HISTOIRE DE CHARLES VII

LIVRE III. — CHARLES VII DEPUIS LE TRAITÉ D'ARRAS JUSQU'À LA TRÊVE AVEC L'ANGLETERRE - 1435-1444.

 

CHAPITRE X. — LA TRÊVE AVEC L'ANGLETERRE.

 

 

Attitude du duo de Bourgogne après l'assemblée de Nevers ; ses intrigues ; il veut convoquer une nouvelle assemblée. — Relations du duc avec Henri VI ; il prépare la réunion d'une conférence, et contracte une alliance avec le nouveau duc de Bretagne ; traité particulier avec l'Angleterre. — Préparatifs militaires pour résister à une invasion des écorcheurs en Bourgogne ; alliance avec le duc de Savoie. — Relations avec Charles VII ; plaintes au sujet des démons ions menaçantes des gens de guerre. — Le duc d'Orléans vient trouver le Roi à Poitiers, accompagné d'un ambassadeur de Philippe le Bon ; le Roi envoie le Dauphin au secours de Dieppe et autorise la reprise des négociations avec l'Angleterre, sous les auspices du jeune duc de Bretagne. — Démarche faite par celui-ci ; réponse du gouvernement anglais. — Préparatifs pour la réunion d'une conférence ; le comte de Suffolk accepte de venir traiter avec Charles VII ; le Roi charge l'évêque de Laon de la rédaction d'un mémoire établissant les droits de chacune des parties. — Le duc de Bourgogne est sollicité par le Roi de se faire représenter à la conférence ; ses relations avec Charles VII et avec les Anglais. — Le comte de Suffolk débarque à Barfleur ; il se rend au Mans, où les ambassadeurs du Roi viennent le joindre ; trêve de quinze jours conclue le 8 avril. — Les plénipotentiaires anglais à Tours ; ouverture de la conférence. — Signature du contrat de mariage entre Henri VI et Marguerite d'Anjou ; cérémonie des fiançailles. Conclusion de la trêve entre la France et l'Angleterre.

 

On se rappelle que deux questions fort importantes avaient été agitées lors de l'assemblée des princes à Nevers : l'exécution du traité d'Arras ; les négociations avec l'Angleterre.

Sur le premier point, les princes reprochaient au Roi d'avoir tardé à remplir certaines clauses du traité, et d'y avoir laissé commettre de nombreuses infractions.

Sur le second, ils l'accusaient d'avoir apporté des entraves aux négociations, et formulaient certaines conditions auxquelles le Roi avait refusé de souscrire.

Charles VII avait repoussé avec dignité les insinuations que le duc de Bourgogne n'avait pas craint de se permettre relativement à l'exécution du traité. La paix d'Arras avait été loyalement observée par lui ; il continuerait à agir de même ; si certains articles n'avaient point encore reçu d'exécution, cela tenait aux graves affaires qui l'avaient absorbé ; il ne croyait avoir aucun reproche à se faire relativement à de prétendues infractions au traité ; lui aussi, d'ailleurs, il aurait, s'il le voulait, des plaintes sérieuses à faire valoir, mais il s'en abstenait pour le moment.

Quant aux négociations avec l'Angleterre, le Roi, en répondant aux accusations des princes, avait, on l'a vu, longuement insisté sur les efforts faits par lui, depuis la conclusion du traité d'Arras, en vue d'un accord qui était l'objet de tous ses désirs, et il avait nettement indiqué sur quelles bases il entendait reprendre les négociations.

Malgré l'insuccès de la tentative faite à Nevers, le duc de Bourgogne n'avait point renoncé à poursuivre l'exécution de ses desseins, et se tenait prêt à tout événement. Avant de quitter Nevers, il donna au prince d'Orange, aux principaux seigneurs bourguignons et à ses baillis l'ordre de rassembler le plus grand nombre possible de gens de guerre, pour résister à une invasion des écorcheurs[1]. Le 25 mars eut lieu une réunion à Chalon, où la duchesse de Bourgogne était venue rejoindre son mari ; là se trouvèrent le duc et la duchesse de Savoie, le duc de Bourbon, le comte de Clermont et le comte de Nevers : quinze jours furent employés à festoyer et faire bonne chière, et aussi à s'entretenir d'affaires secrètes[2]. Le 20 avril, un chevaucheur allait porter des lettres closes au duc de Bretagne, au duc d'Alençon et au comte de Vendôme, touchant la journée qui se devoit tenir à Nevers pour le bien de la paix du royaume[3]. Le même jour, d'autres lettres étaient adressées aux ducs d'Orléans et de Bourbon[4]. À la date du 11 mai, nouveau message au duc de Bourbon, quelque part qu'il fust, pour certaines matières secrètes[5]. Le 20 mai, partent des lettres adressées aux seigneurs et aux baillis : convocation de tous les gens de guerre est faite autour de Cuisery pour le 1er juin, — toujours dans le but de résister aux écorcheurs[6]. Mais, le 27, on donne contre-ordre[7]. Le 1er juin, un chevaucheur est envoyé au duc et à la duchesse de Bourbon, où qu'ils soient, pour aucunes matières secrètes[8]. Le 2 juin, part un autre chevaucheur, chargé de lettres closes pour le duc de Bretagne, le duc d'Alençon et le sire de la Trémoille, relatives à certaines choses et matières secrètes[9]. Le même jour, le duc écrit au duc d'Orléans et au comte de Vendôme[10]. Le 13, des lettres sont envoyées au duc et à la duchesse de Bourbon. Le 26, nouvelle lettre au duc de Bourbon, touchant sa venue, et envoi de Jean Viguier au duc d'Orléans et au sire de la Trémoille[11].

En même temps, les relations se poursuivent avec les Anglais. Au mois de janvier, un poursuivant part avec des lettres pour le cardinal de Winchester et le comte de Suffolk, traitant d'aucunes choses secrètes relatives à la journée qui devait être tenue à Saint-Omer[12]. Au mois d'avril, Toison d'or part à son tour pour l'Angleterre[13]. Au mois de juillet, Jean de Luxembourg, bâtard de Saint-Pol, est envoyé vers le duc d'York et le Conseil anglais à Rouen, pour certaines matières secrètes[14]. Le 31 juillet, un poursuivant va porter à l'évêque de Tournai des lettres closes du duc et de la duchesse, avec ordre de les envoyer en Angleterre[15].

Le 1er août, un grand conseil fut tenu à Dijon : le duc et la duchesse de Bourbon, le comte de Clermont, leur fils, le prince d'Orange y assistèrent[16] ; des résolutions importantes furent prises. Poursuivant le dessein d'une alliance avec la maison d'Anjou, la diplomatie bourguignonne s'occupait alors d'un mariage entre Marguerite d'Anjou, fille du roi René, et le comte de Nevers[17]. Pierre de Bauffremont, seigneur de Charny, fut député vers la reine Isabelle pour lui faire à ce sujet des ouvertures[18] ; la négociation se prolongea durant toute l'année. Elle aboutit à la conclusion d'un traité de mariage, passé le 4 février 1443 ; mais Charles VII s'opposa à ce mariage et finit par en empêcher la réalisation[19].

Cependant, le duc d'Orléans avait été trouver le Roi à Limoges et était rentré en grâce. La coalition des princes reçut par là une atteinte dont elle ne devait point se relever. Il ne fut plus question désormais d'une réunion des princes à Nevers[20]. D'ailleurs, le duc de Bretagne ne tarda pas à mourir[21]. Tout entier à ses projets ambitieux sur le Luxembourg, le duc de Bourgogne se mit alors en rapports avec l'empereur Frédéric III : il eut avec ce prince, au mois d'octobre 1442, une entrevue dont il sera parlé plus loin.

Nous avons vu que les relations de Philippe le Bon avec l'Angleterre demeuraient fort actives. Le duc ne cessait de poursuivre une pacification qui, en assurant à la fois la sécurité de ses États et le maintien de ses relations commerciales avec l'Angleterre, devait lui laisser le champ libre pour ses plans d'agrandissement.

La journée fixée d'abord au 1er mai 1442, avait été, d'accord avec le Roi, renvoyée au 25 octobre ; on avait même pris soin de désigner certains lieux où la réunion pourrait être tenue[22]. Il fut convenu que le duc d'Orléans et le duc de Bretagne se porteraient médiateurs, et que, sans plus de délai, les négociations seraient reprises. Au mois d'août, les deux ducs avaient des envoyés en Angleterre[23]. A. la date du 9 septembre, le roi d'Angleterre donna des pouvoirs pour traiter avec l'illustre prince Charles, son oncle et adversaire au royaume de France[24]. Une conférence préparatoire devait avoir lieu en Bretagne : la mort du duc Jean V vint la retarder. Au mois d'octobre, la duchesse de Bourgogne envoya Toison d'or à Rouen, avec un message pour le duc d'York[25] ; en même temps deux ambassadeurs partirent pour aller trouver le duc d'Orléans, le nouveau duc de Bretagne, le duc d'Alençon et le chancelier de France[26]. Ces ambassadeurs avaient aussi mission de renouveler l'alliance qui existait entre le duc de Bretagne Jean V et Philippe le Bon[27]. Le duc d'Orléans était alors à Rennes[28] : c'est pendant son séjour que fut signé, à la date du 17 décembre 1442, un traité d'alliance entre le duc de Bourgogne et le duc François[29]. Il est probable que des envoyés de Henri VI se trouvaient aussi à la cour de Bretagne, car nous savons qu'il s'y tint alors une journée relative au fait de la paix[30].

La duchesse de Bourgogne poursuivait avec le duc d'York la conclusion d'un traité particulier entre le roi d'Angleterre et le duc son mari, portant trêve pour les possessions respectives des deux princes. Les conventions relatives à ce traité étaient faites dès le commencement d'octobre 1442[31] ; elles reçurent le 15 novembre l'approbation des représentants du duc dans les pays flamands[32]. Le traité définitif fut signé à Dijon, par la duchesse Isabelle, le 23 avril suivant[33].

Après son entrevue avec Frédéric III à Besançon, le duc de Bourgogne était revenu à Dijon ; il y séjourna pendant les six premiers mois de 1443, constamment occupé de préparatifs militaires ayant pour but ostensible l'extermination des écorcheurs, et n'aboutissant à aucun résultat effectif. Le duc donne coup sur coup des ordres pour la concentration de ses troupes[34]. Il réunit les États du duché, de la Comté, des pays d'outre-Saône ; il fait voter des sommes importantes pour la défense du pays[35]. Un capitaine général, plein de jeunesse et de vigueur, est nommé : c'est Thibaut de Neufchastel, seigneur de Blamont, qui bientôt va succéder au comte de Fribourg comme maréchal de Bourgogne[36]. Les hostilités commencent à la fin de mars par la prise de Vimy. Le duc de Savoie intervient pour repousser les écorcheurs ; Thibaut de Neufchastel entre à son tour en campagne. Pendant tout l'été, la Bourgogne reste sur le pied de guerre[37]. Sur ces entrefaites, Louis, duc de Savoie, vient trouver Philippe à Châlon : le 10 juillet 1443, un traité est signé pour la protection mutuelle de leurs personnes et de leurs seigneuries contre tous voisins, gens de compagnie ou autres, qui viendraient les attaquer[38].

Au printemps de l'année 1443, le duc de Bourgogne reçut deux ambassadeurs du Roi, porteurs d'une lettre de ce prince[39]. Charles VII voulait secourir Dieppe, assiégé par Talbot ; il faisait demander au duc son assistance et l'autorisation de lever une aide sur les villes de Picardie, cédées en vertu du traité d'Arras. Philippe consentit à la levée d'une imposition de vingt mille livres, à la condition expresse que ses pays seraient exempts du passage des troupes[40]. De son côté, il ne tarda point à députer près de Charles VII Jean Jouffroy, doyen de Vergy, pour aucunes haultes matières secrètes touchans grandement ses affaires et ses pays[41]. Le duc de Bourgogne avait été avisé par le duc d'Orléans que ce prince comptait aller prochainement trouver le Roi, à Poitiers ou ailleurs où il serait, pour l'entretenir de la paix avec l'Angleterre. Le duc chargea son ambassadeur de se rendre vers le duc d'Orléans, de l'accompagner près du Roi, et d'agir conformément à ses avis. Le doyen de Vergy était porteur de lettres pour le Roi et le Dauphin ; il avait mission de présenter des remontrances sur les ravages incessants commis dans les pays du duc par les gens des garnisons, sur les menaces d'invasion en Bourgogne des routiers ayant pour chefs le maréchal de Jalognes, Antoine de Chabannes et Floquet : qui seroit chose bien estrange, disait-il, que d'un costé il fist par ses subgez aider et secourir le Roy, et de l'autre costé l'on lui vint dommaigier et gaster ses pays. Le duc faisait savoir qu'il avait levé des gens de guerre pour résister aux routiers, ce qui occasionnait de grands frais pour lui et pour ses pays, qui en étaient opprimez et foulez. Il suppliait le Roi de faire1défense à ses gens de venir en Bourgogne et d'y commettre aucun dommage, et en même temps de prendre des mesures effectives pour que ses ordres fussent exécutés. D'autres réclamations portaient sur la jouissance des aides et tailles dans les villes enclavées, à laquelle le duc avait droit conformément au traité d'Arras, et sur la prétention du Roi de se faire restituer dix rubis balais ayant appartenu à Anne de Bourgogne, duchesse de Bedford ; enfin l'ambassadeur devait solliciter du Dauphin l'évacuation de la forteresse de Beaulieu, occupée par des gens qui se disaient à lui et qui ravageaient la contrée[42].

Le duc entretenait alors des relations personnelles avec le Dauphin. Il y avait entre les deux princes échange de présents et comme assaut de courtoisie. Le Dauphin envoyait des lévriers à Philippe, et celui-ci répondait par le don de faucons et de chiens[43].

La reprise des négociations avec l'Angleterre préoccupait toujours le duc de Bourgogne ; il avait envoyé un de ses secrétaires au duc de Bretagne[44], et ne tarda pas à faire partir Toison d'or, chargé d'une mission près du cardinal de Luxembourg et du duc d'York[45]. Le Pape était également très désireux de procurer une paix qui, en pacifiant les deux plus puissants royaumes de la chrétienté, permettrait de tourner leurs armes contre les Turcs, alors très menaçants ; il venait d'écrire à l'évêque de Brescia, son nonce en France, pour lui enjoindre de travailler à la paix[46]. La chose était d'autant plus souhaitable que le duc de Bourgogne, cédant aux instances du Pape, venait de décider l'envoi d'une expédition contre les Turcs et qu'il levait des troupes dans ce but[47].

A peine Charles VII fut-il installé à Poitiers (25 mai) qu'il vit arriver le duc d'Orléans et le nonce du Pape. Le 9 juin, jour de la Pentecôte, il les admit à sa table[48]. Le Roi avait autour de lui le Dauphin, le roi de Sicile, le comte du Maine. L'affaire de la paix fut mise aussitôt en délibération ; le duc d'Orléans fut autorisé à faire agir le duc de Bretagne auprès du gouvernement anglais. Pendant son séjour à Poitiers, Charles d'Orléans reçut une pension de dix-huit mille livres[49]. En même temps qu'il décidait la reprise des négociations avec l'Angleterre, le Roi s'occupa de secourir Dieppe : le Dauphin reçut le gouvernement des pays situés entre la Seine et la Somme, et fut chargé, avec l'assistance de Dunois et de Gaucourt, de conduire une armée pour faire lever le siège[50].

Au mois de juillet le Roi se transporta à Lusignan, en compagnie de la Reine. Marie d'Anjou était grosse ; elle revint en litière[51], et alla s'établir à Tours, où, le 1er décembre, elle devait accoucher d'une fille. De Lusignan le Roi se rendit à Chinon, et de là à Saumur, où il établit sa résidence (septembre) ; il était ainsi mieux à portée de suivre les négociations entamées par le duc de Bretagne. Ce séjour fut employé en outre à opérer d'importantes réformes administratives, sur lesquelles nous nous arrêterons plus loin.

Le duc de Bretagne avait continué les traditions de son père : il était demeuré l'allié de Henri VI ; il avait même conclu avec ce prince un nouveau traité de paix finale[52]. Aussitôt informé de la décision prise à Poitiers, il fit partir pour l'Angleterre son jeune frère Gilles[53], qui, élevé à la cour de Henri VI, était plus Anglais que Français. Gilles de Bretagne était accompagné d'ambassadeurs bretons. Mission leur était donnée, tout en présentant certaines requêtes personnelles à leur maître[54], de faire savoir que le duc était disposé à s'employer au bien de la paix générale entre les deux royaumes, et de demander si le roi d'Angleterre voulait accepter sa médiation.

Nous avons la réponse faite à cette communication ; elle porte la date du 26 août 1443[55].

Le roi d'Angleterre remerciait le duc de Bretagne de son bon vouloir ; il désirait que ce prince et tous les princes catholiques eussent en mémoire comment le roi son père avait, durant toute sa vie, poursuivi le bien de la paix ; comment, depuis, lui-même, marchant sur ses traces, n'avait cessé de travailler à la paix. Toutes les fois que, par son adversaire ou par d'autres, des ouvertures lui ont été faites, il les a accueillies d'une manière effective, envoyant à diverses reprises des princes de son sang et de notables conseillers, munis de pouvoirs suffisants pour arriver à une conclusion ; il n'a donc tenu ni au roi ni aux siens que la chose n'ait pu jusqu'ici parvenir à bonne fin. Néanmoins, le roi, persévérant dans son saint et louable propos, en révérence de Dieu, et pour éviter l'effusion du sang humain et les autres inconvénients qu'entraînent les guerres de longue durée, était et serait toujours, comme prince catholique, prêt à entendre au bien de la paix par bons et raisonnables moyens ; il était donc très joyeux que le duc de Bretagne se portât médiateur, sans toutefois vouloir exclure ceux qui déjà avaient offert ou qui offriraient leur concours en cette qualité. Si quelques ouvertures étaient faites par la partie adverse, le roi demandait au duc de le lui faire savoir, en tout temps, avec la plus grande diligence. Le roi était, d'ailleurs, encore disposé à envoyer très prochainement en France de notables ambassadeurs, lesquels pourraient lui déclarer plus au long l'affection et le parfait vouloir qu'il avait au bien de la paix. Si la divine miséricorde permet que la paix puisse se faire, le roi s'arrangera pour que le duc y soit compris dans de bons et honorables termes.

Les choses semblaient favorablement disposées pour la reprise des négociations. L'Angleterre, il est vrai, tentait à ce moment un dernier effort sur le terrain militaire[56] ; mais, pour elle, la prolongation de la lutte devenait chaque jour plus difficile. L'épuisement des finances, les divisions dans le Conseil privé, la lassitude universelle, les révoltes qui, au sein même du royaume, menaçaient l'autorité royale, tout se réunissait pour imposer l'obligation de mettre fin à une guerre désormais sans but et sans issue. Réduits depuis longtemps à la défensive, les Anglais se voyaient enlever peu à peu leurs conquêtes, et la Normandie ne subissait qu'avec peine un joug de plus en plus odieux.

Quand il fut informé par le duc de Bretagne des dispositions favorables de la cour de Westminster et du prochain envoi d'ambassadeurs anglais, Charles VII écrivit au duc pour le prier de se rendre auprès de lui dès que ces ambassadeurs seraient débarqués[57].

A ce moment survint un incident qui aurait pu compromettre le résultat des négociations : nous voulons parler de l'étrange agression dirigée par le duc de Somerset contre la Bretagne[58]. Gilles de Bretagne fut chargé de faire des remontrances à ce sujet ; le gouvernement anglais répondit par des plaintes sur les infractions aux traités commises par les sujets du duc[59]. Mais les choses n'allèrent pas plus loin[60]. Le 17 décembre 1443, Henri VI écrivait au duc François en lui renouvelant l'assurance de ses sentiments favorables à la paix et en lui annonçant le prochain départ de ses ambassadeurs[61]. La cour de Westminster ; voulant témoigner de son désir d'entrer dans les vues de celui qu'elle appelait l'oncle et adversaire de France[62] eut la délicate attention de lui faire agréer le choix des ambassadeurs, et décida que ceux-ci se rendraient, non plus dans une ville anglaise du littoral, mais au centre même du royaume, près du lieu de résidence de Charles VII[63]. Le 22 janvier, des sauf-conduits étaient donnés au comte de Vendôme, au comte de Dunois, à l'archevêque de Vienne, à Brezé, à Bertrand de Beauvau, et un grand nombre d'autres conseillers du Roi, afin de pouvoir traverser librement les pays soumis au roi d'Angleterre, et prendre part aux négociations entamées sous les auspices du duc d'Orléans[64]. Le 11 février, Henri VI faisait délivrer des pouvoirs aux ambassadeurs qu'il se proposait d'envoyer en France[65], et fixait le montant des gages qu'ils recevraient pendant la durée de leur mission[66] : c'étaient Guillaume de la Pole, comte de Suffolk ; Adam Moleyns, doyen de Chichester, garde du sceau privé ; Robert Roos ; le chancelier Thomas Hoo ; Richard Andrew, docteur ès lois, et Jean Wenlok.

Ce n'est pas sans difficulté que le comte de Suffolk avait accepté la mission de se rendre en France, à la tête de l'ambassade chargée de négocier la paix. Il s'en était vivement défendu au sein du Conseil privé, et n'avait cédé que devant un ordre formel, avec l'assurance que jamais ni lui ni ses descendants ne seraient inquiétés, soit par le roi, soit par ses successeurs, soit par les membres de son conseil, au sujet de l'accomplissement de son mandat[67]. Cette résistance était-elle bien sincère ? Suffolk ne voulait-il pas simplement se mettre à l'abri des responsabilités qu'il pouvait encourir en signant un traité avec la France ? Il connaissait les ennemis qu'en passant le détroit il laissait derrière lui, et les savait capables de ne point reculer, pour le perdre, devant une accusation de haute trahison.

Les ambassadeurs anglais eurent mission de conclure, soit une paix définitive, soit une trêve ; ils devaient en même temps traiter du mariage de leur souverain avec Marguerite d'Anjou, fille du roi de Sicile.

Quant è. Charles VII, tout en prenant des mesures pour poursuivre avec vigueur les hostilités, si les pourparlers ne pouvaient aboutir[68], il faisait ses préparatifs en vue de la conférence projetée. Il se mit en relations avec le duc d'York, près duquel un de ses hérauts se trouvait dans les derniers jours de février[69]. Avisé par le duc d'Orléans du prochain débarquement du comte de Suffolk à Calais, il envoya aussitôt des ambassadeurs pour conduire les plénipotentiaires anglais soit à Compiègne, soit dans un autre lieu, sur les rives de la Seine ; il donna, d'une part au duc d'Orléans, d'autre part à son chancelier et à de notables membres du Conseil et du Parlement, l'ordre de se mettre en route pour se réunir aux envoyés de Henri VI.

Le Roi avait chargé Jean Jouvenel des Ursins, évêque de Laon, de se rendre à Paris et de recueillir dans le Trésor des chartes tous les documents établissant les droits de la Couronne sur les territoires occupés par les Anglais. L'évêque de Laon se mit aussitôt à l'œuvre, et rédigea un long mémoire, à la fois historique et juridique, où il établit avec preuves à l'appui : 1° que les filles n'avaient aucun droit de succession au trône de France ; 2° que le transport fait jadis par le roi de Navarre à Édouard III, roi d'Angleterre, du droit à la Couronne qu'il prétendait avoir du chef de sa mère, Jeanne d'Évreux, fille de Louis le Hutin, était sans valeur, car ce droit n'existait pas ; 3° que le roi Édouard n'était point l'héritier male de la Couronne et que le droit de Philippe-de Valois était incontestable ; 4° que le traité de Troyes, conclu en 1420, était entaché de nullité ; 5° que les duchés de Normandie et de Guyenne faisaient primitivement partie du domaine royal et avaient toujours été tenus en foi et hommage de la Couronne ; 6° qu'il en était de même pour le duché d'Anjou, le comté du Maine, le comté de Ponthieu, le duché de Touraine et le comté du Poitou ; enfin 7° que le droit à la couronne d'Angleterre, loin d'appartenir légitimement à la maison de Lancastre ni à d'autres descendants du roi Édouard, pouvait être revendiqué par Charles VII[70].

Le Roi avait demandé au duc de Bourgogne de se faire représenter aux conférences qui allaient s'ouvrir. Philippe était alors dans le duché de Luxembourg, occupé à en faire la conquête. Avant de quitter la Bourgogne, il avait obtenu satisfaction relativement aux menaces d'invasion qui avaient motivé de sa part un si vaste déploiement de forces : Charles VII avait fait publier des lettres portant ordre aux bandes armées concentrées sur les frontières de la Bourgogne de venir immédiatement le joindre à Tours pour résister aux Anglais[71]. Mais le duc était moins rassuré du côté de la Picardie, où il redoutait quelque agression des gens de guerre qui ; sous les ordres du Dauphin, faisaient l'expédition de Dieppe. Il envoya coup sur coup au Dauphin plusieurs messages et ambassades[72]. De Luxembourg, où il reçut la nouvelle de la venue prochaine des ambassadeurs de Henri VI, le duc envoya (9 janvier) Jean Jouffroy au duc d'Orléans et au chancelier de France[73] ; un peu auparavant, la duchesse de Bourgogne avait fait porter, par un chevaucheur de l'écurie, des lettres closes au cardinal de Winchester et au comte de Suffolk[74]. Toison d'or fut chargé d'aller à Gravelines attendre les ambassadeurs qui devaient débarquer à Calais et de les escorter dans leur voyage à travers la France[75]. En même temps une mission secrète fut donnée au bâtard de Saint-Pol et à deux autres conseillers du duc[76]. Le mois suivant, d'autres messagers furent envoyés au chancelier de France, alors à Paris, et au Dauphin[77]. Enfin, au mois de mars, Philippe fit partir Toison d'or pour se rendre près du Roi[78].

Après son séjour en Anjou, Charles VII était venu s'installer à Montils-les-Tours. Vers le 15 mars, il fut informé que le comte de Suffolk était débarqué, non à Calais, comme on s'y attendait, mais à Harfleur[79]. A peine arrivé, le comte s'était empressé d'écrire au duc d'Orléans et à Pierre de Brezé pour les informer de sa venue, et du projet qu'il avait de se rendre à Rouen et de là au Mans.

Charles VII manda aussitôt auprès de lui les princes du sang, pour délibérer sur la marche à suivre. Le duc d'Orléans, le roi de Sicile, le comte d'Eu, répondant à son appel, vinrent se joindre au comte du Maine et au comte de Vendôme qui siégeaient habituellement dans le Conseil. Une grande assemblée fut tenue. On résolut d'envoyer immédiatement Brezé à Rouen[80] ; on chargea deux capitaines de veiller à la sécurité des plénipotentiaires anglais et de les escorter, si besoin était, jusqu'au Mans ; on fit partir des messagers pour prévenir le duc de Bourgogne et les autres princes absents, et les presser de venir ou d'envoyer leurs représentants. Enfin on donna ordre au chancelier, qui était demeuré à Paris, prêt à se diriger vers le nord, de revenir près du Roi.

Suffolk ne tarda pas à arriver au Mans. De là, il écrivit à Brezé pour lui demander quelles étaient les intentions du Roi, afin que lui et ses collègues pussent se rendre auprès de sa personne. Une ambassade, composée du sire de Gaucourt, de Guichard de Chissé et de Jacques Aude, secrétaire du Roi, partit aussitôt pour le Mans ; elle avait mission de dire aux plénipotentiaires anglais que le Roi était très joyeux de leur venue et du désir qu'ils manifestaient de travailler activement à la paix, car il était animé des mêmes intentions et disposé à y parvenir par tous moyens honnêtes et raisonnables. Aux trois ambassadeurs que nous venons de nommer se joignit un envoyé du duc d'Orléans, Hue de Saint-Mars, gouverneur de Blois. Le duc le chargeait de dire à Suffolk qu'en raison de l'absence des gens du duc de Bourgogne et du chancelier, il lui semblait convenable de ne tenir la conférence qu'après Pâques ; que la ville de Vendôme lui paraissait un lieu favorable pour la réunion projetée, et qu'il s'y trouverait avec les représentants du Roi. Les ambassadeurs de Charles VII avaient ordre de conclure une trêve partielle, s'étendant aux pays voisins du lieu de la conférence, et de publier immédiatement cette trêve[81].

Les instructions royales furent ponctuellement suivies. Dès le 8 avril était signée au Mans une trêve pour les pays environnant Vendôme, Blois, Tours et le Mans, laquelle devait se prolonger jusqu'au quinzième jour après la fin des conférences qui allaient s'ouvrir à Vendôme. Cette trêve fut, dès le lendemain 9 avril, ratifiée par Charles VII[82].

Ce premier acte accompli, les plénipotentiaires anglais partirent, en compagnie du duc d'Orléans et du comte de Dunois. Mais, arrivés à Vendôme, au lieu de s'arrêter dans cette ville, ils poursuivirent leur route jusqu'à Blois ; là, ils s'embarquèrent sur la Loire, et descendirent ce fleuve jusqu'à Tours, où ils arrivèrent le 16 avril. Le Roi était alors souffrant : il relevait d'une maladie assez grave, qui avait inquiété son entourage et fut l'occasion de, poursuites judiciaires[83]. Voulant suivre de près les négociations, Charles VII avait décidé que la conférence se tiendrait à Tours.

Le 17 avril, au château de Montils-les-Tours, les ambassadeurs anglais furent admis à l'audience royale. Ils furent reçus avec cette affabilité et cette bonne grâce qui donnaient au Roi un si grand prestige ; on les présenta ensuite à la Reine et à la Dauphine[84]. Le comte de Suffolk était porteur d'une lettre de son maître, en date du 22 février, qui portait cette suscription : A très hault et excellent prince nostre très cher oncle de France. C'était la première fois que, dans des documents émanés du gouvernement de Henri VI, le mot d'adversaire était supprimé. Le roi d'Angleterre et de France déclarait avoir été informé, par les rapports qu'à diverses reprises ses envoyés en France lui avaient présentés, de la grande et bonne affection que son oncle de France avait, tant au bien de la paix générale qu'à sa propre personne, en même temps que du désir qu'il éprouvait de mettre un terme aux divisions entre les deux royaumes et de parvenir à un appointement final ; il lui envoyait dans ce but le comte de Suffolk, grand maître de son hôtel, et d'autres de ses gens, le priant d'ajouter foi à ce qu'ils lui diraient de sa part et de leur faire connaître ses intentions[85].

L'arrivée des ambassadeurs fut à la Cour le signal de fêtes et de divertissements qui, à cette époque, étaient l'accompagnement ordinaire des congrès diplomatiques. Il y avait à Tours une affluence considérable de princes et de seigneurs. Le duc d'Orléans et le comte de Dunois, arrivés avec Suffolk, avaient été précédés par le roi de Sicile et le duc de Calabre son fils, le comte du Maine et le comte de Vendôme. Le comte de Richemont, connétable de France, avait amené son neveu, le jeune duc de Bretagne, lequel parut en si brillant équipage que, quand il alla visiter le Roi, le cortège s'étendait depuis la porte de Tours jusqu'aux Montils[86] ; c'était une nouveauté que de voir un duc de Bretagne à la Cour. Le duc d'Alençon et le comte d'Étampes vinrent aussi. Il ne manquait plus que le duc de Bourgogne ; mais ce prince se fit représenter par des ambassadeurs : on vit bientôt arriver Jean de Croy, seigneur de Chimay, Jean Jouffroy, doyen de Vergy, Oudart Chuperel, maître des requêtes de l'hôtel du duc, et Louis Domessent, secrétaire, porteurs de lettres de leur maître pour le Roi et pour, le Dauphin[87].

Le 1er mai, un brillant cortège de dames et de seigneurs quittait le château de Montils-les-Tours : c'étaient la reine de France, la Dauphine et les dames de leur suite qui, suivies de trois cents galants ou valentins, se rendaient aux champs pour y cueillir le mai, et rapporter l'arbre symbolique du printemps[88]. Le 4, la reine de Sicile partit d'Angers, accompagnée de sa fille Marguerite ; elle prit son logement dans l'abbaye de Beaumont, à une lieue de Tours[89]. Les ambassadeurs anglais se rendirent au-devant de la jeune princesse. Le mariage du comte du Maine avec Isabelle de Luxembourg, célébré à ce moment, fut l'occasion de nouvelles fêtes. Des joutes eurent lieu, en présence du Roi et de toute la Cour : Brezé et Suffolk firent exécuter une joute à l'arc entre les archers du Roi et les archers anglais, et le' prix, d'une valeur de mille écus, fut gagné par les Écossais de la garde royale.

Les plénipotentiaires désignés pour traiter avec les ambassadeurs anglais étaient le duc d'Orléans, le comte de Vendôme, Pierre de Brezé et Bertrand de Beauvau. On remarquera que le chancelier de France ne figurait pas parmi eux : à peine revenu de Paris, où-il se trouvait encore le 30 mars[90], Regnault de Chartres avait été enlevé (4 avril)[91] par une mort subite. Des offres furent produites de part et d'autre. Les commissaires royaux consentaient à l'abandon de la Guyenne, du Quercy, du Périgord, de Calais et de Guines, à tenir en hommage de la Couronne ; les ambassadeurs anglais voulaient bien se contenter de la Guyenne et de la Normandie, mais à la condition que leur maître les tiendrait en pleine souveraineté et sans hommage[92]. On ne tarda point à reconnaître l'impossibilité d'arriver à un résultat définitif. Pas plus que par le passé, on ne put s'entendre sur les bases d'une paix générale[93]. On se borna donc à mettre en délibération les deux points susceptibles de recevoir une solution : la conclusion d'une trêve ; le mariage du roi d'Angleterre.

Le 20 mai, Charles VII, en constatant qu'il avait été impossible de conclure un traité de paix finale, donnait à ses plénipotentiaires des pouvoirs pour signer une trêve[94].

Un premier traité fut passé le 22 mai entre le roi de Sicile et les ambassadeurs anglais, avec l'agrément de Charles VII. Il stipulait les conditions du mariage du roi d'Angleterre avec Marguerite d'Anjou. Le roi René abandonnait à sa fille tous les droits qui pouvaient lui appartenir, du chef de sa mère la reine Yolande, sur le royaume de Majorque ; en s'unissant à Henri VI, la jeune princesse renonçait à tout droit de succession sur les possessions de ses père et mère dans le royaume de France, et le roi d'Angleterre devait confirmer cette renonciation après la consommation du mariage ; un douaire, s'élevant à la somme de vingt mille francs, devait être attribué à Marguerite ; une ambassade serait envoyée en Angleterre par le roi de Sicile pour convenir de l'époque et du lieu où se feraient la remise de la princesse aux mains des représentants d'Henri VI et la célébration du mariage[95].

La cérémonie des fiançailles s'accomplit aussitôt ; elle eut lieu le dimanche 24 mai, et fut présidée par Pierre de Mont-Dieu, évêque de Brescia, légat du Pape et nonce apostolique en France. A l'heure fixée, le comte de Suffolk, représentant la personne du roi d'Angleterre, et les autres ambassadeurs, se rendirent dans l'église Saint-Martin. Après une brève attente, le Roi parut, donnant la main à son beau-frère le roi de Sicile, et suivi du duc d'Alençon, du duc de Bretagne et d'autres princes du sang. La Reine venait ensuite, donnant la main à la reine Isabelle, et escortée par le Dauphin et par la duchesse de Calabre, belle-fille du roi René. Marguerite s'avança à son tour, guidée par le Dauphin et par son oncle le comte du Maine, qui l'amenèrent devant le Roi, Charles VII, ôtant son chaperon, prit la jeune princesse par la main et la conduisit au légat du Pape. Le légat donna d'abord une dispense verbale et provisoire aux futurs époux, qui étaient parents au quatrième degré, leur enjoignant d'obtenir, dans le délai d'un an, une dispense en règle du Pape lui-même. Puis il fit à Suffolk et à Marguerite les interrogations d'usage, et, sur leurs réponses affirmatives, les fiança. Aussitôt cet acte accompli, le peuple, qui se pressait dans la basilique, fit éclater des transports de joie. Au milieu des battements de mains, les cris de : Noël ! Noël ! retentirent de toutes parts. Puis la Reine alla prendre la future reine d'Angleterre et la plaça à la droite de la reine de Sicile. Le cortège se mit en marche vers l'abbaye de Saint-Julien, où un grand festin avait été préparé ; il fut suivi de danses qui se prolongèrent jusqu'à une heure avancée de la nuit. Chacun alors monta à cheval et regagna son logis[96].

Quatre jours après, le 28 mai, fut signé le traité qui porte dans l'histoire le nom de traité de Tours. Une trêve générale, s'étendant à toutes les possessions respectives des parties, était stipulée ; elle devait avoir cours à partir du 1er juin[97], et se prolonger jusqu'au 1er avril 1446. Les alliés des deux puissances contractantes étaient compris dans le traité : savoir, pour la France, les rois de Castille, de Sicile et d'Écosse ; pour l'Angleterre, le roi des Romains, les électeurs de l'empire, les rois de Danemark, de Suède, de Norvège et de Portugal, et le seigneur de l'île de Man[98].

Les ambassadeurs anglais partirent dès le lendemain pour présenter les actes qu'ils venaient de signer à la ratification du roi d'Angleterre. Cette ratification eut lieu le 27 juin suivant[99]. Charles VII n'attendit pas que cette formalité eût été accomplie pour proclamer la trêve : la publication du traité de Tours fut faite immédiatement[100].

 

 

 



[1] Pour resister à l'encontre de la venue des escorctieurs estans en Lyonnais, en entencion d'entrer en ses pays.  Mandement du 11 mars 1442. Archives du Nord, B 1975, f. 64 v° et 65 ; Canat, l. c., p. 417-418.

[2] Registres secrets de Mâcon, dans Canat, p. 418.

[3] Archives du Nord, B 1975, f. 65 v°.

[4] Archives du Nord, B 1975, f. 65 v°.

[5] Archives du Nord, B 1975, f. 66 v°.

[6] Archives du Nord, B 1975, f. 66 v°-68 ; Canat, p. 420-21.

[7] Canat, p. 421.

[8] Archives du Nord, B 1975, f. 68 v°.

[9] Archives du Nord, B 1975, f. 68 v°.

[10] Archives du Nord, B 1975, f. 68 v°.

[11] Archives du Nord, B 1975, f. 52 v° et 71.

[12] Paiement du 29 janvier 1442. Archives du Nord, B 1972, f. 133.

[13] Son voyage dura du 8 avril au 15 juin. Archives du Nord, B 1975, f. 53.

[14] Louis Domessent, secrétaire du duc de Bourgogne, partit de Lille, par ordre de l'évêque de Tournai, le 4 juillet 1442, pour se rendre à Rouen, vers le duc d'York, en compagnie du bâtard de Saint-Pol, et revint le 7 septembre suivant (Archives du Nord, B 1983, n° 26, et B 1978, f. 83). Un mandat de paiement, délivré à Rouen, au nom de Henri VI, le 20 juillet, nous fait savoir que Jean. de Luxembourg séjourna dans cette ville du 11 au 26 juillet (Archives, K 67, n° 1202 ; Stevenson, l. c., t. II, p. 324-27).

[15] Archives du Nord, B 1975, f. 72 v°.

[16] Canat, p. 423.

[17] Dès le 17 mars 1442, Pierre de Vauldrey était envoyé à la reine de Sicile isabelle, en Barrois, pour affaires secretes. Archives du Nord, B 1975, f. 66 v°.

[18] Le seigneur de Charny fut employé à cette mission du 30 juillet au 17 août 1442. Id., B 1975, f. 53 v°.

[19] Vers le 7 janvier, le héraut Chasteaubelin était envoyé de Dijon à la reine de Sicile, pour aucunes choses et matieres secretes ; le 16 janvier, Pierre de Bauffremont et l'évêque de Verdun partaient pour aller trouver le roi de Sicile à Tarascon, pour le fait du traité de mariage de monseigneur le conte de Nevers. Le 10 février, un chevaucheur allait porter des lettres à Tarascon aux ambassadeurs. Archives du Nord, B 1978, f. 67 v°-68, 73, 85 et 87 v° — Le 12 janvier 1443, une dispense était accordée par le Pape ; le 13 janvier, Charles, comte de Nevers, donnait procuration. Le traité de mariage fut passé à Tarascon le 4 février, et le duc lui donna son approbation le 2 mars. Inventaire des titres de Nevers, p. 421-23 ; D. Calmet, Histoire de Lorraine, t. V, p. 81-82.

[20] Est-ce pour faire une notification à ce sujet qu'un échanson du duc, Simon du Chasteller, fut envoyé au duc de Bretagne ? (Mandement du 30 juillet 1442 : Archives du Nord, B 1975, f. 53.) — Le 10 août, un chevaucheur portait des lettres closes au sire de la Trémoille, quelque part qu'il fust, touchans aucune matiere secrets. (Id., f. 73 v°.) Dans le même mois, Jean Viguier fut envoyé au duc d'Orléans, pour aucunes choses secretes. (Id., 1978, f. 72.)

[21] Le 29 août 1442.

[22] C'est assavoir entre Pontoise et Mante, entre Chartres et Verneul, entre Sablé et Le Mans. Voir Monstrelet, t. VI, p. 30-31, et Preuves de la Chronique de Mathieu d'Escouchy, p. 49.

[23] Le 29 août, un secrétaire du duc de Bretagne, Hermine, son héraut, et Valois, héraut du duc d'Orléans, étaient en Angleterre. Proceedings, t. V, p. 208-209.

[24] Rymer, t. V, part I, p. 185. On lit dans ces lettres : Nunc noviter informati de bons inclination illustrissime principis Karoli, avunculi et adversarii nostri in regno Francine, ad ipsam optatam unionem, sicuti per ejus ac illustris principis Caron, ducis Aurelianensis, consanguinei nostri, qui ad laujusmodi pacis beatum consequendum linem, dicitur, operatus est, literas intelleximus.

[25] Voir le recueil de M. Stevenson, t. II, p. 324 et 329.

[26] C'étaient Jean Jouffroy, doyen de Vergy, et Jean de Salins, bailli de Dôle. Ils partirent de Dijon le 24 octobre et furent employés à cette mission jusqu'au 16 janvier suivant. Archives du Nord, B 1978, f. 68 et 79.

[27] Pouvoirs donnés à Dijon le 22 octobre. Archives de la Côte-d'Or, B 11921.

[28] C'est ce qui résulte d'un compte des dons et aumônes du duc d'Orléans, du 28 novembre 1442 au 8 juin 1444. Pièces originales, 2158 : ORLÉANS.

[29] Lettres du duc de Bretagne. Original aux Archives de la Côte-d'Or, B 11921.

[30] Il est fait mention de cette journée dans des Instructions au doyen de Vergy, qui paraissent être du commencement d'avril 1443. Archives de la Côte-d'Or, B 11905 ; Collection de Bourgogne, 99, p. 928.

[31] Voir Proceedings and ordinances, t. V, p. 212.

[32] Acte passé à Gand le 15 novembre 1442. Archives de la Côte-d'Or, B 11926.

[33] Rymer, t. V, part I, p. 129. Le duc d'York et Henri VI donnèrent leurs lettres de ratification, l'un à Rouen, le 31 mai 1443 ; l'autre à Westminster, le 26 juillet suivant. Bréquigny, 82, f. 163. Voir sur ce traité Fragments d'histoire de 1439 à 1486, dans la Collection de Bourgogne, vol. 30, f. 26.

[34] 2 janvier 1443 : ordre de se mettre en armes ; 20 janvier : ordre de se porter en Mâconnais ; 2 et 5 avril : ordre de se mettre en armes ; 16 juin : ordre pour la concentration des gens de guerre à Chaton à la date du 26 juin. Canat, p. 426-427, 432, 435.

[35] Canat, p. 421, 430.

[36] Olivier de la Marche le qualifie (t. I, p. 269) d'homme de faict, de sens et d'execution et d'emprise, magnanime, hardy et entrepreneur. Il n'avait que vingt-six ans. Sa nomination comme capitaine général date des premiers jours de mars ; il fut nommé maréchal de Bourgogne par lettres du 11 août. Canat, p. 428 et 438.

[37] Voir chapitre premier.

[38] Original, aux Archives de Turin, paquet IX, n° 1 ; Collection de Bourgogne, 99, p. 456 ; Histoire de Bourgogne, t. IV, Preuves, col. CLXXII.

[39] C'étaient Théaude de Valpergue, bailli de Lyon, et Jean Paumier, valet de chambre du Roi. Instructions au doyen de Vergy.

[40] Instructions au doyen de Vergy.

[41] Jean Jouffroy reçut le 16 mars, à Dijon, l'ordre de partir pour aller en ambassade vers le Roi aux pays de Languedoc, de Limousin et de Poitou ; il vaqua à ce voyage durant cent-seize jours, jusqu'au 9 juillet. Archives du Nord, B 1978, f. 89 v°, 90 v° et 99. — On voit par les Registres secrets de Mâcon, cités par M. Canat (l. c., p. 429 note), que le départ du doyen fut retardé par une affaire à régler avec les habitants de Mâcon, et qu'il ne s'effectua que le 5 avril.

[42] Instructions au doyen de Vergy.

[43] Le 25 octobre 1442, le duc de Bourgogne faisait donner six tasses d'argent, de prix de 108 fr., à Georges de Leschaitre, écuyer du Dauphin, qui lui avait présenté deux lévriers de la part de son maitre. Le 31 mars 1443, Louis de Manimes, écuyer tranchant du duc et son maitre fauconnier, était envoyé au Dauphin pour lui présenter deux faucons et deux chiens ; il avait aussi à l'entretenir d'aucunes choses et matieres secretes. Archives du Nord, B 1975, f. 174 ; 1978, f. 69-70.

[44] Le 13 février 1443, le duc faisait partir Nicolas le Bourguignon, pour aller trouver le duc de Bretagne. Archives du Nord, B 1978, f. 69.

[45] Toison d'or partit au mois de juin, et fut employé à cette mission jusqu'au 11 juillet. Archives du Nord, B 1978, f. 152.

[46] Voir la longue et fort belle lettre du Pape à l'évêque de Brescia, nonce apostolique en France, en date du 18 des Calendes de février 1443. Raynaldi, ann. 1444, § 5.

[47] Mandement du 26 juin 1443. Voir Canat, p. 435.

[48] Compte de Jean de Rosnivinen, détruit dans l'incendie de la Bibliothèque du Louvre.

[49] Archives, K 67, n° 24. — Pendant son séjour à Poitiers, le duc d'Orléans reçut du Roi un cheval en présent. Comptes de 1412-1444. Pièces originales, 2178 : ORLÉANS.

[50] Berry, p. 429 ; Chartier, t. II, p. 38 ; Monstrelet, t. VI, p. 77.

[51] Mandement de la Reine en date du 6 septembre. Ms. fr. 20418, f. 17.

[52] Il est fait allusion à ce traité dans un Mémoire publié dans Proceedings and ordinances, t. VI, p. 11-12, et dans une lettre de Henri VI au duc de Somerset en date du 17 décembre 1443. Proceedings, t. VI, p. 22.

[53] Il résulte du compte du trésorier et receveur général du duc qu'au mois de juin 1443, Gilles de Bretagne était à Dinan, sur le point de passer en Angleterre. D. Morice, t. II, col. 1371.

[54] Les ambassadeurs devaient demander la mise en possession du comté de Richement, dont le duc de Bretagne ferait hommage par procureur ; ils devaient également présenter des réclamations relativement aux actes d'hostilités commis par des sujets anglais sur les Bretons. — Il faut dire que le gouvernement anglais se plaignait de son côté de faits analogues, à la charge des Bretons. Proceedings and ordinances, t. V, p. 283 et 297.

[55] Le texte est dans D. Morice, t. II, col. 1360, et dans Proceedings and ordinances, t. VI, p. 3.

[56] Voir chapitre premier.

[57] Mémoire présenté au Conseil d'Angleterre par Gilles de Bretagne. Proceedings, t. VI, p. 11.

[58] Voir chapitre premier.

[59] Mémoire cité et lettre du Conseil du duc, en date du 2 décembre. Proceedings, t. VI, p. 12 et 13.

[60] Le roi d'Angleterre donna d'ailleurs satisfaction au duc, en défendant de faire aucun dommage à ses sujets et en donnant l'ordre de faire proclamer partout cette défense. Bréquigny, 82, f. 191.

[61] Proceedings, t. VI, p. 20.

[62] Illustrissimi principis Karoli avunculi ac adversarii nostri in regno Francia. Lettres du 9 septembre 1442. Rymer, t. V, part. I, p. 115. — Nostre adversaire de France. Lettres du 22 janvier 1444. Id., ibid., p. 129.

[63] Cela ressort du discours prononcé par le comte de Suffolk le 1er février 1444. Proceedings, t. VI, p. 33.

[64] Rymer, t. V, part. I, p. 129.

[65] Rymer, l. c., p. 133 et 134 ; Ms. lat. 10157, f. 337 ; Archives, P 133418, n° 91.

[66] Rymer, l. c., p. 130.

[67] Délibération du Conseil privé en date du 1er février. Proceedings, t. VI, p. 32-35 ; lettres de Henri VI du 20 février. Rymer, t. V, part. I, p. 130.

[68] Voir les lettres données à Angers le 7 févier 1444, où le Roi annonce qu'après mère délibération prise avec les princes du sang et les membres de son grand conseil, il a décidé de se mettre en armes, avec l'aide de Dieu, dès le commencement de la saison nouvelle, et d'exposer sa propre personne au fait de la guerre et au recouvrement de ses pays, soit par bataille, soit par sièges ou autrement, comme Dieu le lui conseillera. (Ms. fr. 24031.) — Combien que lors il eust son armée prest et avecques luy tous les seigneurs de son sang, luy promettans service, à quelque fin qu'il vouldrott tendre, lit-on dans la Relation de l'ambassade de juillet 1445 (Stevenson, t. I, p. 119).

[69] Paiement ordonné en date du 3 mars et quittance du 9 mars, pour la dépense faite par ung herault de nostre principal adversaire de France, nommé Pontoise, venu à Rouen vers le duc d'York pour aucunes causes secretes. Pièces originales, 2336 : PONTOISE, n° 20 et 21.

[70] Ms. fr. 2701, f. 57 v°-85.

[71] Canat, p. 438-439. Voir ci-dessus, chapitre premier.

[72] Noël le Haiche avait été envoyé à Amiens vers le Dauphin, le comte de Dunois et le sire de Gaucourt, afin qu'ils ne volsissent souffrir que certain nombre de gens d'armes estans environ Amiens n'entrassent en ses pays pour les dommaigier. (Archives du Nord, B 1978, f. 148.) Baudouin de Noyelle et le sire de Créquy avaient été, du 14 au 31 août, envoyés à Abbeville vers le Dauphin. (Id., ibid., f. 82.) Du 1er au 30 septembre, nouvelle ambassade de l'évêque de Verdun et du seigneur de Ternant. (Id., ibid., f. 72 v° et 108 v°.) Du 1er au 23 octobre et du 19 novembre au 6 janvier, Antoine de Lornay, échanson du duc, avait été employé dans deux ambassades vers le Dauphin. (Id., ibid., f. 151 v°.)

[73] Il fut employé à cette mission du 9 janvier au 21 février 1444. Archives du Nord, B 1978, f. 77.

[74] Claix de Hiexe part le 9 décembre et vaque à ce voyage durant soixante-quatre jours. Archives du Nord, B 1978, f. 140 v°.

[75] Il partit le 3 janvier et fut employé à cette mission jusqu'au 16 mars. Archives du Nord, B 1982, f. 59 v°.

[76] Du 10 janvier au 4 février, voyage du seigneur de Hautbourdin, du seigneur de Barbanson et de Baudouin de Noyelle en certains lieux et pour certaines besongnes dont mon dit seigneur ne veult autre declaracion estre faicte. Archives du Nord, B 1982, f. 52 v°.

[77] Anthune le poursuivant part de Bruxelles le 9 février, porteur de lettres closes adressées au chancelier de France, pour aucunes choses et matières secretes. Le 12 février, Antoine de Lornay et le héraut Beaumont sont envoyés au Dauphin pour aucunes choses et matieres secretes. Ils vaquent à ce voyage jusqu'au 6 avril. Archives du Nord, B 1978, f. 139, et 1982, f. 54 v° et 55.

[78] Archives du Nord, B 1978, f. 145 v° ; B 1982,  f. 59 v°.

[79] Dans une lettre datée de Londres, le 14 février, Thomas Bekynton parlait du prochain départ des ambassadeurs anglais. Official Correspondence, t. I, p. 175.

[80] On lit dans des extraits du sixième compte de Jean de Xaincoins : Messire Pierre de Brezé, seigneur de la Varenne, chevalier, VIe l. t. pour son voyage à Rouen devers le comte de Suffolc besongner avec luy. — Jean Havart, qui l'accompagna, reçut 100 livres. Cabinet des titres, 685, f. 84.

[81] Instructions en date du 31 mars 1444, données par Charles VII au sire de Gaucourt à Guichart de Chissé et à Jacques Aude. Original, Ms. fr. 4054, f. 14 ; texte publié par M. Stevenson, Letters and papers, etc., t. I, p. 67 et suivantes.

[82] Lettres des ambassadeurs anglais (en minute et en copie), dans Ms. fr. 4054, f. 21 v° et 23 ; lettres de Charles VII du 9 avril 1444 (en copie du temps), dans le même ms., f. 19.

[83] On lit dans les instructions du 31 mars : Pour ce que le Roy est encore un peu foible de sa personne, à l'occasion de certain aecident de maladie qu'il a nagaires eu (l. c., p. 72). — Nous avons vu plus haut (chap. II) qu'en 1438, à la suite d'une maladie survenue à Charles VII, des poursuites furent dirigées contre Jean de Bar, apothicaire, et que celui-ci fut acquitté et maintenu dans ses fonctions. Cette nouvelle maladie donna lieu à un second procès et à une mise à la retraite. C'est ce qui résulte de deux mentions, extraites du sixième compte de Jean de Xaincoins, receveur général, que nous fournit le précieux manuscrit 685 du Cabinet des titres : A Noel le Boulanger, 50 l. sur le fait du procès par luy fait sur l'accident nagueres avenu en la personne du Roy (f. 64). — Jehan de Bar, nagueres apothicaire du Roy, pour son voyage de Tours à Paris en la Cour de justice ester à droit sur aucunes choses qu'on luy a mis sus avoir esté par luy faites en la personne du Roy durant sa maladie à Tours, 40 l. t. (f. 82 v°). — Si l'on considère que Jean de Bar était valet de chambre de Charles VII depuis 1420, le fait de son retrait d'emploi ne laisse pas que d'être significatif.

[84] Relation latine de l'ambassade, communiquée par M. Stevenson à M. Vallet de Viriville, et citée par celui-ci dans son Histoire de Charles VII, t. II, p. 451. — On lit, à la vérité, dans une lettre de Louis XI, écrite sous le règne de ce prince, et non en 1444, comme le suppose M. Stevenson (t. I, p. 77) : J'ay veu venir le conte de Suffort, anglois, devers le Roy en ceste hostel. Mais jamais, ne parla à luy jusques ad ce que tout fust appointé.

[85] Cette lettre se trouve dans Brienne, vol. 30, f. 183.

[86] Gruel, p. 396.

[87] Ces ambassadeurs partirent de Bruges le 10 avril, pour se rendre à la Cour, où ils arrivèrent le 3 mai. Archives du Nord, B 1982, f. 56 v°, 57, 59 v°, et 1983, n° 1. Voir Canat, l. c., p. 442 ; Monstrelet, t. VI, p. 96 ; Relation de l'ambassade du comte de Suffolk, ms. Digby, 196, faisant partie de la Bodleian Library, à Oxford : copie exécutée par M. Stevenson, et conservée dans les papiers de M. Vallet de Viriville (communication de Mme Vallet de Viriville).

[88] Relation de l'ambassade anglaise.

[89] Vallet de Viriville, Histoire de Charles VII, t. II, p. 452, note 1, d'après une communication d'Émile Mabille ; cf. Lecoy de la Marche, le roi René, t. I, p. 231.

[90] Il signait ce jour-là un état des titres extraits du Trésor des chartes et remis à Robert Mallière, trésorier des chartes du Roi. Dessales, le Trésor des chartes, p. 77-78.

[91] La date du 4 avril est donnée par M. Tuetey, dans les notes de son édition du Journal d'un bourgeois de Paris, p. 372.

[92] C'est ce qui résulte de la Relation de la grande ambassade envoyée en Angleterre au mois de juillet 1445. Stevenson, t. I, p. 131-33 et 151.

[93] Et furent faites pluiseurs ouvertures entre ycelles parties pour venir et conclure à paix generalle. Mais finablement pour les grandes difficultés qui lors estoient entre ycelles parties, ne povoient venir ne eulx accorder à ladicte paix generale. Monstrelet, t. VI, p. 97.

[94] Dans le traité du 28 mai. Voir plus loin.

[95] Ce document, que les historiens ont ignoré, se trouve à la Bibliothèque nationale, en copie du commencement du XVIe siècle, dans le ms. latin 10151 ; il est en déficit aux Archives dans les pièces de la série P 133418, où il était inscrit sous le n° 92.

[96] Procès-verbal de la célébration des fiançailles, dans le registre P 133418, n° 91, aux Archives nationales ; publié par M. Lecoy de la Marche, le roi René, t. II, p. 254-57 ; Récit de la cérémonie dans la Relation anglaise du Ms. Digby, traduction de M. Vallet de Viriville, Histoire de Charles VII, t. II, p. 453-54 ; Journal du prieur Maupoint, dans les Mémoires de la Société de l'histoire de Paris, t. IV, p. 31.

[97] Cette date concernait toutes les possessions territoriales, sauf la Guyenne ; dans cette province, la trêve ne devait avoir cours qu'à partir du 15 juin, et, sur mer, à partir du 1er juillet.

[98] Le texte le plus connu de ce traité a été donné par Monstrelet (t. VI, p. 97-106), avec la date fautive du 20 mai, ce qui a entraîné dans l'erreur bon nombre d'historiens (et même M. Vallet de Viriville). En l'absence du texte original, que nous n'avons pas retrouvé, il faut s'en tenir au texte publié par Rymer (t. V, part. I, p. 133) et reproduit par Du Mont, Corps diplomatique (t. III, part. I, p. 551). Cf. Archives nationales, Registre vert vieil second du Châtelet de Paris, Y 4, f. 81 v°.

[99] Rymer, t. V, part. I, p. 133 ; Du Mont, t. III, part. I, p. 551.

[100] Cette publication eut lieu le 3 juin à Paris. Journal d'un bourgeois de Paris, p. 373. Cf. J. Chartier, t. II, p. 43.