LES GRANDS ILLUMINÉS - NOSTRADAMUS

 

X.

 

 

Le 20 avril 1559 l'eau du canal de Craponne entra enfin dans Salon. On avait choisi un dimanche afin que tout le monde pût assister à la fête. Qu'on imagine la foule des paysans en caban sur les remparts rebâtis depuis peu d'années. Un point brillant paraît soudain au delà du roc de la Baume ; une mince ligne étincelante s'allonge en grossissant vers la cité, pénètre dans la ville par le trou de la tour du Portal Coucou, se précipite dans le fossé des Vidanges, et bientôt tout le lit du canal est plein d'une onde bouillonnante qui s'apaise peu à peu. Le peuple assemblé reçut l'eau avec applaudissement, étonnement et joie autant incroyable qu'inespérée, écrit César de Nostradamus. En ce principalement que plusieurs sages avaient cru, voire même semé que Craponne avait entrepris l'impossible et l'infaisable. De ces gens-là Nostradamus n'était point : ce dut être un grand contentement pour lui que de voir réussir l'entreprise entreprise qu'il avait, on s'en souvient, encouragée de ses deniers et qu'il devait en encourager encore, puisque le 22 septembre suivant il prêta à Adam deux cent quatre vingt-dix huit écus d'or sol, valant cinquante sols la pièce, sous la garantie de trente-huit personnes, et le 13 février 1562 cent écus encore, sans garantie.

Ainsi le désert de la Crau allait se couvrir de champs verdoyants. Cette idée devait rendre joyeux les Salonais et il est probable que la grande procession qui se fit dans la ville et les réjouissances par où ils célébrèrent la nouvelle du traité de Cateau-Cambrésis, le 2 6 mai 1559, s'en trouvèrent sensiblement égayées. Nostradamus y prit-il part ? La goutte dont il souffrait devait le rendre plus irascible encore, lui qui n'avait pas trop bon caractère. Certes il avait maintenant[1] près de lui un disciple enthousiaste et fidèle, Jean-Aimé de Chavigny, natif de Beaune, et premièrement élève de Jean Dorat, qui avait tout quitté pour venir s'établir auprès de l'astrologue fameux. Mais on publiait sous son nom des almanachs pleins de faussetés. Et puis la célébrité ne manque jamais de créer des envieux, car c'est comme tels qu'il devait considérer ceux qui ne partageaient pas l'enthousiasme général pour ses Prophéties.

En 1558 des personnes mal intentionnées publiaient en Avignon même une Déclaration des abus, ignorances et séditions de Michel Nostradamus. Un calviniste imprimait la même année, mais à Paris, le Monstre d'abus, composé premièrement en latin par Maistre Jean de la Daguenière, docteur en médecine et mathématicien ordinaire des landes d'Asnières, et depuys traduit et mis en nostre langue françoyse par le More du Vergier, recteur ordinaire de l'Université de Mateflon et protecteur des gondz de Haioulem ; et la première invective de ce pamphlet était contre Nostradamus. Conrad Badius écrivait une satire de lui, et le sieur du Pavillon déclarait dans ses Contredits aux faulses et abusifves prophéties de Nostradamus et astrologues (1560) que ces gens-là ne rencontrent juste que par cas fortuit ; que les astres n'ont sur les hommes aucune puissance de les faire pécher ; que tous pronosticqueurs ou divinateurs ne peuvent juger des choses futures ; et il racontait avec indignation que quelqu'un de nos astrologues a en cette présente année bien donné aux moissonneurs et faulcheurs qui ont parle beau temps, en ce pays de Gâtinois, abattu leurs blés, semences et fruits, ayant confiance qu'il se continuerait ainsi qu'il avait été prophétisé ; mais la pluie, estant survenue et ayant cours plus de huit jours où il marquoit grande chaleur, a gâté les blés et foins. Le un le maudissoit, l'autre le dépitoit, l'autre le conjuroit, et eût été mis en dix-mille pièces s'il y eut été.

Heureusement il n'était pas là, l'imprudent faiseur d'almanachs, peut-être un contrefacteur de Nostradamus, qui sait ? Et apparemment notre homme n'avait-il pas connaissance des épigrammes que lui dardait Scaliger puisque celui-ci ne les publiait point — elles ne paraîtront qu'en 1574 —, encore qu'il les montrât sans doute au plus de gens possible. J'en ai déjà cité ; voyez encore celle-ci :

In Nostradanum,

Credula, quid speras, quid spectas pendula ver bis,

Gallia ? Judea quæ blatit arte furor ?

Tot regnum veterum spoliis, tot onusta recentum,

Hoctua clara feres ludere sceptra scelus ?

Nonne vides linguam impuri nebulonis inanem ?

Huncne tuam pateris ludificare fidem ?

Utrum futilius, pectusne nocentis Agyrtæ,

An tu, quæ toties falsæ fovere potes ?

Quod si es tam facilis nolis ut velle dolere,

Saltem non etiam posse dolere, dole ![2]

On remarquera que Scaliger semble insinuer qu'une protection puissante garantit Nostradamus des fureurs de la France indignée contre les insanités de cet impur coquin, mais il n'est pas facile de préciser laquelle puisqu'on ignore la date de l'épigramme. S'agit-il de la reine Catherine ? C'est possible, puisque nous la verrons faire en 1564 une solennelle visite au prophète de Salon, en compagnie de Charles IX. Mais bien d'autres grands personnages protégeaient Nostradamus, à commencer par le duc de Savoie. Cela n'empêchait d'ailleurs point ses ennemis de faire courir ce distique fâcheux, que beaucoup attribuent à Jodelle, quelques-uns à Théodore de Bèze, et Guy Patin à un Gantois du nom de Charles Utenhove qui l'a, en effet, inséré dans son livre des Allusions :

Nostra damus cum falsa damus, nam fallere nostrum est,

Et cum falsa damus, nil nisi nostra damus[3].

S'il en avait connaissance, l'auteur des Prophéties, fort vif de sa nature, devait supporter mal ces aiguillons-là. Il est vrai que ses partisans répondaient :

Vera damus cum verba damus quæ Nostradamus dat,

Sed cum nostra damus, nil nisi falsa damus[4].

En outre, il avait pour lui les gens de cour. Les fiançailles de Marguerite, sœur d'Henri II, avec le duc de Savoie Philibert-Emmanuel furent célébrées à Paris par de grandes fêtes. On avait dressé des lices, avec des arcs de triomphe et des estrades pour les spectateurs, dans la rue Saint-Antoine, près des Tournelles, et les joutes commencèrent le mercredi 2 8 juin 1559, jour des fiançailles ; elles devaient durer jusqu'au dimanche. Les tenants, qui étaient le roi, le dauphin François, le duc de Lorraine, le duc de Guise, le prince Alphonse de Ferrare et le duc de Nemours firent merveilles et Henri II, sportsman passionné se distingua par son adresse à cheval et sa force aux armes. Le vendredi sur les cinq heures de l'après-midi, quoiqu'il fût fatigué, il voulut rencontrer le fils du sieur de Lorges, Gabriel de Montgommery, capitaine de ses gardes écossaises. On ne sait pas très bien ce qui se passa. Il semble qu'après avoir brisé sa lance Montgommery — peut-être gêné par un mouvement de sa monture ? — soit venu frapper du tronçon qu'il gardait en main le bord de la visière du roi presque de bas en haut, l'ait relevé et ait percé le front au-dessus du sourcil droit. Montgommery avait-il ainsi commis une faute ? C'est possible, mais personne ne sait exactement, aujourd'hui, quelles étaient les règles de ces jeux violents. Il se peut d'ailleurs que l'accident ait eu lieu tout autrement : en effet, les diplomates étrangers dans leurs dépêches ne parlent que d'un éclat détaché de la lance, qui aurait pénétré au-dessus de l'œil, et ils en donnent même le dessin. Bref, il est impossible de se représenter l'accident avec netteté. C'est, d'ailleurs, ce qui arrive invariablement en pareil cas : les archivistes sont assez rarement écuyers et hommes de sport, en sorte que les événements qu'on ignore le plus dans l'histoire de France, ce sont ceux qui touchent aux chevaux, à l'escrime, à la chasse, etc., bref, à ce qui occupait à peu près la moitié de l'existence de nos aïeux.

Or, dit Brantôme, le roi ne fut pas plus tôt blessé, pansé et retiré en sa chambre que M. le connétable, se souvenant de cette prophétie — qui lui avait été faite quelque temps auparavant —, appela M. de l'Aubépine et lui donna charge de la lui aller quérir ; ce qu'il fit ; et aussitôt qu'il l'eut vue et lue, les larmes lui furent aux yeux : Ah ! dit-il, voilà le combat et duel singulier où il devait mourir. Cela est fait, il est mort. Il n'était pas possible au devin de mieux et plus clair parler que cela, encore que, de leur naturel ou par l'inspiration de leur esprit familier, ils sont toujours ambigus et douteux, et ainsi ils parlent toujours ambigument, mais là il parla fort ouvertement. Que maudit soit le devin qui prophétisa si au vrai et si au mal ! Était-ce Nostradamus ? était-ce Luc Gauric ou un autre ? On n'en sait rien. A vrai dire le quatrain fameux, que j'ai cité plus haut, peut-il s'appliquer à Henri II ? Il y est parlé non pas même d'un œil, mais d'yeux crevés : ce n'est pas exactement ce qui arriva au roi. Et deux classes une, qu'est-ce que cela veut dire ? Chaque commentateur y va de son petit roman... Non, je ne suis pas persuadé que ce soit la prophétie de Nostradamus que les contemporains aient trouvé si frappante.

Quoi qu'il en soit, douze jours après la mort du roi, le duc de Savoie épousa Marguerite de France, et le 21 septembre, après le sacre de François II, il se mit en devoir de regagner Nice. Mais il avait fait, cette année-là, une extrême sécheresse et pas une goutte de pluie, ou peu s'en faut, n'était tombée durant sept mois : d'où cherté des vivres et famine, d'où peste aussi dans les domaines du duc. Aussi Philibert-Emmanuel s'arrêta-t-il à Salon ; Mme Marguerite vint l'y rejoindre en décembre, et ils s'y logèrent dans le château du roi.

La duchesse fit son entrée par un temps froid et nuageux. Les consuls furent la recevoir, leur insigne à l'épaule, et la conduisirent au château sous un dais de damas cramoisi, au son des cloches, par les rues sablées et semées d'herbes odorantes, devant les maisons tapissées et reliées par des guirlandes de fleurs soutenant les armes de France et de Savoie. Ce fut beau, mais peu gai, car Mme Marguerite était en deuil du roi son frère, ainsi que tous ses gentilshommes, demoiselles, pages, laquais, équipages et carrosses, et le peuple avait reçu l'ordre de ne pousser point le moindre cri de joie. Le tout coûta deux cent cinquante-six florins, sans compter quatre dindes, douze chapons, trois tonneaux de vin rouge et un de blanc, dont on avait fait présent au duc et à la duchesse.

On avait prié Nostradamus de composer quelques devises, à quoi il excellait.

SANGUINE TROIANNO

TRAIANNA STIRPE CREATA

ET REGINA CYPRI

disait l'une, et cela parut d'un goût parfait. Il fut d'ailleurs reçu au château, et Mme Marguerite prit plaisir à deviser avec lui de lettres et d'astrologie, car elle était savante à merveille et on l'appelait la Perle — Margarita — et la Pallas de France. Mais vers la fin de janvier, la peste ayant cessé à Nice, elle partit avec le duc escortée jusqu'aux limites du terroir de Salon par les consuls Antoine de Cadenet et Louis Paul, l'assesseur Joseph Roche, le trésorier Chailhol et le capitaine Jean d'Isnard.

Or, le dimanche 17 novembre 1560, à Orléans, le roi François, après avoir entendu la messe à la chapelle des Jacobins, rentra pour dîner à l'hôtel Groslot, fort mal à son aise. Depuis dix jours l'abcès qu'il avait à l'oreille gauche coulait plus que d'ordinaire, mais on était accoutumé à lui voir cette disgrâce et les médecins n'y faisaient plus attention. Ils crurent que le roi avait pris froid en jouant à la paume : il gelait et la Loire était prise. Mais le malade pensa pâmer pendant le dîner ; il passa dans sa chambre et appela le duc de Guise qui mit tout le monde à la porte. Ayant vomi son repas, il prit le lit, fiévreux et se plaignant d'un terrible mal de tête. Les médecins le purgèrent, et de plus en plus fort durant toute la semaine qui suivit. Cela l'affaiblit beaucoup ; cependant la fièvre, l'écoulement de l'oreille et les douleurs persistaient ; le bruit le faisait terriblement souffrir : aussi décida-t-on que seuls quelques membres du Conseil pourraient entrer chez lui. Malgré tout, on n'était pas encore trop inquiet.

Le mardi 26, l'écoulement cessa et le mal de tête devint affreux ; mais par bonheur, le lendemain, l'abcès se reprit à puruler et le malade se sentit soulagé. Même, le jeudi 28, il se leva dans la soirée et on laissa quelques personnes entrer pendant son souper. Le vendredi, pourtant, il se trouva moins bien et le samedi il fut à nouveau purgé : l'écoulement s'était arrêté et la fièvre avait recommencé. Le dimanche, il délirait et poussait des cris de douleur poignants. Le lundi, ce fut pire : on lui posa des ventouses, grâce à quoi il put manger sans vomir : on le nourrissait sans cesse. Le cardinal de Lorraine le confessa. On jugeait son état désespéré.

Le mardi 3 le pauvre enfant — il n'avait pas dix-sept ans — souffrait tellement, que chacun souhaitait que la mort vînt le délivrer. Il en fut de même le lendemain, malgré les onguents des médecins. Le soir ils lui mirent à l'oreille un cautère terrible qu'ils y laissèrent durant sept heures et qui arrêta l'écoulement. Le 5, au petit jour, il n'avait presque plus la force de crier. A midi le cardinal de Lorraine lui donna l'extrême-onction. Vers deux heures, la reine-mère se laissa emmener dans une maison voisine où étaient ses autres enfants et où elle eut une longue conversation politique avec le cardinal de Tournon. Puis elle revint. A la nuit, elle alla reposer, et le petit roi mourut entre dix et onze heures, loin d'elle, après des jours de torture.

 

Cependant, comme l'écrivait au Doge l'ambassadeur de Venise, chaque courtisan se rappelait le quatrain 39 de la Centurie X de Nostradamus et le commentait tout bas. Et le 3 décembre l'ambassadeur de Florence Tornabuoni écrivait à son tour : Le salut du roi est très incertain et Nostradamus, dans ses prédictions de ce mois, dit que la maison royale perdra ses deux jeunes membres de maladie inopinée. Dans ses prédictions de ce mois ? Il s'agit donc là d'un almanach, car les dates des événements prédits dans les Centuries ne sont pas données. Et quant au quatrain 3 9 de la dixième Centurie, il est ainsi conçu :

Premier fils vefve malheurux mariage

Sans nuls enfants deux îles en discord :

Avant dix-huit, incompétent eage [âge]

De l'autre près plus bas sera l'accord.

Rien de plus ambigu, on l'avouera. Cela paraît pouvoir honnêtement s'interpréter ainsi : Le premier fils de la veuve ; malheureux mariage sans enfants ; deux îles en discorde ; avant dix-huit, âge peu normal ; de l'autre proche l'accord sera plus bas. Qu'est-ce que les deux îles ? L'Angleterre et l'Écosse en discorde au temps d'Élisabeth et de Marie Stuart, explique Le Pelletier, scholiaste moderne, encore que ni l'un ni l'autre ne soient des îles. L'autre proche, c'est Charles IX, frère puiné de François. Mais que signifie l'accord sera plus bas ? Que Charles sera fiancé plus jeune encore que son aîné avec Élisabeth d'Autriche, paraît-il. Avec de la bonne volonté on fait tout dire aux textes de ce genre.

Quoi qu'il en soit, il est intéressant de voir que les prédictions des almanachs de Nostradamus étaient prises au sérieux par les gens de la Cour et jusque dans les dépêches diplomatiques. Il est probable que cette prophétie qu'on lui accorda de la mort du jeune roi renforça beaucoup son crédit auprès d'une foule de gens. Aussi ne faut-il pas s'étonner si, en décembre 1561, le duc de Savoie envoya à Salon Philibert Maréchal, seigneur de Mont-Simon en Bresse, pour inviter le devin fameux à venir faire à Nice l'horoscope de l'enfant que la duchesse allait mettre au monde. Il s'y rendit et annonça — s'il en faut croire ses tardifs biographes — que le nouveau-né serait un garçon et le plus grand capitaine de son temps. Charles-Emmanuel de Savoie, né au château de Riverolles le 12 janvier 1562, se signala, en effet, dans les guerres de la Ligue, comme on sait.

Ce n'est pas sans inquiétudes, cependant, qu'on notait que Nostradamus ne prophétisait guère que des calamités, et Ronsard s'écriait, en 1562, s'adressant à la France :

Tu te moques aussi des prophètes que Dieu

Choisit en tes enfants, et les fait au milieu

De ton sein apparaître, afin de te prédire

Ton malheur à venir, mais tu n'en fais que rire.

Ou soit que du grand Dieu l'immense éternité

Ait de Nostradamus l'enthousiasme excité ;

Ou soit que le démon bon ou mauvais l'agite ;

Ou soit que de nature il ait l'âme subite

Et outre le mortel s'élance jusqu'aux cieux

Et de là nous redit des faits prodigieux ;

Ou soit que son esprit sombre et mélancolique,

D'humeurs grasses repu, le rendent fantastique ;

Bref il est ce qu'il est. Si est-ce toutefois

Que par les mots douteux de sa prophète voix,

Comme un oracle antique il a dès mainte année

Prédit la plus grand part de notre destinée.

 

 

 



[1] Chavigny serait resté près de lui vingt-huit ans. Nostradamus étant mort en 1566, il serait donc arrivé en 1538 ; mais cela ne se peut, puisqu'à cette date Chavigny n'avait que quatorze ans, ou environ.

[2] Crédule, qu'espères-tu ? Gaule, qu'attends-tu, suspendue aux mots ? Par quel maléfice juif ta colère avorte-t-elle en vains murmures ? Ornée des dépouilles de tant de rois anciens et récents, souffriras-tu que le crime se joue de ton sceptre illustre ? N'as-tu pas vu que le langage de cet impur coquin est insane ? Supporteras-tu qu'il se moque de ta bonne foi ? Qui est le plus futile, ce charlatan malfaisant, ou toi qui si souvent favorises l'imposture ? Que si tu es trop faible pour ne pas vouloir te plaindre, plains-toi du moins de ne pas le pouvoir !

[3] Nous donnons du nôtre, quand nous donnons des choses fausses, car se tromper est nôtre, et quand nous donnons des choses fausses, nous ne donnons rien que du nôtre. Le calembour sur Nostradamus est naturellement intraduisible.

[4] Nous donnons des choses vraies quand nous donnons les paroles de Nostradamus, mais quand nous donnons les nôtres, nous ne donnons rien que du faux.