HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

TOME DIXIÈME

LIVRE ONZIÈME

 

CHAPITRE SIXIÈME. — HIVER DE 1794

 

 

Disette de la viande. — Les garçons boucliers. — Ressources diminuées. — Besoins augmentés. — Perspective effrayante. — Pourvoyeurs de l’armée révolutionnaire. — Aspect de la Halle aux boucheries. — Admirable dévouement civique. — Carême civique : Legendre propose de le décréter. — Jeûne universel et volontaire. — Abominables manœuvres de la contre-révolution pour faire hausser le prix du pain. — Consommation momentanée de volailles dans Paris. — Paris réduit à se nourrir d'herbages. — Queues à la porte des boulangers. — Influence funeste exercée par les attroupements d'affamés sur la moralité publique et la pudeur des femmes. — Divers remèdes proposés. — Cri général contre l'accaparement. — Le pain à deux sous, par Dubois-Crancé. — Brochure sur les subsistances, par Momoro. — Tableau du maximum. — Nouveauté et importance de ce grand travail. — L’excès du froid se joint à la famine. — Tous les fléaux coalisés. — Héroïsme du peuple de Paris.

 

Ce fut un terrible hiver que celui de 1794.

Et d’abord, la viande manqua.

La Vendée, avant la guerre, fournissait six cents bœufs par semaine, depuis Pâques jusqu’à la Saint-Jean[1]. L’insurrection Vendéenne détruisit celle ressource.

Les herbages de la Normandie étaient épuisés[2]. Tirer des bœufs du dehors, il n’y fallait pas songer, la France étant placée au centre d’un immense incendie, et l’étranger n’ayant rien à lui envoyer que la mort. C’est peu : l’augmentation des besoins se trouvait avoir marché de pair avec la diminution des ressources. On ne jeûnait plus, comme jadis, pendant près de la moitié des jours de l’année ; et, tandis qu’autrefois les habitants des campagnes se nourrissaient de fruits, de laitage et de légumes, on avait maintenant sous les armes douze cent mille hommes qui mangeaient de la viande tous les jours[3].

Ainsi qu’on devait s’y attendre, les efforts réunis de la cupidité et de la malveillance centuplèrent le mal. D’une part, on vit la lie des garçons bouchers, des gens sans mœurs, beaucoup, chassés de chez leurs maîtres pour cause de vol, se réunir dans les marchés, et, de leur argent mis en commun, acheter bœufs, vaches, veaux, tout ce qu’ils trouvaient[4], de manière à réaliser, par l’accaparement et la hausse arbitraire des prix, d’homicides bénéfices ; d’autre part, des bandes de spéculateurs sans âme spéculèrent sur l’étendue des besoins qui appelaient aux foires les approvisionneurs des armées, forcés d’acheter, coûte que coûte, de quoi pourvoir à une consommation dévorante[5]. Est-il besoin d’ajouter que les ennemis de la Révolution n’eurent garde de manquer une aussi belle occasion de satisfaire leur rage[6], se faisant un jeu de tuer les vaches et les brebis déjà pleines, ou de jeter les veaux à la rivière[7] ?

Tout concourait de la sorte à créer la disette de la viande, et elle devint effrayante. De dix-huit sous, la livre Je bœuf monta rapidement à vingt-cinq[8] ; bientôt il n’y eut de viande que pour les riches, et l’on put prévoir le moment où, même pour eux, il n’y en aurait plus. On entendit le boucher Legendre s’écrier, avec ce genre d’éloquence vulgaire, mais quelquefois saisissant qui lui e tait propre : On détruit l’espèce, en mangeant le père, la mère et les enfants.... L’époque n’est pas éloignée où vous n’aurez ni viande ni chandelle. Les bœufs qu’on Lie aujourd’hui ne donnent pas assez de suif pour les éclairer à leur mort[9].

Il fallait aussi compter avec celte partie de l’armée révolutionnaire que Ronsin animait de son esprit, et dont les hordes dévastatrices déshonorèrent si souvent la cause qu’elles prétendaient défendre. Semblables à des loups affamés, selon la comparaison employée par un auteur du temps, les pourvoyeurs et précurseurs de l’armée révolutionnaire parcouraient les campagnes, en dardant •les yeux avides sur les métairies et les fermes. Ils s’y précipitaient, la fourche à la main, ou la baïonnette en avant ; empoignaient les moulons, emportaient les volailles, incendiaient les granges, déliaient les bœufs de leurs étables, à la face des propriétaires muets et consternés ; puis, couraient vendre leurs larcins à des misérables dignes de les acheter[10].

Par suite de ces brigandages, le beurre et les œufs disparurent. Que font tout autour de la halle ces longues files de femmes qui bravent là depuis minuit l’inclémence de l’air ? Elles savent que, dès neuf heures du malin, la balle est dégarnie, et elles attendent l’heure de conquérir, presque au péril de leur vie, trois œufs et un quarteron de beurre[11].

Tragique était le spectacle que présentait, en ces jours d’angoisses, la Halle aux boucheries ! Une multitude entassée et frémissante ; le tumulte augmenté par l'apparition de la cavalerie aux ordres des Comités révolutionnaires ; des femmes enceintes à demi étouffées dans la foule ; des milliers d’individus des deux sexes se pressant, se poussant, s’écrasant l’un l’autre, dans les avenues étroites de la Halle ; des hommes à gages emportant des moitiés de bœufs et fuyant courbés sous leur énorme fardeau ; les pauvres suivant le visage pâle et le regard attaché sur la viande crue ; quelquefois, les gendarmes lançant leurs chevaux au galop entre des étais larges de trois pieds à peine, culbutant le monde, multipliant les accidents sous prétexte de les prévenir et favorisant par une tactique astucieuse d’ignobles trafics, tel est, trace par un observateur contemporain, le tableau de ces désordres. Des scélérats, dit-il, aux appointements de la Commune, faisaient ranger les femmes à la file ; mais, tandis qu’elles attendaient leur tour, en grelottant de froid, des portefaix formant un rempart impénétrable devant les boutiques, enlevaient des bœufs entiers ; et, quand le partage du lion était fait, les femmes, rangées deux à deux, et qui n’avaient pas avancé d’un pas, se retiraient les mains vides[12].

Un exemple de dévouement civique vraiment admirable, et — si l’on met à part ceux qui eurent leur source dans la superstition, — unique dans l’histoire, fut le résultat de celle situation. Il fallait de la viande aux soldats qui combattaient pour la liberté, il en fallait aux malades qui encombraient les hôpitaux : de la sollicitude qu’ils inspiraient naquit l’idée d’un carême civique que devaient s’imposer volontairement tous les bons citoyens. Déjà, en juin 1793, la Section de Montmartre et celle de l’Homme-Armé avaient arrêté un carême civique de six semaines[13] ; le 5 ventôse 1794 (21 février), Barère, dans la Convention, s’exprima en ces termes : A Londres, lorsque Georges arma des escadres pour asservir les États-Unis d’Amérique, il ordonna des jeûnes... Dans ce moment, il va des jeûnes religieux en Angleterre... Nos pères, nous-mêmes, avons jeûné pour un saint du calendrier, pour un moine du dixième siècle, ou pour quelque supercherie sacerdotale : jeûnons pour la Liberté... Les soldats du Rhin étaient au bivouac depuis plusieurs jours ; ils aperçoivent Landau ; on leur offre du pain et de l'eau-de-vie avant d’y parvenir ; ils refusent, ajournant ces besoins après la prise de la ville[14]. Legendre se leva et dit : Si la Convention se borne à inviter à un carême civique, tous les bons patriotes se passeront de viande ; le peuple se soumettra à votre invitation par amour pour la liberté ; mais le riche, le sybarite, continueront de s’engraisser avec une nourriture qu’il faut réserver aux défenseurs de la patrie... Décrétez un carême civique. Cambon ayant signalé l’inconvénient d’emprunter à la superstition les formes qui lui étaient propres, et Legendre insistant pour que la Convention consacrât au moins le principe : Il n’y a pas ici de principe à décréter ; il n’y a que des précautions à prendre, s’écria Barère[15].

La Commune avait fait placarder dans toutes les rues un arrêté qui réduisait chaque bouche à une livre de viande par décade ; et les membres des Comités révolutionnaires s’étaient imposé le devoir de l’abstinence[16] : l’idée, partout répandue, que l’économie de matière alimentaire tournerait au profit des pauvres, des malades et des soldats, fit ce que le plus impérieux décret n’aurait pu faire. La République, par un mouvement spontané, se soumit à un jeûne universel. Et cela, pendant que l’abondance régnait, dans les prisons, parmi les gens riches[17]. Malheureusement la disette de la viande n’était pas le seul fléau à combattre. On ne saurait rappeler sans un sentiment d’horreur les moyens auxquels les ennemis de la Révolution eurent recours, pour en dégoûter le peuple, par la famine. On tenait les sacs fermés et les marches dégarnis ; on cachait les grains jusque dans les écuries sous de la paille ; on laissait pourrir les meules de blé, ou on les abandonnait à la férocité des rats ; on refusait de faire battre son grain, sous prétexte que les batteurs ne demandaient pas moins d’un écu, que dire encore[18] ?

D’un autre côté, la quantité de grains mis en réquisition ne permettant plus d’élever dans les campagnes poules et poulets, il y eut un moment où les rues de Paris se remplirent de paysans chargés de paniers de volailles que les Parisiens achetaient à l’envi. Cela dura peu ; et alors on dut se rejeter sur les herbages. Nul moyen de se procurer les légumes secs, riz, lentilles, haricots : ils étaient amoncelés dans les magasins militaires, et l’on en vint à regarder comme un bonheur la découverte d’un litron de cette denrée[19].

L’extrême difficulté d’avoir du pain donna naissance à ce que le peuple désigna, depuis, sous le nom de queues : longues files de femmes rangées deux à deux à la porte dus boulangers avant même que le jour eût paru. Mercier a vivement décrit la funeste influence que ces sortes d’attroupements exercèrent sur la moralité publique. Que de tête-à-tête concertés favorisa l’obscurité de la nuit ! que de portes à propos entrouvertes ! Les jeunes filles n’étaient point les dernières à se mettre en rang ; et, comme il fallait tromper l’ennui de l’attente, on se répandait en propos agaçants, on se livrait à des rires immodérés, tandis que de hardis garçons de boutique, des valets effrontés, ou des libertins de profession, s’arrêtaient sur chaque rang, prenaient le signalement des visages, et, quelquefois même, profitant des ténèbres, se ruaient en taureaux sur les femmes, qu’ils embrassaient l’une a près l’autre[20]. La pudeur ne pouvait que se perdre en ces rapprochements dangereux. La nécessité de se pousser au Premier rang accoutuma les femmes du peuple à lutter de force avec les hommes ; beaucoup devinrent irascibles, Contractèrent l’habitude de jurer ; et, dans le bruit de ces cohues, qui ne cessait par intervalles que pour laisser entendre les vagissements d’enfants affamés, on eut peine à distinguer d’avec les voix enrouées des charretiers des voix qui avaient été douces et tendres[21].

A ces maux quel remède ? Chacun proposait le sien, et les brochures qui traitaient des subsistances affluèrent. Une idée commune qui, dans toutes ces brochures, se dégage de la diversité des conclusions, est celle qu’on trouve exprimée de la manière suivante, dans un Rapport de Vernier sur la vente des bestiaux destinés à la consommation : Chez tous les peuples civilisés, l’accaparement et le monopole ont été considérés comme des crimes que les lois devaient punir. Les Grecs et les Romains avaient prohibé l’accaparement el le monopole sous des peines très-sévères. C’est depuis quarante ou cinquante ans seulement que les économistes ont vu là une suite nécessaire de la liberté du commerce[22]. Les circonstances semblaient en effet donner raison à la doctrine de Galiani et de Necker contre celle de Turgot[23] ; et ceux même des conventionnels qui étaient alors pour la liberté absolue du commerce des grains no pouvaient nier qu’elle fournit aux malveillants une arme terrible[24].

Sous ce titre : Le pain à deux sous dans toute la République, Dubois-Crancé publia une brochure dans laquelle il proposait, pour surmonter la crise, les quatre moyens que voici : Ouvrir au peuple, en tout temps et sur toute la surface de la République, des magasins de vente et d’achat à prix fixe, avec la seule différence entre la vente et l’achat de trois deniers par livre de froment et de deux deniers par livre de seigle, ou autres menus grains, pour frais d’emmagasinage et de surveillance. -— Garnir ces magasins par le prélèvement annuel de la contribution foncière en nature, à un taux uniforme, et sans exception, dans toute l'étendue de la République. — Laisser la circulation libre à l’intérieur, el prohiber l’exportation, en attribuant le droit d’exporter des blés au gouvernement seul. — Déclarer confiscable, avec amende, tout blé des récoltes précédentes qui se trouverait encore en nature et non converti en farine, chez un particulier, un mois après la récolte de l’année courante. Le droit de propriété, disait l’auteur, consiste-t-il à refuser de vendre la denrée qu’on a de trop à celui qui en manque ? Non. De quel droit le laboureur voudrait-il que, pour lui garantir sa propriété, son voisin allât se battre aux frontières, lorsque lui le laisserait mourir de faim ?[25]

Dans une autre brochure, écrite sous l’empire des mêmes préoccupations, Momoro s’étudiait à prouver que la fixation d’un maximum du prix des grains était possible ? qu’elle était juste, qu’elle produirait de grandes avancées, qu’elle ne violait en aucune façon le droit de propriété, défini au point de vue de l’intérêt social, et qu’elle n’aurait point pour effet l’anéantissement du commerce des grains. Suivant l’auteur, nul doute que le cultivateur ne fût suffisamment récompensé de ses travaux et encouragé à faire valoir ses terres, si le maximum adopté était de vingt-cinq à trente livres la mesure de deux cent quarante livres pesant, et il en donnait pour preuve que la proposition en avait été faite à la Convention, d’après le vœu des cultivateurs, consultés à cet effet, fie prix du pain, dans ce cas, eût été de deux sous six deniers. Après avoir passé en revue les diverses objections à prévoir, Momoro se demandait si ceux qui avaient fait des approvisionnements considérables ne perdraient pas beaucoup au système par lui proposé ; et le sens de sa réponse était : Oui, mais que nous importe la ruine des accapareurs ? Ils ont calculé sur la famine : si leurs calculs sont déjoués, tant mieux[26].

Ici se place le souvenir d’une entreprise aussi neuve qu’imposante.

Un décret du 11 brumaire (1er novembre) avait ordonné à la Commission des subsistances et approvisionnements de la République de faire travailler, par des Commissaires spéciaux, à un tableau général donnant :

1° Le prix que chaque genre de marchandise valait dans le lieu de sa production ou fabrication, en 1790, augmenté d’un tiers ;

2° Un prix par lieue, pour le transport, à raison de la distance de la fabrique ;

3° Le bénéfice du marchand en gros, calculé sur le pied de cinq pour cent ;

4° Celui du marchand en détail, calculé sur le pied de dix pour cent.

Ainsi, par un décret de quelques lignes, se trouvait avoir été décidée la fixation du prix de toutes les marchandises et de toutes les denrées dans toute l’étendue de la République : travail gigantesque qui avait pour but de mettre un frein à la cupidité des spéculateurs, de tracer une limite aux gains immodérés des capitalistes, d’arrêter le débordement de l’agiotage, et de faciliter aux citoyens 1 acquisition des objets de première nécessité[27].

Les Commissaires nommés abordèrent d’un cœur intrépide la lâche sans exemple qui leur était confiée. R s s’adressèrent à chaque district, interrogèrent chaque municipalité, firent de chaque société populaire un instrument d enquête. Plusieurs des administrations locales répondirent à l’appel, d’autres s’abstinrent. Mais Paris, consommant par ses fabriques, ses ateliers, son industrie, ses arts, toutes sortes de matières, put fournir, presque à lui seul, la matrice de toutes les valeurs et l’état de toutes les transactions commerciales. De là l’ouvrage de statistique le plus nouveau et le plus important qui eût encore paru. Le tableau formé en vertu du décret sur le maximum faisait connaître le prix de tout ce que l'homme doit aux libéralités de la nature, la valeur de ce que son travail y ajoute, le lieu des productions diverses, la situation des différents dépôts que le commerce alimente, les Apports multipliés qui lient les efforts de l’industrie aux besoins de vingt-sept millions d’âmes. C'était le travail analysé, le secret du commerce livré au monde, l'industrie prise sur le fait, la manipulation de toute matière Première mise au jour ; c’était la lampe portée au fond des laboratoires, où la cupidité ne prend que trop souvent le génie à son service, et le long des sentiers obscurs où Parfois l’activité humaine s’égare. Aussi Barère eut-il raison de s’écrier, en rendant compte de ce résultat, incomplet seulement parce qu’il était prodigieux : Aucune nation ne possède rien de semblable. Des naturalistes, des médecins, ont fait, grâce à de longs travaux, des bibles de mortalité pour l’espèce humaine : vous, dans deux mois, vous avez fait des tables de vie pour le peuple[28]. La Convention s’empressa de voter l’impression des Tableaux du maximum, et leur envoi à chaque district[29].

Qu’elle fut admirable, cette lutte de nos pères contre tous les fléaux coalisés ! car à la famine se joignit l’excès du froid. Depuis deux ans, Paris se chauffait au jour le jour. Le charbon était très-rare ; il n’en venait qu’un bateau à la fois dans chaque port, et l’on n'obtenait son tour par numéro qu’au prix d’une bien cruelle attente, Une attente de trois nuits[30] ! A peine les débardeurs avaient-ils retiré de l’eau le bois désiré, qu’il était vendu. Mais, la rivière une fois enchaînée par les glaces, il fallut se rabattre sur les bois de Boulogne, de Vincennes, de Verrières, de Saint-Cloud, de Meudon. Des vieillards revenaient de la forêt, le dos courbé sous de lourds fagots, rappelant la fable de la Mort et du Malheureux. Est-il un temps, est-il un pays, où les calamités publiques n’aient point provoqué quelque spéculation infâme ? Des misérables, sangsues sorties de la fange des cavernes à voleurs[31], vendirent la corde de bois quatre cents francs ; et l'on vit de pauvres pères de famille scier dans les rues leurs bois de lit pour faire cuire les aliments de leurs enfants. Les fontaines gelèrent, de sorte que les porteurs d’eau, forcés de se rendre dans des quartiers éloignés de la rivière, firent payer l’eau quinze et jusqu’à vingt sous la voie. Les choses en vinrent au point que, pour ne pas payer, beaucoup se firent porteurs d’eau ; et, quand les réservoirs des fontaines furent dégelés, on y fit queue aussi[32] !

Et tout cela enduré avec un calme héroïque par ce grand peuple de Paris !... Comment rappeler sans attendrissement et sans orgueil que les dépôts où le Comité de salut public avait emmagasiné tous les objets d’absolue nécessité, jusqu’au drap, furent respectés religieusement[33], placés qu’ils étaient sous la sauvegarde d’un peuple mourant de faim, mourant de soif, mourant de froid ?

 

 

 



[1] Moniteur, an II (1794), n° 155. — Discours de Legendre dans la séance de la Convention du 5 ventôse (15 février).

[2] Moniteur, an II (1794), n° 155. — Discours de Legendre.

[3] Moniteur, an II (1794), n° 155. — Rapport de Barère.

[4] Moniteur, an II (1794), n° 155. — Discours de Legendre.

[5] Rapport de Vernier sur la vente des bestiaux destinés à la consommation. Bibliothèque historique de la Révolution. — Subsistances, 473-4-5. (British Museum.)

[6] Moniteur, an II (1794), n° 168. — Dénonciation portée â l'Assemblée par une députation du Conseil général de la Commune de Paris.

[7] Moniteur, an II (1794), n° 155. — Déclaration d'un Commissaire du Comité de la Section des gardes françaises.

[8] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[9] Moniteur, an II (1794), n° 155. — Discours de Legendre.

[10] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[11] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[12] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[13] Histoire parlementaire, t. XXXII. p. 12.

[14] Moniteur, an II (1794), n° 155.

[15] Moniteur, an II (1794), n° 155.

[16] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[17] Conseil général de la Commune, séance du 29 pluviôse, citée dans l’Histoire parlementaire, t. XXXII, p. 2.

[18] Opinion de Momoro, administrateur et membre du Directoire du département de Paris, dans la Bibliothèque historique de la Révolution. — Subsistances, 473-4-5. (British Museum.)

[19] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[20] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[21] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[22] Bibliothèque historique de la Révolution. — Subsistances, 473-4-5. (British Museum.)

[23] Voyez dans le premier volume de cet ouvrage le chapitre consacré aux économistes du dix-huitième siècle.

[24] Primo, du pain et voici comment, par Louis Viger, député suppléant à la Convention nationale. Bibliothèque historique de la Révolution. — Subsistances, 473-4-5. (British Museum.)

[25] Bibliothèque historique de la Révolution. — Subsistances, 473-4-5. (British Museum).

[26] Opinion de Momoro, administrateur et membre du Directoire du Département de Paris Bibliothèque historique de la Révolution. — Subsistances, 473-4-5. (British Museum).

[27] Moniteur, an II (1794), n° 154. Rapport de Barère.

[28] Moniteur, an II (1794), n° 154. Rapport de Barère.

[29] Séance du 4 ventôse (22 février). Voyez le Moniteur, an II (1794), n° 155.

[30] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[31] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[32] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. XC.

[33] Mercier, Le Nouveau Paris, t. III, chap. CLV.