LA MARQUISE DU CHÂTELET

 

ET LES AMIS DES PHILOSOPHES DU XVIIIe SIÈCLE

III. — LA BELLE CIRCASSIENNE HAÏDÉ OU AÏSSÉ. - MADAME DE TENCIN.

 

 

1710-1749.

 

On ne peut aborder l'attrayante vie des femmes lettrées du dix-huitième siècle, amies des philosophes, sans qu'il se présente à l'esprit une question curieuse : Comment se fait-il que ces femmes ardentes, passionnées pour l'homme qu'elles disent aimer et avec qui elles vivent, soient d'une telle légèreté, qu'elles cultivent sans pudeur, sans souci, sans remords une quantité d'autres amours avoués avec une exaltation effrontée ? C'est que pour ces femmes lettrées, aimer n'était qu'une affaire de sens, de distraction ou de renommée, la trilogie de leur cœur. La plus naïvement infidèle fut Mlle Aïssé qui fit tant de bruit sous la Régence.

Dans un hôtel de la rue des Augustins, à Paris, vivait une famille considérable par son esprit et par sa fortune : elle se composait 1° du comte Ferriol, dune race parlementaire de Lorraine, longtemps ambassadeur de Louis XIV à Constantinople[1] ; esprit habile, fier et tenace, avec un penchant comme toute cette génération pour les plaisirs et la philosophie ; 2° de Mme de Ferriol, très-protégée par le maréchal d'Uxelle en ce temps de mœurs faciles ; 3° puis de deux neveux, le comte d'Argental, le spirituel condisciple d'Arouet de Voltaire et son confident : le charmant comte du Pont de Veyle, amateur de bons livres, collectionneur d'art. Cette famille appartenait tout entière aux mœurs libres de la Régence : ceux que Voltaire appelait ses chers anges ne se piquaient, ni d'austère morale, ni de religion : gens d'esprit, insouciants ils se jouaient avec la vie et leur but était d'en descendre doucement le fleuve.

Sous l'hospitalité de M. de Ferriol, vivait dans le luxe, une jeune fille dont les traits nous ont été conservés par un portrait contemporain ; elle avait seize ans, de grands yeux noirs, les cils bien arqués, un nez parfait y les lèvres un peu épaisses, la figure toute ronde de jeunesse, les cheveux relevés ainsi qu'on les portait sous la Régence ; son vêtement, d'une rare élégance, se composait d'un déshabillé de soie à petits bouquets avec une guirlande de roses en sautoir[2]. Sur cette jeune fille ravissante se récitait une légende : née en Circassie dans un palais splendide, elle avait été enlevée par les Turcs au milieu d'un incendie : delà, transportée à Constantinople, on l'avait vendue dans le bazar commun sous le nom d'Haïdée, dont on avait fait Aïssé pour adoucir encore la langue hellénique déjà si harmonieuse.

L'ambassadeur de France, M. de Ferriol qui acheta Aïssé presque enfant pour trois cents piastres, l'avait amenée à Paris ; elle vivait librement, sans idée bien précise de l'honneur et de la vertu dans la possession du maître, au milieu de cette société philosophique de l'hôtel Ferriol : Ma mauvaise conduite m'a rendue misérable ; j'ai été le jouet des passions[3] écrivait-elle plus tard. Cet aveu, elle le faisait librement. Aïssé vivait dans cet hôtel (comme une affranchie aimée du maître), entourée de penseurs qui se plaisaient à l'instruire,à développer son esprit, ses grâces, à égayer son tempérament un peu mélancolique, car son enfance était un mystère et sa vie actuelle un désordre ; elle avait pour excuse, sa jeunesse et sa splendide beauté : On la célébrait avec enthousiasme.

Aïssé de la Grèce épuisa la beauté,

Elle a de la France emprunté

Le charme de l'esprit, de l'air et du langage ;

Pour le cœur qui ne comprend rien

Dans quels liens s'est-elle adressée ?

Il n'en est plus comme le sien

Depuis l'âge d'or et d'Astrée.

Aïssé prodigue de cette beauté, se donna beaucoup aux temps de la Régence ; on la mena même à la cour du régent, espérant un triomphe. Mme de Parabère, dit : qu'Aïssé présentée au duc d'Orléans ne plut que capricieusement au prince, parce qu'elle n'avait ni esprit, ni gaieté et ne gardait que la monotone soumission de l'esclave au maître. Aïssé aima ardemment le chevalier d'Aidye, brave gentilhomme, un cadet de la famille Sainte-Aulaire, qu'elle avait connu cher. Mme du Deffant : elle s'exalte, s'épure dans sa passion ardente pour son cher chevalier ; cet amour devint son unique pensée, son culte[4].

On en trouve le témoignage dans la correspondance d'Aïssé avec Mme Calendrini écrite en forme de journal semé d'aventures libres, scandaleuses[5]. Avec l'esprit médisant et facile de la société d'Argental, Aïssé raconte comment on change d'amants, comment on en a même deux à la fois, également aimés, elle le dit sans un seul mot d'étonnement ou de blâme.

Incontestablement, Aïssé aima son chevalier d'un ardent amour ; fut-il exclusif ! et n'est-elle pas le premier type de Manon Lescaut ? Toutes les fois qu'elle parle de son cher chevalier, la ravis-santé Aïssé se plaît à rester esclave sous un tel maître : Je ne connais que l'art de rendre la vie si douce à ce que j'aime, afin qu'il ne trouve rien de préférable et je veux le retenir par la seule douceur de vivre avec moi. Le chevalier, ne répond qu'avec une certaine mesure à cette tendresse résignée ; grand chasseur de loups, un peu sauvage et campagnard, presque toujours dans ses terres du Poitou et de Saintonge, il s'occupe à peine de son amour. A la mort de Mme de Ferriol, Aïssé à qui le vieil ambassadeur avait légué une petite fortune[6], espéra que le chevalier l'épouserait : on disait alors qu'Aïssé n'était pas une esclave, mais une princesse circassienne enlevée de son palais par les infidèles[7].

Dans cet hôtel de M. de Ferriol la vie était libre ; les d'Argental, les Pont-de-Veyle, n'étaient pas de sévères docteurs dans les questions de vertu ; on laissait agir Aïssé en toute liberté, courir même après son beau chevalier, comme Angélique après Médor. Mme de Ferriol seule, doucement, cherchait à la ramener à des sentiments de chasteté chrétienne ; ce fut une lutte longue et vive, Aïssé l'avoue naïvement qu'il faut de force pour résister à quelqu'un que l'on trouve aimable, quand on a eu le malheur de n'y pouvoir résister : coupez au vif une passion violente, une amitié la plus tendre et la mieux fondée, joignez à cela de la reconnaissance, c'est effroyable ; la mort n'est pas pire[8]. Aïssé aimait le monde, qui lui jetait des fleurs ; l'hôtel d'Argental était si spirituel, si facile ! Aïssé, doucement, se laissait bercer par le vice comme sur un lit de roses.

Bientôt la voix de Mme Ferriol revenue aux sentiments de piété se fit entendre, et elle opéra une conversion : Je lui dois tout, écrivait-elle, c'est à elle que je dois la vertu. Pour la femme orientale, la vertu n'était point une idée bien comprise et néanmoins Aïssé persista dans son sacrifice ; elle en eut une maladie de langueur et de tristesse. L'amour de son chevalier, la tendresse qu'elle avait pour sa fille furent sacrifiés à sa résolution de sortir du monde : cette société égoïste l'oublia bien vite[9] ; le salon des d'Argental plein de faux sentiments et de roucoulades hypocrites restait profondément indifférent à tout ce qui n'était pas ses plaisirs.

La dernière amie d'Aïssé fut Mme de Tencin alors dans une situation brillante, sœur du cardinal, fort lié avec le régent dont il avait servi la politique. Claudine, Alexandrine Guérin de Tencin, de la province du Dauphiné, destinée d'abord à la vie religieuse, fut chanoinesse au chapitre royal de Neuville, près de Lyon ; elle usa de cette vie libre et charmante, existence mixte entre le cloître et les salons ; fort liée avec Fontenelle, vieillard égoïste, et avec Montesquieu, le spirituel président, homme du monde et de plaisir, qui venait de publier ses Lettres persanes, petit pamphlet plein de satire et de médisance, indigne d'un grave magistrat : le monde ne parlait que de Rica et d'Usheck[10] et Montesquieu était loué, caressé par les libres penseurs.

Avec la présence de ces deux illustrations philosophiques, le salon de Mme de Tencin devint célèbre. On y spéculait dans les questions d'argent : quelques-uns s'étaient enrichis durant le système de Law, d'autres s'étaient ruinés ; joueuse habile, inspirée et renseignée par le contrôleur général, Mme de Tencin avait gagné quelques millions, tandis que Montesquieu et Voltaire mal engagés avait beaucoup perdu[11] : de là leur grande colère contre Law. La jeune chanoinesse, une des plus délicieuses femmes de ce temps, était sans beaucoup de probité, sans délicatesse ; son sérieux adorateur et son ami intime, le chevalier Destouche, poète moitié diplomate[12], tenait son rang sous la Régence, joueur intrépide, roué surtout ! elle en eut un fils qu'elle déposa tranquillement sur les marches de l'église Saint-Roch, comme un paquet de pompons inutiles. On remarquera que toute cette école philosophique était sans façon pour les enfants ; on les abandonnait comme une charge et un fardeau ; la nature les avait fait, elle prendrait soin d'eux. Le froid égoïsme de Mme de Tencin, joint à son extrême habitude du monde poli, faisait dire d'elle : que si elle avait intérêt à vous empoisonner, elle le ferait, mais avec le poison le plus doux. Dans son hôtel, les murs retentissaient de sinistres aventures : M. de Lafresnaye, conseiller au grand conseil, s'était tué d'un coup de pistolet après des pertes énormes au jeu, et des déceptions de toute espèce : on accusa Mme de Tencin de l'avoir aidé dans cette résolution ; emprisonnée au Châtelet, elle se justifia par le sang-froid de ses réponses et le crédit de son frère : elle prouva que tout avait été libre dans le suicide de M. Lafresnaye[13] et qu'elle n'était pas responsable des actions d'un fou, qui avait voulu se débarrasser d'une existence compromise : pouvait-on empêcher un homme de quitter la vie ! Tout ce que la conduite de Mme de Tencin avait de reprochable et de léger était applaudi par son salon philosophique, qu'elle appelait sa ménagerie, mot qui fut accepté et répété plus tard, grosse impertinence que subissait avec une basse résignation cette coterie qui voulait relever le genre humain. Ce qui est un honteux souvenir pour les gens de lettres, c'est que Mme de Tencin distribuait à chacun trois aunes de velours pour se faire une culotte chaque année, comme cela se pratiquait chez les seigneurs pour les pauvres poètes au temps de la Fronde : le dîner était bon, le salon bien chauffé et l'on y rencontrait prélats, ducs, marquis et comtes[14] autour du cardinal de Tencin. Le premier ministre Dubois avait établi chez la marquise sa police littéraire, comme le cardinal Richelieu, chez Marion Delorme ; l'on y causait beaucoup et l'on pouvait écouter. Mme de Tencin ne fut pas étrangère à la découverte de la conspiration de Cellamare ; Fontenelle y joua le plus vilain rôle : il faisait le semblant de dormir dans un fauteuil, voyait tout, entendait tout, et souvent répétait tout. Ce caractère d'une philosophie égoïste, conservait l'étonnante vie de Fontenelle, prolongée par la froideur tranquille de ses émotions : Fontenelle plaisait à Mme de Tencin, dont le cœur était égaré dans l'esprit et quelquefois perdu dans la chair.

Elle avait un talent d'écrire, gracieux, fécond et au milieu de ses amis, pour la première fois, elle fit la lecture de la larmoyante nouvelle du comte de Comminges, qui surexcita la sensibilité de toutes ces âmes[15]. Triste anomalie qu'il faut constater, les cœurs les plus froids expriment le mieux ce sentimentalisme de convention qu'on appelle drame ! Mme de Tencin publia successivement le Siège de Calais, les Malheurs de l'amour qui obtinrent un succès dans le monde : mais toutes les formules des sentiments exaltés et faux, écrites dans un style prétentieux, vieillissent vite, et des œuvres de Mme de Tencin, le Comte de Comminges seul a survécu[16]. Avec sa haute affectation de sensibilité, la société philosophique lui resta fidèle à travers les accusations, les procès et les actes du Parlement qui tourmentèrent la vie de Mme de Tencin ; elle transmit le sceptre de son salon très-fréquenté à ses deux neveux, les fils de M. de Ferriol, l'ambassadeur à Constantinople et le maître d'Aïssé. Le marquis d'Argental, homme de plaisir et de théâtre, l'amant heureux de Mlle Lecouvreur avait conduit Voltaire auprès de l'artiste : le poète s'était précipité à ses genoux, comme il se jetait un peu ironiquement aux pieds de tout le monde :

L'heureux talent dont vous charmez la France

Avait en vous brillé dès votre enfance ;

Il fut dès lors dangereux de tous voir,

Et vous plaisiez même sans le savoir.

Le marquis de Pont-de-Veyle, frère du comte d'Argental, s'était également abandonné au théâtre, aux lettres, et Ton supposait que les deux frères avaient quelque part aux éclats de Mme de Tencin, leur tante[17]. Au reste, libres penseur, avec Thuriot, ils formaient le triumvirat des adorateurs de Voltaire, qui déjà avait fait Zaïre, tragédie à succès où l'amoureux Orosmane, le fier musulman, l'impitoyable vainqueur des chrétiens, parle la langue d'un marquis du dix-huitième siècle. Voltaire ménagea toujours la famille du comte d'Argental, puissante auprès de Mme de Tencin. Les filles du comte sont ses chers anges, dont il baise les ailes. À chaque occasion il se souvient de Mme d'Argental et lui adresse de délicieuses épitres, qui seront évidemment lues chez Mme de Tencin. Le jour de la Saint-Jean, le précurseur de Jésus-Christ, le prophète tout macéré de jeûnes, Voltaire écrit à Mme d'Argental, pour la complimenter sur sa fête. Le philosophe qui place le souper au-dessus de toutes les idées d'ascétisme et de sacrifice, envoie à Mme d'Argental (elle s'appelait Jeanne), quelques vers d'une légèreté impie.

Jean fut un saint (si l'on en croit l'histoire

De saint Mathieu), qui buvait l'eau du ciel,

D'un rocher creux, faisait son réfectoire,

Et tristement soupait avec du miel.

Jeanne, au rebours, sainte sans pruderie,

Au sentiment unissait la raison :

Or vous, grand saint, mangeur de sauterelles,

Dans vos déserts vivez avec les loups,

Prêchez, jeûnez, priez ; mais vous, la belle.

Quand vous voudrez j'irai souper chez vous.

Avec cette familiarité et ce sans façon, Voltaire s'invite à souper chez Mme d'Argental, le délicieux repas des oisifs, la grosse affaire de ce monde. Ceux qui s'asseyaient à cette table du soir, aux bougies, étaient des voluptueux, sans souci du lendemain : il y régnait une franche gaieté, une liberté de propos que ne troublait jamais la nécessité des affaires. Les soupers qui supposent une douce quiétude d'esprit, ne sont plus possibles dans une société préoccupée du lendemain ; souvent ils se transforment en orgie peut-être pour s'oublier.

Mêlée au système de Law, à ses féeries d'or, Mme de Tencin recevait les financiers, et Samuel Bernard parfois y tenait les cartes ; elle avait deux hôtels à Paris, l'un place Vendôme[18], et l'autre place des Victoires, et ces hôtels étaient entourés de beaux jardins, de parterres avec des pièces d'eau ; on ne connaissait pas ces lourds bâtiments construits sans art, sans élégance, sans cour d'honneur, sans jardin ; un hôtel devait réunir toutes les aisances de la splendeur et du luxe.

Il faut séparer la vie légère de Mme de Tencin de celle du cardinal, son frère, esprit d'un ordre très-élevé, évoque d'Embrun, défenseur de la bulle Unigenitus, et puis archevêque de Lyon, odieux au jansénisme. Mme de Tencin produisit dans le monde Helvétius presque enfant ; elle aida l'éducation de d'Alembert, qu'on disait son fils ; elle fut jusqu'à sa mort (arrivée en plein règne de Louis XV) la constante amie de Voltaire, qui alors avait grandi et s'était voué à un amour sérieux, dont il faut dire l'histoire.

 

 

 



[1] Le comte de Ferriol avait déployé une grande habileté durant son ambassade, mais à la fin il avait montré trop de surexcitation et avait été rappelé.

[2] Bibliothèque impériale, collection des gravures. C'est sur cette légende, je crois, qu'a été écrite la partition de l'opéra d'Haïdée.

[3] Lettre à Mme Calendrini de Genève.

[4] Elle en eut une petite fille née en Angleterre chez lady Bolinbrock qui l'avait accueillie comme la protégée des philosophes. Cette jeune fille fut élevée dans un couvent en France sous le nom de miss Black.

[5] Mlle Aïssé correspondait avec Voltaire.

[6] M. de Ferriol lui avait laissé une certaine aisance à sa mort : 50.000 livres en capital, et 4.000 livres de pension viagère.

[7] Le grand obstacle fut que le chevalier était dans l'ordre de Malte et avait fait vœu : Mlle Aïssé devait le savoir.

[8] Lettres à Mme Calandrini.

[9] Aïssé mourut à Paris en 1733, à l'âge de 38 ans. Sa fille épousa un gentilhomme du Périgord. Les lettres de Mlle Aïssé, fort libres, ont été plusieurs fois publiées : la dernière édition est précédée d'une notice enthousiaste sur Mlle Aïssé.

[10] Les deux personnages des Lettres Persanes. Mme de Tencin aida beaucoup au succès de l'Esprit des Lois.

[11] Montesquieu et Voltaire déclament contre le système de Law dans leurs écrits.

[12] Destouche était très-aimé du régent. (Voyez mon livre sur la Régence.)

[13] Duclos dans ses Mémoires se fait le panégyriste de Mme de Tencin.

[14] Fontenelle fermait les yeux pour ne pas être obligé de répondre.

[15] La Harpe fait le plus grand éloge du Comte de Comminges qu'il élève au même rang que la Princesse de Clèves de Mlle de la Fayette. Ce n'était pas beaucoup.

[16] Les œuvres de Mme de Tencin ont été plusieurs fois imprimées. On les a réunies à celles de Mlle de la Fayette dans l'édition de Paris 1786 ; 7 petits volumes in-12°.

[17] Cette circonstance a été l'objet de nombreuses dissertations littéraires à l'époque où l'on s'occupait encore des lettres cornue d'une grande chose.

[18] Samuel Bernard était le voisin de Mme de Tencin à la place des Victoires. Les jardins de la place Vendôme s'étendaient jusqu'au couvent des Capucins.