LES DUCS DE GUISE ET LEUR ÉPOQUE

 

Étude historique sur le seizième siècle

TOME SECOND

CHAPITRE XIX. — UNION DE CHARLES IX ET DE COLIGNY.

 

 

1571-1572.

 

Pour la troisième fois, après trois guerres civiles, les Français essayaient la paix. Mais la paix n'était ni dans les esprits, ni dans les mœurs. Même quand les chefs étaient de bonne foi, les préjuges pieusement éveillés, les colères amassées, la facilité de satisfaire les vengeances privées, continuaient les hostilités, en dépit de tous les édits de pacification. Les ministres protestants restaient haineux ; ils ne voyaient pas d'autre rôle pour un pasteur évangélique que celui de tribun populaire ou de martyr. Les prédicateurs catholiques croyaient assurer le salut de leurs fidèles en les poussant à l'extermination des hérétiques. Le 4 mars 1571, six mois après la paix, la populace de Rouen, soulevée par les moines, égorgeait encore quinze huguenots[1]. Chacun des deux partis voulait supprimer l'autre.

Pour que la paix pût être maintenue, il aurait fallu qu'un mouvement national entraînât les esprits dans une voie nouvelle : une grande pensée aurait pu surgir qui nous aurait tous saisis et emportes.

Coligny et Henri IV, seuls dans leur siècle, ont eu cette inspiration. Ils ont eu une idée, la même : fondre dans une passion commune tous ces éléments effervescents et discordants. Une guerre avec l'Espagne pouvait encore tout sauver : contre l'ennemi national se seraient trouvés subitement réunis ces gens de guerre en ce moment divisés ; les vieux capitaines seraient redevenus compagnons comme aux jours de Metz, de Saint-Quentin, de Thionville. Le roi qui aurait osé prendre résolument la protection des Flamands contre Philippe II serait devenu l'arbitre de l'Europe. Il ne s'agissait plus, comme au temps de François I', d'une conquête disputée et de sièges a entreprendre : les villes nous appelaient comme des libérateurs, les populations n'avaient plus d'espoir qu'en nous pour échapper à des massacres et à une ruine dont l'horreur est encore vivante. Si nous étions bien avisés, il y auroit maintenant matière de réunir l'État de Flandre au nôtre ; mais la folie de ceux qui pensent être les plus sages ne le permet pas. Il est aux portes de Paris, et par manière de dire, un faubourg ; jamais ne s'est préparée une occasion pour le recouvrer, que nous nous ne l'ayons laissée échapper, pendant que par discours fantasques nous nous amusons à la conqueste d'Italie, que Nature a séparée d'avec nous de mœurs, de langue et d'un haut entrejet de montagnes[2]. Les Vénitiens, avec leur tact politique, trouvaient également que le remède à nos infirmités était la diversion d'une guerre étrangère, soit en Italie, soit en Flandre[3].

Coligny, le cœur brisé de tant de désastres, se décida à tenter les derniers efforts pour entraîner Charles IX dans une guerre des Pays-Bas. Malgré les haines amoncelées sur sa tête et les dangers qu'il pouvait courir au milieu des jeunes gens de la cour, il vint trouver le Roi à Blois, en septembre 1571. A ceux -qui lui reprochaient cette imprudence, il répondait[4] qu'il aimoit mieulx mourir et estre traisné par les rues de Paris que de recommencer la guerre civile. Il avait vu ses compagnons, les Français, se chercher avec acharnement pour se tuer, les soldats se démoraliser dans l'indiscipline et le pillage ; sa femme et ses deux frères venaient de mourir. Il se voyait isolé, déconforté, impatient de rejeter à l'extérieur les maux de la France.

Le jeune roi accueillit cette grande pensée avec enthousiasme. En ce moment même, il se sentait irrité  contre Philippe II, qui le traitait avec peu d'égards, et il ne demandait qu'une occasion de lui déclarer la guerre[5]. Il s'imaginait, en outre, que sa sœur Elisabeth venait d'être empoisonnée par le roi d'Espagne, et il avait hâte de la venger. Cette reine était morte en couches ; les soupçons de son frère ne reposaient sur aucun indice[6], mais le pauvre Charles IX, entouré des complaisants et des correspondants secrets du roi d'Espagne, devenait de plus en plus défiant et irascible : cette mort subite de sa sœur avait éveillé ses inquiétudes. A qui se fier d'ailleurs ? On peut bien croire qu'il a dit à Téligny, comme le rapporte un pamphlet du temps[7] : Tavannes est jaloux et orgueilleux, Vieilleville ivrogne, Cossé vendrait tout pour dix écus, Montmorency ne cesse de chasser, Retz est Espagnol, tous les autres sont des fous ou des traîtres. Aussi accueille-t-il Coligny avec confiance, il l'appelle mon père, il écarte les Guises, il reçoit le comte de Nassau, frère du chef des révoltés de Flandre, et se concerte avec lui pour préparer une campagne sur l'Escaut. Coligny pénètre au Conseil. Il n'admet pas qu'on fasse opposition à ses projets : Qui ne veut  la guerre avec l'Espagne, dit-il un jour à Tavannes[8], a dans le ventre la croix rouge.

Les serviteurs de la croix rouge d'Espagne entouraient, en effet, Charles IX. La trahison fut poussée à ce point, que le cardinal de Lorraine eut la bassesse d'écrire en Flandre au duc d'Alva, pour le prévenir que la France se préparait sérieusement à attaquer les Pays-Bas : il lui fit savoir par Frère Garcia de Ribeira que la flotte de la Rochelle était destinée à opérer contre les possessions espagnoles[9].

Les Guises commençaient à s'inquiéter réellement de leur disgrâce ; ils en étaient réduits à rechercher l'appui du duc de Montpensier, soldat grossier et sans mérite, qui épousa Catherine, sœur de Henri de Guise, en février 1570, bien que le bonhomme eût cinquante-sept ans ; ils essayaient d'éveiller la jalousie de la Reine mère contre l'importance qu'acquérait Coligny ; ils voulaient l'inquiéter sur l'affront que subirait son fils Henri, si le commandement de l'armée du Nord était donné à Coligny, le vaincu de Jarnac et de Montcontour. Mais Catherine était indécise, distraite par d'autres projets : La Royne fluctue entre paix et guerre ; crainte de civile la penche à l'étrangère ; les vieux Italiens ambitieux ses parents, espérant grandeur de cette guerre, la susdent. Comme femme, elle veut et ne veut pas, change d'advis et rechange en un instant. Les huguenots cornent la guerre avec l'Espagne. Le Roi est avec eux[10]. Catherine n'avait pas une haine réelle contre les huguenots : elle ne poursuivait en eux que les ennemis de son fils Henri, et, en ce moment même, elle cherchait à faire de lui un souverain protestant, en le mariant avec Elisabeth d'Angleterre ; elle sentait instinctivement, comme Charles IX, que l'appui solide pour les Valois était au nord, dans une union intime avec les Anglais et les Flamands ; que l'ennemi véritable était le roi d'Espagne : son génie se rencontrait avec les inspirations patriotiques de Coligny.

Les catholiques étaient opposés, à ce mariage avec une reine protestante : ils surent exciter l'esprit frivole et méchant de Henri contre le beau Leicester, l'envoyé de l'Angleterre[11] ; ils supposèrent et firent croire qu'il était aimé de sa souveraine ; ils dirent au prince[12] : Le millort Robert veut vous faire espouser son amie, faites-luy espouser Chasteauneuf qui est la vostre ; vous luy rendrez le pennache qu'il vous veut donner. Soit que Henri de Valois n'ait pas voulu se séparer de mademoiselle de Chasteauneuf, soit que la fière Elisabeth n'ait jamais eu l'intention de se donner un époux, les pourparlers furent suspendus. Catherine, séduite jusqu'alors par le projet d'une union de toutes les nations libres contre l'Espagne, sous le commandement de ses deux fils, ouvrit les yeux et commença à s'inquiéter des progrès de l'influence de Coligny. Elle se décida à frapper un coup vigoureux, comme un premier avertissement de ce qu'elle était capable de faire.

Jusqu'à ce jour, elle avait profité de la mort violente de ses adversaires ; mais elle n'avait encore ordonné ni inspiré aucun meurtre. Un temps semblait approcher, cependant, qui pourrait rendre utiles des coups d'autorité ; elle résolut d'éprouver, sur un personnage peu considérable, l'effet que produit la disparition d'un ennemi dont on se débarrasse soi-même. Ce n'était pas par simple recherche d'une volupté non encore savourée ; il y avait aussi l'avantage de ne pas se laisser oublier, de faire l'épreuve de ses fils, d'étudier l'effet que produirait un coup de dague donné sous leurs yeux, de se faire la main pour de plus importantes entreprises.

M. de Lignerolles était un des gentilshommes qui avaient accompagné Henri de Valois pendant les campagnes précédentes ; il se donna les allures d'un favori, et eut la prétention de supplanter à la fois Coligny et Catherine, discourt aux despens de la Royne mère, propose au Roy de sortir de tutelle[13]. Le jeu était dangereux. Catherine fit attendre Lignerolles par sept ou huit braves et vaillants gentilshommes[14], qui le poignardèrent. Les raffinés d'honneur jugèrent qu'il est meilleur et plus juste de demesler ses querelles par beaux appels et honorables combats que par ces assassinats ». Tavannes, devant Catherine elle-même, blasme cruellement cet acte, dict que l'on tuera les hommes jusques aux cabinets des roys. La Boyne lui impose silence, luy commande d'assister ceux qui alloient demander la grâce des meurtriers ; après plusieurs refus, obéit, tant peut la cour sur les gens de bien ![15]

Où Lignerolles échoua, en essayant le rôle qui réussit sous Louis XIII à d'Albert de Luynes, Coligny ne pouvait être plus heureux en inaugurant la politique qui fit la gloire de Richelieu. Catherine était un adversaire plus redoutable que Marie de Médicis ; elle n'était pas d'humeur à quitter la partie, ni à se laisser chasser de France. Nouant à nouveau ses relations avec les Guises, elle commença la lutte contre Coligny.

Elle savait que le duc de Guise organisait dans Paris les gardes bourgeoises, se mêlait au peuple, flattait les curés, semait l'argent avec adresse. Trop faible pour rien tenter sans la Beine, mais assuré de réussir dans un coup de main s'il l'avait pour complice, il pouvait sur un mot d'elle déchaîner Paris.

Mais Coligny se procura aussi des alliances ; il fit venir à la cour Jeanne d'Albret, et entreprit de renouveler le projet de mariage de Henri de Navarre, le chef de la maison de Bourbon, avec Marguerite de Valois. Ce mariage était décidé dès la naissance de la jeune Marguerite. Antoine de Navarre avait écrit, du vivant de Henri II, pour annoncer  l'accord avec le roi Henri II du mariage de madame Marguerite, sa fille, avec son fils Henri[16] ; Jeanne d'Albret faisait connaître la même nouvelle[17]. Mais, lorsque quinze ans après elle vint réclamer l'exécution de cet accord, Catherine se plut à l'embarrasser dans des objections et des discussions. Ce n'est pas qu'elle fut opposée à cette union ; elle était sûre de la soumission de son gendre dès qu'elle le tiendrait dans le cercle de ses filles d'honneur ; elle tâchait de plaire à Jeanne d'Albret et caressait sa fille, une enfant de treize ans qu'elle rendait heureuse en la mettant dans l'intimité de sa fille Marguerite, et qui, dans sa joie naïve, vantait à son frère la beauté de la jeune princesse, que j'ay trouvée fort belle, et eusse bien désiré que vous l'eussiez veue. Je luy ay bien parlé pour vous, qu'elle vous tint en sa bonne grâce, ce qu'elle m'a promis, et ma faict bien bonne chère, et m'a donné un beau petit chien que j'aime bien[18]. Mais Catherine n'était pas pressée de placer près de son fils cette nouvelle influence. Jeanne d'Albret, de son côté, craignait que l'éducation morale du jeune Henri de Navarre fût compromise dans ce monde des filles d'honneur. Encore que je croyois, disait-elle, la corruption de cette cour bien grande, je la trouve encore davantage ; ce ne sont pas les hommes qui prient ici les femmes, mais ce sont les femmes qui prient les hommes[19]. Elle retenait son fils dans le Midi, bien que la cour l'attendit et se fût rendue à Paris au mois de juin 1572. Presque à son arrivée à Paris, Jeanne d'lbret mourut subitement, le 10 juin. La colère, le chaud, l'appréhension dans un esprit subtilisé, causent sa fin sans aucun poison, quoyque l'on ait voulu accuser un parfumeur du Roy, maistre René, de l'avoir empoisonnée avec une paire de gants[20].

Le Florentin René eut sa réputation établie par ce bruit de cour ; sa clientèle fut assurée pour plusieurs années, et il fit de ses talents un si fréquent usage, qu'il finit par être pendu. Mais est-il possible d'être empoisonné par des gants parfumés ? Il n'est pas prouvé que la main absorbe les médicaments et les poisons ; mais c'est au parfum seul que l'on attribuait la mort de la Reine, et l'on reprocha aux médecins du Roi, qui pratiquèrent l'autopsie, de n'avoir pas examiné le cerveau[21]. Un parfum s'insinue par les narines dans le cerveau, et le corrode ; c'était la science du temps. Aujourd'hui, on n'admettrait pas qu'un corps volatil pût être conservé autrement qu'en vase clos, ni manié impunément par le parfumeur qui voudrait en imprégner des gants. Le cerveau de la pauvre Reine fut examiné quelques jours plus tard par ses médecins huguenots, Gaillard et Desnœux ; ils le trouvèrent sain et sans lésion[22]. A la vérité, les médecins de cette époque ne se doutaient guère de ce qu'est un cerveau. Jeanne d'Albret parait avoir succombé à une phtisie dont elle était atteinte depuis plusieurs mois ; elle toussa et cracha le sang à la suite des fatigues de la campagne de Montcontour. Les médecins ont trouvé un abcès énorme qui rongeait le poumon[23] ; sa fille Catherine semble avoir succombé à la même maladie, au même âge[24]. Les pamphlets du seizième siècle contiennent trop souvent des calomnies ; les historiens du temps eux-mêmes ne doivent être écoutés qu'avec défiance ; ce qu'ils ont vu se doit croire ; ce qu'ils ont entendu raconter sert au moins à faire connaître l'opinion des contemporains ; mais cette opinion était impressionnable, crédule, avide de merveilleux et de mystérieux.

Le duc de Guise n'aurait eu garde de compromettre sa vengeance contre Coligny, qu'il croyait tenir sous sa main, en s'égarant dans un meurtre étranger à sa sanglante mission. Quant à Catherine, si elle avait un crime à éviter, c'était celui-là. Au moment où elle commençait à faire jouer les dagues, elle devait tenir plus que jamais à mettre les femmes hors de la lutte, et le poison hors de la bonne guerre. Empoisonner une reine« c'était enseigner à ses ennemis la vengeance dont ils pouvaient faire usage contre elle-même, et détruire le prestige qui la sauvait du danger.

Toutefois, cette mort de Jeanne d'Albret lui permit d'étudier chez son fils Charles IX les sentiments successif de stupeur, de rage et de subite résignation qu'il éprouvait en apprenant la mort d'une personne aimée ; elle vit que ses passions se calmaient encore à sa voix ; elle pensa avoir une image de ce qui arriverait si elle osait faire mourir Coligny. Elle venait de passer pour l'empoisonneuse de la reine de Navarre, et les huguenots ne s'étaient pas soulevés dans Paris, et Charles IX, après quelques accès de fureur, avait été subitement apaisé. Tout était donc facile désormais, et, par conséquent, permis.

Elle demeurait cependant incertaine encore. Détruire Coligny, n'était-ce pas donner trop de force au duc de Guise ? En abandonnant les insurgés des Pays-Bas, ne courait-elle pas le risque de tomber à la merci de Philippe II ? Elle observait avec attention les événements, et recueillait les renseignements qui devaient la déterminer, par les soins de ses femmes.

Elle en avait deux qu'elle occupait le plus activement : l'une, la plus intelligente, l'autre, la plus dépravée de toutes celles de sa cour, madame de Retz et madame de Sauve. Madame de Retz possédait par son mari, que Charles IX consultait sur tous ses projets, le secret des plans de Coligny. Madame de Sauve se nommait Charlotte de Beaune, et était petite-fille de Semblançay, le contrôleur des finances que fit pendre la reine Louise de Savoie. Elle était aimée du plus jeune fils de Catherine, François de Valois, comme mademoiselle de Chasteauneuf l'était de Henri de Valois. La Reine mère retenait de la sorte ses enfants sous sa main. Madame de Sauve, qui était destinée à recueillir les derniers soupirs du duc de Guise, possédait un empire absolu sur son mari, Fives de Sauve, secrétaire d'État, et pouvait communiquer à Catherine tous les détails des préparatifs de la guerre des Pays-Bas. Elle faisait connaître les mesures que commençait à prendre Charles IX pour secouer le joug de sa mère. Le Roy, passionné et aveuglé, croyoit que MM. de Retz et le secrétaire de Sauve ne révéleroient ses conseils à la Royne, sans considérer qu'elle avoit pourveu à ses desseins, luy ayant, dès son enfance, donné ses créatures. MM. de Sauve et de Retz advertissent la Royne des secrets conseils, desseins et paroles du Roy, que, si elle n'y entendoit, les huguenots le possèderoient ; qu'au moins, avant de penser à autre chose, ils luy conseilloient de regagner la puissance de mère que l'admirai luy avoit fait perdre. La jalousie du gouvernement de son fils et de l'Estat, ambition démesurée, enflamme, brusle la Royne dehors et dedans[25].

Coligny eut un vague instinct de ces trahisons ; il voulut brusquer les événements, et obtint du Roi de faire envoyer trois mille huguenots, sous les ordres de la Noue et de Genlis, pour défendre Valenciennes et Mons, qu'assiégeait le duc d'Alva[26]. Les catholiques français tinrent au courant, jour par jour, les Espagnols de la marche de Genlis, ce qui permit au duc d'Alva de surprendre le corps français et de le tailler en pièces[27]. La Noue, avec quelques centaines de huguenots, put se replier sur Mons et entrer dans la place sans être entamé, mais Genlis fut fait prisonnier, mis en jugement à Bruxelles, et menacé d'être pendu comme rebelle au roi de France. Il montra les ordres de Charles IX qui l'avaient mis à la tête de cette expédition. Ces ordres écrits furent discutés par les magistrats du duc d'Alva. — Savez-vous, dit à cette nouvelle Charles IX aux ambassadeurs étrangers[28], que le duc d'Alva me fait mon procès ?

Pendant quelques jours, la guerre parut décidée, une guerre générale contre l'Espagne. Chacun dans Paris la crut déclarée ; elle était le sujet de toutes les conversations ; des recrues s'engageaient publiquement près des capitaines[29]. Le Roi passait des journées entières avec Coligny ; il ne rêvait plus que batailles gagnées, gloire des armes, extension des frontières. Une ère nouvelle allait s'ouvrir pendant laquelle nous n'aurions qu'à nous partager les dépouilles de l'Espagne épuisée, réduite à l'impuissance par de simples insurgés. Le prince d'Orange[30] quittait les provinces de Hollande dont la liberté était déjà assurée, et se portait en avant pour faire sa jonction avec l'armée de Charles IX, dont Coligny lui annonçait l'arrivée prochaine, le 11 août 1572. Le duc d'Alva écrivait à Philippe II : Vous seriez frappé de stupeur si vous voyiez une lettre qui est maintenant en mon pouvoir, adressée par le roi de France à Louis de Nassau[31]. La France est prête ; l'Espagne est perdue.

Catherine de Médicis voit la guerre décidée, son influence ruinée ; elle voit exclure de l'armée son fils Henri de Valois qui a peur, qui se cache, qui fuit son frère. Toutes les fois, écrit-il, que le Roi avoit conféré avec l'admiral, la Boyne mère et moi, nous le trouvions merveilleusement fougueux et refrogné, avec un visage et des contenances rudes, et encore plus ses responses[32]. Catherine est un moment abattue ; on la surprend plusieurs fois en larmes, qui s'essuie rapidement les yeux, et cherche à cacher sa douleur sous une contenance riante[33]. Bientôt elle prend son parti. La Royne juge qu'il n'y alloit seulement de l'estat de la France, mais de la renvoyer à Florence ; résout la mort de l'amiral et de se couvrir du prétexte de ceux de Guise, dont l'amiral avoit aidé à faire tuer le père. Le cardinal de Lorraine absent, le paquet s'adresse à M. d'Aumale qui le reçoit en joie[34].

Mais tandis que se prépare le coup, elle ne veut pas suspendre le mariage de sa fille avec Henri de Navarre ; les négociations, interrompues par la mort de Jeanne d'Albret, sont reprises avec activité. En montrant de l'empressement à remettre sa fille entre les mains des huguenots, Catherine inspire de la sécurité à Coligny. Elle veut frapper Coligny seul, et non pas les protestants. Coligny mort, elle donnera pour chef aux protestants son nouveau gendre qu'elle compte rendre docile. Ses vues ne s'étendent pas plus loin pour le moment, et elle a hâte de voir le mariage s'accomplir. Le Roi est encore plus impatient qu'elle ; il veut donner aux huguenots cette preuve de sa bonne foi pour les entraîner avec lui à la conquête des Pays-Bas. Tout retard est un échec pour ses armes, et laisse aux Espagnols le temps de se fortifier.

Henri de Navarre se trouvait à Paris depuis le 8 juillet ; il avait fait son entrée à la tête de huit cents cavaliers couverts de manteaux de satin noir, entouré de Condé, Coligny, Montgomery, la Rochefoucault, Piles, Téligny, Ségur, Soubise, tous les chefs huguenots qui n'étaient pas en Flandre avec la Noue. Le duc de Guise était allé au-devant de lui dans le faubourg ; les gardes formaient la haie ; les fenêtres étaient garnies de têtes ; le soleil faisait briller les armes ; on ne se doutait pas qu'en moins de six semaines, de cette brillante cavalerie, il n'y aurait plus de vivant qu'une dizaine d'hommes.

Le roi de Navarre avait alors dix-neuf ans ; il était aimable et semblait avoir pris pour modèle le premier prince de Condé, son oncle. Il rappelait les traits, comme il avait la grâce et l'humeur spirituelle de sa grand'mère, Marguerite de Valois, la sœur chérie de François Ier. La vivacité de ses reparties et sa gaieté française n'étaient pas encore cet art de séduction qui réussira plus tard à charmer les braves ; son insouciance d'alors se changera en tolérance politique quand les revers auront élargi son génie ; son activité méridionale ne laissait pas deviner ses hautes qualités militaires ni son indomptable opiniâtreté.

Peu de jours après cette entrée solennelle, le prince de Condé épousa, au château de Blandy, près de Melun, Marie de Clèves, sœur de la jeune duchesse de Guise[35] ; c'était un premier pas vers la conciliation. Le mariage décisif restait à conclure, mais les dispenses pontificales n'arrivaient pas, et l'on racontait que le Pape avait formellement refusé de signer l'acte qui autorisait cette union entre le chef des hérétiques et la sœur du roi de France. — Il n'importe, s'écria Charles IX ; si mons du pape fait trop la beste, je prendrai moi-mesme Margot par la main et la mènerai espouser en plein presche[36].

On savait le jeune roi capable d'exécuter cette menace, on évita le scandale par un faux. Une fausse dispense fut tout à coup produite[37], et le mariage se célébra en grande pompe le 18 août, tandis que le cardinal de Lorraine poursuivait inutilement à Rome ses démarches afin d'obtenir la dispense pontificale[38]. La dispense authentique fut, en effet, signée par le Pape, plusieurs mois plus tard, après que Henri de Navarre se fut converti à la foi catholique.

Le duc de Guise et Coligny se trouvaient chaque jour en présence, durant tes fi&tes de ce mariage ; ils ne se parlaient pas[39], bien que Coligny se fût prononcé formellement contre le crime de Poltrot de Méré, et eût déclaré qu'il tenoit pour calomniateur et scélérat quiconque diroit qu'il l'avoit fait faire[40]. Catherine, qui croyait utile d'associer les Guises à ses projets contre Coligny, les animait à la vengeance.

Dans un entretien avec elle, il fut délibéré que M. de Guise tueroit M. l'admiral en une course de bague que faisoit le Roi dans le jardin du Louvre[41]. Peut-être espérait-elle par ce coup soulever un tumulte au milieu duquel Henri de Guise serait tué à son tour[42] ; mais le Roi et ses frères pouvaient succomber aussi. Elle essaya de confier le soin du meurtre de Coligny à un des capitaines gascons, mais elle ne put en trouver pour une telle mission. Alors le duc d'Aumale, oncle du duc de Guise, procura Louvier, seigneur de Maurevert en Brie[43].

C'était un ancien page du duc de Lorraine qui, dans son enfance, avait assassiné le gouverneur des pages, et s'était enfui en Espagne. En 1569, il avait obtenu des lettres d'abolition pour ce premier crime, et s'était offert pour tuer Coligny pendant la guerre. La cour avait accepté ses services et lui avait facilité les moyens de se rendre dans le camp huguenot ; là, il manqua d'audace, tomba dans la misère, fut recueilli par le brave de Mouhy, un des chefs huguenots, qui lui donna un cheval. Maurevert prit la fuite sur ce cheval après avoir cassé la tête, par derrière, à Mouhy, d'un coup de pistolet. Catherine raconta cette aventure à Tavannes, qui répondit : Cela mérite la corde. Mais elle fut d'un avis différent, et fit signer par Charles IX une lettre à Henri de Valois, pour recommander Maurevert comme estant celuy qui a tué Mouhy de la façon qu'il vous dira : je vous prie, mon frère, de lui bailler de ma part le collier de mon Ordre. Cette lettre du 10 octobre 1569 a été découverte, imprimée et distribuée par la Convention nationale le 14 ventôse an II. Le fait n'offre rien d'exceptionnel : Charles IX pouvait bien faire de Maurevert un chevalier de l'Ordre, quand Philippe II nommait enseignes dans son armée les bandits gagés qui poignardaient Escovedo, simple secrétaire d'un prince promettait la croix de Saint-Jacques au marchand d'Anvers qui avait entrepris de faire assassiner le prince d'Orange, et conférait la noblesse avec des fiefs nobles aux parents de Balthazar Gérard, qui en conservèrent la jouissance dans la Franche-Comté jusqu'à la conquête de Louis XIV.

Maurevert, assassinateur de Mouhy, est choisi : blasmé de ce premier coup par le sieur de Tavannes, maintenant, par commandement de la Royne, agréé par luy pour effect semblable. Il arrive à Paris le 18 août, pendant la messe de mariage ; il se loge dans une maison du cloître Saint-Germain-l'Auxerrois qui appartient au chanoine Pierre de Villemur, ancien précepteur du duc de Guise, et est habitée par Chally, maître d'hôtel du duc d'Aumale ; le duc de Guise lui prête un cheval pour favoriser sa fuite ; Henri de Valois lui procure une arquebuse de ses gardes suisses ; chacun semble tenir à honneur d'avoir sa part de complicité avec cet homme. Maurevert se place à une fenêtre grillée du rez-de-chaussée ; il s'affuste, il se couvre de drapeaux aux barreaux des fenestres, dispose sa fuite par une porte de derrière[44] ; il attend trois jours.

Pendant ces trois journées, à la Cour masques, bagues, ballets ne s'espargnent. L'amiral se fasche, croit l'esprit de la cour estre ensevely dans tournois et mascarades, menace de partir, il est pourveu, revenant du conseil, par une arquebusade dans les deux bras. Il demeure près du Louvre, à l'hôtel des comtes de Ponthieu, rue de l'Arbre-Sec, au coin de la rue de Béthisy[45]. Le 22 août, il traverse pour rentrer chez lui, en lisant une lettre, la rue des Fossés Saint-Germain l'Auxerrois, passe devant la fenêtre au treillage de fer, reçoit une balle dans l'aisselle ; une autre balle lui casse un doigt.

Maurevert saute sur son cheval, s'échappe par la porte de derrière, est poursuivi. Bientôt serre de près par deux cavaliers huguenots, il se réfugie près de Corbeil dans le château de Chally, son hôte de Paris, le pont-levis estant levé et les flancs garnis d'arquebuzes[46] ; il faut renoncer à s'emparer de lui. Quelques mois après, il se présenta pour prendre du service dans l'armée catholique qui assiégeait la Rochelle ; mais ny le colonel de l'infanterie, ny aucun mestre de camp ne voulut le recepvoir dans le corps de l'armée, ny souffrir qu'il entrast en garde avec eux, le tenant pour un homme diffamé d'avoir commis ces actes, quoyque pour le service du Boy, indigne et traistre[47]. L'année suivante, il voulut accompagner le maréchal de Retz en Angleterre, fut reconnu par un page en débarquant à Greenwich, hué par la populace et délivré avec peine de sa fureur. En 1574, Catherine de Médicis l'envoya en Poitou avec ordre de la débarrasser de la Noue[48] ; mais il était trop connu pour être utile désormais. Il fut rencontré à Paris en 1583, et aussitôt attaqué par Arthur de Mouhy, le fils du chef huguenot qu'il avait tué ; à ce conflit, ils se trouvèrent huit ou dix de chaque part : Maurevert recula depuis la croix des Petits-Champs jusqu'au ruisseau de la grande rue Saint-Honoré. Mouhy l'atteignit, lui passa son épée à travers le corps, et fut tué en même temps d'un coup de feu par un des gardes que Catherine payait pour protéger son ancien agent[49].

A la nouvelle de l'attentat contre Coligny, Charles IX avait été saisi d'un de ses accès de fureur. Quand il fut un peu rentré dans la possession de ses facultés, le lendemain, il voulut se rendre avec sa mère et son frère Henri de Valois chez l'amiral. Il croyait que le duc de Guise était seul auteur du meurtre ; il ignorait que les huguenots avaient saisi et reconnu l'arquebuse des gardes de Henri de Valois ; il était décidé à en finir par un châtiment éclatant avec la maison de Guise, et cherchait à exciter plutôt qu'à apaiser la colère des réformés.

Catherine apprit, en entrant dans la chambre du blessé, qu'Ambroise Paré venait d'extraire la balle[50] ; elle eut assez de sang-froid pour dire à l'amiral ce mot cruellement spirituel : — Devant Orléans, on n'avait pas pu arracher la balle de l'épaule de M. de Guyse, comme pour mieux le torturer en lui rappelant le meurtre dont il avait avoué alors s'être réjoui. Coligny demanda à parler en secret au Roi : Charles IX s'avança près de son lit ; l'entretien se prolongea. Catherine, embarrassée et inquiète, se voyait seule avec Henri de Valois qui tremblait de peur, au milieu des huguenots menaçants et armés. Elle avait lu des histoires de jeunes princes massacrés avec leur mère, pendant les querelles des petits seigneurs d'Italie, quand ils avaient eu la maladresse de s'aventurer au milieu de leurs ennemis ; peut-être en ce moment même, Coligny la dénonçait au Roi et racontait la saisie de l'arquebuse ; à tout prix, il fallait rompre cet entretien et sortir de cette foule malveillante ; elle s'approcha du lit, et attirant à elle le Roi : — Il n'y a point d'apparence, lui dit-elle, de faire ainsy parler si longtemps M. l'admiral ; je vois bien que ses médecins et chirurgiens le trouvent mauvais[51].

Le Roi est sombre ; il se tait. Nous le traisnasmes hors du logis, raconte son frère. En rentrant au Louvre, Catherine lui demande hardiment ce que disait l'amiral. Charles répond en jurant par la Mort-Dieu, et dit : — Il m'a fait comprendre comment toute l'autorité s'est finement écoulée entre vos mains, que je vous dois tenir pour suspecte, et prendre garde. Eh bien ! Mort-Dieu ! puisque vous l'avez voulu savoir, c'est là ce que me disoit l'admiral[52]. Puis il s'enferme. Nous demeurasmes, dit Henri de Valois, si dépourvus de conseil et d'entendement que, ne pouvant rien résoudre à propos pour ceste heure-là, nous nous retirasmes[53].

 

 

 



[1] WHITE, Massacre of S. Bartholomew, p. 336.

[2] PASQUIER, Lettres, liv. V, lettre 1.

[3] Giovani MICHIELI, publié par TOMMASEO, Relaz. Venet., t. II, p. 232 : Il remedio a cosi longa e grave infermita fusse il diversivo di una guerra esterna, la quale non potrebbe essere se non o in Fiendra, o in Italia.

[4] DE THOU, Mémoires, éd. Didier, t. XI, p. 275.

[5] DIGGES, Walsingham to Leicester, 25 june 1571 : Spain seemeth to set the king here very light, wich engendreth in hkim a great desire of revenge.

[6] FROUDE, History of England, t. X, p. 134, cite Despatches of sir Henry Norris, 1570, 1571, Ms., France Rolls house, et t. X, p. 37 Dépêches de Walsingham

[7] Le Tocsain, éd. 1579, p. 77.

[8] TAVANNES.

[9] GACHARD, Correspondance de Philippe II, t. II, p. 267, 268, et Bulletin de l'Académie de Bruxelles, t. XVI, 1849.

[10] TAVANNES.

[11] Robert Dudley, fils du duc de Nortbumberland.

[12] TAVANNES.

[13] TAVANNES.

[14] BRANTÔME, les Duels, p. 262.

[15] TAVANNES. L'ambassadeur de Savoie écrivit que Tavannes avait obtenu immédiatement cette grâce. Ms., Archives de Turin, extrait donné par H. DE LA FERRIÈRE, Arch. des miss. scient., 1876, p. 660.

[16] Lettre du duc de Nevers. Voir GUISE, Mémoires-journaux, p. 889.

[17] Lettre à la sénéchale de Poitou. Voir Martha FREER, Life of Jeanne d'Albret, t. I, p. 136.

[18] Martha FREER, Life of Jeanne d'Albret, t. II, p. 285.

[19] LE LABOUREUR, t. I, p. 59.

[20] TAVANNES.

[21] MÉZERAY, Histoire de France, Paris, 1646, in-fol., t. II, p. 1082.

[22] VOLTAIRE, notes de la Henriade. Desnœux devint ensuite médecin de Charles IX.

[23] L'ambassadeur du duc de Mantoue dit que quelques jours avant sa mort elle avoit mal au costé. Archives de Mantoue, document publié par H. DE LA FERRIÈRE, Arch. des miss. scient., 1876, p. 656.

[24] Elle mourut en 1604, âgée de quarante-deux ans.

[25] TAVANNES.

[26] Genlis avait reçu da Roi l'autorisation de faire des levées de troupes dès le f9 jain précédent. Voir Archives de Turin, Dépêches de l'ambassadeur de Savoie, extrait par M. DE LA FERRIÈRE.

[27] LOTHROP MOTHLEY.

[28] Giovanni MICHIELI, traduit par BASCHET, la Diplomatie vénitienne, p. 540.

[29] Giovanni MICHIELI, traduit par BASCHET, la Diplomatie vénitienne, p. 540.

[30] Le prince d'Orange était d'origine provençale et bourguignonne. L'héritière de la principauté d'Orange, Marie des Baux, avait épouse, en 1388, Jean de Châlon. La principauté fut réunie à la France par François Ier, en 1517. Le prince Philibert d'Orange, pour se venger de cette annexion, offrit ses services à Charles-Quint. En 1530, il prit le commandement de l'armée du connétable de Bourbon en Italie, et fut tué devant Florence. Sa sœur Claude, qui avait épousé René de Nassau, hérita des droits de son frère et les transmit à un de ses fils, René de Nassau, qui prit le titre de prince d'Orange, avec la devise des Châlons : Je maintiendrai. Il fut le père de Guillaume le Taciturne, le libérateur de la Hollande.

[31] GACHARD, Correspondance de Philippe II, 1146.

[32] Discours du roy Henry troisième, etc., publié par VILLEROY, Mémoires, t. II, p. 52.

[33] Giovanni CORRER, Relaz. ven., traduit par BASCHET, p. 525.

[34] TAVANNES, p. 386.

[35] La sœur d'Antoine de Navarre et de Louis de Condé (voir le tableau généalogique des Bourbons) avait épousé le duc de Nevers, et en avait eu trois filles. L'aînée, Henriette, épousa Louis de Gonzague et apporta à cet Italien le titre de duc de Nevers ; la seconde, Catherine, fut duchesse de Guise ; la troisième, Marie, devenait princesse de Condé.

[36] L'ESTOILE, t. I, p. 73.

[37] La fausseté de la dispense servit plus tard d'argument pour faire rompre ce mariage, quand Henri IV voulut épouser Marie de Médicis. Voir, sur les dernières années de Marguerite de Valois, IMBERDIS, Histoire des guerres religieuses en Auvergne, t. II, p. 486.

[38] Ms., Bibl. nat., Dupuy, 209-211, fol. 87. Voir aussi Martha FREER, Life of Jeanne d'Albret, t. II, p. 321 et 359. Le cardinal de Lorraine écrit le 10 septembre, trois semaines après le mariage : J'écris à la Reine sur diverses affaires concernant la dispense pour le mariage de vostre sœur.

[39] Ce fait a frappé tous les ambassadeurs étrangers : ils écrivirent à leurs cours que le duc de Guise et l'amiral ne s'adressaient pas la parole. Voir Ms., British Museum in cott. vespa s VI, publié par M. DE LA FERRIÈRE, Arch. des miss. scient., 1876, p. 658, et Archives de Turin, publié par H. DE LA FERRIÈRE, p. 660.

[40] Ms., Arch. nat., Simancas, B. 32, publié par BOUILLÉ, t. II, p. 494.

[41] BOUILLON, Mémoires, éd. Didier, p. 9. Je ne crois pas qu’il faille ajouter foi au récit, recueilli par des historiens très-sérieux,

[42] DE THOU, l. LII.

[43] TAVANNES.

[44] TAVANNES.

[45] Cette maison est devenue plus tard une auberge sous le nom d'hôtel Saint-Pierre. Voir Voltaire, notes de la Henriade.

[46] SAINT-AUBIN, Mémoires, éd. Didier, p. 497.

[47] BOUILLON, Mémoires, p. 11.

[48] D'AUBIGNÉ, Histoires, p. 690.

[49] VILLECOMBLAIN, Mémoires, p. 144 ; L'ESTOILE, p. 71 ; voir aussi l'Etat de la France, t. II, p. 217.

[50] Voici la série des événements :

Lundi 18 août 1572, mariage de Henri de Navarre ;

Mardi 19 août 1572, fêtes à la cour ;

Mercredi 20 août 1572, continuation des fêtes ;

Jeudi 21 août 1572, attentat de Maurevert ;

Vendredi 22 août 1572, visite du Roi chez Coligny ;

Samedi 23 août 1572, discours de Catherine au Roi ;

Dimanche 24 août 1572, Saint-Barthélemy.

[51] Discours du roy Henry troisième, etc.

[52] Discours du roy Henry troisième, etc.

[53] Discours du roy Henry troisième, etc. Voir aussi LA POPELINIÈRE, Histoire, etc., et MATHIEU, Histoire de France.