LES DUCS DE GUISE ET LEUR ÉPOQUE

 

Étude historique sur le seizième siècle

TOME SECOND

CHAPITRE XXIX. — LES DERNIERS GUISES.

 

 

1610-1675.

 

Henri IV avait compris que l'on ne gouverne pas avec une minorité. Il s'était détaché de celle qui l'avait soutenu pendant près de vingt ans, et il s'était appuyé presque uniquement sur l'ancienne majorité qui l'avait combattu. Sauf Sully et Turenne, il ne garda au pouvoir aucun des anciens chefs huguenots, ni Coligny le fils, ni Duplessis-Mornay, ni d'Aubigné. Il se servit des modérés, comme Montmorency, Bellegarde, Harlay, et des Ligueurs auxquels il confia des provinces, comme le duc de Guise. Le tact du maître et sa supériorité intellectuelle, autant que le besoin du repos, firent accepter cette évolution au point de laisser assoupir les anciens dissentiments.

A sa mort, le lien qui nouait ces intérêts se brisa subitement. Les idées de coalition des puissances catholiques pour l'extirpation de l'hérésie, et celles de rébellion pour établir la Réforme par propagande armée, reparurent tout à coup. La couronne se prononça pour l'alliance espagnole, et fut soutenue par le duc de Guise y qui chercha en même temps à reconstituer son importance.

Il n'hésita pas à prodiguer l'argent parmi ses partisans et à défendre avec acharnement ses prérogatives plus ou moins légitimes. Malgré l'énormité de ses revenus, les besoins d'argent étaient la cause de ses principaux ennuis. Il crut y remédier en se mariant, bien qu'il fût âgé de près de quarante ans, avec la veuve de l'homme le plus riche de France.

Très hault et très puissant prince Charles de Lorayne, duc de Guyse, pair de France, et très haulte et très puissante princesse madame Henriette-Catherine de Joyeuse, duchesse douairière de Montpensier, furent espousés le 5 de janvier 1611 par Monsieur le cardinal de Joyeuse[1]. Mais la fille que la nouvelle duchesse de Guise avait eue de son premier mari, le duc de Montpensier, fut fiancée peu de temps après à Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, et il fallut rendre compte des grands biens dont elle était héritière. D'ailleurs, l'Espagne n'envoyait plus de doublons. Guise se trouva bientôt accablé de dettes. Il remarqua que le prince de Coudé, catholique et uni d'intérêts avec le Florentin Concini, attirait vers lui la plus grosse part des trésors amassés par la prévoyance de Henri IV, et se faisait donner des terres, des châteaux, des villes. Il comprit aussitôt les avantages de ce jeu et tendit également la main vers la Régente. Outre les deux cent mille écus qu'il avait déjà reçus après la mort de Henri IV, le duc de Guise s'en fit donner encore trois cent mille en janvier 1613. Il s'occupa de défendre ses droits de préséance contre le duc de Nevers, beau-frère du jeune duc de Mayenne, qui prit parti contre Guise, et mit ainsi la division dans la famille autrefois si unie des princes lorrains.

Du moins, le duc de Guise ne terminait plus ses querelles par des coups d'épée imprévus, comme celui qui l'avait débarrassé du maréchal de la Ligue, à Reims, dans sa jeunesse ; mais ses frères, moins assouplis que lui par les manèges de la cour, donnèrent de l'éclat à leurs haines et se tinrent dans une sorte d'exaltation continuelle qui les épuisa et les fit mourir prématurément.

Le plus jeune, Paris de Lorraine, que l'on nommait le chevalier de Guise, avait grandi au milieu d'une génération de bretteurs, dont le plus fameux était le fils de Balagny, le plus galant homme du monde, puisqu'il avait tué huit ou neuf hommes eu duel. Quand Balagny entrait dans un bal, c'était un murmure d'admiration parmi les dames, qui le priaient à l'envi de s'asseoir près d'elles[2]. A côté d'un tel modèle, le chevalier de Guise était impatient de se signaler. Il apprit, à la fin de 1612, qu'un des gentilshommes de la suite de Concini, le baron de Luz, s'était vanté d'avoir intercepté, vingt-quatre ans auparavant, un avis qui prévenait le Balafré des dispositions prises par Henri III pour le tuer. Fidèle à ce sentiment de vengeance que les Guises se transmettaient de père en fils, il se mit à la recherche du baron de Luz, l'aperçut dans un carrosse, le 3 janvier 1613, rue de Grenelle, près de la barrière des Sergents, lui cria de descendre, lui passa son épée au travers du corps, avant qu'il eût le temps de se mettre en garde, et courut se vanter près des dames de ce coup heureux, pendant que le vieux râlait dans l'allée d'une maison où il s'était réfugié pour mourir. Quelques jours après, le 31 janvier, le fils du baron de Luz, jeune, hardi et inexpérimenté, voulut venger la mort de son père, et fit appeler le chevalier de Guise. Celui-ci monta à cheval immédiatement, rejoignit l'enfant au faubourg Saint-Antoine, le tua et se retira dans l'hôtel du duc son frère pour recevoir les félicitations de toute la cour. Ce double exploit sur le père et le fils fut célébré comme une bataille gagnée ; les poètes le rimèrent ; la Régente envoya le jour même un gentilhomme pour complimenter le chevalier sur son bonheur et sa bravoure ; le jeune roi lui fit la même faveur le lendemain. Continuellement furieux et exalté, le pauvre Paris de Lorraine devint à peu près fou de l'orgueil de ce succès ; le 1er juin suivant, il se divertit à charger jusqu'à la gueule une pièce d'artillerie et voulut y mettre le feu lui-même, malgré les supplications des canonniers ; la pièce creva, les débris éventrèrent le jeune Paris, qui mourut en quelques heures.

Les filles du Balafré portaient dans leur passion la même violence que leurs frères : l'une d'elles, qui avait épousé le prince de Conti, inquiète de voir son frère le duc de Guise s'embarrasser de plus en plus dans les dettes, le suppliait un jour de ne jouer plus. — Ma sœur, dit-il, je ne jouerai plus quand vous ne ferez plus l'amour. — Ah ! le meschant, reprit-elle, il ne s'en tiendra jamais ![3]

Le duc de Guise n'en était pas moins le principal conseiller politique de la Régente et le fidèle associé du confident florentin. Quand l'union intime entre la France et l'Espagne, c'est-à-dire la subordination de la France aux intérêts espagnols, fut conclue, ce fut le duc de Guise qui se rendit à Bordeaux pour épouser par procuration du Roi, en 1615, la jeune reine Anne d'Autriche. Bientôt il fut chargé d'une mission qui dut lui sembler plus flatteuse encore. La Régente lui confia, pendant la prise d'armes de 1617, le commandement de l'armée royale contre les seigneurs révoltés ; il eut précisément pour adversaire le duc de Nevers, qui était toujours en querelle avec lui sur les questions de préséance. Il poussa cet ennemi avec ardeur, lui prit Richecourt, Château-Porcien, Rethel, et eut bientôt la joie de le tenir assiégé dans Mézières[4], pendant qu'une autre armée royale enlevait les places du Nivernais et attaquait la duchesse dans le château de Nevers.

C'était une lutte entre favoris. Ceux de Concini triomphaient avec le duc de Guise ; ils s'attendaient à recueillir les pensions et les gouvernements des vaincus. Mais tout à coup Louis XIII s'éveilla, fit casser la tête à Concini, rappela ses armées et donna le pouvoir suprême à un homme d'une vieille famille des bords de la Durance, entreprenant, énergique, d'Albert de Luynes.

Le duc de Nevers accourut près du Roi, et figura à son tour parmi les favoris. Il appuya la politique autrefois rêvée par Catherine de Médicis, tentée actuellement par le connétable de Luynes, et qui sera bientôt réalisée par le cardinal de Richelieu : forcer à la docilité les réformés de France et assurer ensuite, par la protection des réformés à l'étranger, la prépondérance de la France en Europe. Guise, au contraire, s'enrôla dans cette cabale de mécontents qui ont épuisé en quelques mois le connétable de Luynes et ont eu la joie de le voir mourir de désespoir.

Un de ses frères continuait en même temps les querelles avec le duc de Nevers. Celui-ci prétendait disposer à son gré d'une abbaye dont le cardinal Louis de Guise voulait faire remettre la possession à un de ses fils naturels ; le cardinal se mit en pourpoint, entra chez le duc de Nevers avec quelques hommes bien armés, le souffleta, et prit la fuite avant que Nevers eût pu le rejoindre. Il fut enfermé quelque temps à la Bastille, et bientôt remis en liberté par l'indulgence qu'on se croyait forcé de garder devant cette sorte de frénésie dont semblaient atteints tous les enfants de Henri de Guise, même quand ils avaient été élevés et instruits pour devenir cardinaux.

Mais l'époque de l'indulgence allait disparaître. Déjà le pouvoir arrivait aux mains d'un homme qui n'était plus d'humeur à tolérer l'opposition, ni même l'indocilité. Le cardinal de Richelieu essaya d'utiliser le duc de Guise ; il le fit venir avec ses galères de la Méditerranée au siège de la Rochelle en 1627. Il condescendit même à lui donner une leçon en frappant à côté de lui un de ses frères, ce prince de Joinville qu'on avait envoyé en Hongrie combattre les Turcs, qui était revenu et avait épousé la veuve du connétable de Luynes en prenant le titre de duc de Chevreuse, rendu si fameux les années suivantes par la beauté, les galanteries et les aventures de la duchesse et de sa fille. Le cardinal de Richelieu ne tarda guère à écarter de la cour et à exiler dans son gouvernement ce turbulent personnage.

Cet exemple ne fut pas utile à l'aîné. Avec sa manie héréditaire de soulever sans cesse des conflits de préséance, le duc de Guise prétendit se prévaloir de sa charge d'amiral du Levant, pour soustraire nos flottes de la Méditerranée à l'autorité de l'amiral de France ; l'amiral de France était le cardinal de Richelieu. La lutte ne fut pas longue. Guise reconnut promptement qu'il ne serait pas le plus fort, il s'effraya outre mesure, se souvint qu'il n'avait pas encore accompli son vœu d'un pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame de Lorette depuis son évasion du château de Tours, plus de quarante ans auparavant, et demanda la permission de se rendre en Italie pour satisfaire à cette obligation de conscience. Cet exil volontaire ne commença point sans de nouvelles humiliations. Il dut mendier un secours d'argent et écrivit au cardinal : Ma nécessité est si grande et mes affaires en tel désordre qu'il faut par nécessité que je reçoive quelque argent pour partir d'icy, y devant pour ma despence dix à douze mille escus à de pauvres gens, sans les autres debtes que j'y ay faites pour le service du Roy, qui montent à plus de quatre cent mille livres[5]. Il tomba, pendant son voyage en Italie, dans des supplications continuelles, n'osa plus rentrer en France, essaya d'obtenir pour son fils aîné la main d'une nièce du cardinal, et s'éteignit enfin dans son exil d'Italie, en 1640, après avoir vu mourir son fils aîné quelques mois avant lui. Il laissait son titre à son troisième fils, qui était archevêque de Reims.

Henri, ce cinquième duc de Guise, possédait à quatorze ans quatre cent mille livres de rente en biens d'église et l'archevêché de Reims. Il prit d'abord pour modèle son oncle le cardinal Louis de Guise, qui portait le justaucorps de buffle et l'épée, faisait appeler en duel, et avait cru pouvoir épouser Charlotte des Essars, ancienne maîtresse de Henri IV, dont il avait six enfants. De même le neveu, pendant ses visites pastorales à l'abbesse d'Avenay, dans son diocèse de Reims, avait su plaire à la jeune sœur de l'abbesse et vaincre ses scrupules par une promesse de mariage du style le plus galant : A l'incomparable et adorable princesse Orante. Moy, soussigné, Henry de Lorraine, dans l'extrême passion que j'ay d'honorer et servir très généreuse et très vertueuse princesse madame Anne de Gonzague, jure et proteste de n'aimer ni épouser jamais autre personne qu'elle. Et pour plus grande sûreté de la foi du mariage que je lui ai promis, je lui ai envoyé la présente promesse écrite et signée de mon sang, 29 juin 1636. La jeune pensionnaire eut sans doute des remords, car Henri obligea deux ans après un de ses chanoines de Reims de le marier avec sa charmante Anne de Gonzague, dans la chapelle de l'hôtel de Nevers.

La mort de son père et de son frère aîné lui permit de se démettre de toutes ses charges ecclésiastiques et de succéder au titre de duc de Guise, en 1640. Il se hâta d'entrer en lutte contre le cardinal de Richelieu et de se présenter comme un chef de mécontents : il fut forcé de s'enfuir dans les Pays-Bas, comme son père avait dû se retirer en Italie ; il conspira avec le comte de Soissons, ne fut pas présent à la bataille de la Marfée, qui raina les espérances de la cabale à laquelle il s'était associé, et il apprit à Bruxelles que le 6 septembre 1641, juste un an après la mort de son père, il avait été condamné à mort et dépouillé de tous ses biens.

Anne de Gonzague lui fut fidèle dans cette disgrâce ; mais il lui avait déjà donné une rivale. Cessant d'imiter son oncle le cardinal, le nouveau duc de Guise suivait, dette fois, l'exemple de son cousin le duc de Lorraine. Ce bon seigneur avait obtenu la Lorraine en épousant sa parente la princesse Nicole, héritière du duché. Puis il avait feint des scrupules de conscience et prétendu que le mariage était nul parce que le prêtre qui avait baptisé la pauvre duchesse avait été plus tard condamné pour sorcellerie[6] ; il s'était alors marié avec madame de Cantecroix, du vivant de sa femme Nicole, et en conservant le duché qu'elle lui avait donné en dot. Du reste, les deux femmes se traitaient avec égards, grâce aux soins d'une troisième, qui n'était autre que Charlotte des Essars, l'ancienne femme du cardinal de Guise, mariée depuis au marquis du Hallier.

Après un tel exemple, Henri de Guise n'eut aucun scrupule à se marier aussi une seconde fois ; il n'était pas depuis deux mois à Bruxelles qu'il avait déjà épousé Honorée de Berghes, veuve d'Albert de Hénin, comte de Bossu. Le mariage fut célébré par un évêque parent de la dame[7]. Pendant ce temps-là, Anne de Gonzague s'était échappée de son couvent pour rejoindre son mari. Elle s'habilla en homme et s'en alla droit à Besançon, pour passer de là en Flandres ; elle s'y fit appeler madame de Guise[8].

Elle dut se retirer en voyant que le titre était porté par une autre femme, revint à Paris et reprit son nom de Anne, la princesse Anne, comme si de rien n'étoit, épousa Edouard, prince palatin, fort gueux et jaloux, elle d'humeur fort galante[9]. Elle devint la célèbre princesse palatine de la Fronde, et ne dut pas éprouver beaucoup de pitié pour les malheurs de sa rivale y la comtesse de Bossu. Cette pauvre femme ne garda pas si longtemps qu'elle son influence sur le duc de Guise ; il lui mangea cinquante mille écus pendant son exil, et ensuite il s'en dégoûta. Il ne songeoit plus à elle que pour lui faire des outrages. Cette amante désolée donna de la compassion à tous ceux qui la virent, car elle étoit belle et malheureuse[10].

Le duc fut réintégré dans ses biens, après la mort de Louis XIII, par la régente Anne d'Autriche, le 25 juillet 1643, et reçut le pardon du crime pour réparation duquel il avoit esté condamné à mort et exécuté en effigie[11]. Il rentra à Paris et se trouva, dès les premiers jours, l'un des plus brillants dans la cour avide de plaisirs qui s'était groupée autour de la Régente. Un duel accrut bientôt sa réputation d'homme heureux et le posa comme un héros de roman près de la duchesse de Montbazon et de toutes les beautés si célébrées de cette époque.

La duchesse de Montbazon, ennemie de la duchesse de Longueville, voulut faire croire que cette dame était dans un commerce de galanterie avec Coligny ; elle lut et montra une lettre qui avait été trouvée dans son salon, et fit courir le bruit que cette lettre avait été écrite par la duchesse de Longueville et perdue par Coligny. La vérité est que la lettre était adressée par madame de Fouquerolles à M. de Maulevrier[12]. La Régente ne put tolérer qu'un pareil outrage fût infligé à la sœur du grand Condé ; elle obligea la duchesse de Montbazon à venir présenter chez madame de Longueville des excuses assez humiliantes, et l'exila ensuite dans ses terres. La fière Longueville ne fut pas satisfaite ; elle força Coligny à se présenter comme son chevalier et à provoquer le champion de madame de Montbazon. Pourquoi est-ce le duc de Guise qui se trouva l'adversaire de Coligny ? Les contemporains ont négligé de le dire ; la Rochefoucauld indique seulement qu'il avoit été mêlé dans cette affaire[13], peut-être par une simple légèreté de langue.

Coligny était le petit-fils de l'amiral, mais les vrais héritiers du grand Coligny étaient les fils de sa fille, les princes d'Orange ; celui qui portait son nom n'avait aucune qualité intellectuelle, ni militaire ; il étoit foible et peu adroit, et il relevoit d'une longue maladie ; il choisit d'Estrades, qui depuis a été maréchal de France, pour appeler le duc de Guise, qui se servit de Bridieu, et ils prirent leur rendez-vous à la place Royale. Le duc de Guise, en mettant l'épée à la main, dit à Coligny :Nous allons décider les anciennes querelles de nos deux maisons, et on verra quelle différence on doit mettre entre le sang de Guise et celui de Coligny[14]. Le jugement fut promptement prononcé, le duc de Guise eut de l'avantage sur le martyr de madame de Longueville ; il lui donna un grand coup d'épée dans le bras[15]. La Rochefoucauld, qui vivait dans ce monde, raconte que le duc de Guise, pour l'outrager, en lui étant son épée, le frappa du plat de la sienne. D'Estrades et Bridieu se blessèrent dangereusement l'un et l'autre, et furent séparés par le duc de Guise. Coligny, accablé de douleur d'avoir si mal soutenu une si belle cause, mourut quatre ou cinq mois après d'une maladie de langueur.

Peut-être le coup du plat de l'épée est dû à l'imagination des salons, comme la légende de Coligny renversé demandant la vie à son rival qui aurait pu le tuer par terre, suivant les lois du duel :

S'il a demandé la vie,

Ne l'en blâmez nullement,

C'est pour être votre amant...,

disait la chanson à madame de Longueville qui passa pour avoir été spectatrice du duel, dans un des hôtels de la place Royale, chez la vieille duchesse de Rohan, cachée à une fenêtre ; mais elle eut peu de satisfaction de ce combat[16].

Ce souvenir, ou plutôt cette parodie des luttes entre les grands hommes du siècle précédent, amusa les beaux-esprits, mais n'ajouta guère à la considération du duc de Guise. Il a donné, disait-on à la cour, de si grandes marques de sa légèreté, soit dans la galanterie, soit dans l'amour légitime, qu'une femme ne sauroit jamais le louer sans manquer à ce qu'elle doit à son sexe[17]. Mazarin le regardait comme un homme léger et capable de se compromettre dans toutes les méchantes affaires[18]. La propre mère du duc de Guise ne cachait pas le peu d'estime que lui inspirait la conduite d'un fils jugé sévèrement par les gens sérieux. Son autre fils, le duc de Joyeuse, n'offrait pas davantage l'exemple de la constance. Il s'éprit d'abord de la petite-fille du duc d'Épernon[19]. Ce fut principalement dans ces bals-là qu'il témoigna tout à fait sa passion pour mademoiselle d'Épernon, et mademoiselle d'Épernon n'en avoit pas moins pour ce mariage. Pour moi, je le souhaitois beaucoup aussi, dit mademoiselle de Montpensier[20] ; cependant les chuchoteries de mademoiselle de Guise sur cette affaire envers madame sa mère ruinèrent ce dessein. Dominé par les caprices de sa sœur, le duc de Joyeuse tomba amoureux de mademoiselle de Guerchy[21], et oublia la pauvre Anne d'Épernon qui s'enfuit, belle, enviée, héritière unique, aux carmélites de la rue Saint-Jacques, sous le nom de sœur Anne-Marie de Jésus. Bientôt mademoiselle de Guerchy fut oubliée également, et le duc de Joyeuse adressa ses galanteries à Marie de Valois, fille unique du duc d'Angoulême.

Tous les petits-fils des grands Guises n'étaient pas descendus à ce degré de frivolité et d'oisiveté. Un homme restait, mais un seul dans toute la famille. C'était le comte d'Harcourt, né en 1601, fils du duc d'Elbeuf[22]. Tête froide, soldat actif, adroit politique, il savait donner des ordres et les faire exécuter, diriger des manœuvres rapides, instruire des chefs. Presque tous les lieutenants généraux de la première moitié du règne de Louis XIV avaient été formés à son école. Ses campagnes d'Italie ont été regardées longtemps comme un modèle de stratégie, et pendant les guerres civiles il a été l'adversaire souvent heureux du grand Condé. Il avait épousé une cousine de Richelieu[23], et resta presque constamment fidèle à la fortune de Mazarin[24].

Le duc de Guise ne figura pas non plus parmi les ennemis de Mazarin ; mais s'il évita de se mêler aux désordres de la Fronde, c'est qu'il eut, à cette époque, l'âme absorbée tout entière par une pensée unique, le désir d'un nouveau mariage. Oublieux de ses deux femmes, il voulut épouser une des filles d'honneur d'Anne d'Autriche, Suzanne de Pons, fille de Jean-Jacques de Pons, marquis de la Gaze. Suzanne, qui n'étoit pas fâchée d'avoir un amant sous la figure d'un mari[25], feignit d'ajouter foi à ce troisième mariage, se retira dans un couvent irrégulier pour y vivre sous les ordres du duc de Guise, servie par ses officiers, et défrayée à ses dépens[26]. Dès lors Henri de Guise ne songea plus qu'à obtenir la nullité des deux premiers mariages, pour faire accepter le troisième, et il partit le lundi 29 octobre 1646 avec M. l'abbé d'Elbeuf pour aller à Rome faire rompre son mariage avec madame de Bossu[27].

Après sept mois de sollicitations près du Saint-Père, il n'obtenait pas de solution, lorsqu'il imagina subitement un moyen d'acquérir une influence prédominante près du trône pontifical, et d'offrir à sa bien aimée une couronne conquise pour elle. Il s'avisa de faire valoir ses droits sur le royaume de Naples, en rappelant les prétentions des premiers Guises à représenter la dynastie angevine, et de se montrer ainsi à l'Europe comme le véritable portrait de nos anciens paladins[28]. Le peuple de la ville de Naples venait à ce moment de secouer la domination espagnole ; le chef qu'il s'était élu, Thomas Aniello, avait été massacré après un règne de trois jours ; le prince de Massa, qui lui avait succédé, avait été égorgé de même. Le meneur de ces meurtriers, l'armurier Gennaro Annese, craignant un sort semblable, voulut s'abriter derrière un paladin, accueillit les offres du duc de Guise, et proposa de le proclamer général de la République napolitaine. Annese était un de ces parleurs qui se mêlent aux émeutes, y cherchent leur profit et sauvent souvent leur tête par une trahison opportune.

C'est à cet intrigant, faux et lâche, que se confia naïvement le duc de Guise : il s'avança, le 15 novembre, avec deux hommes, dans une chaloupe, au milieu de la baie de Naples : sous le feu de la flotte espagnole, il débarqua, sans soldats, sans argent, sans poudre. Ces salves de l'artillerie ennemie, cette audace à apparaître seul, en plein jour, dans un pays inconnu, à travers une flotte de blocus, donnaient à cette entreprise un aspect théâtral qui fut suffisant pour soulever l'enthousiasme des lazzaroni. On lui brûla de l'encens sous le nez, on se battit pour s'arracher les sequins qu'il tirait de ses poches. La femme du général Annese, qui n'était ni belle, ni propre, lui fit la chemise qu'il mit le lendemain[29].

Il put bientôt apercevoir les résultats de son imprévoyante folie ; s'il visitait un poste avancé, tous les hommes y étaient accablés du sommeil de l'ivresse ; sans ami, dans une ville prise de démence, au milieu d'une population criarde et fuyarde, il n'avait plus, comme son grand-père, au temps des barricades, les gardes bourgeoises qu'endoctrinaient les curés, mais des chefs insolents, l'armurier Annese, qui se disait son collègue, et des gens qui l'abandonnaient au moment des sorties, ou qui livraient ses projets aux Espagnols.

De toutes les trahisons, la plus cruelle et la moins soupçonnée fut celle de la jeune fille pour laquelle il s'était jeté dans ces aventures. La belle Suzanne de Pons ne fut pas touchée par tant de périls encourus pour lui plaire. Cela ne l'empéchoit pas de se divertir. Cette âme, gloutonne de plaisir, n'étoit pas satisfaite d'un amant absent qui l'adoroit, d'un héros qui, pour la mériter, vouloit se faire souverain et mettre à ses pieds toutes ses victoires[30]. Elle oublia promptement le pauvre duc ; elle lui fit sentir, à son tour, les infidélités qu'il avoit faites à la princesse Anne de Gonzague et à la comtesse de Bossu. Et, par un échange honteux pour elle, l'écuyer de ce prince prit enfin dans son cœur la place de son maître[31].

La Régente, indignée de ce scandale, la fit enfermer au couvent des Filles de Sainte-Marie ; elle y demeura, malgré elle, jusqu'à ce que le peu de bonheur du duc de Guise et l'inclination de la demoiselle, qui n'étoit pas tournée du côté de la pénitence, la mirent dans une entière liberté.

Ce qui acheva de perdre dans le ridicule le conquérant de Naples fut sa robuste crédulité dans la constance de Suzanne et son obstination à ne pas croire à la félicité de l'écuyer Malicorne, qu'il avait placé près d'elle. Il ne sut pas déguiser son indignation contre la Régente, en apprenant que sa bien-aimée était enfermée. Les infidélités dont il avait été victime étaient la fable de toute la cour, lorsque arrivèrent ses lettres, qui demandaient que mademoiselle Pons fût remise en liberté. Exposant, disait le pauvre duc, ma personne dans les périls continuels où je me trouve tous les jours, et de trahison et de poison, et ne prétendant pour récompense de mes travaux que de pouvoir passer ma vie avec mademoiselle de Pons, j'ai appris avec un regret extrême la rigueur dont Votre Majesté a usé envers elle[32]. Il ajoutait qu'il n'estimait sans elle ni la fortune, ni la grandeur, ni même la vie.

Il fut moins aveugle avec Gennaro Annese, lui retira son commandement, et ne réussit, par cette mesure incomplète, qu'à précipiter le dénouement. Annese introduisit les Espagnols dans la ville, et fut aussitôt pendu par eux, comme il le méritait doublement. Le duc de Guise, fait prisonnier le lendemain, fut embarqué pour l'Espagne, et resta plusieurs années enfermé. Il s'abaissa, pour obtenir sa liberté, aux promesses les plus fausses et aux offres les plus honteuses ; ses lettres au roi d'Espagne existent encore dans nos archives. Il offre d'introduire en France les armées espagnoles à travers son gouvernement de Provence ou ses domaines de Guise : il se déclare prêt à employer, pour les intérêts de l'Espagne, sa personne, son crédit, sa vie et celle de tous ses amys. Il attend avec une impatience extraordinaire les intentions de Sa Majesté pour y obéir avec autant de ponctualité qu'il en apportera toute sa vie à l'exécution de ses volontés[33]. Ses véritables ennemis sont en France, comme ceux de l'Espagne, et il n'a jamais souhaité la liberté que pour rendre à Sa Majesté des services considérables, restablir sa maison, et se venger de tous les mauvais traitements et injures que ses prédécesseurs et luy avoient receu delà couronne de France[34]. Après quatre ans, il fut enfin mis en liberté. Le prince de Condé, sans avoir aucune habitude avec lui, par pure générosité, le demanda aux Espagnols au lieu de sommes fort considérables qu'ils lui dévoient[35]. Mais avant de le laisser retourner en France, le roi d'Espagne lui fit promettre, sous la foi du serment, et lui fit signer un engagement écrit de ne prendre part à aucune expédition contre le royaume de Naples.

Ainsi libre par la protection du prince de Condé et sous la promesse de ne plus retourner à Naples, le duc de Guise s'empressa de faire deux choses : il prit séance au Parlement et vota, dès son retour, avec les autres pairs, la condamnation du prince de Condé et de toute sa famille pour crimes de haute trahison et de lèse-majesté ; il fut présent à tout ce qui se passa contre tout le monde[36] ; puis il prépara une nouvelle expédition dans le royaume de Naples.

Il se glissa dans les bonnes grâces de Mazarin afin de faire mettre une flotte française au service de ses prétentions. Contre sa parole, il reparut à Naples le 6 octobre 1654, enleva Castellamare, et, après quelques combats douteux, jugea prudent de se rembarquer sur les vaisseaux français et de se réfugier à Paris, non sans avoir fait tuer un grand nombre des jeunes gentilshommes qui l'avaient suivi dans l'espoir d'une glorieuse conquête.

Il montrait moins de fermeté à garder la reconnaissance des services rendus ou la foi jurée qu'à repousser les supplications de la femme qu'il avait épousée à Bruxelles. La comtesse de Bossu chercha à le rencontrer après ce second échec de Naples. Mademoiselle de Montpensier, fille du duc d'Orléans, qui vint la voir dans le couvent où elle s'était retirée à Paris, dit : Je la trouvai au lit ; elle me parut fort agréable' Elle est flatteuse, a de l'esprit, et dans une conversation le peu de jugement ne paroist pas. Je la fis lever pour voir sa taille, elle l'a assez belle. Quelque temps après, elle la fit appeler dans sa chambre, au Luxembourg, un jour que Guise y était seul. En entrant, la comtesse de Bossu se jeta aux pieds de M. de Guise, lui disant :Ayez pitié de moi, songez à l'état où je suis et à celui où vous devez être, à l'amitié que vous avez eue pour moi. — Il lui dit :Madame, levez-vous, je suis votre serviteur. — Force civilités d'un air froid et peu attendri. Elle lui disoit :Mais vous m'avez aimée, vous m'avez trouvée belle !Oui, mais je ne vous aime plus, parce que vous êtes changée. Il lui dit assez de duretés[37].

Au milieu de ces difficultés avec ses trois femmes et les lazzaroni, le duc de Guise s'amoindrit ; ses voyages, ses années de prison l'écartèrent des événements de la France. Ce n'était plus un Guise, c'était le petit abbé de Retz, qui avait réveillé le souvenir des barricades, poussé contre les gardes du Roi les pertuisanes et les arquebuses du siècle dernier, mis sur la gorge des bourgeois les hausse-cols gravés à la devise : Saint Jacques Clément, priez pour nous[38], et essayé, par divertissement, le rôle du Balafré. Le duc de Guise laissait passer la Fronde, et les campagnes d'Alsace, et la paix des Pyrénées ; il ne voyait rien autour de lui ; satisfait de vivre en prince, avec trente-six pages et douze Maures[39], submergé par le flot montant des splendeurs récentes, enseveli dans la foule des favoris, des hommes de guerre, des ducs, des légitimés, des princes du sang, une France joyeuse et glorieuse. Tardes et Lauzun, Turenne et Luxembourg, la Rochefoucauld et Rohan, les Vendômes, le grand Condé, le duc d'Orléans. Dans ce monde nouveau, les Guises restaient comme un débris d'un autre âge, une ruine.

Le duc de Guise mourut en 1664, laissant son titre au fils aîné de son frère, le duc de Joyeuse. Ce sixième duc de Guise, Louis-Joseph, était un enfant de seize ans, dont la tante entreprit d'assurer la fortune. Cette tante, mademoiselle de Guise, étoit une personne de beaucoup d'esprit et de desseins fort dignes des Guises ses pères[40]. Elle eut assez de crédit pour faire épouser à son jeune neveu une fille de Gaston d'Orléans. Bossue et contrefaite à l'excès, elle avoit mieux aimé épouser le dernier duc de Guise, en mai 1667, que de ne se point marier[41].

Le nouveau duc de Guise put éprouver, par cette union, à quel degré sa maison était déchue. Ce n'était plus le temps où la petite-fille d'un duc de Guise devenait reine de France et luttait contre Catherine de Médicis. Le mariage parut si peu important qu'on oublia une partie des préparatifs. On y avoit si peu pourvu qu'ils n'eurent point de carreaux. On alla en chercher, on ne trouva que ceux des chiens de madame de Montespan. Madame de Montespan me le conta le plus plaisamment du monde. Elle dit : J'étois dans la tribune ; quand ils se levèrent à l'évangile, et que je vis les carreaux de mes chiens ainsi honorés et servant à une telle noce, cela me fit rire[42].

Mais la nouvelle duchesse de Guise n'en fut que plus exigeante sur le cérémonial de chaque jour : Tous les respects dus à une petite-fille de France furent conservés. M. de Guise n'eut qu'un ployant devant madame sa femme. Tous les jours, à dîner, il lui donnoit la serviette, et quand elle étoit dans son fauteuil, et qu'elle avoit déployé sa serviette, M. de Guise debout, elle ordonnoit qu'on lui apportât un couvert, qui étoit toujours prêt au buffet. Ce couvert se mettoit en retour au bout de la table, puis elle disoit à M. de Guise de s'y mettre, et il s'y mettoit. Tout le reste étoit observé avec la même exactitude, et cela se recommençoit tous les jours[43].

Si fière avec son mari, elle n'en était que plus obséquieuse près du Roi, et s'efforçait de faire sa cour à une servante espagnole que la reine Marie-Thérèse avait amenée avec elle pour soigner son chocolat et ses bouillons. Cette fille, nommée la Molina, étoit, dit Mademoiselle, la plus laide créature que l'on ait jamais vue. Ma sœur de Guise lui baisoit les mains, et l'on dit qu'elle l'appeloit Maman, et lui faisoit mille présents, et toutes les femmes lui en foisoient aussi pour être bien traitées de la Reine[44].

Le jeune duc Louis-Joseph aimait la Fontaine, et se fit dédier un recueil de ses fiables. Il mourut à vingt-deux ans, laissant un fils qui étoit un enfant très-malsain, qui ne se soutenoit pas à six ans, étoit tout misérable[45], et qui succomba en juillet 1675. Sa mère en fut affligée, dit le duc de Saint-Simon, jusqu'à en avoir oublié son Pater. C'était François-Joseph, le septième et dernier duc de Guise.

Le titre de duc de Guise ne fut pas relevé par les autres descendants du fondateur de la race ; toutes les branches furent éteintes de bonne heure ; la seule qui se soit prolongée jusqu'à notre époque est celle du marquis d'Elbeuf, septième fils du duc Claude de Guise ; elle disparut avec le prince de Lambesc, qui, né en 1751, mourut en 1825.

 

FIN DU SECOND ET DERNIER TOME

 

 

 



[1] JAL, Dictionnaire historique. Extrait des registres de la paroisse de Saint-Eustache.

[2] Life of Herbert of Cherbury written by himself, p. 110. Le père de ce bretteur était Balagny, fils naturel de Montluc, évêque de Valence ; il avait été élevé par Catherine de Médicis et désigné par elle comme gouverneur de Cambrai, dont elle se prétendait propriétaire, comme héritière de son fils François de Valois. Pendant les guerres de la Ligue, Balagny, poussé par l'ambition de sa femme, trahit sa bienfaitrice et se déclara souverain de Cambrai. Il vendit cette place à Henri IV contre celle de Brouage et la promesse d'un bâton de maréchal de France. Son fils avait trente ans et les cheveux blancs en 1608, au moment du voyage d'Herbert de Cherbury ; il avait dix ans de plus que le chevalier de Guise.

[3] TALLEMANT DES RÉAUX, Princesse de Conti ; Agrippa d'AUBIGNÉ, le Baron de Fœneste, p. 178.

[4] Père ANSELME.

[5] Ms. Gaignières, v. 355, fol. 343, publié par BOUILLÉ, t. IV, p. 407.

[6] BAZIN, Histoire de France sous Louis XIII, t. III, p. 84.

[7] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires, édit. Didier, p. 64.

[8] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, édit. Chéruel, t. I, p. 283.

[9] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, édit. Chéruel, t. I, p. 283.

[10] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires, p. 64.

[11] JAL, Dictionnaire historique.

[12] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires, p. 58.

[13] LA ROCHEFOUCAULD, Mémoires, édit. Didier, p. 398.

[14] LA ROCHEFOUCAULD, Mémoires, p. 398.

[15] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires.

[16] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires.

[17] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires.

[18] COUSIN, Journal des savants, 1854, p. 693, les Carnets de Mazarin, carnet III, p. 39 : Madama di Guisa disgutatissima di suo figlio. Ne ha parlato a M. di Chavigni... P. 63 : Il duca à leggiero e capace d'impegnarsi in ogni cattivo affare.

[19] La mère de mademoiselle d'Epernon était Gabrielle-Angélique de Bourbon, fille légitimée de Henri IV et de la marquise de Verneuil, et duchesse d'Épernon.

[20] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. I, p. 90.

[21] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. I, p. 108.

[22] Voir le tableau généalogique à la fin du premier volume.

[23] Marguerite de Cambout, veuve du duc de Puylaurens.

[24] La mort de cet homme de guerre fut assez étrange ; elle fut la conséquence d'une certaine défaillance qu'il eut, dans un monastère, à l'âge de soixante-six ans. Les détails de cet accident sont donnés dans un manuscrit de la Bibliothèque nationale, cabinet des titres, carton des Guises, publié par BOUILLÉ, t. IV, p. 478.

[25] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires, p. 64.

[26] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires, p. 161.

[27] Olivier D'ORMESSON, Journal publié par M. Chéruel.

[28] Madame DE MOTTEVILLE.

[29] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires, p. 141.

[30] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires, p. 154.

[31] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires, p. 154.

[32] Madame DE MOTTEVILLE, Mémoires, p. 151.

[33] Ms Simancas, A. 32, pièce 6 (Archives nationales).

[34] Ms. Simancas, B. 32, pièce 7 (Archives nationales).

[35] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. II, p. 221.

[36] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. II, p. 221.

[37] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. II, p. 440.

[38] Cardinal DE RETZ, Mémoires, éd. Petitot, t. I, p. 231.

[39] Olivier D'ORMESSON, Journal.

[40] SAINT-SIMON, Mémoires, t. I, p. 196.

[41] SAINT-SIMON, Mémoires, t. I, p. 196.

[42] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. IV, p. 45.

[43] SAINT-SIMON, Mémoires, t. I, p. 106.

[44] SAINT-SIMON, Mémoires, t. IV, p. 412.

[45] Mademoiselle DE MONTPENSIER, Mémoires, t. IV, p. 370.