chronique martinienne, f. CCCIIII.

[24] Lacunes provenant de l'état défectueux de l'original.

[25] Original signé, Bibliothèque du marquis Trivulci, à Milan.

[26] Original, archives de M. le duc de la Trémoille. — Édité par M. Paul Marchegay, Lettres de Marie de Valois, fille de Charles VII et d'Agnès Sorel, à Olivier de Coetivy, seigneur de Taillebourg, son mari. Les Roches-Bartaud, 1875, gr. in-8°, p. 31.

[27] On avait laissé le nom en blanc ; il a été rempli par une autre main.

[28] Original signé sur parchemin, avec trace de cachet. Archives de Milan, Francia. Corrispondensa con Carlo VII, etc.

[29] Original signé sur parchemin, avec trace de cachet. Bibliothèque nationale, ms, ital. 1588, f. 46. Édité par Buser : Die Besichungen der Mediceer, etc., p. 401 (assez incorrectement), et par le comte de Reilhac, Jean de Reilhac, etc., t. I, p. 59, note 5. — Plusieurs traductions italiennes contemporaines de cette lettre se trouvent aux Archives de Milan, Francia. Corrispond. con Carlo VII, etc.

[30] Original signé sur parchemin. Collection Moreau, 1047, n° 54.

[31] Original signé sur parchemin, trace de cachet en cire rouge. Archives de Milan, Francia. Corrispondenza con Carlo VII, etc.

[32] Original signé sur parchemin, trace de cachet en cire rouge, Archives de Milan, Francia. Corrispondenza con Carlo VII, etc.

[33] Déchirure au bout de la page.

[34] Original entièrement autographe, sur papier. Ms. fr. 20429, f. 61.