LA BASTILLE

MÉMOIRES POUR SERVIR À L'HISTOIRE SECRÈTE DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS, DEPUIS LE 14e SIÈCLE JUSQU'EN 1789

 

CHAPITRE XII.

 

 

Procès du collier. — Louis-René-Édouard de Rohan, cardinal-évêque de Strasbourg dit le prince Louis. — Ses trois valets de chambre. — Claude Cerval. — La comtesse De la Motte, de la Pénissière. — De la Porte. — Le baron de Planta. — Du Clusel. — Grenier. — Le comte et la comtesse Cagliostro. — Mademoiselle Briffault-Lainé dite Rosalie. — Mademoiselle d'Oliva. — Toussaint-Beausire et madame de la Palun. — Le baron de Castelet. — Reteaux de Fillette. — Boëhmer et Bozange, joailliers. — Situation de la France en 1787 et 1788.

 

Qu'une reine de France, brillante de jeunesse et de beauté, ait eu la fantaisie d'ajouter à ses parures en diamants le riche collier, chef-d'œuvre des joailliers Boëhmer et Bozange ; que pour ne pas effaroucher la susceptibilité parcimonieuse de son époux, elle ait chargé un tiers de négocier l'acquisition de ce collier, et pris des arrangements à terme pour en acquitter la valeur ; tout cela pouvait se concevoir, et il n'y avait ni danger ni scandale à l'avouer. L'honneur de la reine n'eut pas été compromis ; sa réputation n'en eut pas même été effleurée. Elle aurait pu être trompée, volée même par les intermédiaires employés dans cette mystérieuse négociation. L'Europe ni la France ne s'en seraient pas occupé ; les coupables eussent été punis, et tout se serait terminé sans grand éclat. Ce procès, comme tant d'autres, n'eut été qu'un événement ordinaire.

Le mémoire présenté à la reine par les joailliers dupés et présenté avant toute procédure, n'aurait donné lieu qu'à une discussion de famille sans scandale, et n'aurait eu aucune conséquence dangereuse. Honte et malheur aux seuls intrigants qui auraient abusé du nom de la reine, et de la crédulité des marchands.

Dans ce mémoire, en forme de placet, présenté à la reine le 12 août 1785, les deux joailliers racontent ainsi les faits : je copie.

Le 24 janvier de la présente année, M. le cardinal de Rohan vint chez les sieurs Boëhmer et Bozange, et leur demanda à voir divers bijoux. Ils profitèrent de cette occasion pour lui faire voir le collier en brillants comme une collection unique el rare en ce genre. Le prince, après l'avoir examiné, leur dit qu'il avait entendu parler de cette parure, et qu'il était chargé de venir pour en savoir le prix au juste. Ils répondirent que le désir qu'ils avaient de se débarrasser de cette pièce, qui était depuis longtemps un fardeau très lourd pour eux, les déterminerait à en fixer le dernier prix à 1.600.000 livres, quoique cette collection leur coûtât beaucoup plus.

Ils ajoutèrent que ce collier avait été estimé ce prix par MM. Dogny et Gaillard, il y avait plus de six ans, lorsque le roi eut envie d'en faire l'acquisition, que les intérêts accumulés depuis leur causaient une perte considérable ; que cependant ils s'étaient déterminés à conserver cet objet en se flattant qu'ils seraient un jour assez heureux pour le placer chez S. M. la reine ; mais que cette espérance flatteuse paraissant s'éloigner, ils avaient pris le parti d'envoyer le dessin de ce collier à la princesse des Asturies, et qu'ils attendaient d'un moment à l'autre l'ordre d'envoyer cette parure en Espagne.

Le prince répondit qu'il rendrait compte de la conversation qu'il avait eue avec nous, et qu'il se chargerait de l'acquisition de ce collier, que ce n'était pas pour lui : mais que, si la négociation avait lieu, il était persuadé que nous accepterions avec plaisir les conditions.

Il nous prévint en même temps qu'il ignorait s'il lui serait permis de le nommer ; mais que, dans le cas où il ne lui serait pas permis de le faire, il ferait des arrangements particuliers.

Il nous dit que ses instructions portaient de ne traiter cette affaire qu'avec Bohmer, lequel ne voulant traiter cette affaire aussi majeure sans la participation de son associé, il était par conséquent nécessaire qu'il prit au préalable d'autres instructions pour savoir s'il pourrait traiter avec les sieurs Bohmer et Bozange conjointement : ce qui termina la première entrevue.

Deux jours après cette conversation, le prince nous fit venir chez lui tous les deux ; il nous dit que ses instructions, l'autorisaient à traiter avec Bohmer et son associé, sous la recommandation expresse que nous observerions le plus grand secret ; ce que lui ayant promis, il nous communiqua les propositions qu'il était chargé de nous faire pour l'acquisition de ce collier, et dont voici la copie.

Le dernier prix du collier sera fixé d'après MM. Dogny et Gaillard, au cas que le prix de 1.600.000 liv. qu'on veut le vendre paraisse trop fort. Le paiement du prix convenu ne commencera que dans six mois, et alors pour une somme de 400.000 liv., et de six mois en six mois de même.

On pourra faciliter le calme dans les affaires du vendeur, en lui donnant des délégations, qu'il pourrait proposer à ses créanciers : les susdites délégations n'annonceraient le paiement que dans six mois.

Si les conditions conviennent, le collier sera prêt à partir mardi au plus tard (1er février).

 

Le prince, après la lecture de ces propositions, nous ayant demandé si elles nous convenaient, et lui ayant répondu oui, il demanda que nous missions notre acceptation, ce que nous fîmes sous la date du 29 janvier ; ce qui termina cette seconde entrevue.

Le 1er février, au matin, le prince nous écrivit un billet de sa main, mais sans signature, conçu en ces termes : Je voudrais que M. Bohmer et son associé passent chez moi ce matin, le plutôt possible, avec l'objet en question.

Nous nous rendîmes chez le prince aussitôt, et nous lui portâmes le grand collier. Il nous fit connaître dans cette entrevue que S. M. la reine faisait l'acquisition de cette parure, et nous montra, à cet effet, les propositions que nous avions acceptées, approuvées et signées par S. M. la reine Marie-Antoinette de France...

Nous témoignâmes, à ce sujet, toute notre joie et notre satisfaction, et le prince nous assura qu'il livrerait le collier dans la journée. Il nous dit en même temps que S. M. ne pouvait pas donner les délégations dont il était fait mention dans les propositions, mais qu'il espérait qu'on nous tiendrait compte des intérêts que nous réclamions, et qui en ferait la représentation, jugeant notre demande juste : ainsi finit le troisième entretien.

Le même jour, 1er février, nous reçûmes un lettre du prince, écrite et signée par lui, conçue en ces termes :

M. Bohmer, S. M. la reine m'a fait connaître que ses intentions étaient que les intérêts de ce qui sera dû après le premier paiement du mois (fin août), soient payés successivement avec les capitaux, jusqu'à parfait acquittement. A Paris, 1er février 1785.

Le prince cardinal de ROHAN.

 

Quelques jours après la réception de cette lettre, ayant eu occasion de voir le prince, il nous dit de profiter de la première occasion que nous aurions d'approcher de S. M. la reine, pour lui faire nos très humbles remercîments des bontés qu'elle avait daigné nous témoigner, en acquérant notre collier.

Cette occasion favorable ne s'étant pas présentée, nous restâmes dans l'attente jusqu'au mois de juillet dernier, que le prince nous fit dire de nous rendre chez lui ; il nous fit part que la reine trouvait ce collier trop cher, que S. M. était dans l'intention de nous le rendre, à moins que nous ne consentions à un rabais de 200.000 francs, avec la clause cependant, que si M. Dogny l'estimait un prix plus fort, il nous serait payé.....

 

Les joailliers s'étonnent et s'affligent de ces nouvelles propositions ; ils avaient depuis, et à plusieurs reprises, reçu l'ordre d'envoyer la parure en Espagne, ils avaient pris des engagements pour les époques fixées par le marché. Le cardinal leur promit de soumettre leurs réclamations à S. M. et de les informer de la réponse. Elle ne se fit pas attendre.

Quelques jours après, ajoutent-ils, nous étant rendus chez lui, il nous dit que S. M. avait agréé nos derniers arrangements, et qu'au lieu de la somme de 400.000 livres, nous recevrions, sous peu de jours, 700.000 livres, ce qui nous mettrait à même de faire honneur aux engagements que nous avions faits pour divers paiements. Le prince nous marqua en môme temps de faire nos remercîments à la reine, et dans la crainte que nous ne prissions avoir le bonheur de nous en acquitter verbalement, nous le fîmes par écrit, que Bohmer remit à S. M.

La fin de juillet dernier étant l'époque du premier paiement, le prince nous fit venir pour nous annoncer que ce premier paiement était différé jusqu'au 1er octobre prochain, qu'en attendant il avait reçu 30.000 livres pour nous remettre pour les intérêts : nous avons donné une quittance, dans laquelle nous avons déclaré avoir reçu cette somme de S. M. la reine, à compte.

Ce sont là les faits détaillés tels qu'ils se sont passés, et que nous certifions vrais.

BOHMER, BOZANGE.

 

Les faits énoncés dans ce mémoire n'ont point été démentis dans l'instruction ; je ferai seulement remarquer que la scène du bosquet, où la demoiselle d'Oliva aurait représenté la reine, n'y est pas mentionnée ; mais il est hors de doute que le cardinal a traité seul avec les joailliers, qu'il a reçu d'eux le collier de perles, et pour la reine.

Sa double qualité de cardinal et de grand aumônier lui permettaient de voir souvent cette princesse ; il n'avait pas besoin d'intermédiaire, encore moins de madame de Lamotte que de tout autre. Il n'a point remis le collier à la reine, puisqu'il a été prouvé que cette parure avait été démontée, et qu'une partie avait été vendue, par le comte de Lamotte à un joaillier de Londres.

Dans leur mémoire instructif, MM. Bohmer et Bozange déclarent que monsieur et madame de Lamotte les ont mis en rapport avec le cardinal, et racontent la scène du bosquet. Mais dès que les joailliers ont traité avec le cardinal, tous les autres acteurs ont disparu, et il est difficile de s'expliquer la conduite du cardinal et de le croire tout-à-fait dupe des époux Lamotte.

Les faits exposés par les joailliers, dans leur lettre à la reine et dans leur première requête, dont je viens de reproduire textuellement l'extrait, ont été confirmés par les débats.

Il en résulte que le cardinal de Rohan a seul négocié l'acquisition du précieux-collier, qu'il a traité au nom et pour compte de la reine, enfin qu'il a engagé les joailliers à adresser à la reine leurs remercîments, et l'expression de leur reconnaissance, soit verbalement, soit par écrit.

Le cardinal aurait donc été autorisé à faire ce marché, et le collier lui aurait été livré directement. On sait qu'il croyait au grand œuvre, à la transmutation des métaux, à la pierre philosophale, à tous les prodiges de l'alchimie ; il s'entourait d'empiriques, de souffleurs qui flattaient sa monomanie. Il croyait parvenir à la découverte de la poudre de projection, et faire de l'or autant qu'il voudrait.

Séduit par cette chimère, il espérait augmenter à son gré ses trésors, et la dépense d'un million et demi ne devait nullement l'embarrasser.

Dans cette confiance, il aurait acquitté lui-même le prix du collier, il aurait fait à la reine un cadeau digne d'elle.

Dans cette hypothèse, à laquelle ses habitudes, ses antécédents imprimaient un caractère de vraisemblance, il n'échappait pas au ridicule. Ce système de défense aurait pu blesser sa vanité, mais il le sauvait de la honte d'une accusation d'escroquerie.

Une fois possesseur du riche écrin, comment a-t-il pu le confier à un tiers ?

Sur ce point, il était difficile de justifier le cardinal : la raison ne peut admettre un tel excès d'étourderie et d'imprévoyance.

M. Bertrand de Molleville, dans une longue note insérée à la fin du premier volume et son Histoire de la Révolution, raconte plusieurs entretiens qu'il aurait eu avec son intime ami, le cardinal de Rohan.

Celui-ci lui aurait témoigné le chagrin que lui causait l'accueil peu bienveillant qu'il recevait de la reine, toutes les fois que les devoirs de sa charge de grand aumônier l'appelaient à la cour. L'arrêt du conseil qui l'avait absous de l'accusation portée contre lui, et relative à l'administration des Quinze-Vingts, n'avait pu lui concilier les bonnes grâces de cette princesse.

Le cardinal ne s'était pas expliqué sur la cause primitive de la persécution de la reine.

J'ignorais, écrit Bertrand, de Molleville, et il — le cardinal de Rohan — ne m'avait jamais dit en quoi il avait pu déplaire à S. M. la reine, mais l'abbé Georgel, à qui j'en parlai, m'apprit que le cardinal ; pendant son ambassade à Vienne, avait écrit au duc d'Aiguillon, alors ministre des affaires étrangères, une lettre confidentielle, dans laquelle il lui était échappé quelques plaisanteries sur le compte de l'impératrice — Marie-Thérèse — ; que ce ministre avait eu l'indiscrétion de donner cette lettre à madame Dubarry, qui se permit de la lire à haute voix, à son souper, et d'en rire indécemment avec vingt personnes ; que comme elle ne dit pas que cette lettre était adressée au ministre, personne ne douta que ce ne fut à elle qu'elle avait été écrite ; que c'était ainsi qu'on l'avait rapporté à la reine dans le compte qu'on lui avait rendu de ce qui s'était passé à ce souper ; que S. M. indignée que l'impératrice, sa mère, eût été l'objet des risées de madame Dubarry et de ses convives, n'avait jamais pardonné cette lettre au prince Louis[1].

 

Le cardinal, toujours morose et soucieux comme tout courtisan disgracié parut un jour à Bertrand de Molleville brillant d'espérance et de gaîté, et ne se fit pas presser pour lui faire confidence de la cause de cet heureux changement, il lui révéla, après avoir exigé sa parole d'honneur, cet important secret.

Une dame, intime amie de la reine, et toute dévouée au cardinal, et qui, depuis longtemps travaillait à ménager une réconciliation, lui avait enfin annoncé que la reine était tout-à-fait désabusée, et lui fit espérer une prochaine entrevue avec S. M.

Plus tard, cette audience si impatiemment attendue, avait été fixée, puis ajournée de semaine en semaine. L'officieuse médiatrice alléguait de nouveaux prétextes ; ces délais assez maladroitement justifiés, désespéraient le cardinal.

Sa confidente lui suggéra alors la négociation du collier, S. M. désirait vivement cette parure ; mais elle n'osait pas en parler au roi, que l'énormité du prix eut effrayé. La reine, en obtenant des termes pour le paiement, pourrait se passer cette fantaisie ; mais elle ne pouvait traiter directement. Il lui fallut un intermédiaire qui, par sa haute position sociale, son caractère, sa fortune, pût inspirer aux joailliers assez de confiance pour les déterminer à le vendre à termes.

Le cardinal pouvait être cet intermédiaire, plus de doute sur le succès de cette délicate négociation, et le succès lui assurait le retour des bonnes grâces de la reine. Dès-lors devant lui s'ouvrait le plus brillant avenir ; il n'aurait donc pas hésité à se dévouer : le piège était adroit.

Mais comment s'expliquer que la confiance du cardinal pour l'entremetteuse eut été jusqu'à lui remettre sans nulle difficulté le précieux collier. On a dit pour sa justification qu'il n'avait pas dû balancer. Pouvait-il refuser le dépôt du collier à celle à qui la reine aurait confié son acceptation des conditions du marché ?

Mais, ce qui n'est pas moins difficile à concevoir, c'est le long silence de M. Bertrand de Molleville.

Il pouvait, par sa déposition, sauver l'honneur de la reine et du cardinal. Qu'importe que les devoirs de sa place d'intendant l'aient appelé en Bretagne ? Ne pouvait-il pas écrire, et un congé pour revenir à Paris, pour un motif aussi grave, ne lui aurait pas été refusé ? et il reste à son intendance, et il garde le plus absolu silence pendant tout le cours de ce scandaleux procès dont l'instruction a duré depuis août 1785 jusqu'en juin 1786.

M. Bertrand de Molleville n'a rompu le silence que par la note insérée à la fin du premier volume de son Histoire de la Révolution Française, publiée en France en l'an IX (1801). Voy. Hist. Révol. Fran., tom. I, not. 5, p. 383.

Le résultat de ce procès est bien connu.

Le cardinal a été arrêté le 16 août 1785 ; madame de la Motte, le 20 ; les époux Cagliostro, le 25 ; mademoiselle d'Oliva et Toussaint Beausire, son amant, le 27 ; Reteaux de Villette, le 23 mars 1786. Dix mois après, le jugement des autres accusés. Beaucoup d'autres personnes ont été mises à la Bastille, et traduites au parlement pour la même affaire.

Tout le clergé fut en émoi et prétendait que le cardinal n'était justiciable que de l'autorité suprême ecclésiastique. De nombreux mémoires ont été publiés. Toute la défense du cardinal s'est bornée à établir qu'il avait été trompé par les époux Lamotte, à faire retomber sur eux tout le fardeau de l'accusation. Le nombre des accusés compliqua étrangement cette affaire, dont l'instruction occupa le parlement pendant onze mois.

Enfin, le 30 août 1786, à dix heures du soir, le parlement prononça son arrêt. Le cardinal de Rohan fut déchargé de l'accusation à la majorité de trois voix. Cagliostro même et tous les autres, à l'exception de quatre, furent aussi absous. Madame de Lamotte condamnée à la flétrissure, au fouet, la corde au cou, et à être renfermée à la Salpêtrière le reste de ses jours.

Son époux contumace fut condamné à la flétrissure et aux galères perpétuelles ; mademoiselle d'Oliva hors de cause. Voyez pour les circonstances relatives à chaque accusé, l'article qui les concerne dans la partie biographique ; Lamotte, Oliva, Cagliostro, La Porte, Rohan, etc.

Suivant un usage constamment suivi depuis que la Bastille avait, été convertie en prison d'Etat, les jugements importants et qui intéressaient les personnes de la cour, étaient transportés des greffes du parlement, du Châtelet et des commissions extraordinaires, à la Bastille. La plus grande partie des pièces relatives à la procédure du collier ont été retirées par ordre du roi, daté de Saint-Cloud, le 5 septembre 1786, et contresigné Breteuil. Des émissaires ont été expédiés à Londres pour arrêter la publication et s'emparer des Mémoires de madame de la Motte. Mais depuis la révolution, ces Mémoires ont été très répandus en France. Ils ne doivent pas inspirer une entière confiance. Ainsi les détails les plus importants de ce scandaleux procès n'ont été jamais été parfaitement connus.

 

 

 



[1] C'était ainsi qu'on appelait ordinairement le cardinal de Rohan.