ÉCONOMIE POLITIQUE DES ROMAINS

 

LIVRE PREMIER — VUES GÉNÉRALE - SYSTÈME MÉTRIQUE - VALEUR ET RAPPORT DES MÉTAUX - CENS ET CADASTRE.

CHAPITRE V — Poids, mesures et monnaies grecques

 

 

Nous ne parlerons ici que des mesures attiques, et nous nous bornerons à exposer leurs subdivisions et leurs rapports avec les mesures romaines correspondantes.

L’unité de longueur chez les Athéniens était le pied, qui se subdivisait en 4 palmes, et le palme en 4 doigts. Les multiples du pied grec étaient la coudée d’un pied et demi, l’orgye de 6 pieds, le plèthre de 100 pieds, et le stade olympique de 600 pieds, correspondant à 625 pieds romains. On en conclut que le pied grec est au pied romain 25/24e.

L’unité agraire était le plèthre carré, qui avait 100 pieds de long sur autant de large et contenait par conséquent 10.000 pieds carrés. Le stade olympique étant de 600 pieds, son carré contenait 360.000 pieds carrés ou 36 plèthres carrés.

Le rapport du pied grec au pied romain étant de 25 à 24, celui de leurs carrés est de 625, carré de 25, à 576, carré de 24.

L’unité de capacité était le médimne, qui se subdivisait en deux amphores, l’amphore en 3 hectes, l’hecte en 8 chénices, la chénice en 2 setiers, le setier en 2 cotyles, la cotyle en 4 oxybaphes, et l’oxybaphe en 6 petits mystres ou grandes chémes. Les Grecs avaient encore le grand mystre et la petite chéme, qui étaient respectivement le 18e et le 36e de la cotyle.

Mentionnons encore le chous triple de la chénice et le metrète valant 12 chous.

La plupart de ces mesures étaient identiques avec certaines mesures romaines. La table suivante forme un tableau synoptique de leurs rapports.

Mesures grecques

Mesures romaines

Valeurs en sextarius

 

Culeus

960

Μέδιμνος

 

96

Μετρητής

 

72

Άμφορεύς

Amphoras

48

 

Urna

24

Έxτεύς

Modius

16

Ήμιεxτόν

Semodius

8

Χοΰς

Congius

6

Χοϊνιξ

 

2

Ξέστης

Sextarius

1

Κοτύλη

Hemina

1/2

 

Quartarius

1/4

Όξύβαφος

Acetabulum

1/8

Κύαθος

Cyathus

1/12

Μύστρον μέγα

 

1/36

Μύστρον μιxρόν

Ligula

1/48

Χήμη μεγάλη

id.

id.

Χήμη μιxρά

 

1/72

 

L’unité pondérale et monétaire chez les Athéniens était la drachme, qui se divisait en 6 oboles. Les multiples de la drachme étaient le tetradrachme, la mine de 100 drachmes, et le talent de 60 mines.

Barthélemy[1] et M. Letronne[2] ont démontré que la drachme attique, avant son affaiblissement, qui commença environ 300 ans avant J.-C., était une pièce d’argent du poids de 8!à grains. Ce fait est vérifié par de nombreuses pesées et par le traité d’Antiochus avec les Romains, que rapportent Polybe[3] et Tite-Live[4]. Une des clauses de ce traité est que le tribut sera payé aux Romains en talents attiques d’argent de bon poids, et que le talent doit peser 80 livres romaines. Cette clause était nécessaire, parce que le poids de la drachme avait diminué, tandis que celui du talent était demeuré stationnaire, de sorte que, si l’on eût payé le tribut en drachmes, 6000 drachmes auraient représenté un talent sans en avoir le poids, et la différence eût été au préjudice des vainqueurs. Ces textes si positifs et si dignes de foi nous apprennent donc que 6000 drachmes pesaient, avant leur affaiblissement, 80 livres romaines, ce qui, à raison de 6144 grains pour la livre romaine, donne, pour le poids de la drachme, 81 grains 92/100e, en nombre rond 82 grains,

Ces mêmes textes nous fournissent le rapport de la drachme au denier romain de 84 à la livre. En effet 6000 drachmes égalent 84 x 8 ou 6720 deniers. Il en résulte que le denier était les 6000/6720e, ou en simplifiant, les 25/28e de la drachme.

 

 

 

 



[1] Anacharsis, t. VII, table XIV, éval. des monn. d’Athènes.

[2] Ouvr. cit., ch. IV, p. 87, sqq.

[3] XXII, XXVI, 19, éd. Schweig.

[4] XXXVIII, 38.