PRÉCIS DE L'HISTOIRE DU MOYEN ÂGE

PREMIÈRE PARTIE. — DEPUIS L'INVASION DES BARBARES JUSQU'AUX CROISADES, 395-1095

 

CHAPITRE SEIZIÈME.

 

 

Démembrement intérieur des États carlovingiens en principautés féodales. — Translation de la dignité impériale aux Allemands. — Avènement des Capétiens en France.

 

L'INVASION des Barbares dans l'empire de Charlemagne, en rendant l'action du pouvoir nécessaire sur tous les points, favorisa puissamment le principe de dissolution qui avait déjà donné naissance à tant de royaumes indépendants. Il en résulta un démembrement universel de tous les États carlovingiens, et par suite un système nouveau de gouvernement qui, sous le nom de féodalité, embrassa dans une même chaîne de devoirs réciproques, et dans une vaste hiérarchie de suzerains, de vassaux et d'arrière-vassaux, toutes les classes et tous les individus de l'État, depuis le monarque, suprême seigneur, jusqu'au serf attaché à la glèbe.

 

§ I. — Empire, Italie et Bourgogne. Othon le Grand, et les empereurs saxons, 911-1024.

 

911-936. A la mort de Louis l'Enfant, la descendance .de Charlemagne étant venue à manquer en Germanie, la couronne y devint élective, et parmi les quatre grands vassaux, ducs de Franconie, de Souabe, de Bavière et de Saxe, la nation assemblée fit choix de Conrad de Franconie, qui, en mourant, désigna aux suffrages de la diète le duc de Saxe, Henri l'Oiseleur (919). Henri fut le chef de la maison royale de Saxe, qui, sans autre droit que le vœu de la nation, donna cinq rois à la Germanie et renouvela l'empire de Charlemagne. Il sut défendre son royaume contre les Danois, les Slaves transalpins et les Hongrois. Pour le protéger à l'avenir contre ces Barbares, il fonda les margraviats de Sleswik, de Brandebourg, de Misnie, d'Autriche et de Styrie, qui relevèrent d'abord des grands-duchés de Saxe et de Bavière, mais qui devaient un jour prendre rang parmi les fiefs immédiats. L'Allemagne doit aussi à Henri Ier l'établissement de ses premières villes municipales, qui lurent, avec les monastères, un des grands éléments de la civilisation germanique.

Règne d'Othon le Grand, 936-973. — Ce fils de Henri Ier, désigné par son père de préférence à son frère aîné, élu par la nation et couronné à Aix-la-Chapelle par l'archevêque de Mayence, archi-chance-. lier, réunissait tous les titres de légitimité 5 mais il ne put empêcher les grands vassaux de se révolter, comme ils l'avaient fait sous ses deux prédécesseurs. Le sort des armes le délivra des plus intraitables, et rendit ainsi vacants les duchés de Souabe, de Franconie, de Lorraine et de Bavière, dont il investit des seigneurs de sa famille, sans leur accorder toutefois le privilège de l'hérédité.

Guerre de Bohême, 938-950. — Depuis Charlemagne, les ducs de Bohême avaient été plusieurs fois rendus tributaires, et récemment encore Wenceslas 1er s'était avoué vassal de Henri l'Oiseleur. Ce prince ayant été assassiné par son frère Boleslas 1er, qui prit sa place, Othon crut devoir venger son vassal et punir un usurpateur qui méconnaissait les droits de sa couronne et persécutait le christianisme nouvellement prêché aux Bohémiens par Mélhodius (894). Il entra deux fois en Bohême, et reçut la soumission de Boleslas, qui s'engagea à payer un tribut annuel et à favoriser la propagation de la Foi.

Affaires d'Italie, 952-963. — La féodalité, presque aussi ancienne en Italie que la conquête lombarde, avait déjà fait d'immenses progrès, et si les grands fiefs n'y étaient pas encore héréditaires de droit, on ne peut nier que la plupart ne le fussent de fait. Trois principautés démembrées du duché de Bénévent s'étaient rendues indépendantes. Les ducs de Spolète et de Frioul se disputaient le trône, et l'anarchie générale favorisait les usurpations des marquis de Camerino, de Toscane, de Lucques, d'Ivrée, de Tusculum, la souveraineté progressive des papes, les empiétements des évêques de Ravenne, de Milan, de Turin, et l'affranchissement des républiques marchandes de Venise, de Gênes et de Pise.

Les rois de Bourgogne s'étaient jetés an milieu de tant d'intérêts et de prétentions pour enlever aux feudataires italiens la couronne de fer et la couronne impériale, regardées comme inséparables. Cependant depuis la mort du roi Bérenger Ier, dernier duc de Frioul, arrivée en 924, ses successeurs n'avaient porté que le titre de rois d'Italie. Au jeune Lothaire II, mort sans enfant, venait de succéder, en 950, son tuteur Bérenger II, marquis d'Ivrée. Ce prince demanda pour son fils la, main de la veuve de Lothaire ; mais Adélaïde refusa d'unir son sort à un époux difforme, et, pour se soustraire aux importunités d'Adalbert, et aux persécutions de Bérenger, elle appela à son secours le roi de Germanie. Une aventure romanesque préparait une grande révolution politique.

952. Othon se rendit en Italie, épousa Adélaïde, et prit le titre de roi des Lombards. Cependant Bérenger, s'étant reconnu vassal du roi de Germanie, obtint la restitution de ses Etats, à l'exception d u Frioul et des marches de l'Adige. Mais bientôt, profitant des embarras que donnait à Othon la révolte de son fils Ludolph, il persécuta les partisans d'Adélaïde, et méconnut ses devoirs envers son suzerain. Othon envoya Ludolph pour le réduire ; mais, après quelques avantages, ce jeune prince mourut sans avoir eu le temps de faire oublier sa rébellion.

Rétablissement de l'Empire, 963. — Appelé par le pape Jean XII, Othon alla se faire couronner roi d'Italie à Milan ; de là il se rendit à Rome, où le pontife lui conféra la dignité impériale, qui se trouva ainsi rétablie, et pour toujours attachée à la couronne de Germanie. Le nouvel empereur reçut les serments du pape, des Romains, des princes et des seigneurs lombards. La versatilité et les désordres de Jean XII compromirent la conquête de l'Italie, et excitèrent de grands scandales dans Rome. Othon rétablit la paix, et fit donner la tiare à Léon VIII, puis à Jean XIII.

Relations avec l'Empire grec, 966-972. — L'historien Luitprand alla demander à l'empereur Nicéphore Phocas la main de la princesse Théophanie pour le fils aîné d'Othon Ier. Un refus injurieux alluma entre les deux empires une guerre qui eut pour théâtre l'Italie méridionale. La paix se rétablit après la déposition de Nicéphore, et Théophanie, accordée en mariage au roi des Romains par Jean Zimiscès, apporta en dot à son époux des prétentions sur la Pouille et la Calabre. Othon II succéda à son père l'année suivante (973).

Othon Ier avait eu l'adresse de réunir tous les grands gouvernements dans sa famille ; mais la nécessité où il fut de résigner son duché de Saxe, l'empêcha de constituer une véritable monarchie en Allemagne. Toutefois rendant à ses vassaux défiance pour défiance, il les plaça sous la surveillance des comtes palatins, de même qu'il mit le temporel des évêques sous la tutelle des avoués impériaux. La féodalité, arrêtée dans ses progrès par l'habileté et l'énergie d'Othon Ier, reprit soit cours après la mort de ce grand homme.

Derniers empereurs saxons, 973-1024. — La maison de Saxe avait été élevée si haut au-dessus des autres, qu'il était difficile de chercher ailleurs le successeur du grand Othon. Sa famille occupa la dignité impériale avec les trônes de Germanie et d'Italie aussi longtemps qu'elle exista ; mais, dans sa courte durée, elle ne donna que trois successeurs au héros qui l'avait illustrée, Othon II (973), Othon III (983) et Henri II (1002-1024). Tous les trois eurent à combattre les prétentions des grands vassaux allemands et italiens, qui se débattaient contre le pouvoir royal pour s'affranchir de sa dépendance. Sous ces trois règnes, toute la politique extérieure eut pour objet d'assurer les frontières de la Germanie par l'assujettissement ou la conversion des Slaves et des Hongrois, d'affermir la puissance impériale dans Rome, et de conquérir les provinces grecques d'Italie. Othon III conféra la dignité royale à Boleslas-Chrobry, second duc chrétien des Polonais (1000). Huit ans après, Henri II accorda le même honneur au second wayvode chrétien des Hongrois, qui, sous le nom d'Étienne, s'acquit une gloire immortelle par ses lois et son apostolat. En Italie, les entreprises des empereurs saxons sut la Pouille ne servirent qu'à distraire leurs forces sans utilité, lorsqu'ils auraient dû les appliquer à consolider leur puissance dans la Lombardie, et surtout à Rome, où elle avait pour ennemis l'ambition temporelle des ; papes et l'esprit républicain de la noblesse.

Constitution germanique. — La période de la maison royale de Saxe est d'une grande importance dans l'histoire de l'Allemagne. C'est alors véritablement que s'établit la constitution germanique. La couronne impériale resta élective, et les fiefs cessèrent de l'être. Mais cette hérédité serait devenue une nouvelle cause d'anarchie, si le droit de représentation et de primogéniture n'en avait régularisé les effets. Un combat judiciaire prononça en faveur de ce double principe, et la diète de Stella accepta le jugement de Dieu (943). La plupart des droits régaliens furent usurpés par les grands feudataires, qui participèrent dans la diète à ceux qu'ils n'exerçaient pas encore dans leurs États respectifs. Les archevêques de Mayence, de Cologne et de Trêves s'assimilèrent aux ducs de Saxe, de Bavière, de Franconie et de Souabe, et le comte palatin s'attribua les mêmes droits. Tous ajoutèrent à leurs prérogatives féodales la possession héréditaire d'une des grandes dignités de la couronne. Les grands prélats s'affranchirent de la tutelle des avoués, les ducs de la surveillance des palatins provinciaux. Ainsi le haut clergé, que les Othons avaient voulu opposer à la noblesse, profita, comme elle, des dépouilles de la royauté.

Sous les princes de la maison de Franconie, qui succéda à celle de Saxe dans la personne de Conrad le Salique, en 1024, les vassaux de Germanie suivirent le même plan d'agrandissement, les seigneurs italiens obtinrent la sanction de leurs droits héréditaires par un édit que ce prince publia en 1037, et la querelle qui vint à éclater entre l'Empire et le sacerdoce ne permit pas aux successeurs de Conrad Il de maîtriser le pouvoir féodal.

Réunion et démembrement du royaume d'Arles, 1033. — Les deux Bourgognes, réunies à la couronne de Germanie, loin de lui donner un appui, ajoutèrent à sa faiblesse. Cet héritage, légué par Rodolphe III à Conrad II, son neveu et son suzerain, arriva déjà tout dissipé entre les mains des empereurs. Plusieurs causes locales, la présence des Sarrasins en Provence et dans les Alpes, les prétentions des rois bourguignons à la couronne impériale d'Italie, la cécité de Louis III, la faible cohésion de deux États réunis par des convenances de dynastie, et par-dessus tout l'absence d'une nationalité quelconque, avaient encouragé dans le royaume d'Arles, plus que partout ailleurs, l'insubordination des vassaux. Le principe de dissolution, ayant agi dans toute sa force, donna naissance aux comtés souverains de Provence, de Viennois, de Savoie, de Lyon, de Bourgogne, et autres, que leur passage sous la suzeraineté de princes étrangers, et la querelle des prétendants à la couronne d'Arles, affermirent encore dans leur indépendance.

 

§ II. — France.

 

C'est en France que la féodalité reçut d'abord tous ses développements et sa plus complète organisation. On regarde Charles le Chauve comme le fondateur involontaire de ce système de gouvernement. Il est vrai qu'on vit s'introduire sous son règne de grandes innovations qui changèrent l'essence de la constitution primitive du royaume. L'édit de Mersen, en 847, sanctionna l'inamovibilité des fonctions publiques, et obligea tous les hommes libres à se mettre sous lè patronage d'un seigneur. Par le capitulaire de Kiersy, en 877, Charles autorisa, sous certaines conditions, la transmission héréditaire des comtes, consacrant ainsi légalement une aliénation du pouvoir royal qu'il avait déjà consentie en faveur de plusieurs gouverneurs de provinces. Les offices de ducs et de comtes devinrent par la de véritables fiefs, qui eurent sous leur mouvance les anciens bénéfices territoriaux compris dans le ressort de leur juridiction. Parmi les gouvernements rendus héréditaires par Charles le Chauve, et qui restèrent toujours au premier rang, on trouve les comtés de Vermandois, de Toulouse, de Flandre, et les duchés de France et de Bourgogne. Le duché d'Aquitaine jouit plus tard de ce privilège, et celui de Normandie n'existait pas encore. L'ordre féodal acheva de s'établir pendant les troubles intérieurs qui amenèrent la déposition de Charles le Simple, et précipitèrent la ruine de la race carlovingienne.

Décadence des Carlovingiens, 888-987. — Un siècle sépare la première et la dernière usurpation des descendants de Robert le Fort. Durant cette période, la guerre civile, commencée entre Eudes et Charles le Simple, pour la possession de la couronne, se renouvelle souvent entre les rois et les vassaux. Le fils posthume de Louis le Bègue eut une destinée déplorable pour un roi, et éprouva tous les genres d'usurpation. Exclus du trône à sa naissance par ses frères, on prétexte ensuite sa jeunesse pour lui préférer Charles le Gros ; puis on se prévaut des dangers publics pour donner sa place à un seigneur capable de défendre l'Etat. Eudes meurt en 898, et le roi légitime règne ; mais c'est pour perdre sa plus belle province, et ajouter au nombre de ses vassaux un vassal plus redoutable que tous les autres (912) : Il croit se donner un appui dans le Northman Rollon, mais cet appui lui manque lorsque la faveur d'un favori excite les grands à la révolte, et que leurs suffrages défèrent la couronne à Robert de France. Ce prétendant triomphe, et meurt à la bataille de Soissons, mais Charles tombe captif entre les mains de ses vassaux, et voit s'asseoir sur le trône un troisième prince qui n'était pas du sang royal (923).

Ce nouvel usurpateur était Raoul, duc de Bourgogne, qui fut élu par le crédit de son beau-frère, Hugues le Grand, duc de France. Les grands vassaux du midi, et les dues de Normandie, lui refusèrent leur hommage jusqu'en 932, et le comte Herbert de Vermandois fut sur le point de replacer la couronne sur la tête de Charles le Simple. Mais l'appui du duc de France maintint l'usurpateur, et le besoin de s'unir pour repousser les Hongrois réconcilia les vassaux avec le souverain, et fit conclure une ligue entre les rois de France, d'Allemagne et de Bourgogne (935). Raoul -mourut l'année suivante sans postérité.

936-954. — Un fils de Charles. le Simple fut rappelé par Hugues le Grand au trône de ses pères, sous le nom de Louis IV (d'Outremer). La Bourgogne devint le prix de ce service. Louis s'efforça de rattacher à sa couronne la Lorraine et la Normandie, mais la première de ces provinces tomba au pouvoir d'Othon le Grand, et les Normands défendirent avec succès l'héritage de leur jeune duc. Le pape et le clergé, parleur médiation, rendirent deux fois la paix à la France.

954-987. — Louis d'Outremer laissait deux fils, dont l'aîné, Lothaire, lui succéda, à l'exclusion de Charles. Pour la première fois, en un cas pareil, la royauté ne fut pas divisée, et suivit la règle des fiefs. Hugues le Grand, s'étant fait donner l'investiture de l'Aquitaine, voulut la réunir aux deux duchés qu'il possédait déjà. Mais sa mort (956) laissa Guillaume maître paisible de ce grand fief, qu'il transmit à ses descendants. Les duchés de France et de Bourgogne lurent de nouveau divises, et Hugues Capet hérita du premier. Les rois de France, n'ayant presque plus rien en propre dans la Neustrie, ne pouvaient renoncer à leurs prétentions sur les deux Lorraines. Mais les efforts tentés par Lothaire pour s'approprier ces provinces, n'aboutirent qu'à amener Othon II sous les murs de Paris, et le traité de Reims, en 980, stipula là Renonciation de la couronne de France à la suzeraineté des deux duchés, et la cession de la Basse-Lorraine au frère de Lothaire. Ce fut là le dernier acte important de la dynastie carlovingienne. Louis V, qui succéda à son père en 986, ne porta qu'un an le vain titre de roi, et la race royale de Charlemagne finit en lui, sans s'éteindre encore (987). La couronne semblait revenir à Charles de Lorraine ; mais Hugues Capet prit le titre de roi à l'assemblée de Noyon, et se fit sacrer à Reims avant que l'héritier naturel eût le temps de se reconnaître. Lorsque Charles voulut faire valoir ses droits, il échoua dans son entreprise, et mourut prisonnier de son rival.

L'hérédité des bénéfices avait ruiné la première dynastie ; l'hérédité des gouvernements perdit la seconde. Les Héristals, maires du palais, préparèrent la chute et recueillirent l'héritage des Mérovingiens, les ducs de France, comtes du palais, suivirent leurs traces et obtinrent le même succès. Les commencements des Carlovingiens avaient été plus brillants ; ceux des Capétiens jetèrent moins d'éclat ; mais leur famille présente l'exemple unique d'une dynastie qui règne encore après plus de trente-deux générations de rois.

Grands fiefs de la couronne. — Avant l'élection de Hugues Capet il existait sept grands fiefs ou pairies relevant directement du roi. La réunion du duché de France il la couronne les réduisit à six, savoir :

1° Le comté de Vermandois, donné, vers l'an 820, à Pépin, fils du roi Bernard, et qui cessa d'être une pairie vers le temps où le comté de Champagne commença à le devenir (1019).

2° Le comté de Toulouse, détaché, en 850, de l'ancien duché de ce nom, en faveur de Frédelon, à qui succéda son frère Raymond Ier. — Peu d'années après, en 864, le comté de Barcelone fut aussi distrait du duché de Gothie par Wifred, et resta sous la mouvance de la France jusqu'en 1258.

3° Le comté de Flandre, dont Baudouin Bras-de-Fer fut le premier comte-propriétaire, en 862.

4° Le duché de Bourgogne, que Charles le Chauve donna à son beau-frère Richard le Justicier, en 877, Hugues le Grand le réunit au duché de France, créé, l'an 861, en faveur de son aïeul Robert le Fort ; et après lui ses deux fils puînés le possédèrent successivement.

5° Le duché d'Aquitaine ou de Guienne, rétabli, au profit de Rainulfe Ier, en 845, mais bénéficiaire jusqu'en 951, où Guillaume Tête d'étoupe le rendit héréditaire dans sa famille ; Guillaume VI y réunit le duché de Gascogne en 1052.

6° Le duché de Normandie, érigé en faveur de Rollon, qui épousa une fille de Charles III, et se fit chrétien (912). Rollon obtint aussi la suzeraineté de la Bretagne, alors divisée en quatre comtés depuis la mort d'Alain II, en 907.

Le nombre des pairies fut porté à douze par la création des six pairies ecclésiastiques, qui étaient les archevêchés de Reims et de Sens, et les évêchés de Noyon, de Beauvais, de Châlons et de Langres.