HISTOIRE DE CHARLES VII

LIVRE VI. — CHARLES VII PENDANT SES DERNIÈRES ANNÉES. - 1454-1461.

 

CHAPITRE XVII. — CHARLES VII PROTECTEUR DES LETTRES ET DES ARTS.

 

 

Un Roi sans lettres est un âne couronné. — Goûts littéraires de Charles VII ; témoignages des contemporains à cet égard. — Sages clercs dont il était entouré ; physiciens, astrologiens et lettrés. — Son amour des livres ; il en fait composer ; historiographe et croniceurs. — Livres dédiés au Roi ; livres achetés par lui. — Protection aux écoliers. — Enquête sur la découverte de l'imprimerie. — Travaux exécutés sous son règne ; il embellit ses demeures ; édifices religieux ; édifices civils. — Travaux de sculpture. — Les peintres du Dauphin et du Roi ; Jean Foucquet. — Orfèvres du Roi. — Tapisserie commandée par lui. — Sa chapelle ; son premier chapelain Jean Okeghem ; faveur qu'il témoigne aux musiciens.

 

Au quinzième siècle, en même temps qu'on regardait le Rot comme la première personne ecclésiastique[1], on n'imaginait point qu'il pût être étranger au mouvement intellectuel. Le poète célèbre qui, au début du règne, fut le secrétaire de Charles VII et qui joua alors un rôle considérable à sa Cour, disait à ce propos : Si ne sçauraye reprendre celui qui dit que le Roy sans lettres est un asne couronné[2]. C'est que Alain Chartier avait une haute idée de la royauté : Le Roy, écrivait-il, est le livre du peuple où il doit prendre enseignement de vie et amendement de mœurs[3]. Et encore : Toute puissance est de Dieu et les princes sont ministres et instrumens de la saincte Providence... Si tous sont egaux humainement quant à l'engendrer et au naistre, cel qui par la loy a preeminence de gouverner doit avoir par exercite perfection de congnoissance[4]. Et enfin : Le prince est la loy vive, l'ame et l'esprit des loix, qui leur donne povoir et vertu, et par son sens et adressement les vivifie. Et puisque ès loix et escriptures est la prudence et. le sens humain, indigne chose est que celuy demeure non sachant qui est la vie des loix et l'adressement du sçavoir du monde[5].

Nous avons déjà signalé les goûts littéraires de Charles VII ; il faut y revenir, et mettre en pleine lumière cet aspect de son caractère[6].

Henri Baude dit dans son Éloge : En sa chambre peu de gens, et tousjours y estoit son medecin, et de ses gens et varletz de chambre honnestes, qui parloient de joyeusetés ou histoires anciennes, où il prenoit plaisir[7].

Martial d'Auvergne écrit, dans ses Vigilles :

Aymoit les clercs, gens lettrez en science,

Et si prenoit à les avoir plaisance...

Ses ennemis mesmes si le louaient

Des saiges clercs qui auprès luy estaient ;

Car il avoit tousjours en compaignie

Gens fors prudens et plains de preudomye.

Et s'il sçavoit ung homme d'excellenc

Expert, lettré en clergie et science

Le retenoit et faisoit conseiller.

Qui estait cause de faire traveiller

Beaucoup de gens à sçavoir et apprendre[8].

Dans ses Épîtres, Jean Jouvenel des Ursins s'exprime ainsi : En ceste manière — avec des maîtres instruits — avez, mon souverain seigneur, esté nourri ; et sais que avez veu autant d'histoires, tant de la Bible que d'autres, que Roy fist oncques[9].

Philippe de Coëtquis, archevêque de Tours, écrivant au Concile de Bâle, vantait les connaissances du Roi dans les sciences sacrées[10].

Le chroniqueur bourguignon Georges Chastellain, lui aussi, dans son portrait de Charles VII, rend hommage au lettré : Avait merveilleuse industrie, dit-il, vive et fresche memaire ; estait historien grant, bon latiniste et bien sage — savant — en conseil[11].

Simon de Phares nous apprend que, dès le temps de sa régence, Charles VII était amateur de science, et qu'il avait près de lui deux medecins expers astrologiens, lesquieux il aima moult[12].

Quels étaient ces saiges clercs et ces medecins expers dont le Roi aimait à s'entourer et qu'il admettait à sa familiarité ? Étudions ce personnel intime qui eut sur lui une si large influence, et dont il ne se séparait guère, dans ces châteaux où il résidait de préférence, et où parfois ne se trouvaient qu'une chambre pour le souverain et une ou deux salles pour ses gardes[13].

En première ligne nous rencontrons un personnage nommé plus d'une fois dans ce livre : Gérard Machet, docteur en théologie, professeur, puis proviseur au collège de Navarre, vice chancelier de l'Université de Paris, évêque de Castres en 1432. C'était un des hommes les plus éminents du clergé de France par la piété comme par la science. Or, s'il ne fut pas, comme on l'a dit, le précepteur du comte de Ponthieu[14], il fut, dès 1419, le confesseur du Dauphin, et resta auprès du Roi jusqu'en 1447, époque où, accablé d'infirmités, il prit sa retraite pour mourir quelques mois plus tard (17 juillet 1448).

A côté de Gérard Machet, nous trouvons Étienne de Montmoret, aumônier du Dauphin[15], puis grand aumônier du Roi jusqu'à sa mort, survenue en 1446 à l'âge de 72 ans[16], et, Jean d'Aussy, sous-aumônier, qui remplaça Montmoret, devint trésorier de la sainte chapelle de Bourges, puis évêque de Langres en 1452, et mourut l'année suivante[17]. Jean Majoris, ami de Gérard Machet, maitre ès arts et licencié en lois, auteur de traités de controverse théologique, précepteur et confesseur du Dauphin Louis, parait avoir été très en faveur auprès du Roi, qui, après la retraite de son fils en Dauphiné, le conserva près de lui ; il devint chanoine de Saint-Martin de Tours, et reçut à plusieurs reprises des marques de la faveur royale. Nous le voyons, en mai 1455, fournir à la Reine, moyennant cent livres tournois, six livres de classe manuscrits, richement enluminés, dans lesquels le Dauphin Louis avait appris à lire et qui devaient servir à l'instruction du duc de Berry ; en juin 1460 il donne à l'église de Saint-Martin de Tours une tapisserie représentant la vie du saint, qu'il avait fait exécuter[18]. Il faut nommer encore Jean Bochart, confesseur du Roi, docteur en théologie, évêque d'Avranches en 1453[19] ; Guillaume Fournier, aumônier en 1453-1454[20] ; Jean Okeghem, premier chapelain, que nous retrouverons en parlant de la musique ; enfin Robert Blondel, licencié ès lois et avocat, précepteur de Charles de France, duc de Berry[21].

Dès le temps de sa régence, Charles avait un physicien  et un chirurgien. Le premier était Jean Cadart, maître ès arts et licencié en médecine, chanoine de Saint-Martin de Tours, d'abord médecin du Dauphin Jean, que nous trouvons - attaché dès 1418 à la personne du Régent, en qualité de premier physicien. Il joua un rôle politique considérable jusqu'à son expulsion par le connétable de Richemont, en 1425. Charles VII ne l'oublia pas dans la retraite où il s'enferma, en Provence, jusqu'à la fin de ses jours, et, en récompense des services assidus rendus à sa personne dès son plus jeune âge, il lui donna une pension de douze cents florins[22]. Jean Cadart conserva toute sa vie le titre de conseiller et premier physicien du Roi[23].

Regnault Thierry, premier chirurgien du Dauphin dès 1420, était doyen de l'église collégiale de Mehun-sur-Yèvre ; il fut anobli en 1425 et resta en fonctions jusqu'à la fin du règne[24]. Jean de Jodogne, chirurgien du Dauphin dès 1418, était encore attaché à la personne du Roi quand, au mois de mars 1451, il reçut des lettres d'anoblissement[25].

En 1422, nous voyons apparaître Pierre Beschebien, maître en médecine, qui, en 1420, avait soigné le comte de Vertus dans sa dernière maladie et qui devint physicien de la Reine et, à partir de 1429, premier physicien du Roi, avec une pension de six cents livres[26]. Pierre Beschebien était en 1435 chanoine de la Sainte-Chapelle de Bourges, et en 1439 trésorier de la Sainte-Chapelle de Paris ; il fut promu en 1443 à l'évêché de Chartres[27]. Il était conseiller du Roi[28], et resta en grande faveur auprès de lui jusqu'à sa mort, survenue en 1459.

Robert Poitevin, chanoine de Notre-Dame de Paris, maître en médecine, remplaça Beschebien comme physicien de la Reine. Il fut au congrès d'Arras, en 1435, l'un des représentants de l'Université de Paris ; en 1443 il était trésorier de Saint-Hilaire de Poitiers, et, à ce titre, chancelier de l'Université de cette ville. Nous l'avons vu assister, à leurs derniers moments, la dauphine Marguerite d'Écosse en 1445, et Agnès Sorel en 1450 ; celle-ci le désigna comme l'un de ses exécuteurs testamentaires. Robert Poitevin apparaît comme médecin du Roi depuis 1444 jusqu'à la fin du règne[29].

Le penchant qu'avait Charles VII pour les médecins habiles et lettrés, loin de décroître, augmenta avec l'âge. De nouveaux physiciens apparaissent d'année en année. En 1446, c'est Miles de Bregy, médecin et astrologue[30]. En 1447, c'est Yves Philippe, chirurgien, doyen de Noyon[31]. En 1450, c'est Thomas Le Franc, dit le Grec, médecin du pays de Grèce, qui réside continuellement auprès du Roi avec son neveu Guillaume[32] ; quand il meurt, au mois d'octobre 1456, Charles VII lui fait faire de magnifiques funérailles[33]. C'est Herman de Vienne, retenu comme chirurgien, en novembre 1450, à quatre cents livres de pension, et que nous voyons peu après célébrer sa première messe[34]. C'est Guillaume Traverse, médecin du comte de la Marche, retenu comme physicien le 21 juin 1452, à cinq cents livres de pension ; il devint premier médecin, fut anobli en décembre 1459, et comblé de faveurs[35]. C'est Pierre Malaisé, chirurgien, qui, à partir de 1455, reçoit une pension de cinq cents livres[36]. C'est Adam Fumée, docteur de la Faculté de Montpellier, dont la nomination date du 1er avril 1457, qui eut une part exceptionnelle dans les libéralités royales[37]. Enfin il faut nommer Guillaume d'Auge, que le Roi attacha comme médecin à la personne de son fils Charles. Bachelier de la nation de Normandie et maître ès arts, il se présenta le 21 février 1430, devant la faculté de médecine pour recevoir le grade de maître en médecine. En 1437 et 1448, il fut élu doyen de l'Université et prit part aux travaux de ce corps savant, comme docteur régent, jusqu'en 1449. Dès 1451, nous le trouvons auprès du jeune Charles en qualité de médecin, gouverneur et instituteur pour les éléments littéraires[38].

Nous avons vu que l'un des chirurgiens du Roi, Miles de Bregy, était en même temps qualifié d'astrologien. L'astrologie était alors confondue souvent avec l'astronomie, l'un des sept arts libéraux[39]. Chastellain dit que Charles VII aimait à s'entourer d'astrologues : Le Roy, de tout temps, en avait esté sorty et les créoit fort[40]. Dans une lettre du cardinal de Cambrai, Pierre d'Ailly, à Gerson, il est question du goût que, dès le temps de sa régence, Charles avait pour l'astrologie, et le cardinal se préoccupait des inconvénients qui pouvaient en résulter[41]. Ce prince, qu'on nous représente comme ayant eu une jeunesse frivole, aimait donc la science et la cultivait. Jean Gerson, pour le mettre en garde contre les dangers d'une telle étude, composa pour lui son Trilogium astrologiœ theologisatœ[42]. Cela n'empocha pas Charles VII de s'entourer d'astrologues, parmi lesquels on peut nommer Jean des Builhoms, Germain de Thibouville, Pierre de Saint-Vallerien, Jean Coltemain, Louis d'Augoule, Arnoul des Marets, dit de la Palu, et Simon de Phares[43]. La Reine avait aussi son astrologien : Jean de Lorgimont, qualifié dans les comptes du titre de chevalier[44].

En même temps que des médecins et des astrologues, Charles VII avait autour de lui de nombreux lettrés, soit parmi les princes du sang, soit parmi ses conseillers et secrétaires, soit parmi les seigneurs de sa cour. On peut nommer le duc d'Orléans ; le duc Jean de Bourbon et sa femme Jeanne de France, fille du Roi ; le comte d'Angoulême ; le comte de Dunois ; le poète Main Chartier ; le grand maître Raoul de Gaucourt ; l'amiral de Coëtivy ; l'amiral de Bueil ; le grand maître des arbalétriers Jean d'Estouteville ; le maréchal de Lohéac ; les trois frères Jouvenel des Ursins ; Bertrand de Beauvau, seigneur de Précigny ; Guillaume Cousinot ; Étienne Chevalier ; Antoine de Levis, comte de Villars ; Jean de Hangest, seigneur de Genlis ; le premier écuyer Tanguy du Chastel ; l'échanson Étienne Pelourde ; le héraut Berry ; Jacques Millet, qui composa l'épitaphe d'Agnès Sorel, et bien d'autres.

S'il aimait les savants et les lettrés ; s'il se plaisait à assister à la représentation de mystères — en 1451 on représenta devant lui, à Tours, le mystère de Saint Charlemagne[45], — Charles VII aimait aussi passionnément les livres, suivant en cela les traditions de ses prédécesseurs et des princes de la maison royale. Mais le malheur des temps l'avait privé des trésors rassemblés avec tant de soins par son aïeul Charles V.

La bibliothèque de nos rois, au Louvre, bien diminuée sous le règne de Charles VI, renfermait pourtant encore plus de huit cents volumes à la mort de ce prince : l'inventaire dressé en avril 1424 par Garnier de Saint-Yon contient la mention de huit cent quarante-trois volumes. Le duc de Bedford les acheta, moyennant la somme de 2.323 livres 4 sous parisis. Là meilleure partie fut emportée, soit en Angleterre, soit au château de Rouen. A la mort de Bedford, la collection formée par Charles V fut dispersée. On n'en retrouve pas aujourd'hui notre Bibliothèque nationale plus d'une trentaine de volumes[46].

Le duc de Berry, oncle de Charles VI, avait rassemblé dans son château de Mehun-sur-Yèvre une bibliothèque dont nous possédons plusieurs inventaires[47]. Mais cette bibliothèque ne survécut point à son possesseur : elle servit à payer une partie de ses dettes. Les livres du duc de Berry furent transportés à Paris. Deux ouvrages de choix furent offerts à la reine Yolande, et les exécuteurs testamentaires du duc présentèrent à Charles, duc de Touraine, un très bel breviaire, bien historié et enluminé, avec prière de le garder, s'il le désirait, pour cent soixante livres parisis, somme inférieure à la valeur du manuscrit. Après ce qu'il ot longuement veu et advisé ledit breviaire, le jeune prince le retint par devers lui, en laissant entendre aux exécuteurs testamentaires qu'il ne leur baillerait point d'argent[48]. Ceci se passait en 1416. Charles avait alors treize à quatorze ans, et ce bréviaire paraît avoir été le premier livre de sa bibliothèque. Le 20 août 1417, il donnait aux exécuteurs testamentaires de son grand-oncle une certifficacion attestant à la fois la réception du manuscrit et l'intention de n'en point acquitter le prix[49].

Onze ans plus tard, au plus fort de sa détresse, Charles VII, étant au château de Blois, en février 1428, envoya un de ses sommeliers de corps, nommé Wast, vers maître Pierre Sauvage, conseiller du duc d'Orléans, pour lui demander une Bible neufve, translatée en françois, conservée dans la bibliothèque du duc, feignant de y vouloir lire et passer temps. Mais le Roi garda le livre, et, en 1436, le comptable qui dressait l'inventaire de la Bibliothèque l'enregistrait pour mémoire, avec cette mention : Laquelle Bible le Roy n'a voulu depuis rendre, pour poursuite qui en ait esté faicte. Il finit pourtant par la restituer[50].

Ce fait nous montre à quel point Charles VII avait les goûts et aussi les travers des bibliophiles. Non seulement il aimait les livres, mais, de bonne heure, il s'occupa d'en faire composer. Après la Praguerie, il chargea le héraut Berry de compulser les chroniques d'Angleterre et de rédiger l'histoire du roi Richard[51]. Plus tard il fit composer par des hommes éminents, soit de son Conseil, soit de son entourage, un certain nombre de traités ou d'ouvrages d'histoire. C'est ainsi que, lors des négociations pour la trêve avec l'Angleterre, il chargea Jean Jouvenel des Ursins de rédiger un mémoire sur les droits respectifs des maisons de Valois et d'Angleterre à la couronne de France[52], et Robert Blondel de composer un traité pour établir, contrairement aux prétentions des rois d'Angle terre, le droit des rois de France sur la Normandie. Ce traité, qui porte le titre d'Oratio historialis, fut remis au Roi, sur les champs, dès le début de la campagne[53]. Charles VII voulut répandre la connaissance de l'Oratio historialis : il en fit faire une traduction par un de ses clercs[54], pour l'instruction des François presens et à venir, et mesmement de ceux qui point n'entendent latin et qui ne scavent pas aucunes gestes passées... afin qu'ils congnoissent par les faits passez et l'apreignent à leurs enffans et autres François à venir, que jamais ils ne se doibvent fier en quelzconques traictez, seremens ne promesses d'Anglais, se ilz n'en veullent entre trompez et deceuz comme leurs bons predecesseurs l'ont esté eu leur temps[55]. Nous voyons par le Prologue que le traducteur fit son travail en 1460 et le présenta au Roi la même année : Si supplie tant et si très humblement comme plus puis à la très grant benignité, clemence et prudence de vous mesurequi, au temps que ceste presente translation fut faicte, estiez en l'an XXXVIIIe de vostre règneque icellui petit ouvrage il vous plaise benignement en bon gré recevoir, favorablement interpreter, et mon ignorance ou petitesse d'entendement pardonner[56].

Robert Blondel était également l'auteur d'un traité intitulé : De complanctu bonorum Gallicorum[57], dédié au Dauphin Charles pendant sa régence, et qui avait été traduit en vers par un clerc du nom de Robinet, lequel y avait ajouté certains développements[58]. Voici comment Robinet s'exprime dans son Prologue :

A son droit souverain seignieur,

Redoubté comme le greignieur,

Prince très hault et excellent

Et sur tous noble et precellent,

Charles, Dalphin de Viennois,

Duc de Berry, des Guyennois

Et de Touraine, et aussi conte

De Poitou, qui bien chiet en compte,

Très chrestian de tout le monde

Tant com il dure en la roonde,

Fils unique et droit successeur 

De ton père et predecesseur 

Charles le noble Roy de France, 

Que l'on persequute à oultrance, 

Robinet, ton clerc subgetif,

De Normendie fugitif,

Povre, humble et loyal serviteur

A toy et à ton geniteur,

Qui t'ay suivi par mainte sente,

Et cestuy traictié te presente,

Honneur, seignieurie, haultesse, etc.[59]

C'était pour le Dauphin que Robert Blondel avait composé son De complanctu bonorum Gallicorum ; c'est au Dauphin que Robinet offre sa traduction :

Ay voulu, pour toy deporter,

Ceulx aussi à qui ton fez poise,

Translater en rime française

Un assez beau petit traictié

Que pour toy a fait et traictié

En beau latin metrillé,

Si com il m'est notifié,

Un tien servant de Normendie

Dont mainte personne mendie,

Maistre Robert Blondel nommé,

De bonne vie renommé...

Et tel com ray peu concevoir

Le deignes eu gré recevoir[60].

M. Vallet de Viriville dit qu'une Chronique de Normandie fut écrite par le héraut Berry, et sans doute rédigée par ordre du Roi en vue de préparer la réduction de la Normandie[61]. Mais l'attribution à Berry d'une chronique normande parait être le résultat d'une erreur[62]. On ne lui doit qu'une relation de la conquête de 1449-1450, sous le titre de Recouvrement de la Normandie.

Un Poème latin sur l'arrivée de la Pucelle et ses merveilleux exploits à Orléans, parait être l'œuvre de Robert Blondel. Comme il est transcrit à la suite du Procès de réhabilitation, il est permis de croire qu'il fut présenté à cette époque au Roi, en même temps que les mémoires et consultations rédigés sur l'ordre de ce prince[63].

Charles VII avait pour historiographe Jean Chartier, grand chantre de l'abbaye de Saint-Denis, qui reçut cette charge par lettres da 18 novembre 1437[64]. Outre sa pension de deux cents livres parisis, Jean Chartier reçut, à diverses reprises, des marques de la libéralité royale[65].

A la fin de son règne, Charles VII chargea deux de ses chronizeurs, maître Jean Domer et maitre Noël de Fribois, de rechercher et de traduire les anciens textes relatifs à l'histoire du royaume de France, depuis la destruction de la très noble cité de Troye, jadis fondée en Frige en la partie de l'Asie qui est la principale du monde, et à finir au temps du roy Charles VIIe de ce nom, renommé le Victorieux[66]. On lit dans le compte de l'argenterie du Roi de l'année 1458-59 : A maistre Noël de Fribois, conseiller du Roy, qui lui avait presenté et donné, au mois de juing, un livre intitulé et appelé l'Abregé des chroniques de France, avecques autres choses singulières dedans contenues, jusques au père du Roy nostre dit seigneur, pour ce LXX livres un sol huit deniers tournois[67]. Le manuscrit était couvert de veloux sur veloux cramoisy, garny de fermouers d'argent doré, armoyé aux armes de France[68]. Des exemplaires de la chronique de Noël de Fribois sont conservés dans la Bibliothèque du Vatican et dans la Bibliothèque de la ville de Genève[69]. Noël de Fribois était, dès l'année 1425, notaire et secrétaire du Roi, et nous avons rencontré son nom à plus d'une reprise. Il fut un des signataires de la Pragmatique sanction en 1438, et fit plusieurs escriptures à l'assemblée de Bourges, en 1452[70]. Il touchait en 1459, comme historiographe, une pension de trois cents livres. Dans le compte de Mathieu Beauvarlet pour cette même année, on lit : A maistre Noël Fribois, conseiller du Roy, pour les mois de juillet, aoust et septembre qu'il a esté occupé touchant le fait des chroniques de France, LX livres[71].

Jean Domer est moins connu. Il est l'auteur d'une Chronica Franciœ abreviata, dont le texte paraît perdu. Il est mentionné dans le compte de l'argenterie déjà cité : A maistre Jehan Domer, cronizeur, lequel a donné audit seigneur ung petit rolet ouquel sont escriptz plusieurs beaulx vers en latin, faisant mention d'aucunes choses avenues en ce royaume depuis certain temps en ça, treize livres quinze sous tournois en X escus[72]. Jean Domer était régent de France en l'Université de Paris. En 1458, le Roi le chargea de faire divers extraits dans les titres déposés soit au Trésor des chartes, soit à l'abbaye de Saint-Denis ; il avait une pension de cent vingt livres[73].

Charles VII se plaisait à recevoir l'hommage de compositions littéraires, de traductions, de manuscrits richement enluminés.

En 1448, Nicolas Astesau lui dédiait une histoire abrégée de Milan[74]. Le 1er janvier 1451, Bernard dit Rosier, évêque de Bazas, lui présentait un traité intitulé : Miranda de laudibus Franciœ[75]. Jean de Rovray, doyen de la Faculté de Paris et chanoine de la Sainte chapelle de Bourges, traduisit les Stratagèmes de Frontin, pour sa recreation et esbatement[76]. En 1454, le poète Jacques Millet lui dédiait sa Destruction de Troye la grant[77]. Une traduction du De Bello Punico de Léonard Aretin paraît avoir été exécutée pour le Roi par Jean Le Besgue en 1445[78]. Le 23 mai 1458, à Asti, Antoine Astesan terminait un petit poème en l'honneur de Charles VII, où il le félicitait sur l'occupation de Gênes[79].

Charles VII reçut à la fin de son règne l'hommage de deux armoriaux : l'un était un armorial de France, composé vers 1455 par Gilles Le Bouvier, dit le héraut Berry, qui s'ouvrait par une généalogie des rois de France, et contenait une suite d'estampes représentant les Neuf Preux, auxquels on en avait ajouté un dixième, savoir le connétable Bertrand du Guesclin[80] ; l'autre, resté inachevé, se rapportait à l'Auvergne, au Bourbonnais et au Forez, et était l'œuvre de Guillaume Revel[81].

Les comptes, malheureusement trop rares, qui nous ont été conservés, contiennent quelques mentions de livres acquis par Charles VII. En 1452, le Roi fait payer à Guillaume Frodet, marchand de Bourges, cent-cinquante huit livres cinq sous six deniers, pour deux livres d'Alexandre, dont l'un est ystorié[82]. La même année il fait, acheter, moyennant la somme de deux cent soixante-quinze livres, trois beaux livres bien ystoriez qui parlent de marques des sept saiges de Romme et des faiz des Rommains[83], et fait payer à une bourgeoise de Bourges trente-quatre livres sept sous six deniers, pour le livre de Lancelot du Lac[84]. En janvier 1459, frère Jean du Castel, de l'ordre de Saint-Benoît, recevait vingt, écus pour ung role de parchemin de plusieurs beaux dites, par lui fait en rime à la louenge de Nostre Dame, et unes lettres myssives aussi en rime, adressant audit seigneur[85]. Nous avons dit plus haut avec quelle satisfaction Charles VII reçut, en 1457, deux traités de son médecin Thomas Le Franc, dit le Grec, que te duc de Milan lui fit présenter. Une dépêche de Thomas Tibaldo à Sforza donne à ce sujet d'intéressants détails[86]. Le Roi acheta, moyennant sept cent neuf livres quinze sous, plusieurs livres de médecine ayant appartenu à Thomas Le Franc, et les fit remettre â Guillaume Traverse[87]. En 1459, il faisait payer trois cent huit livres à Macé Escorrier, maitre enlumineur à Tours, pour quatre cent quarante huit riches vignettes, chacune fournie d'une grande lettre d'or moulée, à feuillage et fleur, qu'il a fait faire à deux livres de chant, pour son plaisir[88].

Charles VII s'intéressait vivement aux études, et entretenait des écoliers dans les différentes universités. Ou connaît le passage de Martial d'Auvergne :

Le feu bon Roy, esmeu de bonne colle,

Tenoit des clercs et boursiers à l'escolle.

Et fut jadis son escollier premier

Le bon evesque de Paris Charetier,

Qui en son temps fist grant fruit en l'estude[89].

Les comptes nous apprennent qu'en 1453 Charlot de la Grange, filleul du Roi, écolier à Paris, reçut cent vingt livres pour l'entretenir aux escolles[90], et que, Vannée précédente, le Roi faisait payer cinquante-cinq livres à Jacques Millet, licencié ès lois, étudiant à Orléans, qu'il avait appelé auprès de lui en Berry[91]. A la même époque, Charles VII faisait payer cent vingt livres aux bourgeois de Poitiers, pour leur aydcr créer et faire deux nouveaux docteurs[92]. Un peu plus tard, il faisait un don à un bachelier en théologie pour s'entretenir en l'estude[93].

Le Roi accueillit avec une grande bienveillance les Grecs qui, après la prise de Constantinople, vinrent chercher un refuge dans son royaume[94], et ce fut sous son règne que l'enseignement du grec fut inauguré, dans l'Université de Paris, par le rhéteur Tifernas[95].

Il ne tint pas à Charles VII que l'imprimerie, qui venait d'être découverte en Allemagne par Gutenberg, ne fût introduite en France. Voici ce qu'on lit à cet égard dans tin manuscrit du seizième siècle :

Le IIIIe jour d'octobre mil IIIIc LVIII, ledit seigneur Roy ayant entendu que messire Jehan Guthenberg, chevalier, demourant à Mayence, pays d'Allemaigne, homme adextre en tailles de caractères de poinçons, avoit mis en lumière l'envincion de imprimer par poinçons et caractères, curieulx de tel tresor, ledit seigneur Roy auroit mandé aux generaulx de ses monnayes lui nommer personnes bien entendues à ladite taille, et pour envoyer audit lieu secrettement soy informer de ladite forme et mannière de ladite invencion, entendre, concevoir et apprèndre l'art d'icelle. A. quoi feust satisfaict audit seigneur, et par Nicolas Jensen feust entrepris tant ledit voyage que semblablement de parvenir à l'intelligence dudit art et execution d'icellui audit royaulme, dont premier a fait debvoir dudit art d'impression audit royaulme de France[96].

Dans son bel ouvrage sur les Premiers monuments de l'imprimerie en France au quinzième siècle, M. Thierry-Poux, conservateur du département des imprimés à la Bibliothèque nationale, en citant ce texte, ajoute qu'il a reproduit, en tète de son choix d'impressions exécutées en France à partir de 1470, la célèbre suite xylographique des Neuf Preux, avec légendes françaises, qui a été vraisemblablement gravée et imprimée à Paris vers la fin du règne de Charles VII. Et M. Léopold Delisle dit à ce propos : Je serais porté à supposer qu'antérieurement à l'arrivée d'Ulric Gering et de ses compagnons, Paris devait posséder quelques ateliers dans lesquels on gravait sur bois des images accompagnées de textes explicatifs, telles peut-être que la suite des Neuf Preux, avec légendes françaises, dont un exemplaire est entré dans la composition de l'Armorial du héraut Berry, telles peut-être aussi que les almanachs dont les habitants de Toul venaient s'approvisionner à Paris au commencement du règne de Louis XI[97].

Ce qui autorise à penser que Nicolas Janson reçut bien de Charles VII la mission dont il est parlé dans la note citée plus haut, c'est qu'il avait près de lui un orfèvre et valet de chambre du nom de Guillaume Jansen. Au mois d'octobre 1458, dit M. Vallet de Viriville, Charles, margrave de Bade, qui était venu visiter Charles VII à Vendôme, s'en retourna en Allemagne. Le Roi lui fit divers présents, et lui donna notamment de l'argenterie, qui avait été confectionnée par Guillaume Janson, Le margrave partit ensuite avec une escorte, et retourna à Bade, Tout porte à croire que la visite du margrave de Bade se rattache, au moins occasionnellement, à l'imprimerie. Le Roi fut sans doute informé par le margrave de la découverte récemment inaugurée à Mayence. Il parait également probable que Nicolas Janson profita du retour de l'ambassade vers le Rhin pour accomplir la mission dont il avait été chargé[98].

 

Henri Baude, dans son Éloge de Charles VII, parle des travaux que Charles VII fit exécuter durant son règne : Il fit reparer, dit-il, les chasteaulx de Lesignian, Montargis, Mehun-sur-Yèvre ; faire les chasteaulx de Bourdeaulx, de Dacqs, Saint-Sever et Bayonne, le clochiez de la Saincte Chapelle à Paris, et autres places en Normandie, Guyenne et ailleurs, à ses despens[99].

Dès 1421, le Dauphin avait à Tours un maître des œuvres, du nom de Jean Thibault, qui mourut à la fin de cette année[100], et ne paraît pas avoir été remplacé : les événements qui s'accomplirent durant la première période de son règne ne laissaient pas à Charles VII la possibilité de s'occuper d'autre chose que de la défense du royaume : avant de relever les édifices, il fallait relever la France. Ce ne fut qu'après la trêve avec l'Angleterre que les maîtres des œuvres eurent l'occasion d'exercer leur art, et c'est seulement à partir de 1451 ou 1452 que nous trouvons mentionné dans les comptes un nouveau maître des œuvres, du nom de Jean Aubery[101].

En ce qui concerne les châteaux royaux, on trouve la trace de travaux exécutés par le Roi dans toutes les résidences où il séjourna, ne fût-ce que passagèrement. En 1446, il embellit Razilly, cette maison de plaisance où il passa quelques mois, et où il devait revenir faire un nouveau séjour à la fin de son règne[102]. La même année, il fit construire une chapelle et exécuter divers travaux au château des Roches-Tranchelion, où parfois il allait chasser[103]. En 1447, on travaille an château de Bois-Sire-Amé[104]. La même année, et les années suivantes, ou fait des travaux aux châteaux de Chinon, de Loches, de Tours, d'Amboise et de Poitiers, au petit palais de Bourges, â l'hôtel Saint-Paul â Paris, au Bois de Vincennes, aux châteaux de Melun, de Montereau, de Creil, de Lusignan[105], etc. A la fin du règne on construit â la Salle-le-Roi en Berry un corps de logis de vingt-deux toises de longueur[106].

Mais les deux châteaux qui furent l'objet des prédilections du Roi étaient Montils-les-Tours et Mehun-sur-Yèvre. En 1450, Charles VII créa un parc dans la première de ces résidences[107], et il ne cessa de l'embellir[108]. La seconde avait été construite avec magnificence par le duc de Berry, à la fin du quatorzième siècle. Au dernier siècle, Expilly décrivait en ces termes le château de Mehun, dont quelques beaux vestiges subsistent encore aujourd'hui : Quoique ce palais eût été ruiné par le feu du ciel, œ qui reste annonce combien il étoit magnifique. Sa situation étoit admirable. La pierre dont il étoit bâti ressembloit au marbre par sa blancheur. La chapelle a passé pour l'une des plus belles et des plus riches du royaume. On a tiré de cette chapelle les statues des douze apôtres, pour les placer dans le chœur de l'église collégiale dont elles sont un des plus beaux ornements[109]. En 1447-48, Charles VII faisait payer quarante-deux livres douze sous à Jean de Jourdainville, l'un de ses valets de chambre, pour le reste qui lui estait deu pour avoir mis en point le jardin du chastel de Mehun sur Èvre, entre le Chastel et Bon Repos[110]. D'importants travaux furent faits au château de Mehun en 1446-47, 1456 et années suivantes[111].

Eu même temps qu'il fit construire à Bordeaux le fort du Ha et le Château-Trompette, pour tenir le peuple de la ville eu subjection[112], Charles VII fit réparer les châteaux de Normandie[113], et en particulier le château de Cherbourg[114], et faire des travaux au port de Honfleur[115].

Les réparations aux églises furent l'objet de ses sollicitudes : il fit travailler, à partir de 1448, à l'église de Saint-Denis[116], et refaire le clocher de la Sainte Chapelle de Paris[117] ; il contribua à la réparation de l'église Saint-Florentin, à Amboise, qui avait été brûlée[118], et de l'église Saint-Sauveur d'Évreux[119] ; fit faire des travaux aux églises des Augustins de Paris, de Notre-Dame de Melun[120], etc.

Parmi les édifices civils auxquels on travailla sous le règne de Charles VII, on peut citer le palais du Louvre et le grand Pont, à Paris, et la grosse tour de Bourges[121].

Un des plus beaux monuments de la sculpture au XVe siècle était la sépulture du duc de Berry dans la Sainte Chapelle de Bourges : ce tombeau, dont le musée du Cher ne conserve que des fragments, fut exécuté par ordre de Charles VII[122], et ne fut terminé que dans les dernières années de son règne[123]. De nombreux artistes y furent employés. Le Roi fit élever des monuments sur la tombe de la Dauphine Marguerite d'Écosse[124] et sur les sépultures d'Agnès Sorel à Loches et à Jumièges[125] ; par son ordre, les statues de Charles V et de Charles VI furent exécutées par Guillaume Jasse et Philippe de Foncières, et placées des deux côtés de la porte du Louvre sur la Seine[126].

Dès le début du règne, nous trouvons à la cour de Bourges un peintre eu titre. On lit dans le compte de l'écurie pour l'année 1423 : A Henry d'Aubresque, paintre du Roy, demeurant à Bourges, pour avoir peint trois lances des trois couleurs que porte le Roy, c'est assavoir rouge, blanc et pers, VI livres tournois[127].

Au moment où parut Jeanne d'Arc, il y avait à Tours un peintre du nom de James Polvoir. Le 29 janvier 1430, le Conseil de ville était assemblé pour délibérer sur unes lettres closes envoyées par Jehanne la Pucelle aux quatre eslus de la ville et sire Jehan du Puy, faisans mention que on baille à Neuves Polvoir, paintre, la somme de cent escus pour vestir sa fille, et que on la lui garde[128]. C'est ce peintre qui avait été chargé, au moment où notre héroïque Pucelle allait partir pour Orléans, de peindre ses étendards. Le treizième compte d'Hemon Raguier, trésorier des guerres, contient la mention suivante : A Hauves Poulvoir, peintre, demourant à Tours, pour avoir paint et baillé estoffes pour un grant estandart et ung petit, pour la Pucelle, XXV livres tournois. Cette somme fut payée en vertu de lettres de Charles VII du 10 mai 1429[129].

Ce Hames ou James Polvoir était employé dès 1421 par le Dauphin Charles. Nous lisons dans le deuxième compte de son écurie : A Hames Poulevoir, peintre... demourant à Poictiers, la somme de dix-huit livres... pour avoir paint et vernissé trois lances pour mon dit seigneur[130]. C'est peut-être James Polvoir qui fit de la Pucelle un portrait dont celle-ci parla en ces termes au cours de son procès : Interroguée se elle avoit point veu ou fait faire aucuns ymaiges ou painctures d'elle et à sa semblante, respond qu'elle vit à Arras[131] une paincture en la main d'un Escot — Écossais —, et y avait la semblance d'elle toute armée, et presentoit unes lectres à son Roy, et estait agenoullée d'un genoul[132].

Au mois de janvier 1431, nous trouvons Henri Mellein qualifié de peintre du Roi. Dans des lettres du 3 janvier, Charles VII, ayant reçu l'humble supplication de Henri Mellein, à present demeurant à Bourges, contenant que, combien qu'il ait toujours continuellement obéi à. son dit art en toutes les besognes qui nous sont necessaires, et encores est prest de faire, et qu'à cause de ce qu'il est convenu à supporter plusieurs grandes peines, travaux, pertes, dommages, déclarait que, vu la bonne volonté et intention qu'il avoit de soi toujours loyalement employer en nostre service au fait de son dit art, il serait, ainsi que tous autres de sa condition, exempt de tous aides, subsides, emprunts, permissions, subventions, guet, arrière-guet, garde de portes, et autres choses et services quelconques[133].

Nous ne rencontrons point ailleurs le nom d'Henri Mellein. Le peintre ordinaire du Roi était Conrard de Vulcop, qui est mentionné dans les comptes depuis 1445. On lit dans le huitième compte de Jean de Xaincoins : Conrart de Wulcoup, peintre du Roy, à soixante livres tournois de pension[134]. Dans les comptes de 1446-1448, on trouve à plusieurs reprises les mentions suivantes : Conrad de Wulcop, peintre du Roy, pour don, soixante livres[135]. Dans un autre compte de la même année, nous lisons : Conrart de Wilcop, escuyer, peintre du Roy, soixante livres, pour don[136]. Il résulte de ce passage que Couard avait été anobli. D'autres mentions de ce personnage se retrouvent dans les comptes de 1451-52 et de 1456-59[137]. En 1455, Henri de Vulcop est mentionné comme peintre de la Reine[138].

Vers 1443 vivait à Rome un peintre auquel le pape Eugène IV fit faire son portrait, qu'il plaça dans l'église de la Minerve. Il s'appelait Jean Foucquet, et était originaire de Tours. Un Florentin, du nom de Francesca Florio, parle en ces termes de ce peintre : Que l'antiquité loue Polygnote ; que d'autres exaltent Appelle : pour moi, j'estimerais qu'il m'a été donné assez si je pouvais atteindre par mes paroles au mérite exquis des chefs-d'œuvre de son pinceau. Et ne croyez pas que ce soient là fictions de poète ; vous pouvez, pour vous en convaincre, vous procurer un avant-goût de son talent à la sacristie ou trésor de notre église de la Minerve. Là, vous aurez sous les yeux le portrait du pape Eugène, peint sur toile par Jean Foucquet. L'artiste, lorsqu'il exécuta cet ouvrage, était, à proprement parler, dans l'âge de la jeunesse. Telle est pourtant l'effigie qu'a pu produire un si jeune auteur, effigie qui fait apparaître aux yeux comme une vision de la réalité, Ce Foucquet a reçu du ciel le don de communiquer la vie aux traits humains par le moyen de son pinceau, semblable, en vérité, à un autre Prométhée[139]. Nous avons parlé plus haut d'un portrait de Charles VII, placé par Nicolas V dans les chambres supérieures du Vatican ; ce portrait parait avoir été fait par Bramantino, sur l'original apporté à Rome par Jean Foucquet[140].

L'artiste Tourangeau quitta Rome, au bout de quelques années, pour revenir dans sa patrie. Nous le retrouvons en France dans les dernières années du règne de Charles VII. Faut-il lui attribuer un tableau, conservé aujourd'hui au musée d'Anvers, où, représentant la Sainte Vierge, il lui aurait donné les traits d'Agnès Sorel ? La question a été fort discutée, et il est permis, croyons-nous, de la résoudre négativement[141]. Mais nous avons de Foucquet des œuvres authentiques, d'une merveilleuse exécution, qui datent de cette époque : une série de miniatures ornant un livre d'heures transcrit pour Étienne Chevalier au mois de novembre 1458, où l'on remarque un portrait de Charles VII dans l'Adoration des mages[142], et une autre série de miniatures ornant un manuscrit des Nobles malheureux de Boccace, dont le frontispice est un admirable tableau représentant le lit de justice tenu à Vendôme pour le procès du duc d'Alençon[143].

On peut s'étonner que Jean Foucquet n'ait point figuré parmi les peintres du Roi : à coup sûr, s'il avait fait le portrait d'Agnès Sorel, il aurait eu cet honneur, qui ne lui fut attribué que sous le successeur de Charles VII. Sa réputation ne paraît avoir été établie que dans les premières années du règne de Louis XI ; pourtant nous le trouvons mentionné au moment de la mort de Charles VII. Jacob de Littemont, qui vivait à Bourges, était alors le peintre en titre du Roi : il est nommé dans divers documents des années 1452 et suivantes[144]. Jacob fut chargé de prendre l'effigie du monarque après sa mort. Assisté de Colas d'Amiens et de Pierre Hennes, il moula le visage, et, à l'aide de cette empreinte, il modela une image en cuir bouilli, laquelle fut peinte et employée pour représenter la personne du Roi. Or, nous trouvons à ce propos, dans le compte des obsèques, une mention de Jean Foucquet : Pour avoir moulé et empreint par deux fois le visage dudit feu seigneur, pour servir à l'entrée de Paris, XIII l. XV s. t. Et pour le voyaige dudit Pierre Hennes de Bourges à Paris, pour apporter l'emprainte dudit visaige, y cuidant trouver Foulquet le paintre, ouquel voyaige il a vacqué trois jours, pour ce XX s. t.[145].

Plus encore que les peintres, les orfèvres furent en honneur à la cour de Charles VII. Dès sa régence il avait, parmi ses valets de chambre, deux orfèvres : Henri de Varlop — ou Vulcop ? —, et Pierre Pictement[146]. Jacques de Lyon, qui était dès lors orfèvre du Dauphin et de la Dauphine[147], devint orfèvre du Roi, et, en 1459, il avait encore part aux libéralités de son maître[148]. Nous rencontrons, à partir de 1446, Gilbert Jehan, premier orfèvre et valet de chambre du Roi, demeurant à Tours[149] ; Martin Hersant, orfèvre du Roi et de la Reine, demeurant à Bourges[150] ; Colin du Puy, orfèvre suivant la Cour[151] ; Guillaume Janson et Jean Sevineau, orfèvres et valets de chambre du Roi[152].

Parmi les nombreux travaux d'orfèvrerie que Charles VII fit exécuter, il faut citer la chasse de saint Martin à Tours, en argent massif[153], dont la translation eut lieu, le 3 février 1454, avec une grande solennité, en présence du Roi[154]. Cette châsse était l'œuvre d'un orfèvre tourangeau, nommé Jean Lambert[155].

Nous avons aussi la trace d'importants travaux de tapisserie commandés par le Roi ; il fit présent à la Reine, en 1452, d'une chambre de tapisserie représentant l'histoire de Trajan[156].

La musique fut en grand honneur à la cour de France sous Charles VII. Dès le temps de sa régence, sa chapelle était nombreuse ; en 1452 on y comptait dix-huit chapelains[157]. Le Roi fit venir de Flandre un chantre du chœur de l'église d'Anvers, qui eut a partir de 1453 le titre de premier chapelain et fut placé à la tête de la musique c'était Jean Okeghem. Ce personnage fut en grande faveur auprès du Roi qui, outre ses gages de trois cents livres, lui attribua une large part dans ses libéralités[158]. En janvier 1459 il lui faisait compter trente-trois écus, en récompense d'une chanson bien richement illuminée, offerte à l'occasion du jour de l'an[159].

Jean Okeghem fut célèbre dans son art. Voici comment un écrivain qui a consacré de longues études à l'histoire de la musique apprécie son talent : De tous les maîtres qui s'illustrèrent dans la seconde moitié du quinzième siècle, Okeghem est celui qui exerça la plus grande influence sur le perfectionnement de l'art par son enseignement. Les plus célèbres musiciens de cette époque et du commencement du seizième siècle furent ses élèves... L'importance des travaux d'Okeghem et les perfectionnements qu'il a introduits dans l'art d'écrire les contrepoints conditionnels sont constatés par les éloges que lui accordent Glaréan, Hermann Fink, etc., ainsi que par ce qui est parvenu de ses œuvres jusqu'à nous. Si l'on compare ce qui nous reste de ses compositions avec les ouvrages de ses prédécesseurs immédiats, particulièrement avec les productions de Dufay, on voit qu'il possédait bien mieux-que ce maître l'art de placer les parties dans leurs limites naturelles, d'éviter les croisements des voix et de remplir l'harmonie. Glaréan lui accorde d'ailleurs le mérite d'avoir inventé la facture des canons : ou du moins d'eu avoir perfectionné les formes[160]. On doit à Okeghem un certain nombre de messes, qui ont été publiées ; mais on est loin de connaître toutes ses productions de ce genre, car on a retrouvé de nos jours eu Italie une série de six messes, restée inconnue jusqu'ici[161]. On lui doit aussi des canons, des chants à trois et quatre voix offrant des motets composés sur des mélodies populaires, et d'autres compositions religieuses. Nul artiste ne fut plus populaire que Jean Okeghem. On l'appelait la perle de la musique ; il surpassait les plus savants dans son art ; son nom devait être immortel[162]. Okeghem continua à remplir ses fonctions sous Louis XI et Charles VIII, et mourut vers 1513, âgé d'environ quatre-vingt-dix ans.

Charles VII entretenait aussi des musiciens en dehors de sa chapelle : nous trouvons dans les comptes la mention de Pierre du Chastel, maître de chant des six enfants de chœur de la Sainte-Chapelle, qui reçut en 1453 deux cent cinquante livres[163]. Il avait également autour de lui des instrumentistes : on jouait de la harpe à sa cour[164], et les joueurs de harpe et les ménestrels furent l'objet de ses faveurs[165].

 

 

 



[1] Voir tome V, chapitre VII.

[2] L'Esperance ou consolation des trois vertus, dans les Œuvres de maistre Alain Chartier, p. 316.

[3] Alain Chartier, L'Esperance ou consolation des trois vertus, p. 297.

[4] Alain Chartier, L'Esperance ou consolation des trois vertus, p. 313 et 316.

[5] Alain Chartier, L'Esperance ou consolation des trois vertus, p. 318.

[6] On ne s'étonnera donc pas de retrouver ici quelques citations déjà faites au tome IV.

[7] Nouvelles recherches sur Henri Baude, p. 8, et Chronique de Jean Chartier, t. III, p. 159.

[8] Vigilles de Charles VII, t. II, p. 55.

[9] Épître sur la réformation du royaume. Ms. fr. 2701, f. 88 v°. Cf. Épître de 1440, f. 21 : Je seay que avez leu plusieurs hystoires et croniques. — Voir le passage cité plus haut (chap. VIII), où Edmond Gallet dit que le Roi était le mieux lisant qu'il vit oncques.

[10] Martène, Thesaurus novus anecdotorum, t. IV, col. 368.

[11] Chastellain, t. II, p. 184.

[12] Ms. fr. 1357, f. 152 v°.

[13] On s'étonne de la simplicité des mœurs du temps, lorsqu'on voit comment vivait et se logeait un souverain du XIVe ou du XVe siècle. Une ou deux salles basses pour ses gardes et les serviteurs, une salle haute pour les banquets et une chambre pour le Roi suffisaient à ses besoins et à ceux de son entourage. Le logis du Roi au château de Loches, par M. G. d'Espinay, dans le Bulletin monumental, t. XXXIX, p. 562.

[14] M. Vallet de Viriville. — Voir notre t. I, chapitre III.

[15] Voir t. I, chapitres VII et X.

[16] Compte de Macé Heron, dans Godefroy, Histoire de Charles VI, p. 796-797 ; Huitième compte de Xaincoins : Cabinet des titres, 685, f. 104 ; cf. Ms. fr. nouv. 1367, f. 46.

[17] Gallia christiana, t. IV, col. 629 ; le P. Anselme, t. VIII, p. 231 ; Cabinet des titres, 685, f. 112, 134, 136 v°, 142 v°, 148, 150, 158, 165 ; Du Boulay, Hist. Univ. Parisiensis, t. V, p. 921.

[18] Voir la notice que M. Étienne Charavay a consacrée à Jean Majoris : Lettres de Louis XI, t. I, p. 370-373. Cf. Supplément aux Preuves de Mathieu d'Escouchy, p. 15 et 28 ; Ms. fr. 20592, n° 7 et suivantes ; Pièces originales, 1810 : MAJORIS.

[19] Du Boulay, Hist. Univ. Parisiensis, t. V, p. 886 et 921 ; Gallia Christiana, t. XI, col. 493-495.

[20] Ms. fr. 10371, f. 33 v° ; État des aides dans Clément, Jacques Cœur et Charles VII, t. II, p. 433 ; Cabinet des titres, 685, f. 176.

[21] 1455 : Me Robert Mendel, licentié és lois et advocat, mestre descelle de Monseigneur Charles, à XIIe l. Cabinet des titres, 685, f. 178 v° ; cf. f. 204.

[22] Voir les lettres du 23 octobre 1434.

[23] Voir ses quittances des 24 juillet 1437, 16 niai 1438 et 20 septembre 1439 (Clairambault, 145, p. 3115 et 3117). En 1448, Cadart touche encore une pension de 600 livres (Ms. fr. 23259, f. 11).

[24] Archives, KK 53, f. 12 ; KK 50, f.6, 78 v°, 85, 90 (cf. Jean Chartier, t. III, p. 320-321) ; KK 51, f. 120 ; MM 835, f. 226. Il avait une pension de 600 livres, qui lui avait été attribuée par lettres du 12 décembre 1422. Ms. fr. 20296, p. 6 ; Ms. f1. 23259, f. 1 et 11 ; Ms. fr. 10371, f. 9 v°, 22 v°, 33 v° ; Cabinet des titres, 685, f. 29 et suivantes, 92, 94. 96, 98 v°, 109 v°, 121 v°, 125, 131 v°, 136 v°, 140 v°, 147 v°, 148, 150, 162 v°, 166, 172 v°, 179, 186 v°, etc. ; Ms. fr., 2886, f. 13, v°, éd. Clément, Jacques Cœur et Charles VII, t. II, p. 429.

[25] Archives, JJ 185, n° 79.

[26] Par lettres du 28 avril 1429. Ms. fr. 20593, n° 45.

[27] Catalogue Joursanvault, n° 865 ; Laborde, les Ducs de Bourgogne, t. III, p. 281 et 284 ; Archives, KK 56, f. 4 ; Bibl. nat., Pièces originales, 261 : BECHEBIEN ; Ms. fr. 20593, n° 44 et suivantes ; Ms. latin 17184, f. 100 ; Ms. fr., nouv. acq., 1367, f. 37 ; archives LL 587, f. 5 et suivantes ; Ms. fr. 25967, n° 377 ; Du Boulay, l. c., t. V, p. 911 ; Gallia christiana, t. VIII, col. 1184 ; Lepinois, Histoire de Chartres, t. I, p. 430.

[28] Voir Instructions d'Eugène IV à ses ambassadeurs, dans Lecoy de la Marche, le roi René, t. II, p. 247.

[29] Archives, LL, 388, f. 77 ; Bibl. nat., Du Puy, 762, f. 48 ; Duclos, Preuves de l'histoire de Louis XI, p. 32 et suivantes ; Du Boulay, t. V, p. 429 ; Pièces originales, 2313 ; POITEVIN, et 2347 : PORTEVIN ; Bibliothèque de Tours, Collection Salmon, 1221, n° 40 ; Catalogue Joursanvault, n° 166 et 866 ; D. Fonteneau, vol. XII, n° 29. Il avait une pension de 500 l. Ms. fr. 23259, f. 1 et 11 ; Cabinet des titres, 685, f. 92, 94, 96, 98 v°, 102 v°, 114, 121 v°, 134 v°, 136 v°, 140 v°, 148. — M. Vallet de Viriville a donné sur' Robert. Poitevin une notice biographique, accompagnée de pièces justificatives, dans la Bibliothèque de l'École des chartes, t. XI, p. 488-499. — C'est par erreur que la pièce où il et qualifié de médecin du Roi, dans le Catalogue Joursanvault (n° 866) est datée de 1427 : il faut lire 1457 (vieux style).

[30] Il avait 100 l. de pension en 1446 et années suivantes. Cabinet des titres, 685, f. 99, 101, 114, 121 v° et suivantes, 140 v°, 141, 163 v°, 173, 179 v° ; Ms. fr. 10371, f. 9, 23, 34 ; Ms. 2880, f. 10 v°. — Le Roi lui donna une robe en 1451. Supplément aux Preuves de Mathieu d'Escouchy, p. 30.

[31] Il avait 200 l. de pension, et reçut de nombreux dons. Comptes dans le ms. 685 du Cabinet des titres, f. 94 v°, 115, 123 v°, 128 v°, 134 et suivantes, 145 v°, 151 v°, etc. ; Ms. fr. 10371, f. 9, 23, 30 v° ; Archives, KK 51, f. 120 v°. — On voit par les comptes (Ms. 685, f. 128 v°) qu'il accompagna Dunois au siège du Mans en 1448.

[32] Thomas Le Franc eut d'abord 20 l. de gages par mois, puis 50 l. de gages par mois et 500 l. de pension. Le 19 mars 1452, le Roi lui donna l'autorisation de posséder des biens dans son royaume. Ms. fr. 10371, f. 9 v°, 22 v°, 33 v° ; Cabinet des titres, 685, f. 141, 155, 156, 163 v°, 165, 173, 174 v°, 179, 189 v° ; Archives, JJ 181 ; n° 45. — Thomas et son neveu sont mentionnés dans des lettres de rémission du 11 février 1454. Archives, JJ 182, n° 38.

[33] Cabinet des titres, 685, f. 189 v°. Voir les détails donnés par Thomas Tibaldo, dans sa dépêche du 7 décembre 1456 : Lettres de Louis XI, t. I, p. 276.

[34] A Herman de Vienne, C l. pour luy aydier en la despense nagueres faicte à la celebration de sa première messe. Troisième compte de Mathieu Beauvarlet (1451-52). Cabinet des titres, 685, f. 157 v° ; cf. f. 141, 142 v°, 155, 163 v°, 173, 175 ; Ms. fr. 10371, f. 8 v°, 23, 34.

[35] Cabinet des titres, 685, f. 159, 162 v°, 172, 174, 178, 179, 186, 208, etc. ; Ms. fr. 10371, f. 33 v° ; Clément, l. c., t. II, p. 135 ; Archives, KK 51, f. 106 et 120 ; Archives, JJ 188, n° 217 ; Archives, P 2299, f. 211.

[36] Cabinet des titres, 685, f. 184, 190, 190 v°, 906 v° ; Archives, KK 51, f. 120 v°.

[37] Cabinet des titres, 685, f. 190 v°, 191, 198, 201, 204 v°, 207 v° ; Archives, KK 51, f. 108 v°, 109 et 120 ; Ms. fr. 20683, f. 50.

[38] Il avait 400 l. de gages. — Voir ms. fr. nouv. acq. 5085, n° 192 et suivantes ; Cabinet des titres, 685, f. 141, 155, 163, 186, 244 ; Ms. fr. 2886, f. 15 v° ; Sauval, Antiquitez de Paris, t. III, p. 348.

[39] Recueil des plus célèbres astrologues, par Simon de Phares. Ms. fr. 1351, f. 1 v°.

[40] Chastellain, t. III, p. 446.

[41] Joannis Gersonii opera omnia, t. I, col. 226.

[42] Opera, t. I, col. 189-203.

[43] Voir Recueil des plus célèbres astrologues, par Simon de Phares : Ms. fr. 1357, f. 153 v°, 157 v°, 159 v° ; Ms. fr. 2886, f. 6 v° ; Cabinet des titres, 685, f. 143 v°, 155, 163 v°, 164 v°, etc. ; Ms. fr. 10371, f. 9, 23, 31 ; Archives, KK 51, f. 120 v°.

[44] Archives, KK 55, f. 124 v°, 125, 131.

[45] Messire Estienne Chesneau, prestre, et Guillaume Joucelin, demeurons à Tours, LV l., pour partie des frais et mises qu'ils ont fait pour le fait du mistere de Saint Charlemagne qu'ils ont fait jouer devant le Roy. Cabinet des titres, 685 f. 143 v°.

[46] Voir Le Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque impériale, par M. Léopold Delisle, t. I, p. 51-53.

[47] Inventaire de 1402 : Bibl. nat., ms. fr. 11946 ; Inventaire de 1413 : Arch. KK 258 ; Inventaire de 1416 : Bibl. Sainte-Geneviève, n° 454 français. M. Hiver de Beauvoir a donné en 1860 une reproduction imparfaite de l'Inventaire de 1416. Voir Delisle, l. c., p. 57, et la liste dressée par les soins du savant auteur, t. III, p. 170-194 ; cf. p. 338-340.

[48] Delisle, l. c., t. I, p. 72 ; cf. t. III, p. 175-176.

[49] Delisle, l. c., t. III, p. 176.

[50] Laborde, Les ducs de Bourgogne, Preuves, t. III, p. 298, n° 6400.

[51] Armorial de France, etc., composé par Gilles Le Bouvier, dit Berry, publié par Vallet de Viriville, introduction, p. 19.

[52] Plaise vous savoir que je Jehan Juvenel des Urssins, indigne evesque et duc de Laon, per de France, ay receu vos lettres patentes par lesquelles vous a pieu me mander et minauder que je me transportasse en vos chambres des comptes, du Trésor de vos chartes et ailleurs, pour venir les retires et chartres qui pourroient estre necessaire à la convention que devez avoir avec très hault et puissant prince Henry vostre nepveu et adversaire, soy disant Roy d'Angleterre, et que d'icelles feisse transsumpcions soubz scet autentique, et que je queisse hautes autres choses servans à la matière laquelle chose, de ma pouvre et petite puissance, en obeissant à rostre commandement, j'ay faicte ainsi, se c'est vostre plaisir, que pourrés venir par ce que dessoubz est escript. Ce mémoire se trouve dans le ms. fr. 2701, f. 57 v°. Voir l'analyse qu'en a donnée M. l'abbé Péchenard, Jean Juvénal des Ursins, p. 225 et suivantes, et ci-dessus t. III, p. 270.

[53] Ms. latin 13838. — L'Oratio historialis vient d'être publiée pour la première fois, par M. A. Héron, pour la Société de l'histoire de Normandie : Œuvres de Robert Blondel, historien normand du quinzième siècle (Rouen, 1891), t. I, p. 155-294. Cf. Notice de M. Vallet de Viriville dans les Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, t. XIX, p. 161 et suivantes, et son article BLONDEL dans la Nouvelle biographie générale.

[54] Sous ce titre : Des drois de la Couronne de France. Mss. fr. 4916 et 17516. Publié par M. Héron, l. c., t. I, p. 295-486.

[55] Héron, t. I, p. 295.

[56] Héron, t. I, p. 297-298.

[57] Ms. Lat. 13839, f. 1-22; éd. Héron, t. I, p. 1-42.

[58] Ms. lat. 13839, f. 23-83 ; éd. Héron, t. I, p. 47-151.

[59] Héron, t. I, p. 47-48.

[60] Héron, t. I, p. 49-50.

[61] Voir Notice sur la vie et les ouvrages de Gilles Le Bouvier, dit Berry, par Vallet de Viriville, dans l'édition de l'Armorial de France composé vers 1450 par Berry, p. 19.

[62] Voir Les Cronicques de Normandie, publiées par M. Hellot (1881), introduction, p. 19 note.

[63] Il a été publié par M. Quicherat, Procès, t. V, p. 24-43. Cf. Vallet de Viriville, Histoire de Charles VII, t. III, p. 355.

[64] Notice sur la vie et la chronique de Jean Chartier, donnée par M. Vallet de Viriville en tête de son édition de la Chronique, t. I, p. VIII ; cf. p. 2. Voir sur Jean Chartier notre mémoire les Chartier, p. 20 et suivantes.

[65] Cabinet des titres, 685, f. 142 v°, 150, 152, 194 v°, 197, 200 v°.

[66] Préface de la Chronique de Noël de Fribois. Senebier, Catalogne raisonné des manuscrits conservés dans la Bibliothèque de Genève (1779, in-8°), p. 356-359.

[67] Archives, KK 51, f. 97.

[68] Archives, KK 51, f. 97.

[69] Noël de Fribois, Chroniqueur inédit, par M. Vallet de Viriville, dans le Journal général de l'instruction publique des 19 avril et 14 mai 1856. Cf. notice sur Noël de Fribois, dans la Nouvelle biographie générale ; notes biographiques de M. Vallet, ms. fr. nouv. acq. 5086, n° 420 à 448, et Atheneum français, 1856, p. 343, 364 et 384. Voir le P. Anselme, t. I, p. 117.

[70] Noël de Fribois, conseiller du Roy, XL l. en septembre (1452), pour plusieurs escriptures faites à Bourges pour le fait de la Pragmatique. Cabinet des titres, cm, f. 158.

[71] Cabinet des titres, 685, f. 210 v° ; cf. f. 173 v°.

[72] Archives, KK 51, f. 122 v°.

[73] Notice de M. Vallet de Viriville, dans la Nouvelle biographie générale. — On lit dans le compte de Mathieu Beauvarlet (1455-56) : Me Jehan Domer, croniqueur X l. pour sa despense à Gannat, et pour s'en retourner à Paris. Cabinet des titres, 685, f. 184.

[74] Ms. lat, 6166, Voir Delisle, Cabinet des manuscrits, t. I, p. 72.

[75] Ms. le 6020, f. 1-12.

[76] Ms. fr. 1233 ; Bibliothèque royale de Bruxelles, 10777. Voir Delisle, Cabinet des manuscrits, t. I, p. 72.

[77] Voir dans la Nouvelle biographie générale l'article MILET (Jacques), par M. Vallet de Viriville.

[78] Ms. fr. 23080. Voir Paulin Paris, Les Manuscrits françois de la Bibliothèque du Roi, t. I, p. 35-37, et t. V, p. 419-422.

[79] Ms. fr. 9023, f. 151-52 v° (copie d'un manuscrit de Grenoble).

[80] Il a été publié en 1866 par M. Vallet de Viriville, qui en a donné une ample description (Paris Bacholin-Deflorenne, gr. in-8°).

[81] Delisle, Cabinet des manuscrits, t. I, p. 73. Ms. fr. 10371, f. 38 v°.

[82] Cabinet des titres, 685, f. 158.

[83] Ms. fr. 10371, f. 38 v°.

[84] Cabinet des titres, 685, f. 158.

[85] Archives, KK 51, f. 122 v°.

[86] Ce passage, extrait de la dépêche du 14 février 1457 (Archives de Milan, Francia dal... al 1470), est cité dans l'ouvrage de marquis d'Adda, intitulé : Indagini storiche, artistiche e bibliografiche sulla liberia Visconteo-Sforzesca del Castello di Pavia, compilate ed illustrate con documenti inediti per cura di (G. d'A.). Appendice alla parte prima. Milano, 1879,  p. 27 et suivantes.

[87] Cabinet des titres, 685, f. 190 v°.

[88] Cabinet des titres, 685, f. 211. Cf. dépenses pour le parchemin, la reliure et les fermoirs.

[89] Vigilles de Charles VII, t. II, p. 27.

[90] Cabinet des titres, 685, f. 152 v°. — Cf. autre compte de 1450, f. 137 v°, et autre compte de 1453, f. 169 v°.

[91] Cabinet des titres, 685, f. 158. — C'est sans doute à ce moment qu'il lui fit composer l'épitaphe d'Agnès Sorel.

[92] Cabinet des titres, 685, f. 142 v°.

[93] Cabinet des titres, 685, f. 210 v°.

[94] Cabinet des titres, 685, f. 175, 175 v°, 184, 190, et suivantes, 208 v° et suivantes ; Ms. fr. 5909, f. 158.

[95] Du Boulay, t. V, p. 621.

[96] Premiers Monuments de l'imprimerie en France au quinzième siècle, publiés par O. Thierry-Poux. Paris, 1890, in-fol., préface, p. II ; cf. De l'origine et des débuts de l'imprimerie en Europe, par Aug. Bernard (Paris, 1853, 2 vol. in-8°), t. II, p. 272, et article JANSON, par M. Vallet de Viriville, dans la Nouvelle biographie générale.

[97] Épitre adressée à Robert Caguin le 1er janvier 1472 par Guillaume Fichet sur l'introduction de l'imprimerie à Paris. Reproduction héliographique de l'exemplaire unique possédé par l'université de Bâle. Paris, H. Champion, 1889, in-8° de 5 p. et 10 p. de fac-simile.

[98] Nouvelle biographie générale, art. JANSON. — On voit dans un opuscule de M. C. Castellani, préfet de la Bibliothèque de Saint-Marc à Venise : De chi é dore la stampa fu inventata (Firenze, 1888, in-8° de 42 p.) que Nicolas Janson a été considéré par quelques-uns comme l'Inventeur de l'imprimerie : qui librariæ artis mirabilis inventor est. Voir p. 12.

[99] Nouvelles recherches, etc., p. 18.

[100] Grandmaison, Documents inédits pour servir à l'histoire des arts en Touraine, dans le t. XX des Mémoires de la Société archéologique de Touraine, p. 123.

[101] Cabinet des titres, 685, f. 149 v°. II est qualifié auparavant (1446 et suivantes) de payeur des œuvres.

[102] Cabinet des titres, 685, f. 114.

[103] Cabinet des titres, 685, f. 100 et 114.

[104] Cabinet des titres, 685, f. 109.

[105] Cabinet des titres, 685, f. 93 v°, 98, 108, 120, 110, 154, 162, 172, 208, 211 v°.

[106] Voir La forêt de Haute Brune et le château de la Salle-le-Roi, par M. Hipp. BOYER. Bourges, 1885, gr. in-8° de 111 p., avec plan (extrait des Mémoires de la Société historique du Cher), p. 22 et 98-101.

[107] Parceval Pelourde, escuyer, valet de chambre du Roi, mai XVII l. X s., qu'il avoit baillé aux gens qui ont fait les fessez, bayes, allée et boullevart d'entour le parc du chastel des Montils les Tours pour la closture dudit parc. Cabinet des titres, 685, f. 143 v°.

[108] Cabinet des titres, 685, f. 165 et 176 ; Archives, KK 52, f. 71. Voir plus haut, t. V, chapitre III.

[109] Expilly, Dictionnaire géographique, t. IV (1756), au mot MEHUN. — Voir la description donnée par M. Raynal, Histoire du Berry, t. II, p. 413-14, et ci-dessus, t. I, chapitre VI, in fine.

[110] Cabinet des titres, 685, f. 120.

[111] Cabinet des titres, 685, f. 108 v°, 112, 183 v°, 185 v°, 204.

[112] Berry, dans Godefroy, p. 413. Voir O'Reilly, Histoire complète de Bordeaux, t. II, p. 6148.

[113] Ms. fr. 26428, f. 168 et 169.

[114] Ms. fr. 26083, n° 6895 et 6909.

[115] Ms. fr. 20683, f. 49.

[116] Cabinet des titres, 685, f. 95, 123 v°, 137, 148, 150 v°.

[117] Grandmaison, l. c., p. 189-190.

[118] Cabinet des titres, 685, f. 111.

[119] Cabinet des titres, 685, f. 113 v°.

[120] Cabinet des titres, 685, f. 127, 150 v°.

[121] Cabinet des titres, 685, f. 108, 185 v°.

[122] Voir Girardot et Durant, la Cathédrale de Bourges, p. 64 et suivantes ; Raynal, Histoire du Berry, t. II, p. 511 et suivantes.

[123] Supplément aux Preuves de Mathieu d'Escouchy, p. 11 et 24.

[124] Hennin, Les monuments de l'histoire de France, t. VI, p. 77.

[125] Hennin, Les monuments de l'histoire de France, t. VI, p. 91 ; Delort, Essai critique sur L'histoire de Chartes VII, etc., p. 208 et suivantes.

[126] Description... du Louvre et des Tuileries, par le comte de Clarac. Paris, 1853, gr. in-8°, p. 293 et 335.

[127] Archives, KK 53, f. 161.

[128] Quicherat, Procès de Jeanne d'Arc, t. V, p. 155. Ce texte avait été publié pour la première fois par M. Vallet de Viriville, dans la Bibliothèque de l'École des chartes, t. IV, p. 468, d'après les registres de Tours.

[129] Quicherat, Procès de Jeanne d'Arc, t. V, p. 258.

[130] Archives, KK 53, f. 84 v° ; Extraits des comptes royaux, par M. Vallet, dans son édition de Jean Chartier, t. III, p. 305-306.

[131] Le mot Arras parait avoir été substitué par erreur à celui de Reims.

[132] Quicherat, Procès de Jeanne d'Arc, t. I, p. 100 ; cf. p. 292. — Voir à ce sujet Francisque Michel, les Écossais en France, t. I, p. 174-175.

[133] Ordonnances, t. XIII, p. 160-161.

[134] Cabinet des titres, 685, f. 98 v°.

[135] Cabinet des titres, 685, f. 94, 95 v°, 123 v°.

[136] Cabinet des titres, 685, f. 111 v°.

[137] Conrart de Wulcop, peintre du Roy, LX livres, pour entretenir son estat. — Conrart de Wilcop, peintre du Roy, LX l. t. Cabinet des titres, 685, f. 150 v°, 194 v°, 191 v°, 20° v° ; Archives, KK 55, f. 103 v°. Cf. Archives de l'art français, t. III, p. 369-372.

[138] Archives, KK 51, f. 123 v°-126 et 128.

[139] Francisci Florii Florentini, ad Jacobum Tarlatum Castellionensem, De probatione Turonica, apud D. Martène, Histoire de Marmoutiers (manuscrite) ; reproduit dans la notice sur Jehan Foucquet (appendice des Évangiles publiés par L. Curner), p. 77 ; traduction de M. Vallet de Viriville, p. 98. Cf. l'étude de M. Vallet sur Jean Foucquet, dans la Revue de Paris, avril et novembre 1857, et Archives de l'art français, 2e série, t. I, p. 454-468.

[140] Cf. Jehan Foucquet, p. 100.

[141] Voir Laborde, La Renaissance des arts à la Cour de France, t. I, p. 155-169, et additions, p. 691 ; Jehan Foucquet (recueil de notices sur Foucquet, par le comte Auguste de Bastard, le comte de Laborde, Vallet de Viriville, etc.), l. c., p. 79, 83-93, 109-113, 123-24.

[142] Sur ces miniatures, dont la plus grande partie se trouve à Francfort dans la collection Brentano, voir Jehan Foucquet, l. c., p. 80-82, 105-109, 120-122, 134-141. — Au moment où ces pages s'impriment, nous apprenons que Mgr le duc d'Aumale vient de se rendre acquéreur des quarante miniatures de la collection Brentano ; lui-même l'a annoncé à l'Académie des beaux-arts, dans la séance du 10 octobre 1891.

[143] Voir la notice donnée en 1858 par M. Vallet de Viriville dans la Revue archéologique, t. XII, p. 509 et suivantes, et la notice donnée par M. Ch. L. Grandmaison dans les Mémoires de la Société archéologique de Touraine, t. X, p. 72-70 ; cf. Jehan Fouquet, l. c., p. 94, 102-104.

[144] Voir Bibl. nat., Ms. fr. 10371, f. 10 et 24 ; Archives, KK 328, f. 428, 435, 469.

[145] Compte des obsèques, dans Supplément aux Preuves de la Chronique de Mathieu d'Escouchy, p. 61.

[146] Archives, KK 53, f. 20 v°, 22 v, 85, 125, 129 v°. Cf. Chronique de Jean Chartier, t. III, p. 303, 306, 309-310.

[147] Archives, KK 53, f. 20 v°, 125, etc. Cf. Chronique de Jean Chartier, t. III, p. 302 et 308.

[148] Jacques de Lyon, ancien homme, orfèvre du Roy, à XXVII l. X s. de gages. Cabinet des titres, 685 f. 206. Cf. f. 109 v°.

[149] Mémoires de La Société archéologique de Touraine, t. XX, p. 257 ; Archives KK 55, f. 130 v°, 141-142, 172 et suivants ; KK 51, f. 91, 92 v°, 118 v° ; Supplément aux Preuves de d'Escouchy, p. 10 ; Cabinet des titres, 685, L 154.

[150] Archives, KK 55, f. 173 et suivants.

[151] Archives, KK 55, f. 177 v°.

[152] Archives, KK 51, f. 62 v° et suivants, 64 v° et suivants, 91, 91 v° ; Supplément aux Preuves de d'Escouchy, p. 25 et 64 ; Cabinet des titres, 685, f. 187 v°.

[153] 1445-46 : Me Jehan Galerain, chantre et prevost de l'eglise Saint-Martin de Tours, IIIIe XLVI l. XVII s., pour ayder à faire la chasse d'argent de saint Martin. 1450-51 : Les doyen, chanoines et chapitre de Saint-Martin de Tours, IIIIe XII l. X s., pour la refection de la chasse de saint Martin. — 1452-53 : Aux tresorier et chapitre de Saint-Martin de Tours, IIe LXXV l., pour ayder à parachever la chasse du glorieux corps de monseigneur saint Martin. Cabinet des titres, 685, f. 101, 142, 164. Cf. armoires de Baluze, 77, f. 361.

[154] Gallia christiana, t. XIV, p. 95.

[155] Voir Vallet de Viriville, Histoire de Charles VII, t. III, p. 329.

[156] Jehan de Neufbourg, marchand, bourgeois de Tours, VIIIe XXV l., pour une chambre de tapisserie de haute lice, haussée de soye de plusieurs cortes, à gratis personnages de l'histoire de Trajan, qui fut empereur de Rome, contenant cinq grandes pièces, montant quatre cens aulnes cartes, mesure d'Amiens, donnée à la Moyne. Cabinet des titres, 685, f. 151.

[157] Sur la chapelle de Charles VII, voir Cabinet des titres, 685, f. 123 et suivants ; 154 v°, 562 v°, 169, 172, 178, 195 v°, 199 v°, 204 v° ; Archives, KK 51, f. 125 v° 26, 129 v°. Les noms des chapelains ont été donnés par M. Fetis, dans un article de la Revue musicale du 25 août 1832 (t. XII, p. 234), sous ce titre : Recherches sur la musique des rois de France, etc.

[158] Voir ms. fr. 26072, n° 5038 ; Cabinet des titres, 685, f. 154 v°, 162 v°, 172 v°, 174, 178, 188 v°, 207, 210 v° ; Ms. fr. 10371, f. 35 ; Ms. fr. 2886, f. 20 ; Archives, KK 51, f. 125 v°, 126, 129.

[159] Archives, KK 51, f. 122.

[160] Fétis, Biographie universelle des musiciens, article OKECHEN, 2e édit., t. VI, p. 357-665.

[161] Fétis, Supplément et complément, etc., publié sous la direction de M. Arthur Pougin, t. II, p. 286. Voir aussi Notice sur un manuscrit de musique ancienne de la Bibliothèque de Dijon, par M. Stephen Morelot dans les Mémoires de la commission des antiquités de la Côte-d'Or, t. IV (1856), p. 133-160.

[162] Voir Deploration de Guillaume Cretin sur le trespas de Jehan Okeghem, musicien, etc., publiée par Ernest Thoinan, Paris, Claudin, 1864, in-8° (tiré à 75 ex.). On y lit (p. 35-37) :

He ! Chastelain et maistre Alain Chartier,

Où estes-vous ? Il me fust bien mestier

Avoir de vous quelque bonne leçon ;

Simon Greban, qui fustes du mestier,

Que n'avez vous laissé pour heritier

Ung Meschinot, ung Milet, ung Nesson,

Pour hault louer le melodieux son,

La voix, le chant et subtile façon

De ce vaillant renommé tresorier ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Docteur le puis nommer en la science.

Et prens tesmoings tous musiciens, se

Jamais en fut ung aultre plus parfait.

[163] Cabinet des titres, 685, f. 169.

[164] Guillaume l'Auvergnat, huissier d'armes, XXVII l. X s. t., pour avoir une robe, et pareille somme pour avoir une bonne harpe pour jouer devant le Roy. Année 1444. Cabinet des titres, 685, f. 83 v°.

[165] Lettres du 3 avril 1437, exemptant d'impôts un joueur de harpe (ms. latin 9178, f. 6) ; lettres du 23 juin 1453, exemptant Jean Toulouse, ménestrel de l'hôtel du Roi, ainsi que sa famille, des aides de la ville de Rouen (Revue de Rouen, 1815, p. 37).