HISTOIRE GRECQUE

TOME QUATRIÈME

LIVRE CINQUIÈME. — LA DOMINATION DE SPARTE EN GRÈCE (DE 404 A 379 AV. J.-C.).

CHAPITRE PREMIER. — ATHÈNES SOUS LES TRENTE.

 

 

§ I. — L'HÉGÉMONIE SPARTIATE.

La lutte des deux principaux États de la Grèce était terminée, non par suite de leur épuisement réciproque ou par un traité qui assignat de nouvelles limites à leur domination, mais par la victoire complète d'un parti et la soumission sans réserve de l'autre. Cette victoire, si brillante et si fort au-dessus des espérances qu'avait pu concevoir, durant les longues années de la guerre, le Spartiate le plus ambitieux, cette victoire était gagnée soudainement, sans danger ni peine, sans sacrifice d'argent ni du sang des citoyens ; elle était tombée aux pieds des vainqueurs comme un fruit mûr. Le succès était pour eux tout entier, sans bornes, et c'est avec l'argent étranger qu'ils s'étaient créé leur puissance maritime ; leurs propres ressources restaient intactes, et les forces à l'aide desquelles l'ennemi les avait si longtemps bravés, ils les tenaient maintenant à leur disposition.' Sparte demeurait le seul État puissant sur terre et sur mer, étroitement allié aux Perses, qui n'attachaient à leur assistance aucune condition oppressive pour Sparte. Les défaillances passées, les fautes, les défaites étaient oubliées ; c'est avec un nouveau respect que les Hellènes la considéraient ; ils lui montraient une grande confiance, et saluaient pleins d'espoir le triomphe qu'elle avait enfin obtenu sur Athènes comme le début d'une ère nouvelle et fortunée. Depuis Cythère jusqu'en Thrace, il ne se trouvait pas une cité grecque où se fit entendre une protestation contre la suprématie de Sparte et le droit qu'elle avait de diriger les affaires helléniques. Ni Sparte, ni aucun État de la Grèce n'avaient jamais atteint à ce degré de puissance ; puissance qui reposait sur une antique tradition, mais qui prenait un nouveau et solide point d'appui sur des bases matérielles et morales.

D'autre part, cette haute situation n'allait pas sans des exigences et des prétentions considérables. On était en droit de compter que Sparte remplirait ses anciennes promesses, et qu'elle s'était préparée à sa nouvelle mission. Sparte était le plus ancien État qui eût exercé l'hégémonie ; elle n'avait jamais renoncé, non plus que ses partisans, au droit exclusif qu'elle s'attribuait à ce poste d'honneur : depuis l'expédition de Brasidas, elle était sortie de son étroite sphère ; elle était devenue puissance maritime, s'était familiarisée avec toutes les questions européennes et asiatiques et .instruite aux leçons les plus diverses de l'expérience. Elle ne pouvait se dissimuler qu'il fallait créer en Grèce un nouvel ordre de choses répondant aux promesses qu'elle avait faites en s'engageant dans la guerre, trente ans auparavant ; elle sentait qu'il fallait remettre le vies x droit en honneur parmi les Grecs, et que l'assujettissement d'un État par un autre ne devait plus être toléré. Aussi tous les yeux se tournaient vers Sparte : la marche ultérieure de l'histoire grecque devait dépendre de la façon dont Sparte userait de son pouvoir pour répondre aux exigences de l'époque.

On s'en remit pour les premières mesures à l'homme auquel on devait la victoire ; car on n'en a guère vu remporter de plus décisive, à laquelle l'État victorieux et les citoyens intéressés eussent si peu de part, qu'à la journée d'Ægospotamoi. Lysandre seul avait rendu possible et gagné la victoire ; en ses mains étaient concentrés les moyens qui semblaient indispensables pour en recueillir les fruits ; lui seul tenait dans sa main les fils qui lui servaient à diriger les partis et à régler au nom de Sparte les affaires de la Grèce. Il procédait en cela selon les principes traditionnels de la politique lacédémonienne.

Ce qui avait de tout temps le plus sérieusement compromis la prépondérance de Sparte en Grèce, c'est que le mouvement des esprits avait fait naître et développé dans le pays des principes d'ordre social différents de ceux qu'on appliquait à Sparte. Aussi cherchait-elle, partout où elle se sentait les mains libres, à déposséder les gouvernements contraires, et à ramener sous son influence les cités qui s'étaient éloignées d'elle, en y établissant une constitution analogue à la sienne. C'est ce qu'elle avait fait à Argos, à Sicyone, en Achaïe[1], et même son hostilité contre le régime de la tyrannie, cette lutte où elle avait jadis déployé toute son énergie, n'était autre chose au fond qu'une lutte contre la démocratie.

Cette politique n'avait réussi qu'incomplètement dans le Péloponnèse même ; en dehors, elle n'avait été appliquée que dans des cas isolés. Le développement que prit Athènes en suivant son génie propre fit dégénérer le contraste offert depuis longtemps par les constitutions en un antagonisme des plus déclarés entre les États eux-mêmes : autant la société athénienne affranchissait sa volonté de toutes les entraves et marchait en avant d'un mouvement incessant, autant Sparte se raidissait et se tenait sur la réserve. Chez elle la direction des affaires publiques é tait échue en partage à un groupe de plus en plus restreint ; elle s'était réduite de plus en plus à un État de guerriers et de fonctionnaires, ne faisant consister son rôle que dans la résistance à toutes les nouveautés. Ce contraste dans la politique extérieure devait devenir aussi au plus haut point le nœud de la politique intérieure ; la question constitutionnelle se confondit de plus en plus avec la question de prépondérance au dehors. A chaque victoire remportée par le parti démocratique dans une ville grecque, celle-ci était perdue pour l'influence spartiate et sortait des rangs de ses alliés pour entrer dans ceux de ses adversaires. Car les Athéniens, de leur côté, avaient poursuivi une politique semblable ; ils avaient reconnu, dans l'extension des constitutions démocratiques, le moyen le plus efficace de s'attacher étroitement les États des îles et des côtes, et Sparte avait dû se résigner .à plusieurs reprises à reconnaître ce groupe d'États, unis entre eux par les principes de la démocratie, comme une puissance jouissant en Grèce d'une existence légale[2].

Cette reconnaissance était abrogée par la guerre ; toute la puissance de l'État qui l'y avait contrainte était brisée ; Sparte avait une entière liberté d'action. Quelles pouvaient être maintenant les visées de ses hommes d'État, sinon d'appliquer enfin sans réserve leur vieille politique, de détruire radicalement les constitutions anti-spartiates, et d'effacer pour jamais, s'il était possible, cette opposition qui avait sans cesse entravé la puissance de Sparte, la scission qui avait divisé la Grèce en deux camps ?

Sous ce rapport, Lysandre ne faisait que suivre les maximes professées de toute antiquité par sa ville natale, quand il employait son autorité à ruiner la souveraineté populaire dans toutes les villes qui avaient appartenu à la confédération attique, et à remettre le gouvernement aux mains d'une minorité fermée qui possédait sa confiance. Comme les Trente à Athènes, on installa des Dix en d'autres endroits, et, pour assurer à ces comités investis de l'autorité gouvernementale la sécurité et le pouvoir, on plaça auprès d'eux un détachement de troupes spartiates sous les ordres d'un harmoste. Cette mesure d'ailleurs n'était pas nouvellement imaginée. Les Lacédémoniens envoyaient depuis longtemps, dans leurs districts ruraux, des harmostes ou gouverneurs militaires, pour administrer les périèques et pour les maintenir dans une rigoureuse sujétion envers la capitale. On envoya ensuite de ces harmostes à l'étranger, et l'on montra par cette institution qu'on n'avait pas l'intention d'admettre plusieurs formes de vassalité, qu'on ne se proposait pas de faire une différence essentielle entre les communes sujettes de Laconie et les villes étrangères qui, volontairement ou non, s'étaient soumises à l'empire de Sparte[3].

La durée des fonctions des harmostes était indéterminée ; on aimait à les laisser prendre racine dans les résidences importantes, comme Cléarchos à Byzance[4]. De même , leur compétence n'était pas nettement définie ; ils avaient l'autorité militaire et civile, et à ce titre ils ne dépendaient pas des rois généralissimes de la cité, mais immédiatement des éphores, devant lesquels ils étaient responsables. C'étaient les hommes de confiance du gouvernement. On leur laissait la libre décision des affaires ; aussi l'on choisissait, pour jouer ce rôle de commissaires de Sparte à l'étranger, des hommes d'un âge mûr, de qui on pouvait attendre un jugement droit et un usage raisonnable de leurs pleins pouvoirs. On avait pour la première fois envoyé à Amphipolis (424 : Ol. LXXXIX, 1) un homme encore jeune, ce que Thucydide signale formellement comme une atteinte à la tradition[5]. Douze ans après, on envoya deux commissaires militaires en Eubée, avec un corps de trois cents hommes.

Ce qui n'avait eu lieu précédemment que dans des cas isolés fut appliqué désormais sur une grande échelle, et un réseau de garnisons spartiates s'étendit sur la Grèce, pour tenir enchaînés tous les éléments de résistance, toutes les forces de la Révolution ; car c'est ainsi qu'on appréciait, au point de vue des vieux Spartiates, tout le mouvement démocratique. Mais, pour faire prévaloir dans ces proportions la politique de Sparte, il fallait un homme comme Lysandre ; sans lui, jamais l'entreprise n'eût abouti, car, tandis qu'à Sparte on ne savait pourvoir qu'aux intérêts du moment, lui seul avait regardé plus loin et préparé les mesures à prendre après la chute d'Athènes. Il connaissait la situation des partis dans toutes les cités grecques ; il en connaissait les meneurs, les gens propres à entrer dans les gouvernements oligarchiques ; il les avait engagés à se liguer plus étroitement ensemble ; il les avait habitués à attendre de lui leurs ordres, ainsi que l'accroissement de leur puissance et de leurs honneurs. Lysandre agissait au nom de sa patrie, dans le sens de sa politique, et, comme on en a le témoignage formel[6], d'après les instructions des éphores ; mais toutes ces mesures portaient le caractère qu'il leur imprimait son influence était si personnelle qu'il ne pouvait la partager avec personne. C'est sur lui que reposait le pouvoir absolu dont Sparte jouissait pour l'instant ; c'est là aussi que résidait le germe de sa décadence.

En effet, ce ne fut guère que dans des cas isolés que l'on procéda de façon à répondre à l'attente des vrais amis de Sparte, c'est-à-dire que l'on accorda, dans la mesure du possible, aux cités qui avaient souffert pour leur attachement à Sparte, des dédommagements et les moyens de se relever. C'est ainsi sans doute que les Éginètes et ce qui restait des Méliens recouvrèrent leur patrie[7] ; il est vrai encore qu'à Histiæa, à Scione[8], à Torone, les violences des Athéniens furent réparées dans une certaine mesure ; les clérouques athéniens furent contraints d'évacuer les possessions qu'ils avaient dans les îles, les Messéniens d'abandonner Céphallénie et Naupacte, et cette dernière ville fut restituée aux Locriens[9].

Ainsi les Spartiates s'attachaient, sur certains points où les Athéniens étaient intervenus avec une violence particulière, à faire justice et à effacer les injures, conduite que leur dictait du reste leur intérêt politique. Mais en somme, ils agissaient eux-mêmes avec la plus extrême violence, et Lysandre était moins propre que personne à se montrer homme d'ordre et de légalité. Il ne se tenait pas au-dessus, mais bien au milieu des partis. Il était le chef de ceux qui, par leurs ligues secrètes, avaient bouleversé la tranquillité des États ; les clubistes les plus passionnés étaient ses familiers et ses instruments. Aussi, quand il mettait le pouvoir aux mains de pareilles gens, il savait qu'ils ne s'en serviraient que pour satisfaire sur leurs concitoyens leur rancune longtemps contenue, et cela s'accordait avec ses desseins. Il ne voulait pas ramener le calme et la paix, afin de laisser les villes se remettre des calamités de la guerre ; loin de là, il lui convenait de les voir se consumer dans des querelles intestines et des émeutes ; ce n'était point par goût de cruauté mais par politique qu'il voulait voir s'épuiser les républiques qui semblaient encore capables de résistance : il voulait enfin que la malheureuse Grèce s'affaiblît et s'énervât encore davantage par de nouvelles effusions de sang. Ne savons-nous pas comment, sur son ordre, trois mille Athéniens furent exécutés dans l'Hellespont ; avec quelle astuce il suscita dans Milet, où les partis étaient sur le point de se réconcilier, une tuerie sanglante, afin de faire maison nette[10] ? Le même fait se produisit à Thasos, où les habitants, rassurés par des vœux solennels, furent assaillis et pour la plupart égorgés[11]. A la fin, on ne distingua même plus entre les cités, qu'elles eussent pris parti, dans la guerre, pour ou contre Sparte. On n'avait plus personne à craindre, on ne garda plus d'égards ; on laissa la dureté sans scrupule de la politique de Sparte se donner libre carrière, sans bornes ni mesure. On n'entendait pas se lier les mains en observant les principes d'un Brasidas ou d'un Callicratidas, quoique le premier eût solennellement promis au nom de Sparte de respecter consciencieusement l'indépendance de chaque république et de ne prêter assistance à aucun parti, tandis que Callicratidas avait publiquement déclaré qu'il n'ambitionnait, pour sa patrie, d'autre hégémonie que celle que les Hellènes libres lui décerneraient librement.

Du moment qu'on donnait à des principes tout opposés une approbation officielle et qu'on trompait si cruellement la légitime attente des Hellènes, ce système, au lieu de faire renaître en Grèce la tranquillité, ne pouvait qu'y susciter une agitation nouvelle. L'opinion publique, traitée avec le dédain le plus grossier, se tourna aussitôt contre Sparte ; les États jadis opprimés par Athènes, au lieu de respirer l'air de la liberté, comme ils s'en étaient flattés, se voyaient avec terreur livrés sans défense à une oppression beaucoup plus lourde. Car, quelque dur et rigoureux que fût le régime imposé par Athènes, ce n'était pourtant pas un terrorisme arbitraire ; c'était un régime fondé sur une base légitime, légalement constitué, organisé dans un but déterminé, ménager de la vie des citoyens autant que le permettaient les intérêts de l'État souverain ; il offrait contre l'étranger une protection efficace, grâce à laquelle le commerce et l'industrie pouvaient prospérer, et par conséquent il avait une signification nationale qu'un esprit réfléchi ne pouvait méconnaître. Les Spartiates, par contre, avaient déjà dans trois traités livré les villes d'Asie Mineure, et, bien qu'après leur victoire de l'Hellespont ils eussent fait difficulté d'abandonner quelques villes particulièrement considérables, comme Abydos où ils avaient un harmoste, ils n'eurent pas, cette fois non plus, le courage de résister aux prétentions de leur puissant allié : les satrapes perses régnèrent au nom du Grand-Roi, plus absolus que jamais, sur tout le littoral de l'Archipel et sur les routes maritimes, si importantes pour la liberté et le commerce des Grecs, bien que les tributs établis pour la protection des mers grecques fussent exigés et perçus après comme avant[12]. A cela s'ajoutait la grossièreté des personnages que Sparte envoyait dans les villes helléniques ; car il ne fallait plus songer, ne fût-ce qu'à cause du grand nombre de fonctionnaires dont on avait besoin, à choisir pour ces postes des hommes éprouvés. C'étaient, au contraire, en grande partie des individus de condition inférieure, tirés même de la classe des hilotes[13], qui se montraient serviles envers Lysandre et ses amis, brutaux envers les citoyens sans défense. Le meilleur sentiment qui restât encore aux Grecs, leur patriotisme local, se sentait partout profondément froissé, et les esprits éclairés ne pouvaient se dissimuler que, pour justifier la domination maritime d'Athènes, naguère si décriée, il n'y avait pas de démonstration plus éclatante que le système des décarques et des harmostes spartiates.

Ce revirement de l'opinion publique, cette irritation croissante contre Sparte était naturellement et fut dès l'origine le côté faible de sa domination.

Il s'y joignit la division qui devait nécessairement éclater entre les pouvoirs publics de Sparte. La jalousie ne pouvait manquer de s'éveiller, car les Conseils des Dix ou Décarchies de Lysandre n'étaient que les appuis de sa puissance personnelle ; on ne devait pas tarder à reconnaître quel péril cette puissance constituait pour l'État, et combien il répugnait à l'intérêt de Sparte d'encourir, par solidarité avec elle, la haine de toute la Grèce. Mais on n'avait point d'autre programme d'après lequel on fût résolu d'agir, et ainsi les dissentiments de Lysandre avec les rois et les éphores paralysèrent sa propre puissance, mais en même temps celle de Sparte : grâce à ces tiraillements, il devint possible aux cités vaincues de se soustraire à l'écrasante domination de l'État prépondérant.

Enfin, il y avait encore dans la situation présente un troisième élément qui exerça son influence sur le développement ultérieur des affaires grecques : c'étaient les rapports de Sparte avec les États moyens. Ce qu'ils avaient fait au cours de la guerre, où ils s'étaient montrés les alliés les plus ardents de Sparte contre Athènes, on n'en tint aucune espèce à compte. Ils virent toutes leurs espérances déçues, et leurs prétentions les plus légitimes à partager le butin et à concourir à un nouvel ordre de choses en Grèce outrageusement repoussées. Cette conduite provoqua une vive opposition ; le sentiment de l'indépendance s'éveilla dans les États moyens avec une énergie nouvelle, et produisit une série de tentatives faites par eux pour se délivrer de ce joug détesté. Ainsi se forment, à côté de Sparte, de nouveaux centres de vie politique indépendante, et par suite, les germes de nouvelles luttes pour l'hégémonie en Grèce.

Ces trois points déterminent les événements des dix années qui suivent ; ils expliquent pourquoi l'histoire grecque, après la victoire d'Ægospotamoi, ne se réduit pas à l'histoire de Sparte et de la domination spartiate en Grèce, comme le rêvait Lysandre, mais retourne à l'ancienne diversité des histoires d'États autonomes. Athènes en offre l'exemple le plus immédiat et le plus instructif.

 

 

 



[1] THUCYDIDE, IV, 21.

[2] THUCYDIDE, I, 112 ; 115. V, 18.

[3] Le nom d'άρμοστής n'avait par lui-même rien de blessant : on l'oppose même, comme une appellation plus adoucie, au nom des inspecteurs qu'Athènes employait pour faire la police de la confédération (THEOPHR. ap. HARPOCRAT. s. v. έπίσκοποι). Cf. DIODORE, XIV, 3. Ce titre n'était point nouveau : il n'était cependant point emprunté à l'organisation fédérale du Péloponnèse ; c'était le nom des intendants qu'on envoyait de Sparte dans les districts des périèques (SCHOL. PIND., Olymp., VI, 154. SCHŒMANN, Griech. Alterthümer, 13, p. 216). Si donc on envoyait également des harmostes (DIODORE, XIV, 10) dans les villes sujettes de la confédération, on est en droit d'en conclure que les localités comprises dans la confédération étaient considérées comme des capitaineries ou provinces du dehors, avec lesquelles elles avaient encore ce trait de ressemblance qu'elles payaient le tribut. Thucydide (VIII, 5) emploie le mot dans une acceptation plus large, pour désigner la situation que Gylippe s'était faite à Syracuse.

[4] XÉNOPHON, Hellen., I, 35. 1, 3, 15 sqq.

[5] THUCYDIDE, IX, 132. Le fait eut lieu en 423, et probablement pour offenser Brasidas.

[6] DIODORE, XIV, 10.

[7] XÉNOPHON, Hellen., II, 2, 9. PLUTARQUE, Lysand., 14.

[8] PLUTARQUE, Lysand., 14.

[9] Les Messéniens sont chassés de Naupacte et des îles de Céphallénie (DIODOR., XIV, 34) et de Zacynthos (XIV, 78). Il est question, dans l'Homeros de Métagène, d'un certain Lycon προδούς Ναύπακτον (MEINEKE, Fragm. Comic. græc., II, p. 755. BERGK, Relig. Com. Att., 423).

[10] PLUTARQUE, Lysand., 19.

[11] CORN. NEPOS, Lysand., 2. POLYÆN, Strateg., I, 45, 6.

[12] Le rendement des tributs monte jusqu'à 1.000 talents (DIODORE, XIV, 10. PLUTARQUE, Lysand., 17).

[13] XÉNOPHON, Hellen., III, 5, 12.