La Grèce (de 1300 à 480 av. J.-C.)

 

CHAPITRE XV

 

 

La guerre de Troie. - Réalités homériques. - Panhellènes et Troyens. - Achéens. - Hélène et Pâris. - Troie et Ilion. - Héros Troyens et Achéens. - Le divin Priam. - Agamemnon. - Vénus Aphrodite. - Chute et incendie de Troie. - Les deux armées. - Homère et les vainqueurs. - Chronologie.

 

IL serait puéril de prendre les récits d’Homère pour strictement historiques ; mais il serait absurde de ne lire l’Iliade et l’Odyssée, — l’Iliade surtout, — que comme des œuvres d’imagination. A supposer que l’on dût tenir pour suspecte, au point de vue historique, la véracité des choses racontées, encore resterait-il, à titre de document vrai, incontestable, le langage des héros en action. Avec quelle sûreté de choix, avec quelle énergie d’intention, quant aux mots, le grand Homère fait s’exprimer ses personnages, fixe leurs caractères divers, d’un trait. Il n’est pas possible de confondre entre eux les acteurs du drame. Et cela à ce point, que malgré les incertitudes de l’exposition topographique, et des phases de la longue bataille, aucune obscurité ne vient à l’esprit quant aux rôles des combattants, et que l’on distingue toujours, très nettement, par le langage, par l’attitude, par les sentiments exprimés, par les actes accomplis, un Achéen d’un Troyen.

La haine qui sépare les Hellènes des Troyens, profonde, ardente, définitive, est au début du récit : Que les Troyens meurent tous sans sépulture et sans mémoire, s’écrient les Achéens surexcités. Et l’intensité de cette haine pouvant ne pas suffire, Homère ne fait pas parler la même langue aux ennemis. Cassandre, devenue esclave, prix de la victoire, transportée en Grèce, dit à ses vainqueurs : Hélas ! je ne sais que trop la langue des Hellènes. La langue des Hellènes n’était donc pas la langue des Grecs.

Les Hellènes et les Troyens, en armes, ne représentent pas l’Europe et l’Asie se disputant l’avenir. Les Danaéens, les Panhellènes, ce mélange d’Aryens et d’Anaryens maîtres du continent grec, vont attaquer, battre et disperser les Aryas d’Ilion, qui sont des Européens, dans le meilleur sens du mot, de vrais Grecs. Les Panhellènes ont en eux des Pélasges ou Lélèges, des Égyptiens, des Éthiopiens, des Phéniciens, des Babyloniens et des Septentrionaux (Scandinaves, Finnois, etc.). Homère distingue, parmi les Panhellènes, les Achéens chevelus et les Iaônes aux longs vêtements. Les Achéens qui mènent le combat, sont des Septentrionaux venus de l’au-delà de l’aryanisme, de la zone aryenne du centre européen.

Les Troyens sacrifiant aux fleuves, au Xanthos irrité, plein de tourbillons, sont encore en communion d’idées, presque en relations sociales, avec les Thraces et avec les Phrygiens, dans ce territoire spécial qu’Eschyle nomme la Sainte Asia, dont les aurores sont dorées, œuvres d’Eôs au péplos couleur de safran, où règne, de haut, le Jupiter idaen, Indra.

Les Achéens, avec leur Jupiter violent, le très dur Kronide, vénèrent surtout l’argienne Héré, aux sourcils bleus, la déesse qui répand la discussion parmi les mortels.

La horde danaéenne, — Argos ayant donné son nom au groupe d’hommes en mouvement, — s’efface devant la morgue importante des Achéens aux sourcils arqués, gloutons et dissolus, robustes et sensibles à la fois, mangeant la chair des bœufs aux larges cornes, buvant dans les cratères pleins de vin, belliqueux sans doute, mais peu héroïques, prêts à se dérober sans émotion lorsque leur intérêt l’exige. — Il n’y a nulle honte à fuir, dit Agamemnon, avec simplicité.

Parmi les Panhellénes, des Aryens fiers d’être beaux, mais couverts d’opprobre, moins insatiables de combats, font admirer leur bravoure pendant la bataille. Leur corruption n’est pas sans noblesse, leur vantardise se justifie souvent par leurs exploits. Mais l’Achéen domine, lourd, cruel, effroyable, s’enivrant de boissons aux repas funèbres, méprisant les femmes qu’il désire, et pour la possession desquelles il s’est armé, tantôt soumis jusqu’à l’abnégation, tantôt indépendant jusqu’à la révolte, fasciné par le butin promis, toujours prêt à troquer sa gloire pour un objet de prix, évalué. C’est un Achéen qui dira : Une femme ne vaut pas un trépied. — La récompense splendide, rêvée, comprenait un trépied, deux chevaux, un char et une vierge.

Les blancs Troyens, aux piques de frêne, semblables aux Aryas du Pendjab, pacifiques, jurant par le Zeus de l’Ida, très glorieux et très grand, par le Soleil qui voit tout et qui entend tout », par la clarté, par la lumière, par les fleuves et par la terre, offrirent la paix aux Achéens. Mais la guerre étant décidée, le peuple de Priam combattit jusqu’à la mort, n’ayant en vue, comme jadis au pays des Sept-Rivières, chez les aïeux de l’Aryavarta, que la gloire de vaincre et l’applaudissement des femmes aimées.

La femme coupable dont la faute a soulevé toute l’Hellénie, pour laquelle Troie souffre et va succomber, la funeste épouse de Pâris, Hélène au long péplos, la divine femme, Ilion la déteste : — Moi, malheureuse, qui n’aurai plus jamais un protecteur, ni un ami, dans la grande Troie, car tous m’ont en horreur. — Et cependant Ilion se fait la complice du crime incroyable, protège, défend l’exécrable Hélèné, venue calme comme la mer tranquille, ornement de la richesse, trait charmant des yeux, fleur du désir troublant le cœur , et qui assiste, impassible, dans Troie, au déchaînement des malheurs dont elle est la cause, tissant, brodant le mal qu’elle a fait, pendant que les Troyens sont au combat. Exécrant Hélène l’Asiatique éhontée, belle, voluptueuse, au sang froid., et Pâris l’Aryen vaniteux, beau, stupide, Troie accepte la lutte qui va résulter, prétexte odieux, de ce crime bête : Hélas ! lit ! s’écriera Eschyle, passage de leurs amours !

La ville de Priam, Troie, se distinguait d’Ilion qui en était la forteresse, masse colossale de maçonneries. La ville est encore enfouie sous un amoncellement de détritus, épais de quinze mètres. C’est sous ces scories que gît la civilisation aryenne, en un point qui était déjà probablement une hauteur. De fortes murailles, lourdement bâties de pierres brutes, protégeaient l’entassement des maisons. Dédaigneux du trafic maritime, les Troyens vendaient les produits de leur terre, nombreux à en juger par la quantité de jarres d’huile et de vin mises à découvert. La ville avait de larges rues, bien construites, populeuses. Les jeunes hommes vivaient à l’Agora, gaiement : Ils dansaient en rond, dit Homère, et les flûtes et les kithares résonnaient, et les femmes debout sous les portiques admiraient ces choses. C’était la Troie aux belles femmes dont parle Hésiode, charme et admiration des voyageurs.

On vantait les richesses de Troie ; la féconde était son qualificatif. Les Troyennes, parées d’or, ornées de leurs longues robes, étaient citées. Le territoire, planté de vignes ou cultivé, donnait d’excellentes récoltes, des vins très appréciés. La rançon que Priam offrit un instant pour terminer la guerre, comprenait de l’or et du fer propre à être travaillé. Dès la menace des Achéens, le trésor du roi avait été transporté en Phrygie.

Le palais de Priam était célèbre. Dans la belle demeure aux portiques éclatants, il y avait cinquante chambres nuptiales, en pierre polie, où vivaient les gendres du roi, avec leurs femmes chastes. Les salles, fermées de portes solides en bois de cèdre, et toutes parfumées, contenaient beaucoup de choses admirables, placées là sans doute pour le plaisir des yeux, ce goût essentiellement aryen. C’était également une coutume aryenne, respectée par le roi que ses enfants et ses richesses rendaient illustre, que le soin qu’il prenait de nourrir lui-même, de ses mains, à la crèche polie, les animaux de bât gardés dans la maison. D’épaisses fortifications, œuvres de Neptune, entouraient la ville : hautes tours, hautes portes, barrières longues et solides, décrites par Homère.

La demeure de Pâris était au sommet de la citadelle, à l’acropole ; la ville marchande, en bas.

L’Asie religieuse avait pénétré chez ces Aryas. Le culte du Zeus idaen, du Jupiter de Troie, se compliquait déjà d’une dévotion à la déesse Athénée, dont la chevelure était belle, fille du grand dieu cependant, mais protectrice et dévastatrice à la fois, qualifiée d’imprudente et d’irréfléchie. Des prêtresses disposaient des offrandes apportées sur les genoux d’Athénée. Ces femmes inquiétaient le peuple, parce qu’elles venaient de l’étranger, tandis que les prêtres de Jupiter, vrais troyens, pères de famille, étaient aimés de tous.

Au moment du conflit, la souveraineté du roi Priam s’étendait sur toute la terre qui va jusqu’à Lesbos de Makar, et jusqu’à la Phrygie, et au large Hellespont. Les pressentiments du monarque étaient sombres ; les lamentations de la mère d’Hector disent magnifiquement son ennui. Les Troyens acceptaient de combattre jusqu’au dernier, sans distinction de rang ni d’âge, mais ils s’effrayaient des conséquences de la bataille, horribles ou humiliantes. Ces Aryens, ces artistes, s’épouvantaient de la grossièreté de leurs ennemis : On peut regarder un jeune homme percé de l’airain aigu et couché mort dans la mêlée, car il est toujours beau, bien qu’il soit nu ; mais une barbe blanche et les choses de la pudeur déchirées par les chiens, c’est la plus misérable des destinées pour les mortels misérables.

Homère, qui raconte le drame, ne faiblit pas un instant ; jusqu’à la dernière parole de son récit, les héros, de races diverses, ne mentent pas à leurs origines. Les types chantés dans l’Iliade sont aussi vrais, aussi franchement sculptés que les bas-reliefs de Karnak donnant la note ethnographique, juste, des prisonniers du pharaon. Parmi les Achéens : Nestor, avec sa forte lance et son manteau doublé de laine pourprée ; — Protésilas, qui se dévoue, se faisant tuer pour qu’une prophétie favorable pût s’accomplir ; — Agamemnon, le vieillard infatigable, qui consent à s’accuser devant Achille, en jurant qu’il a respecté Briséis, mais ne se levant devant aucun roi, dompteur de chevaux, portant le sceptre immortel, vêtu d’une peau de lion comme Hercule, et semblable d’ailleurs à Zeus et à Poséidon, revêtu de sa cuirasse splendide ; — Ulysse, très prudent, à la chevelure bouclée, fleur d’hyacinthe, subtil et insatiable de ruses, preneur de villes, arrachant à Troie son palladium ; — Ménélas le blond, au casque d’airain, lourd d’allure, très majestueux quand il était debout, dépassant Ulysse des épaules, mais dont le buste était court ; — Diomède, lent au sommeil, hardi au combat, portant haut son casque à trois cornes, jetant des roches aux ennemis, fils de Tyrtée qui occupait un large sépulcre dans Thèbes ; — Patrocle, menant les Myrmidons, habiles à manier la lance et qui allaient comme des guêpes innombrables et bourdonnantes, chef stupide, se moquant des Troyens bravement tombés sous ses coups ; — les Ajax, excellents pour les querelles, chefs des Argiens cuirassés, combattants insatiables, l’un grand, beau, athlétique, surpassant tous les Argiens de la tête et des épaules, au sourire terrible, marchant à grands pas, brandissant sa lourde pique, se jouant du bouclier d’airain garni de sept peaux de bœufs qu’il portait, homme injurieux et féroce ; l’autre, l’Oïléade, lâchement cruel, se faisant un jeu d’une tête troyenne, coupée, qu’il lance aux pieds d’Hector ; — Achille, à la voix d’airain, haineux, vêtu de courage et de force, rapide en ses exploits et lourd en ses ennuis, couvant ses colères, se réjouissant dans sa poitrine de la fuite et du carnage des Achéens alors qu’il s’est séparé d’Agamemnon, musicien, joueur de cythare, favori de la déesse aux yeux clairs, armé par Vulcain, prince des peuples par droit d’élection divine, fat, agité plutôt que bouillant, très fort, soulevant comme un fétu la lance paternelle, lourde, immense et solide, ayant des rages désastreuses et des égoïsmes monstrueux ; — Teucer, le frère d’Ajax, archer admirable ; — Calchas, le divinateur, sachant les choses passées, présentes et futures ; — Idoménée, le chef des Crétois, de la race glorieuse de Jupiter, habile à lancer la pique, vieux, jadis agile, maintenant roidi ; — Thersite, difforme et bavard, harangueur infatigable, tué par Achille pour avoir dit une vérité ; — Philoctète, blessé au pied par une flèche d’Hercule, et qui vivait à Lemnos, souffreteux, puant, lorsque Pyrrhus vint le chercher pour donner la mort à Pâris.

Dans les murs d’Ilion, le vieux Priam, puis Hector et Énée, les plus terribles des Troyens, dont la vaillance raisonnée était malheureusement incapable de résister à l’aveugle bravoure des Achéens. — Énée, l’irréprochable fils d’Anchise, jeune, très beau, bon tueur d’hommes, mais jaloux et mécontent, irrité contre le divin Priam qui ne l’honorait pas ; — Hector, au casque mouvant, très adroit, manœuvrant son bouclier des deux mains, toujours à la tête des guerriers, portant avec noblesse sa pique de onze coudées retenue par un anneau d’or, et dont la pointe était d’un bronze brillant, maître incontesté, sachant commander aux hommes, mais despote, impérieux, n’admettant d’objection ni à l’agora, ni à la bataille, et dédaigneux des augures : Le meilleur des augures, dit Hector, est de combattre pour la patrie. Aryen par excellence, superbe d’imprudence, allant droit aux plus beaux ennemis, se ruant là où il voyait la mêlée la plus pressée et les armes les plus belles, aimant à parler, à discourir, sourd aux conseils, admirable d’impétuosité, accessible au découragement ; — Pâris, insupportable, inhabile à lancer les flèches, aussi vain de ses cheveux que de son arc, brave certes, mais d’une bravoure détestable, riant aux éclats, et sottement, par exemple, lorsque, bien abrité, il se vante d’avoir blessé Diomède ; — Dolon, avec sa peau de loup blanc et son casque en peau de belette, attentif, renseignant les Troyens sur les projets des ennemis ; — Sarpedon, l’allié fidèle ; — et au-dessus de tous, et de tout, Andromaque aux bras blancs, la grande Aryenne, qui dit à Hector : Tu es pour moi un père, une mère vénérable, un frère et un époux plein de jeunesse, résumant ainsi, en quelques paroles, la splendide conception de l’amour aryen.

Le récit homérique fait intervenir les dieux dans le combat, chacun ayant choisi son camp préféré. Homère explique la chute de Troie, en donnant pour protectrice à Pâris, la déesse aimant les sourires, Vénus Aphrodite. Ce n’est pas l’Achéen seulement qui va battre et anéantir les Troyens, mais c’est aussi, c’est surtout la femme hellénique, incitée par Vénus, qui va frapper Andromaque au cœur et vaincre : Viens, dit la déesse à Hélène, viens, Pâris t’invite à revenir. Il est couché plein de beauté et richement vêtu, sur son lit habilement travaillé. Tu ne dirais point qu’il vient de lutter contre un homme, mais tu croirais qu’il va aux danses, ou qu’il repose au retour des danses. Et ceci, pendant la bataille, alors que les Achéens battent à les renverser les murs de la Sainte Ilion, de la Troie aryenne.

La ville de Priam, abondante en or et riche en airain, résista pendant vingt années, dont neuf de siège. Elle succomba noblement ; tous ses héros, jusqu’à l’agonie, avaient combattu l’ennemi à corps le corps, lance contre lance, bouclier contre bouclier, casque contre casque, homme contre homme.

Les Achéens victorieux chantèrent la dévastation de la ville escarpée. Des feux allumés, de loin en loin, portèrent la grande nouvelle à Argos, où l’on se réjouit, dès l’arrivée du signal de la torche, en brûlant des monceaux de bruyères.

L’armée troyenne, avec ses alliés de races et de langues diverses, vaincue, avait été bruyante, tumultueuse, telle que les nombreuses brebis d’un homme riche, très confiante en son chef, mais trop ignorante des choses à accomplir. Hector délibérait toujours seul, loin du bruit, et les guerriers exécutaient ses ordres joyeusement. Dans la Troie assiégée, le son des flûtes et la rumeur des hommes annonçaient les sorties.

L’armée achéenne, compacte, rangée dans le camp, toujours prête, — les guerriers dormant le bouclier sous la tête et la lance plantée droite auprès d’eux, — obéissait à des chefs qui s’étaient entretenus en conseil des plans d’attaque ou de défense. La tactique achéenne comportait des phalanges pressées, silencieuses, instruites. La grande multitude muette, sachant où elle allait, marchait sûrement. Cet ordre de bataille, importé, et qui consistait à s’avancer en masse, en noires troupes hérissées de piques, avec un chef en tête et un chef en arrière, était un usage traditionnel des Achéens : Les hommes anciens, dit Homère, qui ont eu ce courage et cette prudence, ont renversé les villes et les murailles. Cette tradition ne venait pas du continent grec, au sud de l’Olympe.

La rage insolente des destructeurs de Troie fut épouvantable. Maintenant, dit l’Agamemnon d’Eschyle, c’est par la fumée qu’on reconnaît la ville détruite. Les tempêtes de la ruine y grondent victorieuses et la cendre mourante y exhale les vapeurs d’une richesse passée. Le vieux roi Priam ayant été égorgé, Hécube et ses filles furent emmenées, captives, sauf l’une d’elles, Polyxène, que les barbares vainqueurs immolèrent sur la tombe d’Achille. Cassandre échut à Agamemnon. La veuve d’Hector, Andromaque, dut suivre Pyrrhus. Énée et Antenor, seuls, échappèrent à la dure captivité.

Dans sa grandiose épopée, Homère venge Troie. Histoire ou roman, après la chute d’Ilion, l’Iliade et l’Odyssée suffisent pour l’exécration des Achéens. Pas un vainqueur ne jouira de son triomphe : Ulysse, errant, ne reverra son Ithaque qu’après dix années d’aventures ; Ménélas est le jouet des tempêtes ; Agamemnon meurt assassiné ; Ajax, le fils d’Oïlée, que Minerve poursuit, brave Neptune qui le précipite ; Diomède, menacé de mort, s’enfuit d’Argos ; Teucer, maudit par son père, s’exile ; Philoctète, Idoménée et Épéos quittent la Grèce ; — tandis qu’Énée, le dernier des Troyens, venu en Italie, sera l’ancêtre des gens de Rome.

Historiquement, les annales tyriennes placent la chute de Troie au commencement du règne d’Iran II, fils d’Abibaal, roi de Tyr. Cette indication concorde avec le dire de Ctésias, et donne à la chronologie l’an 1023 avant notre ère.