HISTOIRE DE CHARLES VII

LIVRE I. — LE COMTE DE PONTHIEU, LE DAUPHIN ET LE RÉGENT - 1403-1422

 

PIÈCES JUSTIFICATIVES.

 

 

I. — Le comte de Ponthieu à la Chambre des Comptes

23 septembre 1415.

A nos tres chiers et bons amis les conseillers et gens des comptes de Monseigneur le Roy et Paris.

DE PAR CHARLES, FILZ DU ROY DE FRANCE ET CONTE DE PONTIEU.

Tres chiers et bons amis, il a pleu à Monseigneur le Roy, pour aucunes causes qui à ce l'ont meu, mesmes par l'advis et deliberacion de mon tres redoubté seigneur Monseigneur de Guienne, nous commettre et ordonner garde et, capitaine de son chastel du Bois de Vincennes, ainsi que plus applain vous est peu apparoir par les lettres que mon dit seigneur nous a sur ce octroyées, lesquelles, affin d'estre par vous verifiez, vous ont esté de par nous presentées par nostre amé et feal chevalier et chambellan Messire Pean de Maillé et nostre chier et bien amé escuier d'escuierie Jehan Rouvreau[1] ; quelz pour ceste cause, et mesmement pour recevoir et prendre pour nous et en nostre nom, la possession et saisine du dit, chastel et, des biens et autres choses appartenans à icellui, avons par dela envoiez. Si nous ont iceuix noz chevalier et escuier, depuis leur parlement de nous, fait savoir comment ilz n'ont encores peu envers vous obtenir verificacion de nos dictes lettres, ne aucune expedicion en ceste partie, mais a esté et est la besoigne par vous tenue en delay et surseance, ne scavons à quel fin, disans que si promptement ne puet estre expediée, tant par la grant charge d'autres affaires qu'avez entre mains, comme pour ce que encore n'estoit aucune certaineté de la mort du Borne Fouquault, et que plusieurs tenoient qu'il estoit encores en vie, ce qu'à Dieu plaise ! Lesquelles choses congnoissons bien estre toutes couleurs de vrayes dilations en la matiere, ce qui nous semble que ne devriez aucunement faire, mesmement à nous, filz de mon dit seigneur. Et pour ce, tres chiers et bons amis, sommes nous meut de vous presentement escripre, en vous priant bien acertes que, ces choses par vous considerées et bien pensées, vueillez liberalment verifier les lettres de l'octroy qu'il a pieu à mon dit seigneur nous faire touchant la garde et capitainerie du chastel du dit Bois, et au surplus faire et donner à nos dictes gens en ceste partie ; au regard de ce qu'il vous touchera et appartendra, tele et si bonne et prompte expedicion que nous ayons cause d'y congnoistre le desir et bonne voulenté que tenons vous avoir à nous complaire, et aussi d'appercevoir que vostre entencion et vouloir ne sont de mettre ne tenir nos besoignes ou rent, ne en teles et si longues expedicions et delaiz comme les autres mains privilegiez. Et ce faictes par tel maniere qu'il ne nous soit plus besoing d'en rescripre ne envoier devers vous, ne aussi d'en parler à mon dit seigneur, pour nous y pourvoir en vostre difficulté par autre voye. Et en verité, eu ces choses faisant, nous ferez si tres agreable plaisir que bien en arons souvenance se le cas y eschiet, ou temps qui vendra. Et affin que mieulx vous appare le contenu eu cestes proceder de nostre propre vouloir et puissez congnoistre l'affection que nous y avons, nous avons voulu de nostre main escripre nostre non (sic) en icelles. Ce scet Nostre Seigneur, qui vous ait en sa saincte garde.

Escript à Verdnom, le XXIIIe jour de novembre.

CHARLES.

CAMPION[2].

 

II. — Jean Carlo Visconti à la vicomtesse d'Armagnac

9 juillet 1416.

A ma chiere suer et cousine la viscontesse d'Armaignac[3].

Chiere suer et cousine, je me recommande à vous tant comme je puis, desirant de savoir de vostre bon estat et santé, lesquielx Dieu doint par sa sainte grace qu'ils soient tels comme vostre noble cuer le desire. Et se du mien vous plaist à savoir, à la facon de ceste j'estoie sain et en bon point, graces à Nostre Seigneur, qui [le semblable] vous attroit. Chiere suer et cousine, il est vray que je suis venu à Paris de par l'empereur en ambassade, avecques le grant conte[4], accompagné de plusieurs chevaliers et escuiers estans avec luy et pour traitier la paix d'entre les deux Roys, c'est assavoir de France et d'Angleterre, et est bien vray que, quand je parti d'Angleterre, je laissay la Royne d'Angleterre vostre mere[5] en tres bon point et bonne santé, et aussi fis-je monseigneur de Richemont vostre frere, et tieng, selon ce que je puis appercevoir, que la délivrance de tous les seigneurs qui sont par dela se fera bien brief. Si vous supplie, chiere suer et cousine, que vous ne vous vueilliés point donner de mal temps, ne vous marrir en cuer, pour le sauve-ment de vostre ame, ce que je pense que vous garés bien faire, car vous estes assés sages pour dissimuler courroux. Autre chose, chiere suer et cousine, ne vous saroie plus que rescripre, fors que je vous prie qu'il vous plaise ci moy recommander à mon tres chier frere et cousin le visconte vostre marri, et à ma chiere suer et cousine la viscontesse de Nerbonne[6], en vous priant qu'il vous plaise à moy rescripre de vostre estai. Je prie le benoist fils de Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde, lequel vous doint bonne vie et longue.

Escript à Paris, le neufiesme jour de juillet.

JEHAN CHARLES, VISCONTES DE MILAIN[7].

 

III. — Le Dauphin aux habitants de Tournai

16 septembre 1417.

A noz chiens et bien amez les Prevosts, Maires, Eschevins et Eswardeurs de la ville de Tournay.

DE PAR LE DAULPHIN DE VIENNOIZ, DUC DE TOURAINE, DE BERRY ET CONTE DE POICTOU.

Chiers et bien amez, combien que Monseigneur et nous aions tousjours tenu toutes raisonnables manieres et mis Dieu et raison de nostre part, à nostre povoir, en ce qui touche le debat contre le Roy d'Angleterre, ancien adversaire de mon dit seigneur, neantmoins le dessus dit adversaire se est mis sus en armes et en puissance, et venu mettre siege devant la ville de Caen, pour grever la seigneurie de mon dit seigneur et ses loiaulx subgiez. A laquelle entreprise mon dit seigneur et nous, voulans resister de tout nostre povoir, avons en entencion de nous mettre sus en armes sur les champs en noz personnes, et assembler avecques nous le plus grain nombre des subgiez, vassaulx, alliez et bienvueillans de mon dit seigneur et de nous. Si vous prions et neantmoins mandons que incontinent et sans delay vous mettez sus toute telle compaignie de gens que vous avez acoustumé d'envoier vers mon dit seigneur quant il chevauche sus en armes, armez, ordonnez et abillez souffisamment, et ainsi qu'il vous escript. Et en ce ne mettez aucune dilacion, si chier que vous desirez faire plaisir à mon dit seigneur et à nous, et que vous doubtez nous desplaire. Chiers et bien aurez, Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript à Paris, le XVIe jour de septembre.

CHARLES.

ALAIN[8].

 

IV. — Le Dauphin à Jean de Mareuil

26 janvier 1418.

A nostre amé et feal conseillier et maistre de la Chambre des comptes de nostre pays du Dauphind, maistre Jehan de Marueil.

DE PAR LE DAULPHIN DE VIENNOIS, DUC DE TOURAINE ET DE BERRY ET CONTE DE POITOU.

Nostre amé et feal, nous avons sceu que les monnoyes de nostre pays du Dauphiné ne sont pas de tel prouffit et revenue comme ilz souloient, dont nous nous donnons grant merveille et n'en sommes pas bien contens, attendu que les monnoyes de Monseigneur par deça ont besoingné tres fort, et lui en vient tres grant prouffit. Pourquoy nous vous mandons et expressement enjoignons que sur ycelles noz monnoyes, selon l'advis des gens de nostre conseil estans par dela et du vostre, faites tellement et si diligemment pourveoir et besoingnier que nous nous en appercevions, et en telle maniere que cents qui ont le gouvernement des dictes monnoyes n'en puissent en aucune maniere estre reprins de negligence. Nostre amé et feal, Nostre Seigneur vous ait en sa saincte garde.

Escript à Paris le XXVIe jour de janvier.

CHARLES.

GOSSET[9].

 

V. — Jean Caille aux conseillers de la ville de Lyon

15 juin 1418.

A mes tres chiers seigneurs mes seigneurs les conseilliours de la ville de Lyon.

Tres chiers et honourés seigneurs, je me recommande à vous tant a sertes come je puis, et vous pleisse savoir que mon seigneur le Daufin est pour le present à Bourges, lequel, comme l'on dit, a grant nombre de gens d'armes, quar tant environ Paris corne en sa compagnie, il a bien IIIIm homes d'armes de l'esta de Monseigneur. Pleisse vous savoir que dernièrement que mon dit seigneur estoit ou pont de Charenton, monseigneur le cardinal de Seint Marc vint à ly et ly dit que pour Dieu y voussit entendre na bien de paix, non ostant l'inconvenient de la ville de Paris. Et sur ce repondit qu'il estoit tous pres, ne james n'avoit failly d'y entendre, non ostant que soubz ombre de paix la trayison avoit esté fecte, don il estoit mout dolant et courroussiés. Dit plus par ceste Maniè-re : Je scay bien qui faront fere à Monseigneur tout ce qu'il voudront, et quant au regart du governemantje suis contans que Monseigneur y commecte come bon ly senblera ; toutefoys soyent avisés seul qui haront la charge come y governeront, quar sans faute une foys nous rendront contre (sic). Si vous sertifie que mon dit seigneur est tous deliberé, pour obier es grans inconveniens que sont sourvenus et pouroient plus sourvenir pour cause de debas, et ausy ayant regart au Roy d'Englaterre qui greve de jour en jour le royaume, de mander et mande deisja tous nous seigneurs de sont saut et tous barons, etc., comme la Royne de Uesile et ses enfans, les dus de Bretagnie, de Savoie, d'Alanson, les comte de Foys et meins autres pour aviser et metre fin en cest dolouroux debat ; et sans faute est de propos de tenir et acomplir tout ce que par heux sera avisé et conclus, combien que l'on dit que son entente n'est point de soit tenir à Paris, mes vuet vivre en ses pays et visiter ses seignouries, et, comme je entons, vuet avoir le governement de Lengadoc et le payis de Lyonnoys, et ne foys point doucte que aucun tractié ne se mette ; et sur ce sont mandés tous nous dis seigneurs, à toute lur poissante. Le comte de Foys et le seigneur de Larbrat hont envoyé à ly, et les seigneurs d'Auvernie, pour ly offrir que sont tous pres de le servir ; et sont partis les messages pour les aler avancier. Et vous sertifie que les trois estas d'Auvernie sont assamblés à Monferrant pour aviser au fet du payis ; et part aujourduy messire Jehan de Langiac et un des gens du conseil de mon dit seigneur pour aler à heux, pour lur dire la volunté que monseigneur le Daufin a propoussé de tenir. Et tout ce je vous certifie, mes tres chiers seigneurs. Monseigneur escript presentement à monseigneur le bailly et de la Faiete, et à vous, lettres clouses et patantes, es quex j'ai escript ne vous escripre ; mès le chevauchour a oblié ma lettre ; dont je suis bien doutant. Si vous sertifie que mon dit seigneur a grant confiance en la ville et de tout le payis. Si vous suppli que vuilliez aviser en ce que mon dit seigneur vous escript es chouses espediens à fere, quar pour le present est à point. Et vous avise d'une parolle que monseigneur le Daufin dit à monseigneur de Vertus à Gien sur Loire, parlant du debat de cest royaume en ceete maniere : Monseigneur et nous verrons meintenant la bonne volunté de nous sugés et vrays obeissans. Si vous sertifie que c'est un seigneur de tres grant cuer, et que incontinant qu'il a dit une chouse la vuet maintenir.

Mes tres chiers seigneurs, vuilliez savoir que le payis de Vellay, comme le Puy, etc., de par les estas dudit payis, hont envoyé à mon dit seigneur pour ly ouffrir que sont près de obeyir à Iy. Pleisse vous savoir que il a esté dit en plein conseil que la ville de Lion et le payis c'estoit tournés, dont checon fut bien esbayis. Si le me fut dit ; et sur ce je escussey la ville, etc. Mès je vous suppli que ce que vous fareis, vous fectes pour grant et meure deliberacion. Et me soluble, à courrection parlant, que vous avés à rescripre à mon seigneur le Daufin, avant que procedissiés autremant, la cause il a voulunté de de metre gens au Daufiné, ce besoin fet, etc. Ses chouses dessus vous escrips pour bien aviser, quar je croy que n'et homme qui sache au vray corne la chouse ce pourtera, pour ce que le seigneur est joune et si vist : Cet un, etc. Mes seigneurs, j'ai esté à Orliens, et par le moyent maistre Guillaume Cusinot, qui bien ayfne la ville et est chancellier de monseigneur d'Orliens, ai faicte la reverranse à monseigneur de Vertus, comme par ses lettres, que vous envoye, puet apparoir. De novioux de Paris, l'on dit que tous le jours il pillient les uns les autres, ausy d'un costel que d'autre, et tuent gens, ne per deffences' ne autrement ne si puet remedier. Monseigneur tramet son ayraut (héraut) ou Roy, sur quoy je ne say. L'on atant les anbessours de Paris, que l'on dit que doyvent venir. Autre chouse ne vous escrips, mès je prie au benoit filz de Dieu que vous doint ce que dessirés, à son benoit servis. Escript à Bourges le XVe jour de juing.

Le tout votre, JEHAN CAILLE, esleu à Lion.

Pour ce que vous avoye rescrip de vous fere savoir l'esta par mes lettres signés de mon seing manuel, j'ai signé cestes presantes, en vous sertifiant le continu en ycellez, le jour dessus escript, l'an mil IIIIc et XVIII.

J. CAILLE[10].

 

VI. — Philippe de Bonnay, sénéchal de Lyon, aux habitants de Lyon

17 juin 1418.

A mes très chers freres et grans amys les conseilliers, bourgoys et habitans de la bonne ville de Lyon.

Tres chers freres et grands amys, je me recornande à vous par moult de foiz. Plaise vous savoir que ung chevaucheur de monseigneur le Dauphin, appelle Guillemin Lescuyer, lequel partit de Bourges lundi après disner, dit de certain que monseigneur le Dauphin a de present plus de xv mille chevaux, et fait moult grant mandement de toutes pars. Et monseigneur de Vertuz est aillyez avecques lui[11], et si devoient avoir arrieres monseigneur de Clermont[12], car ilz avoient deffié le seigneur de la Tremoille de feu et de sang. Et si a moult bien estably, de bonnes gens d'armes et de gens de trait, Melun, et Meaulx de IIIc hommes d'armes et d'autant de trait, chascun par soy, et tous les passaiges de la rivière de Loyre estably que nulz vivres ne entrent à Paris. Et dit que ambaxeurs de Paris, cardinaulx et autres, viennent devers lui, et qu'ilz lui ont desja envoyé sa cusine, ses robes et chevaux, et son estai et argent, et que la ville de Paris se reppent moult fort de ce qu'elle a fait, et plusieurs autres choses tres grana et notables, la Dieu mercy. Et soyez certains qu'en la foy que je tiens de Dieu, je ne vous vouldroye avoir menti de cecy ne d'autres choses ; et pour que je scey que vous estez bien approchez d'aucuns, vous rescrips tout cecy, afin, pour Dieu, que le bon renom que avez eu vous ne perdez pas par fol conseil. Et aussi que je ne seroye pas pardonné se je ne vous mandoye toute verité. Et soyez certains que j'ay veu et lyau les lettres et mandement que monseigneur le Dalphin escript à messire Guillaume de Melun et aussi à maistre Guillaume de Champeaux, pareillement cestes nouvelles. Et monseigneur de Vertuz ala lui mesme parler au seigneur de la Tremoille, et le lundi le prevost se partit pour l'aler querir. Et s'il ne le baille, monseigneur le Dauphin lui fera guerre de feu et de sang. Et dit que monseigneur de Bourgongne ne vient point à Paris, et de Savoye tous ceulx qui ont fait cecy, et qu'il veult tenir le traictié qui a esté parlé. Et pour ce que je n'oseroye demourer à Lyon, pour la morie qui y est, et que Dieu mercy vous n'avez garde de personne du monde, se vous voulez garder voz loyaultez, je vueil aler devers mon dit seigneur pour savoir sa voulenté. Sy vouldroye bien savoir si vostre vouloir et voulenté est point de y envoyer personne du monde, afin de lui esclarsir vostre bon vouloir en ma compaignie, et autmoins que m'envoyessiez en ceste ville personne d'estat des vostres, à qui je puisse parler plus aplein. Et saichez que Barbazen et Lanugot sont dedens Sanserre et ville et chastel, et ont tué tous ceulx qui estoyent dedens, pour ce qu'ilz les voulbyent baillier es ennemis du Roy. Lesquelz ennemis tenoyent assigé le capitaine, mais ma dame a bouté les gens du Roy et de monseigneur le Dauphin dedens le chastel par la pouterle, comme autres foiz a esté fait. Et vous prie que tous-jours vous vueillez pensez en vostre cuer le grant serement que avez fait à monseigneur le Dauphin en ma presence. Se vous avez nul vouloir d'envoyer vers moy, envoyez y prestement. Je vous ay escript plusieurs lettres qu'onques n'ay eu response de vous. Tres chers frerez et Brans amis, se chose vous plait que je puisse faire, escripvez le moy, et je le feray de tres bon cuer, en priant le Saint-Esperit que vous doint honneur et bonne vie.

Escript à Saint Simphorien le chastel, le XVIIe jour de juing.

PHILIPPON DE BONNAT.

Bailly de Mascon, seneschal et capitaine de Lyon.

Chers freres et bons amys, depuis que vostrç lettre a esté escripte, j'ay entendu que vous estes mal content de moy, et aussi que je m'en suy partit sans vous dire adieu. Sauf vostre grace, comme autres foiz vous ay escript, le vendredi au soir, dont me parti le samedi à matin, je le dis à cinq ou à six des conseilliers que je ni'en partiroye le matin comment que ce fust, et n'en doubtez point que je me vouldroye garder de mourir comme un autre. Et je voy que plusieurs de vous autres, que estes nez et norriz du pais et en laer, vous en partez par paour de la mort ; car à chascune foiz que l'en se va esbatre, je n'ay pas acoustumé de dire adieu à chascun. Et se vous saviez les choses que je scey touchans ma personne, je ne vous ay paz si mal servi que j'ay fiance en vous que vous scies bien contens de ma dospartie. Et quant il plaira à Dieu, je vous le diray, et se çaura plus au vray. Et il n'y a cellui, s'il avoit esté sacs veoir sa femme et son mesnage un an, comme j'ay esté pour vous servir, que l'en se deust tenir pour mal content s'il l'aloit veoir. E aussi je vous tiens si bons et si loyaulx que par ma personne seule vous ne ferés que tousjours que vostre devoir envers le Roy et monseigneur le Dauphin, et vous savez quel tour l'en me cuida faire à Noel et cellui que de present le m'a cuidé faire[13].

 

VII. — Jean Caille aux conseillera de la ville de Lyon

28 juin 1418.

A mes tres chiers et honourés seigneurs mes seigneurs les conseillours de la ville de Lyon.

Tres chiers et honourés seigneurs, je me recommande à vous tant a sertes comme je puis. Et vous ploisse savoir qu'yer, qui fu XXVIIe jour de juing, monseigneur le Dullin receu vous lettres et veu le contenu en ycelles, en pleine sala, va dire : Veissi leyaux gens ; Monseigneur et nous lur sommes bien tenus ; lesquelx vous lettres je presentei à mon dit seigneur, et le chevauchour le mersia des biens que li aviez fes pour honur de mon dit seigneur. Si vous escrypt mon dit seigneur, ensy que par ses lettres pourreis voyr, et, vous suppli de bien aviser au fet de la ville et du payis, quar, au pleissir de Dieu, vous orreis bien brief bonnes novelles, et par les anbessours que Monseigneur a propousé de vous envoyier de novioux, à prenant ni à autres que le chevaucheur ne vous die. Tres chiers et honourés seigneurs, le Seint Esperit soit garde de vous.

Escrypt à Aubigny, le XXVIIIe jour de juing.

Le vostre en tout et par tout,

JEHAN CAILLE,

Esleu à Lion[14].

 

VIII. — Le Dauphin [au sénéchal de Limousin][15].

14 août 1418.

DE PAR LE DAULPHIN DE VIENNOIS, DUC DE BERRY ET DE TOURAINE ET CONTE DE POICTOU.

Cher et bien amé, nous avons chargié le seigneur de Villar de vous porter certaines lettres closes que nous rescrivons presentement à plusieurs barons et nobles du pais de Lymosin pour le bien de Monseigneur, de nous, et de la seigneurie. Si vous mandons et commandons trss expressement que les dictes lettres vous faictes porter et presenter hastivement, nuyt et jour, par propres messages, à ceulx à qui nous les rescrivons, et gardez que en ce n'ait aucune faulte, sur tant que vous doubtez encourir nostre indignation. Cher et bien amé, Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript à Poictiers, le mur jour d'aoust[16].

 

IX. — Le Dauphin aux habitants de Lyon

14 octobre 1418.

A noz chiers et bien aines les consuls, bourgois et habitans de la ville de Lyon.

DE PAR LE DAULPHIN DE VIENNOIS, DUC DE BERRY ET DE TOURAINE, CONTE DE POICTOU.

Chiers et bien amez, nous avons receu voz lettres, que par le porteur de cestes envoiées nous avez, par lesqueles nous rescrivez faites savoir que comme, à un certain jour de ce present mois, fetki venu en la ville de Lyon un chevaucheur, rapportant unes lettre seellées du grant seel de Monseigneur en laz de soye et cire vers faisans mencion de certaine paix, lesqueles lettres et chevaucher eu obeissant à ce que par noz lettres vous avons autres foiz coin mandé, c'est assavoir que toutes lettres qui vous vendroient di' quelque part que ce feust, se elles n'estoient signées de nostre main vous nous envoissiez avecques les porteurs, vous avez remis an bailli de Mascon, seneschal de Lyon, pour les nous envoier, Win d'en ordonner à nostre bon plaisir. De ce nous sommes tres .coli tens, et demonstrez bien par effect l'entiere et loyale voulenté qu. tousjours avez eue et avez envers nous et au bien de mon dit sel gneur et de sa seigneurie, dont nous vous remercions de tres cuer. Et sur ce vueillez savoir que, ainsi que derrier escript vous avons, par l'advis et conseil et en la presence de belle met, de Sicile, de beau frere de Bretaigne, de beau frere d'Anjou, de beau cousin d'Alençon et de plusieurs prelaz, barons, chevaliers, et al tres gens notables en grant nombre, furent faiz à Chinon certain articles dont nous vous avons envoie copie ; auxquelz, combien qu'ilz feussent à la grant charge et foule de mon dit seigneur et de nous, neantmoins, pour honneur et reverence de Dieu, et pour la pitié que nous avons du povre peuple, nous nous accordasmes et condescendismes ; et pour y prendre conclusion se feust trait verles marches de Paris le dit beau frere de Bretaigne. Et soit aven que, à une assemblee faicte à Saint-Mor des Fossez, ceulx de Paris bailleront une cedule en effeet contraire aux articles dessus diz, laquele fu en la dicte assembles accordée, sans y appeler ne oir noz ambaxeurs, que pour ceste cause et matiere y avions envoiez avecques le dit beau frere de Bretaigue, c'est assavoir l'arcevesque de Tours, messire Robert de Braquement, admirai de France, le doien de Paris et Maistre Jehan Chastenier, ainsi qu'ilz nous ont dit et rapporté, et icelle cedule font publier par manière de paix, parmi le royaume, comme vous mesmes le povez appercevoir. Pourquoy nous vous prions de rechief et neantmoins mandons que ans dictes lettres, ne â quelque autre chose qui sur ce vous puisse estre escripte, mandée ou denuncée, vous ne vueillez obeir ne donner foy sans estre premierement acertenez de nostre voulenté sur ce, et par noz lettres signées de nostre main, car uostre entencion n'est pas de accorder la dicte cedule ainsi que elle gist, ne pour quelconque chose qui nous doye avenir consentir ne souffrir que vous ne les autres bons subgez de mon dit seigneur aiez autre gouverneur que mon dit seigneur et nous, et de ce ne doubtez. Et, appointées aucunes choses de pardeca que entendons briefment faire, nous nous pensons tirer et aler visiter les marches de par dela. Si vueillez tousjours estre bons et loyaux envers mon dit seigneur et nous, comme nous y avons nostre confiance. Et'au plaisir de Dieu nous recognoistrons vostre bonne loyauté tant que vous en serez tres contens ; et avecques ce faites tous diz prendre et, arrester tous telz chevaucheurs et messages, et iceulx bailler au dit seneschal, pour en estre par lui ordonné comme commandé le lui avons ; et souvent nous faites savoir de voz nouvelles, ensemble se choses voulez, et nous la ferons de tres bon tuer. Chiers et bien amez, Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript en nostre chastel de Lezignen, le mur jour d'octobre.

CHARLES.

VILLEBRESME[17].

 

X. — Le Dauphin aux gens des comptes en Dauphiné

30 septembre 1419.

A nos amez et feaulx les gens des comptes et nostre procureur general en nostre païs du Daulphiné.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS, DUC DE BERRY ET DE TOURAINE ET CONTE DE POICTOU.

Nos amez et feaulx, pour les grans et notables services que nostre amé et feal chevalier et conseiller messire Jehan Louvet, president de Prouvence, a faiz à Monseigneur et à nous, fait continueleinent en maintes manieres, et esperons que face ou temps avenir, et pi sit r certaines autres causes et consideracions à ce nous mouvans, nous lui avons donné les chasteaulx et chastellenies de Falavier, de Teiz, de Pierre et de Dominène, si comme il vous apparra par noz lettres sur ce faictes. Et pour ce que nostre plaisir est que le dit fun sortisse plenement son effait, nous vous mandons et expressernent engoignons que, ces presentes veues, incontinent, toutes excusacions cessans et autres choses arrieres mises, et non obstans quelconques contradicions, vous souffrez, en tant que à vous est, baillier et delivrer à nostre dit conseillier ou à ses procureurs pour lui, la possession et saisine des diz chasteaulx et chastellainies et des drois, fraiz et revenuez d'iceulx, et l'en laissiez joir et user pleiinement et paisiblement, ainsi que contenu est en nos dictes lettres, et gardés, comment qu'il soit, que en ce n'ait faulte ne delay aucun, quant que vous desirez nous faire plaisir et que doubtez nous courroucier, car se faulte y a, nous monstrerons à ceulx par qui l'empeschement y seroit fait le courroux et desplaisance que y prenrions, et se aucune chose estoit obmise à mettre en nos dictes lettres, pourquoy on porroit avoir occasion de delayer l'enterinement de noz dictes lettres, nous le y ferons mettre quant le nous ferez savoir. Et neantmoins ne voulons que pour ce l'enterinement de noz dictes lettres soit delayé, et creez et ajoustez foy en ce que vous en diront, de par nous, nos amez et feaulx conseillers l'evesque de Saint Papoul, le seigneur de Boschoilles[18], ausquelz nous avons chargié de vous en dire nostre volenté. Noz amez et feaulx, Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript à Vierzon, le derrenier jour de septembre.

CHARLES.

CHASTENIER[19].

 

XI. — Le Dauphin au gouverneur du Dauphiné

6 octobre 1419.

A nostre amé et feal chevalier, conseiller et chambellan le seigneur de Chassenage, gouverneur de nostre Daulphiné.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS, DUC DE BERRY ET DE TOURAINE ET CONTE DE POICTOU.

Nostre amé et feal, nous vous avons autreffoiz signiffié que nous avons donné à nostre amé et feal chevallier, conseiller et chambellan messire Jehan Louvet, president de Prouvence, la terre de Theys et le chastel 'de Falavier, comme vous apparra par nos lettres sur ce, lesquelles vous portent et bailleront nos amez et feaulx conseillers l'evesque de Saint Papoul et le sire de Boschage ; et pour ce que nostre plaisir est et voulenté que nos diz dons et lettres sortissent leur plain effect, et brief, sans nul delay, nous voulons et vous mandons, sur le service que faire nous desirez et que nous voulez obeir et complaire, que icelles noz lettres vous incontinent mettez de point en point à execution selon leur forme et teneur, et aussi le faites ainsi faire par les gens de noz comptes de par dela, au regart de ce qui touche la chambre de nos diz comptes, et partout ailleurs où mestier sera, car se autrement vous ne autre le faisiez, au contraire de nostre dit don et voulenté, nous y prendrions un grant desplaisir. Voulons en oultre que vous aiez tousjours nostre dit conseiller le president, en tous ses affaires, pour singulierement recommandé. Nostre amé et feal, Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript à Saint Aignen, le vie jour d'octobre.

Et vueilliez au surplus croire nostre bien amé escuier et eschançon Pierre de Poisieu de ce qu'il vous dira de nostre part.

CHARLES.

MALLIERE[20].

 

XII. — Le Dauphin aux habitants de Martigny

4 janvier 1419.

DE PAR LE REGENT, ETC.

Vous gens d'eglise, bourgeois et habitans de la ville de Martigny les Nonnains[21], nous tenons vous avoir bien sceu nostre venue en ces marches. Et pour ce que ne savons quelle est vostre entencion, pour les manières qu'avez cy par avant tenues, nous vous mandons et commandons bien expressement, et sur la loyaulté, subgestion et obeissance que vous devez et estes tenuz faire à Monseigneur et à nous, comme son seul fils, que, incontinent ces lettres veues, les six ou les quatre plus notables d'entre vous, ayans pour tous les autres ample et suffisant pouvoir, venez parler à nous, où que soyons, pour nous rendre et faire, au nom de mon dit seigneur et nostre, telle obeissance comme faire devez, sachans de vray, et de ce vous assurons, que se ainsi le faictes, nous nous tiendrons à contens de vous, et, en mettant en oubly toutes choses passées, vous reputerons pour vrays et loyaux subgez, vous maintendrons par vous bien desormais gouvernant en nostre bonne grace, et ne souffrirons qu'à l'occasion des dictes choses passées aucun empeschement ou desplaisir vous soit fait, en corps, ne en bien, en general ne en particulier, en quelque manière que ce soit. Et par ces mesmes presentes donnons bonne seurté de sauf conduit à tous ceulx d'entre vous qui ainsi viendrons par devers nous, auxquels, ne à leurs gens ou chevaux, ne autres biens, ne voulons, ains defendons, que aucun empeschement ou destourbier leur soit fait ou donné, tant en venant et sejournant par devers nous, comme aussi en eulx retournant, pour quelque cause ou à quelque occasion que ce puist estre. Et ou cas que ainsi ne le ferez, et se prestement n'avons sur ce responce de vous quà nous doye estre agreable, nous vous voulons bien signifier et faire savoir que, sans plus vous en rescrire, nous y pourvoirons, par voie de fait et autrement, de tel et si prompt remède qne par effet connoistrez le desplaisir que nous y prendrons, et que trop tard sera de vous en repentir ou de vous donner sur ce autre conseil. Et afin que vous connoissiez que ce vient : de nous, nous avons escript nostre nom à ces presentes et icelles fait seeller de nostre seel de secret.

Donné en la ville de Roanne en Forestz, le IIIIe jour de janvier mil CCCC XIX.

CHARLES[22].

 

XIII. — Le Dauphin aux habitants d'Avignon

Vers le 7 mai 1420.

A nos tres chiers et bien amez les scindis et conseil de la cité d'Avignon.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAUPHIN DE VIENNOIS.

Tres chiers et bien amez, nous avons seue l'eschappement du soubzcrestain de Saint. Esprit, et les manieres que aucuns de vostre ville y ont tenues, en eulx demonstrant nos ennemis, de favoriser et soustenir l'ennemy de Monseigneur et nostre. Si vous faisons savoir que nous avons en nos mains ceulx qui l'ont delivré, dont nous vous requerrons que vous teniez saisiz de leurs personnes, ou nous vous monstrerons tellement le desplaisir que y aurons prins, que une autre fois aurez cause de vous garder de soustenir et porter les ennemis et rebelles de mon dit seigneur et de nous, qui en tous vos affaires, es temps passez, vous avons esté aidans et favori-sans. Et sur ceste matiere rescrivons à Nostre Saint Pere le Pape qu'il nous tiengne pour excusé de ce qui pourroit en advenir. Tres chers et bien amez, Nostre Seigneur soit garde de vous. Escript, etc.[23]

 

XIV. — Le lieutenant du gouverneur et les gens du Conseil du Dauphiné au Dauphin

29 août 1420.

A nostre tres redoublé seigneur Monseigneur le Regent, Daulphin de Viennois.

Nostre tres redoubté seigneur, nous nous recommandons à vous tant et si humblement comme plus povons, et vous Plaise savoir, nostre Ires redoublé seigneur, que, la grace Dieu, vostre pays de par deça est en bonne disposicion, et ont grant voulenté et affection les nobles et subgiez d'icellui de resister et contrester à la dampnable entreprinse de voz ennemis. Et pour ce faire ont esté assemblez les trois estas du pays, lesquels d'un commun accord et, consentement, bien voluntoirement et liberalment, ont deliberé de mettre à exequcion les provisions advisées pour la garde et tuhicion du dit pays, derrenierement envoyées par dela. Et en oultre, nostre tres redoubté seigneur, il est vray que, depuis ung pou de temps en ca, de la partie de Guillaume de Martel, ont esté presentées lettres à vostre conseil de par deça, scellées de vostre seel en las de soye et cire vert, par lesquelles vous lui donnez voz _chasteaulx de Saint-Laurent du Pont et de Meysieu, de quoy tout le conseil et les seigneurs de par deça dut esté moult esmerveilliez. Et pour vous informer, nostre Ires redoubté seigneur, de la verité, et nous excuser envers vous en acquitant nos loyaultez et seremens que avons au regart de vostre demaine, a esté la chose mise en conseil, veuz et visitez les tiltres anciens et la nature et qualité du fief et bornage, qui sont liges ; et par commune deliberacion de tous a esté cônclud que l'en ne povoit proceder à l'enterinement des dictes lettres, pour les causes qui s'ensuivent. Premierement, car vostre advocat fiscal s'est opposé contre les dictes lettres et a requis estre oy, laquelle chose lui a esté octroyée, comme raison est. Secondement le dit chastel de Saint Laurent doit hommage lige, et ne le porroit nul tenir qui feust homme d'autruy, par les ordonnances et coustumes de votre dit pays du Daulphiné. Tiercement, le dit chastel est une des clefz du pays et en frontière contre le pays de Savoye, et la plus principalle, et par laquelle vostre dit pays pourroit estre perdu. Et si a l'en despendu de vostre finance plus de vim frans pour reparer et. emparer le dit chastel. Et murmurent moult fort plusieurs des nobles du pays et subgiez de ceste matiere, et leur semble bien estrange, attendu voz affaires et ceulx de ce pays. Et pour vous, estant embesoignié et occupé comme à present estes, ce ne seroit pas chose honnourable et prouffitable de diminuer et aliener vostre domaine de par deça, qui vous est si bien seant comme chascun scet. Et mesmement seroit charge à ceulx qui le poursuivent, car, quant vous serez au dessus de voz besoignes, qui sera bien brief au plaisir de Dieu, vous pourrez plus franchement et seurement donner et eslargir de voz biens à ceulx qui bien vous auront servi. Et double l'en par deça que, se la chose venoit à effect, qu'il n'en advenist un grant inconvenient irreparable. Si vous supplions, nostre tres rédoubté seigneur, que sur ce il vous plaise nous avoir et nous tenir pour excusez, et nous mander et commander voz bons plaisirs et c,ommandemens, et nous sommes et serons tousjours presti, au plaisir de Nostre Seigneur, de les accomplir, comme tenus y sommes et faire le devons. Nostre tres redoublé seigneur, le benoist Filz Saint-Esprit (sic) vous ait en sa saincte garde.

Escript à Saint-Marcellin, le XXIXe jour d'aoust.

Voz tres humbles et obeissans serviteurs :

LE SIRE DE SAINT-AHOM,

Chevalier, lieutenant du seigneur de la Fayette, gouverneur,

ET LES GENS DE VOSTRE CONSEIL EN VOSTRE PAYS DU DAULPHINÉ[24].

 

XV. — Le Dauphin aux gouverneur et gens du Conseil et des Comptes en Dauphiné

11 septembre 1420.

A nos amez et feaulx le gouverneur ou son lieutenant et les gens de nostre conseil et des comptes de nostre pays du Daulphiné.

DE PAR LE REGENT DAULPHIN.

Noz aurez et feaulz, nous avez sceu par nostre amé et feal conseiller et chambellan Guillaume de Martel le reffuz et difficulté que faiz lui avez de le mettre et retenir en possession de certains chasteaulx de nostre Daulphiné, el, de obtemperer à noz lettres patentes à lui sur ce octroyées, en las de soye et cire vert, lesquelles vous a fait presenter ; dont nous donnons merveille, veu que, par la teneur de nos dictes lettres, ainsi autentiquement passées et deliberées en nostre presence et conseil, vous est peu apparoir de nostre entencion et voulenté. Si voulons et nous plaist, et de rechief, par ces presentes signées de nostre main, vous mandons et commandons bien expressement et merles que, sans plus de delay ou difficulté, vous le dit Guillaume, nostre conseiller, ou son procureur pour lui, recevez à la possession d'iceulx chasteaulx, dont il nous a fait les foy et hommage, et l'en laissiez et souffrez paisiblement joir, tout selon la teneur de nos dictes lettres faisans de ce mention. Et faites du tout cesser le deet ou opposition sur ce mis par nostre procureur ou advocat fiscal du dit pays, car tel est nostre plaisir ; et ainsi le lui ordonnons et commandons par ces mesmes presentes. Si en faites tant à ceste fois que plus n'en doyons oïr parler, car plus que tout nous sentons attenuz au dit Guillaume, et ne l'avons fait sans cause ne sans grant advis et deliberacion. Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript en notre chastel de Mehuu sur Yevre, le XIe jour de septembre.

CHARLES.

PICART[25].

 

XVI. — Le président Louvet aux gouverneur et gens du Conseil en Dauphiné

16 septembre 1420.

A mes tres chiers et honnourez seigneurs monseigneur le gouverneur, lieutenant du gouverneur, et messeigneurs du conseil du Daulphiné.

Tres chiers et honnourez seigneurs, je me recommande à vous tant comme je puis, et vous plaise savoir que Guillaume de Martel si a dit à Monseigneur comment vous ne lui avez voulu executer ses lettres du fait des chasteaulx que mon dit seigneur lui a donnez, en soy complaignant très fort, pour ce qu'il lui semble que tout ce qu'on a fait on ne l'a fait que pour delayer, a requis à Monseigneur que sur ce vous vueille escrire. Si vous en rescript mon dit seigneur, et en verité il auroit tres grant plaisir et voulenté de faire du bien au dit Guillaume, car il y est bien tenu. Messeigneurs, le dit Guillaume est bien content de donner toutes les seurtez, ou de lui, ou de ses enfans, qui possibles seront en ceste matiere. Et pour ceste cause va il presentement par devers vous. Je vous prie tant comme je puis que vueilliez faire la besoingne du dit Guillaume, et le expediez briefment, car je scay certainement que Monseigneur a bien besoin de lui ; car en venté je scay certainement que Monseigneur sera de lui et des siens bien et loyaument servi. Et si croy que les faiz de Monseigneur de par dela n'en vauldront point pix, car je ne faiz point de double qu'il ne aime mieulx Monseigneur que seigneur du monde. Tres chiers et honnourez seigneurs, se chose vous plaist moy mander, que je le puisse, je le feray de tres bon tuer. Et. je prie à Nostre Seigneur qu'il vous doint bonne vie et longue.

Escript à Mehun sur Yevre, le XVIe jour de septembre.

Le vostre,

J. LOUVET, SEIGNEUR DE THEYS ET DE FALAVIER[26].

 

XVII. — Le seigneur de Chaumont-Quitry et le vicomte de Narbonne aux maréchaux de France et au maréchal du Dauphin

29 janvier 1421.

A nos tres chiers seigneurs et freres les mareschaux de France et le mareschal de Monseigneur le Regent.

Messeigneurs les mareschaux, nous nous recommandons à vous, et sommes arrivés ce soir icy, entre sept et huit heures, et sommes entrés dedans la ville le plus secretement que avons peu, pour esperance de demain au matin combatre les ennemis qui estoient devant ceste ville. Mais ils mit esté plus gracieux, car bien deux heures après nostre venue, ils ont mis le feu en leurs logis, et s'en sont ales, et ont laisssié leurs canons et autre cariage. Et demain au matin, au plaisir de Dieu, est l'entencion des chevaliers et escuiers qui sont icy, et de nous avecques, de leur porter la bataille devant Joigny, où nous pensons qu'ils se sont retrais. Et nous semble par le rapport de ceux du païs que se Monseigneur envoie hastivement par deça mil ou mil cinq cens combatans, ou plus, en quoy il y ait une partie d'Escossoys, que l'on avitaillera ceste ville, et prendra l'en grant cop de forteresses, et faira l'en d'autres explois qui seront au tres grant bien, honneur et prouffit de Monseigneur et desole de ses ennemis. Et vous plaise de ce conseiller Monseigneur qu'il y pourvoie hastivement, ou nous faire assavoir son bon plaisir. Nostre Seigneur vous doint tout ce que vostre cuer desire.

Escript à Villeneuve le Roy, ce vingt et neufiesme de janvier, une heure après minuit.

G. DE CHAUMONT. G. DE NERBONNE[27].

 

XVIII. — Le Dauphin aux habitants de Tours

20 mars 1421.

A nos tres chiers et bien amez les bourgois, manans et habitons de nostre ville de Tours.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DELPHIN DE VIENNOIS.

Tres Chiers et bien amez, nous sçavons certainement que de toutes vos jouissances vous avez monstré et monstrez par effet la bonne et, loyale voulenté que avez à Monseigneur et à nous, et à l'encontre des Anglois nos ennemiz, dont nous vous mercions ; et soyez certains que le recongnoistrons envers voz tous en temps et en lieu. Et vous prions tres acertes que continuez, en vous tousjours tenant en l'obeissance de mondit seigneur et de nous, et en resistant de toute force à l'encontre de noz diz ennemiz, et en donnant tout aide et faveur à noz genz estant et alans entre les rivières du Loir et de Loire, en esperance de iceux combattre nos diz ennemis. Et souvent nous rescripviez des nouvelles, et nous vous en saurons bon gré. Tres chiers et bien amez, Nostre Seigneur soit garde de vous.

Nostre entencion est d'estre briefment, au plaisir de Nostre Seigneur, à toute pUissance par dela, pour donner confort à vous et aux autres bons et loyaulx subgiez de Monseigneur et de nous, et pour quer (sic) nos diz ennemiz.

Escript en nostre chastel de Poictiers, le XXe jour de mars.

CHARLES.

CHASTENIER[28].

 

XIX. — Le Dauphin aux gouverneur et gens du Conseil en Dauphiné

15 avril 1421.

A nos amés et feaulx le gouverneur et les gens de nostre conseil et des comptes et nostre tresorier yeneral de nostre pars du Daulphiné.

DE PAR LE REGENT DAULPHIN.

Nos amés et feaulx, nous avons sceu comment vous avés fait difficulté de bailler plenement à nostre amé et feal conseiller et chambellan Guillaume d'Avaugour, ou à Philippon Chanteprime pour lui, la possession et saisine de nostre chaste ! du Bris et de la garde et gouvernement d'icellui que avons bailliez au dit Guillaume d'Avaugour, se le dit Philippon ne vous prometoit de rapporter caucion, comme il est aeoustumé de faire par dela. Si vous faisons savoir que, en greigneurs choses, avons toute confiance de la personne du dit d'Avaugour, lequel, comme bien savés, est continuelement occupé entour nous en nostre service, telement que par dela ne pouroit bonnement aler, pour baillier la dicte caurion. Et pour ce voulons et nous plaist que, de la promesse que vous en avoit pour lui faicte le dit Philippon, le tends quicte et deschargé, et que vous faictes et souffrés nostre dit conseiller, et le dit Philippon pour lui, joir à plain de la dicte capitainerie, sans plus vous arrester en aucune maniere au bail de la dicte caucion, car tele est nostre volonté, non obstans les statua et ordenances gardés par dela, et quelconques ordonnances, mandemens ou deffences sur ce faictes au contraire. Et affin qu'il vous appere que ce procede de nous, nous avons escript nostre nom à ces presentes.

Escript à Chinon le XVe jour d'avril.

CHARLES.

PICART[29].

 

XX. — Jean Caille aux conseillers de la ville de Lyon

5 mai 1421.

A mes tres chiers et honourés seigneurs les conseillers de la ville de Lion.

Mes tres chiers et honourés seigneurs, moy estant par desa, j'ai veu serteines cedules qui sont esté misses que tous seux qui sont venus à test presant consule ce venient souscripre en l'osteil maistre Guillaume Faverot, segreteyre de Monseigneur. Si ai çeu que de Lion n'y a esté personne, ni par monseigneur l'arsevesque, ni par la ville ; dont mes seigneurs du Conseil de monseigneur le Regent sont bien esbays et tres malcontans. Et pour ce que je en al oy parler en maniere qui n'est pleissant ne belle, je vous envoye le present pourtour, afin que vous ayés cause de pourvoir à vostre excusacion. J'ai entendu 'que monseigneur de Lyon c'est tramis excuser, dont y ne sont pas contans, et suis esbays que einsy ne l'avés feit, combien que je ne le say pas pour vray, mès demein, au pleissir de Dieu, le sarey, et qui est chargié de faire son excusacion.

Meintenant sont venues lettres de par monseigneur le Regent, contenans que Monseigneur est au Mans ; que le frere du duc de Bretagnie vient a li au dit lue, à IIm combatans. Les Engleis sont à XII milies du Mans. Messeigneurs les mareschaux mandent tous cappitaines qui voudront venir à la journée des Engleis qui s'avancent. L'on tient embrief nous gens asembleront avec les Engloys. Monseigneur mande que checun soit en debvocion, et pour ce, se ferra demain soulenne prosession en ceste ville. Le consule de-mourra jusques venredi, que sera ixo jour de may. Ce chause vous pleit à moy commander que fere puisse, au bien, honeur et profit de la ville, je suis pres de le fere de bon tuer, comme Dieu seit, qui soit garde de vous.

Escrispt à Aste, le Ve jour de may.

Vostre serviteur, JEHAN CAILLE.

De Lenguadot, Berry, Poyto, Thourreyne, des conseilliers de monseigneur de Bourbon et de Madame hont tramis par desa que li a seigneur competemant. Autre ne vous escript pour le presant.

Escript à Aste comme dessus[30].

 

XXI. — Le Dauphin aux gouverneur et gens du Conseil et des Comptes en Dauphiné

15 mai 1421.

A nos unies et feaulx conseilliers les gouverneur et yens de nostre conseil et des comptes de nostre pays de Daulphiné.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Noz amez et feaulx, nous avons nouvellement baillié et delaissié nostre amé et feal conseillier et chambellan le president de Provence noz chaste !, ville et chastellenie de Meulhon, pour les causes que pourrez veoir par noz lettres patentes que sur ce vous envoyons. Si voulons et vous mandons tres expressement, et sur tant que avez à nous obeir, que, incontinent et sans aucun reffus ou difficulté, vous faites berner et delivrer à nostre dit conseillier et chambellan, ou à ses gens pour lui, la possession et saisine des dictes villes et chaste !, sans pour ce les renvoyer par devers nous, car vous pouvez penser, et aussi le congnoisterez vous assez par noz dictes lettres, que ce n'avions fait sans grant cause et deliberacion. Et quelque reffuz ou difficulté que en feissiez, si les lui ferions nous finalement delivrer, et n'en demourrions pas à contens de vous. Si gardez bien que faulte n'y ait. Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript en la ville du Mans, le XVe jour de may.

CHARLES.

PICART[31].

 

XXII. — Le Dauphin aux habitants de Lyon

30 mai 1421.

A nos chiers et bien amez les bourgois et habitans de Lyon.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS, DUC DE BERRY, DE TOURAINE ET CONTE DE POICTOU.

Chiers et bien amez, comme nous, estans derrenierement en la ville de Selles, eussions, par l'advis et deliberacion de plusieurs prelas, nobles et autres gens notables ilec assemblez, ordonner mander et assembler gens de tous estas en la ville de Clermont en Auvergne, au premier jour de may derrenierement passé, pour adviser et prendre conclusion ilec sur ce qui nous estoit et est neccessité de faire pour le recouvrement de la personne de Monseigneur, et de sa seignourie et nostre, et le relievement de ses subgiez, et pour lors eussions eu et avions en voulenté et entencion d'entre ausdis jour et lieu. Mais depuis, en poursuivant la bonne fortune qu'il a pieu à Dieu rostre createur de nous faire avoir en victoire contre noz anciens ennemis à la journée de Bauge, avons esté conseilliez de aler et entrer eu nostre personne ou pais de Normandie à puissance, pourquoi n'avons peu estre aus dis jour et lieu de Clermont. Et pour ce y avons envolé aucuns de noz conseilliers, pour ilec proposer et dire aus dictes gens qui y seroient assemblez noz voulenté et entencion sur ce que desirons à faire, à l'aide de Dieu, et aussi pour declairer les charges que, pour le paiement et souldoyement des gens d'armes estans en nostre compaignie, en grant nombre, avions à faire et supporter, en requerant aide, conseil et consort. Et finablement nous a esté octroyé et accordé au dit lieu de Clermont, par les gens des nt estas, un aide de VIIIc M livres tournois : c'est assavoir par les gens d'eglise estans en l'obeissance de mon dit seigneur et de nous en Languedoil, C M livres tournois, et par les gens lays et seculiers estans en icelle obeissance en Languedoil, VII mil livres tournois. Et pour ce que le dit aide ne pourroit pas si tost ne si promptement estre cueilli et receu comme besoing nous est pour contenter, souldoyer et entretenir les gens d'armes, et que la revenue de noz finances ne puet pas à ce souffire,- avons advisé, pour avoir plus promptement finance pour les affaires dessusdiz, de prier et requerir plusieurs de noz bons et loyaulx subgiez de plusieurs bonnes villes que, par emprunct ou autrement, nous vueillent secourir et aider à ce besoing, et nous prester certaines sommes d'argent pour emploier en ce que dit est, afin que, par default de paiement des dictes gens d'armes, et le departement d'iceulx, aucuns inconveniens ne puissent advenir, et entre les autres à vous de la somme de dix mil livres tournois. Si vous prions, tant acertes que nous pouvons, et neantmoins mandons, sur l'amour et feaulté que vous avez et devez avoir à mon dit seigneur et à nous, que de la dicte somme de dix mil livres tournois vous nous vueilliez promptement faire finance sur aucuns de vous en petit nombre, et icelle bailler à Pierre Chevrier, que commis avons en l'esleetion de Lyon pour recevoir la part et porcion qui, à cause du dit aide, y sera imposée et assise. Et sans aucun default elle vous sera rendue des premiers deniers qui paiez et reçeus seront à cause du dit aide en la dicte eslection par le commis dessus dit, qui vous en fera et baillera sa lettre obligatoire de nous en bailler et faire avoir tele quictance qu'il appartendra, et sur quelconques villes ou parroisses que bon vous semblera de ladicte eslection. Si ne nous vueilliés de ce faillir à nostre besoing, et de ce que faire en vouldrés rescrivez à noz amez et feaulx conseilliers sur le fait du dit aide, estans à Bourges, pour le nous noctifier. Chiers et bien amez, Nostre Seigneur soit garde de vous. Escript à la Ferté Bernard le penultieme jour de may.

FAVEROT[32].

 

XXIII. — Le Dauphin aux gouverneur et gens du Conseil et des Comptes en Dauphiné

28 juin 1421.

A nos amez et feautx les gouverneur et gens de nostre conseil et des comptes en nostre pays de Dauphiné.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Noz amez et feaulx, par noz lettres patentes que vous envoyons vous pourra apparoir comment, pour certaines causes, nous avons reprins et remis à nostre demaine noz chastel et chastellenie de Meulhon, que avions venduz et transportez à nostre amé et feal conseiller et chambellan le sire de Mirandol, et en ce lieu lui avons baillié noz chastel et chastellenie de Nyhoms. Si voulons et vous mandons expressement que vous bailliez et faictes avoir au dit sire de Mirandol, ou à ses gens pour lui, la possession et saisine des diz chastel et chastellenie de Nyhoms, et l'en faites et souffrez joir et user selon la fourme et teneur de noz dictes lettres patentes, sans y mettre aucune difficulté ou delay, car, se vous le y mettez, si lui ferons nous en la fin avoir, et n'en demourrons pas à conteras de vous. Pourquoy, gardez bien qu'il n'y ait faulte, car ceste chose n'avons pas faicte sans grant cause et deliberacion de conseil, comme vous povez assez penser. Noz amez et feaulx, Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript en nostre ost devant Galardon, le XVIIIe jour de juing.

CHARLES.

VILLEBRESME[33].

 

XXIV. — Le Dauphin aux habitants de Lyon

9 juillet 1421.

A nos tres chiers et bien amez les biens d'eglise, bourgois, manane et habitans de la ville de Lyon.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Tres chiers et bien amez, pour ce que nous savons que tousjours desirez oir et savoir de noz nouvelles, nous avons chevauchié par le pais de Beausse, et icellui recouvert, et mis en nostre obeissance pluseurs places, comme Galardon, Nogent le Roy, Maurepas et autres, et tant que aujourdui en y a peu à nous contraires de cy à Paris. Avons esté devant la ville de Chartres, et leur avons gasté en la plus grant partie leur vivres et blez. Et depuis que l'adversaire d'Angleterre est descendu et retourné à Calais, avons tenu les champs par trois sepmaines ; et voyans que, pour la grant chierté et deffaut de vivres et l'indisposicion du temps, tant de maladie comme autrement, les gens de nostre compaignie se departoient chascun jour, et que, pour la grain garnison qui est audit lieu de Chartres, d'Anglois et d'autres, n'y pouryons lors bonnement prouffiter, nous avons ramené jusques cy nostre compagnie. En àttendant que vouldra faire nostre dit adversaire ne quel chemin il vouldra faire, et sceu de son convine, nostre entencion est, nostre compaignie jointe avec celle de beau cousin Richart de Bretaigne et autres que nous envoyons presentement, haster de l'aler querir quelque part que savoir le pourrons. Car soiez tous certains que nostre dit adversaire n'a pas amené en tout IIIIm combatans, et n'a pas puissance de povoir grever aucunes des bonnes villes de nostre obeissance. Et aussi nous entretenons et tousjours nous entretendrons ensemble compaignie puissant pour lui resister, et secourir partout où il vouldroit porter dommaige. Si vous notiffions ces choses, vous prians que tousjours vueilliez garder vostre loyauté envers Monseigneur et nous, comme y avons nostre confiance, et entendre diligemment à la garde, reparacions et bon gouvernement de vostre ville, en maniere que, par deffaut de ce, aucun inconvenient ne s'en puisse ensuir. Et tousjours vous signifirons de noz nouvelles, ainsi que elles seurvendront. Tres chiers et bien amez, Nostre Seigneur soit garde de vous.

Esrript à Vendosme, le IXe jour de juillet.

CHARLES.

VILLEBRESME[34].

 

XXV. — Le Dauphin aux gouverneur et gens du Conseil et des Comptes en Dauphiné

20 août 1421.

A nos amez et feaulx les gouverneur el yens de nostre conseil et des comptes en nostre pays du Dauphiné.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Nos amez et feaulx, nous avons sceu la difficulté que ceulx de Nyoms ont faicte à l'execucion de noz lettres par nous octroyées et bailliées à nostre amé et feal conseiller et sire de Mirandol, sur le joyssement de nostre dicte ville de Nyoms, jusque à la restitucion de certain prest qu'il nous a fait, comme par ycelles et autrement vous est apparu. Dont, comme bien leur eserivons, sommes Ires desplaisans et mal contens d'eulx, et se plus y font reffuz, nous voulons et vous mandons Ires expressement, et sur tant que nous devez obeir, que vous y procedez à l'encontre d'eulx par voye de fait, et en faites telle punicion que ce soit exemple aux autres, car autrement, et se la chose estoit par vous differée, nous n'en serions pas contens. Et toutes voyes, quoy qu'ilz en facent, gardez comment qu'il soit que, incontinent et sans autre delay, vous lui bailliez et delivrez reaument et de fait la possession du chastel, et qu'il n'y ait aucun deffault, toutes excusacions cessans, car tel est nostre plaisir. Nos amez et feaulx, Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript à Amboise, le XXe jour d'aoust.

CHARLES.

PICART[35].

 

XXVI. — Le Dauphin aux habitants de Nyons

20 août 1421.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Chiers et bien amez, nous avons bien entendu par nostre amé et feal conseiller le sire de Mirandol, auquel par noz lettres patentes et pour les causes en ycelles contenues avions baillié et delaissié à certain temps, et par manière de gage seulement, noz chastel, ville el chastellenie de Nyoms, que ja soit ce que noz dictes lettres lui aient esté expediées par le gouverneur et gens de nostre conseil et des comptes de nostre pays du Dauphiné, et que de ce et de nostre dicte ordonnance et voulenté vous soit deuement apparu, ce ueanmoins vous, de vostre simple voulenté, ou les aucuns de vous, n'y avez voulu obeir et avez esté reffusans et contredisans à l'execution de nos dictes lettres, dont assez ne nous povons merveiller ; et tant que faire se peut, en sommes, et non sans cause, mal contens, car en ce faisant n'avez pas donhé bon courage ou exemple aux autres noz subgiez de nous obeir et secourir à noz affaires et besoings, se pour yceulx advenoit que nous voulsissions engaigier chose ou aidier de ce qui seroit nostre. Et toutes voyes ne povons nous considerer quelle cause vous peut avoir meu de ce fere, car se vous doubtez que, à l'occasion et ou contempt de nostre dit conseiller, feussiez par aucuns plus grevez et opprimez, vous povez bien penser que, pour l'affection si singuliers que avons à lui, et plus que à nul autre de son estat, nous vous vouldrions en sa faveur porter et soustenir envers et contre tous, et vous avoir de tant que seriez en sa main plus especialement recommandez que devant ; et de lui-mesmes et des siens pourriez estre grandement secourus, confortez et supportez. Et se vous avez ymaginacion de retraindre à. partir hors de noz mains, vous n'en partez en riens par ce faisant, car se vous estes à lui et soubz lui, vous n'en laissiez pas à estre à nous et soubz nous ; car qui est à lui nous reputons bien estre à nous. Et avecques ce ne nous avons bailliez à lui si non à temps et terme, qui pas ne sera long, car desja avons advisé par autre maniere sur le fait de sa recompensacion, et bien brief le ferons de son prest contenter ; et par ainsi revendrez comme devant à nostre dicte main. Mais puisque ce lui avons enconvenancié pour sa seurté, et jusques au parfait de son dit payement, nous voulons qu'il se face. Si gardez, comment qu'il soit, et sur tant que nous devez obeir et complaire, que, sans plus de delay ou difficulté, vous obtemperez à l'execucion et enterinement de nos lettres devant dictes, car autrement et se par vostre faulte et desobeissance y convient pourveoir par autre voye, nous vous en ferions si griefvement punir que ce seroit exemple à tous autres. Et de ce ne faites pas doubte.

Escript, etc.[36].

 

XXVII. — Le Dauphin aux gouverneur et gens du Conseil en Dauphiné

9 novembre 1421.

A nos amez et feaulx les gouverneur et gens du conseil de nostre pays du Daulphiné.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Noz aurez et feaulx, pour aydier à soustenir l'estat de nostre tres chier et amé cousin le bastard d'Orliens, et autres charges que pour nostre service lui convient continuellement supporter, tant en nostre guerre comme autrement, et à ce que plus honourablement se puisse maintenir en nostre compaignie, de nostre volonté, eue sur ce grande et meure deliberacion, lui avons donné, ainsi que par noz lettres patentes sur ce faictes vous pourra plainenent apparoir, les terres, chastellenies, chasteaulx, ensemble les fruiz et emolumens, appartenances quelxconques des chasteaulx et chastellenies de Vaunbonoys, Retier, Antrisques, le Perier, Clays, et generalement toutes les terres, chasteaulx, villes et autres appartenances de la dicte terre de Vaunbonoys, estans au bailliage de Gresevodain en nostre pays du Daulphiné. Si vous mandons et expressement enjoignons, et à chascun de vous, sur tout le plaisir et service que faire nous voulés, que à nostre amé et feal maistre Symon Charles, maistre des requestes de nostre hostel, procureur de nostre dit cousin, porteur de cestes, et lequel pour ceste cause nous envoyons par devers vous, vous vueilliez incontinent bailler et delivrer ou faire baillier et mettre à plaine délivrance les dicte-, terres, en instituant ledit procureur et luY baillant plaine saisine et possession d'icelles, non obstant privilegez, libertez, franchises. ou ordonnances quelxconques de nostre dit pays, ou des dictes terres et de chascune d'icelles, à ce contraires ; et gardez que en ce n'ait aucune faulte ou delay, sur peine de encourir nostre indignacion. Si en faictes tant que vous en doions savoir gré, et que n'ayons cause d'y faire pourveoir, en vostre deffault ou delay, par autre manière ; et au surplus croire le dit maistre Symon en ce qu'il vous dira de par nous touchant nostre dit octroy et don, et lui donner au dit fait confort, aide, conseil, en ce qu'il vous requerra de par nous. Noz amez et feaulx, Nostre Seigneur vous ait en sa saincte garde.

Escript à Bourges, le IXe jour de novembre.

CHARLES.

VILLEBRESME[37].

 

XXVIII. — Le Dauphin aux habitants de Lyon

1er décembre 1421.

A nos chiers et bien amez les gens d'eglise, consuls, bourgoys, manans et habitans de la ville de Lyon.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Chiers et bien amez, pour remonstrer à vous et autres gens du pais de Lyonnais, tant gens d'eglise comme nobles et autres, certaines choses touchans le tres grant bien de Monseigneur, de nous, de ceste seigneurie, et de vous mesmes, et vous informer de la provision advisée pour faire cesser les pilleries et roberies qui aujourduy se font en ce royaume, afin que les laboureurs puissent faire leur labour, marchandise avoir son cours et le peuple vivre eh paix et transquillité, nous avons en nostre conseil ordonné et appoinctié certains nos conseillers estre en la ville de Lyon le VIIIe jour de janvier prouchain venant. Si vous requerons, et neant moins mandons et expressement commandons, sur la foy, loyaulté et obeissance que devez à mondit seigneur et à nous, que aus diz lieu et jour vous envoyez aucunes notables personnes d'entre vous, en tel nombre que bon vous semblera, pour oir ce que par nos diz conseilliers sera dit et remonstré de nostre part. Axans toutes fois ceulx que ainsi envoyerez à la dicte assemblée puissance souffisant de consentir et acorder de par vous ce que pour le bien de ce royaume et de toute la seigneurie y sera ordonné et appoinctié. Et en ce ne faites faultes quelxconques. Chiers et bien amez, Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript à Bourges, le premier jour de decembre.

CHARLES.

BUDÉ[38].

 

XXIX. — Le Dauphin aux habitants de Lyon

17 avril 1422.

A nos chiers et bien amer les conseillers, bourgois et habitons de la ville de Lyon.

DE PAR LE REGENT LE ROYAULME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Chiers et bien amez, nous avons receu vos lettres, et oy ce que vostre procureur, porteur d'icelles, nous a exposé de vostre part, tant sur le fait de l'abstinence de guerre qui par dela avoit esté avisée que sur le fait de voz foires. Sur quoy vous faisons savoir, au regart de la dicte abstinence, que, veu et consideré la guerre que nous font chascun jour les Bourguignons es parties de par deça, comme entour- La Charité et ailleurs, où ilz se sont assemblez pour nous vouloir à tout effort grever, nous sommes semblablement deliberez de les grever et opprimer en toutes marches, et ne voulons point que, tant qu'ilz nous feront telle guerre, aucune abstinence soit prise avec eulx ou pais de par dela ; mais voulons et nous plaist que on leur resiste et porte tous dommaiges possibles, et ce escripvons plus au long à nostre seneschal ; et la cause en partie pourquoy le faisons, si est plus pour le bien et seurté du dit pais de par dela et de vous mesmes que autrement, car durant la dicte abstinence, se prise estoit, ilz s'efforceroient cauteleusement, comme bien l'ont de coustume, de prendre aucunes places et autrement nous faire prejudice, et à vous aussi, plus tost et trop plus aiséement que se l'en se tenoit sur sa garde ; et quant les frontières seront bien establies, comme ainsi l'entendons faire, nous vous garderons bien qu'ilz ne vous pourront guerres grever. Quant au fait des foires, nostre entencion est de vous entretenir en toutes voz franchises et libertez, et mesmement, en tout ce que, à celle cause et autrement, vous avons octroyé, et de vous avoir en tous voz affaires en especiale recommandacion, comme bien le valez, et l'avez desservi envers Monseigneur et nous. Et de ce ne devez faire doubte. Chiers et bien amez, Nostre Seigneur soit garde [de] vous.

Escript à Bourges, le XVIIe jour d'avril.

CHARLES.

PICART[39].

 

XXX. — Le Dauphin aux gouverneur et gens du Conseil et des Comptes en Dauphiné

27 avril 1422.

A nos amez et feaulx les gouverneur, gens de nostre conseil et des comptes et au tresorier de nostre Daulphiné.

DE PAR LE REGENT LE ROYAULME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Noz amez et feaulx, nons receusmes naguerres les lettres, escriptes à Grenoble le vite de ce moys, par lesquelles, entre autres choses, nous faites savoir pour votre excusacion les causes et raisons pour lesquelles avez differé de bailler la possession du chastel de Saint-George d'Esperance au procureur de nostre amé et feal conseiller le Borne Caqueren, à qui l'avons donné et delaissié, comme par noz lettres patentes sur ce faictes vous est apparu : c'est assavoir pour ce que noz dictes lettres ne faisoient aucune mencion de l'anullacion d'un autre don par nous paravant fait au dit Borne de nostre chastel de Cayras, et que son dit procureur ne vous a point baillées et rendues noz lettres d'ieellui don, ne aussi celles de la pension de vc florins par nous autreffoiz octroyée à ycellui Borne, que pensez pour ce estre adnullée. Sur quoy, et aussi sur la qualité du fief que devra pour cc fere le dit Borne, demandez savoir nostre voulenté et bon plaisir, et où voulons que ledit fief se face, ou par deça ou par dela. Si vous faisons savoir que, des delays si somptueux par vous ainsi donnez, sans grant cause, au dit Borne, nostre conseiller, sommes tres mal contens, car il nous a bien tant desservi que lui doyons mieulx fere. Pour ce voulons, et expressement vous mandons et commandons ceste foys pour toutes, que, sans plus de dilacion ou excusance, vous, à sou dit procureur, en faisant pour et au nom de lui tel fief et hommage comme d'ancienneté la place le requiert et le doit, sans plus avant le seurquerir, et lequel fief voulons estre ainsi par vous reçue, vous bailliez et delivrez realement et de fait la possession et saisine du dit chastel de Saint-George et de ses appartenances, tout selon la forme et teneur de noz dessus dictes lettres. Et ne vous arrestez point au fait de la dessus dicte pension, car ce ne vous touche en riens, et vous en devez bien rapporter à nous. Et quant au premier don du dit Cayras, c'est bien nostre entencion qu'il soit voyrement adnullé. Et, se mestier est, le dit Borne vous en fera rendre et bailler noz dictes lettres, combien que pour ce ne vous y deussiez estre arrestez, car il y a renoncié en noz mains. Si gardez, comment que ce soit, et sur peine d'encourir nostre indignacion, que ne vous en faciez plus rescrire, et que le dit Borne n'ait pour ce cause de soy complaindre de nous et de nostre service, car nous y prendrions telle desplaisance que bien le perceuvriez. Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript à Bourges, le XXVIIe jour d'avril.

Et quand vous baillerez la dicte possession au dit procureur de nostre dit conseiller, bailliez lui et delaissiez par inventoire toute l'artillerie, vivres, et, autres habillemens estans de par nous dedans le dit chaste', sans aucunement le desamparer de chose qui y soit, jusque à ce que plus à plain sachiez nostre voulepté et ordonnance sur ce.

Escript comme dessus.

CHARLES.

PICART[40].

 

XXXI. — Le Dauphin aux habitants de Lyon

10 juin 1422.

A nos tres chiers et bien aines les conseillers bourgoiz et habitans de la ville de Lion.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Tres chiers et bien amez, pour vous exposer et de par nous notifier aucuns advis euz et deliberez en nostre grain conseil, pour le relievement et reparacion des Brans inconveniens par vous et les autres bons vassaulx et subgiez de ceste seigneurie supportez, à cause de l'afoiblissement des monnoies, et sur ce et autres choses touchans et regardans le tres grant bien de toute la chose publique, et aussi le fait et conduite de la guerre pour le temps avenir, par manière non tant grevable à un chascun comme a esté celle des dictes monnoies, avons chargié aucuns de nos plus especiaulx officiers et serviteurs entre le Imo jour de juillet prochain venant en la ville de Lion, afin de vous bien à plain declarer nostre entencion sur icelles choses et y prandre final appoinctement avecques vous et autres commis et deputez pour la part des gens des trois estaz du pays de Lionnoiz. Pourquoy voulons et tres expressement vous mandons que vous ordonnez et deputez, trois ou quatre des plus notables d'entre vous, qui soient à icelle assemblée fondez de par vous de povoir souffisant pour oir et consentir de vostre part tout ce qui à la dicte assemblée sera advisé et conclud. Et gardez, toutes excusacions cessans, et meismes sur la loyauté et obeissanee que nous devez, que en ce n'ait par vous aucun defaut. Nostre Seigneur vous ait en sa garde.

Escript en nostre ville de Bourges, le Xe jour de juin.

CHARLES.

MORCHESNE[41].

 

XXXII. — Le Dauphin au maréchal de Séverac

20 juin 1422.

A nostre amé et feal conseiller de Monseigneur et de nous le sire de Severac, mareschal de France.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOYS.

Nostre amé et feal, pour ce que presentement avons receu lettres de nos gens, qui sont devant la Cherité sur Loyre, par lesquelles ils nous ont fait savoir que nos adversaires se disposent de venir à effort sur eulx dedens deux ou trois jours, nous vous prions bien acertes que, incontinent ces lettres veues, vous tirés hastivement par devers nos dictes gens, à la plus grant compagnie que pourrés. Et quant à vos gens qu'avés envoyés par devers nous pour vos affaires, nous y ferons si brief et tellement appointier que vous en devrés entre bien content. Nostre Seigneur soit garde de vous.

Escript à Bourges, le vingtiesme jour de juin.

CHARLES.

FUMECHON[42].

 

XXXIII. — Le Dauphin aux habitants de Lyon

8 août 1422.

A nos chiers et bien mes les conseilliers, bourgoiz et habitans de la ville de Lion.

DE PAR LE REGENT LE ROYAUME, DAULPHIN DE VIENNOIS.

Tres chiers et bien amez, nous avons sceu comment, aux requeste qui darrenierement vous ont esté faictes de par nous pour le soustenement de nostre guerre et autres affaires qui, pour le recouvrement et conservacion de la seigneurie de Monseigneur et nostre chascun jour nous surviennent, vous n'avez voulu ne voulez obtemperer, ainçois par l'inducion et enortement d'aucuns qui jamais n'aymèrent ne ayment noz faiz et besoingnes, et bien le demons, trent, y avez donné reffuz et denegacion, dont nous nous donnons grant merveille, et non sans cause, attendu la bonne vouleuté que par effect jusques cy nous avez demonstrée et que tenons vous avoir tousjours envers nous, et que tous les autres pals que avons semblablement requis comme vous, nous ont liberalment octroyé et accordé ce qui de par nous leur a esté requis, et aussi que ne povez ignorer les Brans charges que avons à supporter, et mesmement pour le fait de l'armée qui est sus de par nous es marches de Masconnois, lesquelles charges nous ne pourrions sous-tenir sans l'aide des bons et loiaulx subgetz de mondit seigneur et nostres. Pourquoy vueillez rejecter tous telz frustres rappors que vous pevent et pourroient estre faiz, et n'y donnez foy aucune, et es choses dessus dictes faire par maniere que de plus en plus doions estre contens de vous, sans vouloir estre singuliers ne tenir autres voyes que ne tiennent les autres pais à nous obeissans, et mesmement voz voisins, comme les pais d'Auvergne, Bourbonnois, Forests, Beaujeulois et autres, en bien pensant et considerant le dommaige et iiiconvenient qui, par le contraire faisant, se pourroit ensuir, au prejudice irreparable de mon dit seigneur, de nous et de nostre seigneurie, et à vostre grant charge. Et aussi vous nous trouverez en voz affaires si propices et enclins que par effect apparcevrez les services et plaisirs que nous avez faiz. Tres chiers et bien amez, Nostre Seigneur vous ait en sa saincte garde.

Escript en nostre chastel de Meun sur Eyre, le VIIIe jour d'aoust.

CHARLES.

VILLEBRESME[43].

 

 

 



[1] Rouveau et Roussart, dans d'autres documents.

[2] Original sur papier, trace de sceau plaqué en cire rouge. Ms. fr. 20437 (Gaignières, 313), f. 7. Adresse au verso. Au haut, on lit : Présenté par messire Pean de Maillé, XXVIe de novembre CCCCXV.

[3] Blanche de Bretagne, mariée par contrat du 30 juillet 1406 à Jean d'Armagnac, vicomte de Lomagne, fils de Bernard, comte d'Armagnac, connétable de France. Elle était alors âgée d'environ vingt et un ans.

[4] Nicolas de Gara, comte palatin de Hongrie.

[5] Jeanne de Navarre, qui, après la mort de Jean V, duc de Bretagne, avait épousé en 1401 Henri IV, roi d'Angleterre.

[6] Marguerite d'Armagnac, sœur du connétable.

[7] Il était fils de Carlo Visconti et de Béatrix d'Armagnac, surnommée la gaye Armagnageoise. — Cette lettre se trouve en copie moderne dans la collection Doat, vol. IX, f. 295.

[8] Original sur papier, fragment de sceau en cire rouge. Archives de Tournai. — Communiqué par M. Armand d'Herbomez.

[9] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 2824, f. 84.

[10] Original sur papier, Archives de Lyon, AA 84. — M. J. Vaesen, archiviste de la ville de Lyon, a bien voulu revoir et collationner avec soin, sur les originaux, tous les textes tirés des riches archives dont il a la garde.

[11] Le comte de Vertus n'avait pas tardé à être informé de ce qui s'était passé dans la nuit du 28 au 29 mai. Le 30, Herment Larchier, sergent d'Orléans, recevait du receveur général du duc d'Orléans soixante sous tournois, pour aler presentement et hastivement, par le commandement et ordonnance de Monseigneur le comte de Vertus, d'Orliens à Melenn devers Nicole Noel, lieutenant du bailli dudit lieu de Melun et bailli de mon dit seigneur à Brie Conte Robert, pour enquerir au vray ou estoit Monseigneur le Daulphin et quel chemin il tenoit après ce qu'il estoit parti de Paris, quant les Bourguignons furent mis dedans, et de tout rapporter la response audit lieu d'Orliens par devers Monseigneur de Vertus, ou ailleurs ou qu'il soit pour le fait de Monseigneur le duc. Pièces originales, 2118 : NOEL, n° 48121.

[12] Martin Gouge de Charpaignes.

[13] Original autographe sur papier. Archives de Lyon, AA 81.

[14] Original autographe. Archives de Lyon, AA 84.

[15] Cette lettre paraît avoir été adressée au sénéchal de Limousin, qui était alors Geoffroy, seigneur de Mareuil.

[16] Original sur papier (non signé). Pièces originales, 675 : CHAPOLIE.

[17] Original sur papier avec trace de sceau. Archives de Lyon, AA 22, f. 25.

[18] Guillaume de Roussillon, seigneur du Bouchage.

[19] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3044, f. 12.

[20] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3044, f. 20.

[21] Maintenant Martigny-le-Comte (Saône-et-Loire).

[22] Copie moderne. Ms fr. nouv. acq., 1001, f. 13, d'après les manuscrits de Saint-Vincent du Mans.

[23] Copie moderne. Ms fr. nouv. acq., 1001, f. 14, d'après les manuscrits de Saint-Vincent du Mans.

[24] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3044, f. 44.

[25] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3044, f. 56, et 3004, f. 26.

[26] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3044, f. 57, et 3004, f. 25.

[27] Copie moderne. Doat, IX, f. 277.

[28] Original sur papier. Archives de Tours. — On lit au dos : Présentées par Colin Fremont le XXe jour de mars M CCCC et XX. Cette lettre a été déjà publiée par M. Luzarche, Lettres de Tours, etc., p. 35.

[29] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3223 bis, f. 180.

[30] Original autographe. Archives de Lyon, AA 84.

[31] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3044, f. 107.

[32] Original sur papier, non signé, avec sceau plaqué, très bien conservé. Archives de Lyon, AA 22, f. 8.

[33] Copie du temps. Archives de Grenoble, D 3044, f. 125 v°.

[34] Original sur papier, avec sceau plaqué, recouvert de papier. Archives de Lyon, AA 22, f. 31.

[35] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3044, f. 134.

[36] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3044, f. 134 v°.

[37] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3044, f. 144 v°.

[38] Original sur papier, avec sceau plaqué en cire rouge. Archives de Lyon, AA 22, f. 28.

[39] Original sur papier, avec sceau plaqué, recouvert de papier. Archives de Lyon, AA 22, f. 29.

[40] Copie du temps. Archives de Grenoble, B 3044, f. 178.

[41] Original sur papier, avec sceau plaqué, recouvert de papier. Archives de Lyon, AA 20, f. 27.

[42] Copie moderne, d'après l'original aux Archives de Rodez. Collection Doat, IX, f. 264.

[43] Original sur papier, avec trace de sceau plaqué, en cire rouge. Archives de Lyon AA 22, f. 32.