LES CÉSARS DU TROISIÈME SIÈCLE

TOME TROISIÈME

LIVRE VIII. — ÉPOQUE DE SÉCURITÉ RELATIVE. - TACITE, PROBUS, CARUS, ETC. - 275-285

CHAPITRE PREMIER. — TACITE ET FLORIANUS - 273-276.

 

 

Pendant les sept années qui vont suivre, la crise des trente tyrans étant finie et l'unité de l'Empire malheureusement rétablie, il se produira comme un dernier réveil de l'esprit romain, patriotique, on oserait même dire républicain. Une lueur de vie apparaîtra avant que le monde ne tombe définitivement, sous Dioclétien, dans les ténèbres du Bas-Empire.

La crise des dernières années, cette lutte des nations réclamant leurs droits contre Rome, avait-elle un peu retrempé les âmes, réveillé les nations et Rome elle-même ? L'imminence du péril, l'approche de plus en plus menaçante des barbares, les réunissait-elle dans le sentiment d'une défense commune ? Il semble par moments qu'il y ait mie chose publique et que cette chose publique soit aimée.

Ainsi, après la mort d'Aurélien, l'armée qui n'aimait pas sa dureté, mais qui appréciait sa vaillance, l'armée pleure et reste stupéfaite. Elle ne veut plus désormais faire d'empereur. Les empereurs élus dans les camps, sans loi et sans droit, sont des chefs trop précaires et viles princes trop peu respectés !

Et de plus, qui nommerait-elle ? Pas un de ses chefs qui n'ait trempé ou ne soit au moins soupçonné d'avoir trempé dans le meurtre d'Aurélien. Par un scrupule constitutionnel inouï, elle renvoie à l'électeur légal l'élection d'un empereur, et un message parti des bords de la Propontide va demander au Sénat un prince pris dans son sein.

Mais le Sénat à son tour ne veut pas croire à une telle abnégation. Les légions qui lui imposaient des empereurs lui demandent maintenant un empereur ! Son droit, éternellement méconnu, serait reconnu pour la première fois ! Mais, ce prince, sénateur, par conséquent étranger à l'armée, puisqu'un édit de Gallien a rompu tout lien entre le Sénat et l'armée, comment sera-t-il obéi, respecté, énergiquement servi par le soldat ? Telle est la débilité des institutions romaines qu'un retour à l'ordre légal étonne comme un rêve et effraye comme un péril. Le Sénat n'ose donc se saisir de cette fortune inespérée ; son droit restitué l'étonne trop pour qu'il ose l'exercer, et un message parti de Rome pour Héraclée ou Byzance prie l'armée de désigner au Sénat un empereur que le Sénat se hâtera d'élire (3 février 275).

Et, pendant près de six mois, les messagers vont et viennent ainsi ; les électeurs de droit revêtus de la prétexte, et les électeurs de fait revêtus de la cuirasse, avec une abnégation prudente d'un côté, généreuse de l'autre, se déchargent l'un sur l'autre du difficile choix d'un César. Cependant l'Empire a besoin d'un chef ; les affaires intérieures sans doute peuvent s'en passer, et l'administration peut agir au nom du trône vacant comme elle agirait au nom du trône occupé. Mais les périls du dehors ! mais la guerre ! mais la timidité des généraux qui, s'ils combattent sans l'ordre d'un empereur, sont toujours soupçonnés de vouloir se faire empereurs ! Mais les Francs, les Alemans, les Bourguignons, les Vandales, qui, à la nouvelle de la mort d'Aurélien, ont passé le Rhin et se sont déjà emparés de plusieurs villes de la Gaule ! Mais la Perse qui peut attaquer d'un jour à l'autre ! Mais l'Afrique, mais l'Illyrie, mais l'Égypte qui, si l'on tarde encore, vont, comme elles l'ont fait, il y a peu d'années, proclamer un tyran !

Le Sénat s'assemble donc une dernière fois dans la curie de Pompilius. Le consul Vélius Cornificius Gordianus soumet aux Pères conscrits la question qu'il leur a déjà plus d'une fois soumise : Il faut un Empereur, il le faut aujourd'hui ; ou l'armée acceptera celui qu'aura choisi le Sénat, ou si elle ne veut pas l'accepter, elle en nommera un autre et du moins l'Empire aura un chef.

Il donne ensuite, selon la prérogative du rang, la parole à M. Claudius Tacitus, le plus ancien des consulaires[1]. C'est lui qui, après la mort d'Aurélien, a donné au Sénat le conseil prudent de ne pas exercer le droit inaccoutumé d'élire un empereur. C'est un vieillard respecté de tous, instruit, expérimenté. On a même parlé de le faire empereur ; et, craignant ce fardeau, il s'est éloigné de Rome, s'en est allé à Baies, y a passé deux mois, et il a fallu l'en tirer presque de force pour l'amener aujourd'hui dans la curie.

Mais au moment où Tacite se lève pour répondre à l'interpellation du consul et ne sachant peut-être pas bien ce qu'il va répondre, des acclamations se font entendre : Tacite Auguste, les dieux te gardent ! Nous te choisissons, nous te faisons empereur !... Chose heureuse, bénie, salutaire ! Tu as été longtemps simple citoyen ; tu sais comment il faut commander ; tu as vécu sous tant de princes, et tu as su les juger ! Tacite s'excuse, parle de son âge, de son inaptitude à la vie militaire, du peu de succès qu'aura auprès des soldats un choix si pacifique, et il dit ce mot remarquable : L'unanimité de votre choix sera elle-même un premier sujet de défiance contre moi. Mais les acclamations concertées, ce semble, redoublent : Trajan, lui aussi, est arrivé vieux à l'Empire (répété dix fois). Hadrien, Antonin sont arrivés vieux à l'Empire (dix fois). Nous te faisons empereur, nous ne te faisons pas soldat (trente fois). Nous élisons ton âme et non ton corps (vingt fois). Tacite Auguste, les dieux te gardent !

Le Sénat avait cependant une réserve à faire. Cette assemblée, enfin rassurée, décidée à accepter le pouvoir que les dieux lui rendaient, entrant en possession du droit d'élection qu'elle n'avait jusque-là jamais sérieusement exercé, voulait s'en assurer la possession pour l'avenir. Elle entendait que le règne de Tacite serait son propre règne et la résurrection d'une liberté semi-républicaine. Elle entendait surtout (et elle avait raison) ne pas faire de la pourpre le patrimoine d'une famille. L'hérédité, quand elle avait eu lieu, avait été trop funeste ; le régime des Césars ne la comportait pas. Se levant donc à son tour, le second consulaire[2] rappelle les Néron, les Élagabale, les Commode, ces tristes fruits de l'hérédité[3]. Les dieux nous gardent, dit-il, des Césars enfants ! Il supplie donc Tacite, au nom des lois de la patrie, de ne pas faire ses héritiers les héritiers de l'Empire, et de ne pas disposer de la république, des Pères conscrits, du peuple romain, comme de sa ferme ou de ses esclaves.

Tous applaudissent, Tacite applaudit et consent. Dès lors on ne velu plus opiner un à un : Tous ! tous ! s'écrie-t-on. On va al champ de Mars ; le préfet de la ville présente le nouvel empereur aux soldats et au peuple, et le peuple crie comme d'habitude : Très-heureux Tacite Auguste, les dieux te gardent ! Quelques jours après, le préfet du prétoire le présente à une des armées : Soldats, dit-il, le Sénat sur votre demande vous a donné un empereur ; le Sénat a obéi à la volonté de l'armée. Tacite accorde aux soldats les libéralités qui sont de droit à chaque avènement. Armée, Sénat, peuple, tous sont d'accord. Je veux, dit le prince dans sa première harangue au Sénat, gouverner comme votre élu, comme un prince résolu à suivre en toute chose votre pensée : ce que vous déciderez sera digne de nous, digne de notre sage armée[4], digne du peuple romain.

Il n'y a donc pas à en douter. Chose merveilleuse ! Il y a des lois dans Rome ; le Sénat, toujours resté de droit souverain, pour la première fois devient souverain de fait. Pour la première fois il a élu librement un empereur, et pour la première fois cet empereur, non pour la forme, mais de cœur, avec la sincérité d'une âme droite et la gravité d'un vieillard, accepte et reconnaît la souveraine autorité du Sénat. C'est presque la république romaine qui sort de ses cendres.

Les actes de ce pouvoir répondent à ses paroles. Des hommages sans doute sont rendus à Aurélien ; Rome les lui devait. On lui vote une statue d'or, trois statues d'argent. Un temple sera érigé aux dieux où seront les statues des empereurs, mais seulement des bons empereurs ; à ceux-là seuls, aux jours de fête, on fera des libations. On ne veut plus d'altération de monnaies, on interdit les mélanges de métaux. On ne veut plus de délations politiques ; l'esclave ne sera pas entendu contre son maître, même dans les causes de lèse-majesté que les princes jusque-là ont toujours eu :soin d'accepter. On continue la guerre qu'Aurélien, sur les conseils même de Tacite, avait commencée contre le luxe, ver rongeur de la richesse et des mœurs ; on interdit aux hommes les vêtements de soie pure (holosericos) ; aux deux sexes, les étoffes brodées d'or.

A cet égard le prince donne l'exemple ; empereur, il n'a rien changé ni à son vêtement, ni à sa table ; il n'a rien changé dans sa vie domestique, si ce n'est qu'il a fait abandon de sa fortune mobilière évaluée à 28 millions de sesterces[5]. Ce qu'il avait de numéraire dans ses coffres, il l'emploie à payer la solde des légions ; ses terres de Mauritanie ne serviront plus qu'aux réparations du Capitole ; sa vaisselle d'argent est donnée aux temples pour les festins sacerdotaux. Ses esclaves de Rome sont déclarés libres, et pour la première fois un affranchissement d'esclaves se fait à titre de largesse impériale.

Il y avait là une noble protestation contre l'avarice, la cupidité, le faste désastreux de tant d'empereurs. — Il y en eut une aussi contre leur arrogant despotisme. Tandis que jusque-là le prince seul nommait les consuls, Tacite modestement propose un consul au Sénat. Ce consul est son propre frère, ce consul est refusé ; et l'Empereur, indulgent pour cet esprit d'indépendance qui se réveille, se contente de dire :  Le Sénat sait bien quel prince il a nommé. — Une autre protestation contre les princes des siècles passés, ce fut chez Tacite de se glorifier du nom et de la parenté qui rapprochait l'Empereur d'aujourd'hui de l'historien d'autrefois ; c'était de mettre dans toutes les bibliothèques et d'ordonner qu'on multipliât chaque année par dix copies nouvelles, le livre de Tacite à titre de préservatif contre le césarisme futur.

Le Sénat règne donc, et autant il s'est défié des premières lueurs de sa gloire renaissante, autant devenu confiant, il se livre naïvement à la joie. Ce ne sont que supplications aux dieux, hécatombes promises, lettres écrites aux sénats des grandes cités dans les provinces ; lettres écrites par les sénateurs de Rome aux grands personnages des provinces : La république est revenue ; le Sénat fait les empereurs, le Sénat lui-même est empereur. C'est lui qui fera les lois, c'est à lui que s'adresseront les députés des rois barbares, c'est lui qui prononcera sur la guerre ou la paix. Le préfet de la ville, sénateur, sera le juge suprême de l'Empire et dépossédera le prince de sa juridiction personnelle qui a été si souvent funeste. Grâces soient rendues à l'armée Vraiment romaine qui nous a restitué notre ancienne puissance ! L'antique cité refleurit ; c'est nous maintenant qui sommes les Augustes. Vous sénateurs absents de Rome, revenez vous asseoir dans la curie antique. Et vous ; sénateurs des cités provinciales, vous qui êtes et qui avez toujours été libres, réjouissez-vous. Notre droit recouvré confirme le vôtre. C'est ce que le Sénat de Rome écrit aux sénats provinciaux de Carthage, de Trèves, d'Antioche, d'Aquilée, de Milan, d'Alexandrie, de Thessalonique, de Corinthe, d'Athènes[6].

Hélas ! ce triomphe devait durer bien peu de temps. Le Sénat avait l'orgueil des grands souvenirs ; il n'avait pas l'énergie des grandes choses. Un historien s'étonne avec raison qu'il n'ait pas profité de sa toute-puissance sous Tacite pour faire révoquer l'édit de Gallien qui interdisait la milice aux sénateurs et pour montrer aux camps qui ne le connaissaient plus le laticlave des pères conscrits. Cela eût-il suffi pour faire vénérer dans les camps l'autorité du Sénat ? On peut en douter. Toujours est-il que, pour être souverain dans un empire Menacé comme celui-là, il fallait savoir tenir l'épée : Les sénateurs ne le comprirent pas : la mollesse de leur temps, l'amour de leurs aises, la passion de leurs richesses qu'ils préféraient à l'immortalité de leur nom, leur faisaient trouver commode l'exclusion que Gallien avait prononcée contre eux.

A cette époque de trouble et de dangers, Rome ne pouvait être longtemps le séjour des empereurs ; ils ne pouvaient rester longtemps éloignés des frontières et des armées. Tacite partit donc (276) pour aller visiter les légions de l'Orient. Il trouva dans la Thrace ou dans l'Asie-Mineure cette armée à la sagesse de laquelle il devait la pourpre. Mais cette sagesse d'un jour ne tarda pas à s'ébranler ; le soldat, comme bien des princes, après avoir abdiqué, commençait à regretter son abdication. Le joug de la discipline auquel il avait toujours eu de la peine à se soumettre lui semblait plus dur, quand c'était un empereur non soldat qui le lui imposait. Il y eut donc, non pas des révoltes, mais des complots, peut-être des tentatives de crime. Tacite mourut-il malade ou mourut-il assassiné par ses soldats[7] ? Les historiens de ce temps sont si pauvres que nous ne pouvons le savoir. Toujours est-il certain qu'il mourut après avoir senti tout le poids de la tâche qu'il avait d'abord refusée avec modestie, puis généreusement embrassée.

Chose inouïe ! son frère Florianus, homme grave et respecté comme lui, non-seulement ne craignit pas de se faire empereur après lui, mais prétendit l'être à la fois sans le Sénat dont le choix avait été toute la force de Tacite et sans l'armée qui avait été le précaire appui des autres princes. C'était marcher bien follement et bien inutilement à la mort. Au bout de deux mois en effet, Florianus sut que les armées d'Orient proclamaient un autre César, Probus. Il s'avança pour le combattre, exposa imprudemment ses troupes à de longues marches par la chaleur d'un été asiatique : il fut vaincu autant par l'épidémie que par les armes. Ses soldats, une fois battus, jugèrent à propos d'en finir et de sacrifier leur empereur ; ils le tuèrent ou le forcèrent à se tuer[8].

L'historien de ces deux frères empereurs nous rapporte un fait singulier. Dans une propriété appartenant à leur famille, un cénotaphe leur fut dressé, surmonté de statues en marbre. Quelques années après ces statues étaient renversées et brisées par la foudre. On consulta les aruspices et ceux-ci annoncèrent qu'un jour viendrait où un descendant de cette famille serait empereur romain, donnerait des juges aux Parthes et aux Perses, soumettrait les Francs, les Alemans, les Sarmates aux lois romaines, ne laisserait pas un barbare dans toute l'Afrique, donnerait un gouverneur à l'île de Taprobane (Ceylan), enverrait un proconsul dans l'île romaine (?), régnerait enfin sur toute la terre jusqu'à l'Océan ; puis rendrait au sénat tout son empire, rétablirait les lois antiques, et, après avoir vécu cent vingt ans, mourrait sans héritier. Cela devait arriver dans mille ans. On se railla des aruspices dont la plaisanterie à mille ans de date était trop forte même pour la crédulité païenne ; on se moqua de la famille de Tacite qui, disait-on, attendait pieusement l'accomplissement de cette prophétie. Mais les aruspices n'eussent pas prophétisé de cette façon si le nom de Tacite n'eut été populaire et si un certain sentiment de résurrection républicaine ne se fût agité autour d'eux.

Du reste, mille ans environ après cette époque, un Empire dont Rome était effectivement le centre atteignait et les Francs et les Germains et les Perses et les Sarmates, s'étendait, ou peu s'en faut, jusqu'à Taprobane, et touchait des contrées plus lointaines encore. Il y portait une loi plus durable que les lois de la République romaine, et il avait pour souverain cet éternel vieillard qui n'eut jamais d'héritier et qui aura toujours un successeur. Les aruspices ne s'étaient pas tout à fait trompés.

Quoi qu'il en soit, à cette heure l'Empire c'était la guerre. Mais, comme je viens de le dire, cette guerre entre deux prétendants ne fut pas longue. Et l'esprit militaire et même l'esprit sénatorial avaient dû être pour Probus. Né comme Aurélien dans cette ville de Sirmium qui était pour ainsi dire la pépinière des Empereurs, courageux soldat comme Aurélien et Claude, Probus était plus humain, plus honnête et plus politique qu'Aurélien ; très-jeune encore, il avait été tribun des soldats ; puis il s'était illustré dans un grand nombre de guerres, avait reconquis l'Égypte pour Aurélien, et il avait déjà été proposé par Tacite lorsque Tacite refusait l'Empire. Aussi aurait-il probablement préféré au choix des légions le choix du Sénat, et le Sénat l'eût-il volontiers choisi, si le Sénat n'eût pas été si loin.

 

 

 



[1] M. Claudius Tacitus, né en septembre.... Consul en 273 (?), en 278. — Élu empereur le 25 septembre 275. — Mort à Tyane en mars ou avril 278.

Voyez sur lui Vopiscus, in Tacito ; les deux Victors, Zosime, Eutrope, etc.

Ses monnaies mentionnent une victoria gothica et une victoria pontica (remportées où et quand ?). — Inscription : FORTISSIMO IMP. ET PACATORI ORBIS. (En Afrique, Orelli, 1035).

[2] Metius Falconius Nicomachus. Dans un manuscrit de Nuremberg, publié par Christian Schwarz, (Miscellanea politioris humanitatis, 1721), il est appelé Metius Voconius, et sa harangue est reproduite avec des variantes peu importantes.

[3] Nerones, Heliogabalos, Commodos seu potius semper incommodos. Vopiscus, in Tacito, 6.

[4] Digna modesto exercitu. Vopiscus, in Tacito, 9.

[5] Patrimonium suum publicavit quod habuit in reditibus sestertium bis millies octingenties. Vopiscus, 10. Ce texte est-il exact ? et comment doit-il être compris ?

[6] Vopiscus, in Tacito, 12. Epist. apud Vopiscum, in Florian., 5, 6.

[7] Interemptus insidiis militaribus, ut alti dicunt... ut alii, morbo interiit. Tamen constat factionibns eum oppressum, mente atque animo defecisse. Vopiscus, cap. ult. Il mourut de la fièvre, dit Victor, de Cæsaribus. Eutrope et l'autre Victor ne disent rien ; Zosime, I, 62, dit qu'il fut assassiné.

[8] M. Annius Florianus, frère de Tacite, proclamé en mars ou avril 276, — tué à Tarse, au bout de 60 jours de règne. — V. Vopiscus, in Floriano, etc. Il y a de ses monnaies avec les légendes : Conservatori aug. perpetuitati aug., etc. Les inscriptions l'appellent invictus (Henzen, 5554). Une autre (suspecte) : dominus orbis et pacis (Orelli, 1038).