Arrivée d'an puissant
renfort de Croisés. — Succès de Montfort. — Division de l'armée catholique en
deux corps. — Occupation d'Albi, de Sala-Antonin et de Caylus. — Siège de
Penne d'Agenoise et de Penne d'Albigeois. — Prise de Marmande et de Château
de Byron. — Dégradation et mort de Martin d'Alguais.
De
Sorèze, Simon de Montfort se porta vers les frontières du Languedoc, et y
rallia un nombreux corps de pèlerins allemands, Auvergnats et Lombards, qui
venaient de concert prendre part à la Croisade. Ces nouveaux renforts étaient
si considérables, qu'à leur approche l'épouvante se répandit dans le pays, et
que les peuples des campagnes, abandon nant au pillage leurs habitations, se
réfugièrent en hâte, avec ce qu'ils avaient de plus précieux, les uns dans la
ville de Toulouse, les autres dans le château de Montauban, où Raymond VI,
Raymond-Roger et Bertrand de Comminges s'étaient eux-mêmes retirés. Cette
panique favorisa les progrès de Montfort, qui rentra, presque sans coup
férir, dans la plupart des postes perdus durant le siège de Castelnaudary. En
moins de trois semaines, Cuc, Montmaur, Saint-Félix de Caraman, les Cassès,
Montferrand, Avignonet et Saint-Michel de Lanès furent ainsi recouvrés. Ce
fut devant cette dernière place que Gui de Vaux-Cernay, nouvel évêque de
Carcassonne, rejoignit la Croisade, qu'il accompagna depuis dans toutes ses
expéditions. Cependant
Raymond VI, à la nouvelle de tant de succès, voulut tenter une diversion.
Sortant de Montauban avec ce qui lui restait de cavaliers, il s'approcha de
Puylaurens, prêt à inquiéter la marche de l'armée. Mais Montfort, au lieu de
laisser entamer ses derrières, se retourna, et courut lui présenter la
bataille. Trop faible pour l'accepter, le comte de Toulouse décampa,
découvrant ainsi Puylaurens, que son ennemi occupa et rendit à Gui de Lucé, à
qui ce fief avait été précédemment inféodé. Deux
jours après, une autre troupe de pèlerins allemands et un détachement de
Croisés normands et picards renforcèrent la Croisade, sous le commandement,
le premier, du prévôt de Cologne, et le second, de Robert, archevêque de
Rouen, de Robert, évêque de Laon, et de Guilhaume, archidiacre de Paris.
Après l'arrivée de ces nouveaux auxiliaires, le Général résolut d'agir à la
fois sur deux points différents. Il confia une division de ses troupes,
composée des derniers venus, à son frère Gui, et marcha, avec l'autre, sur
l'Albigeois. Rabastens, Gaillac et Montaigu se soumirent à la première
sommation, et Saint-Marcel, que le comte de Foix et Géraud de Pépieux avaient
si vivement défendu quelques mois auparavant, lui envoya ses clefs en
implorant sa miséricorde. Montfort refusa de faire grâce, et les habitants
cherchant leur salut dans la fuite, délaissèrent le château, qui fut détruit
de fond en comble. Il en fut ainsi de la Guépic. L'armée se dirigea ensuite
vers Saint-Antonin, dans le Rouergue, sur l'Aveyron, commandé, pour le comte
de Toulouse, par un chevalier de distinction, appelé Adhémar-Jourdain. Ce
fidèle gentilhomme, exhorté à se rendre par l'évêque d'Albi qui avait pris
les devants, fit, à ce qu'écrit un chroniqueur, cette fière réponse : — Que
le Général sache que tant que moi et mes hommes pourrons férir un coup de
hache, les Bourdonniers[1] ne viendront jamais à bout de
ma bonne forteresse. —
Ah ! ah ! fit Simon de Montfort quand on lui rapporta ces paroles,
voilà enfin l'homme qu'il fallait à nos Allemands, lassés de brûler des
châteaux sans échanger un coup d'épée. Aussi, je jure Dieu de lui faire grâce
s'il se défend une semaine durant. Adhémar
était disposé à bien recevoir les Croisés, et ceux-ci n'eurent pas plutôt
campé sons les murailles, qu'à la tête des communiers, il opéra une
vigoureuse sortie, et parvint à jeter le désordre jusque dans les lignes
catholiques. Mais, bientôt débordé et culbuté, il fut contraint de rentrer
dans Saint-Antonin, où les Croisés l'attaquèrent à leur tour, et finirent par
lui enlever trois barbacanes, après une heure de combat. La nuit empêcha
Montfort de pousser plus loin ce premier avantage, qui suffit, du reste, pour
déterminer une défection décisive. A
minuit, Pons, vicomte de Saint-Antonin, craignant que la place ne fût
emperlée le lendemain, envoya offrir de la remettre aux Croisés, moyennant
vie et liberté sauves. Le Général ne voulut le recevoir qu'à discrétion, et
le vicomte eut la lâcheté d'y consentir. L'armée envahit aussitôt
Saint-Antonin. Trente des principaux habitants furent massacrés, la ville
saccagée, sans exception du monastère et des biens du clergé, et
Adhémar-Jourdain, Pons et les autres chevaliers de la garnison, conduits à
Carcassonne, et enfermés dans une tour du château vicomtal. Quant au
gouvernement de la place conquise, Montfort en disposa en faveur de Baudouin
l'apostat, qui, pour lui témoigner sa reconnaissance, le rendit maître,
quelques jours après, du château de Caylus, dans le Quercy, dont il avait
suborné la garnison. Puis,
décidée à envahir l'Agenois, la Croisade se remit en marche, détruisant sur
son passage divers châteaux abandonnés, sauf celui de Montcuc, dont Baudouin
l'apostat reçut encore l’investiture, et arriva enfin devant Penne d'Agenois,
Montfort la laissa s'occuper des préparatifs de siège pour aller lui-même, à
la sollicitation de l'évêque d'Albi, prendre possession de cette ville, dont
les habitants lui prêtèrent, sans difficulté, serment de vasselage. De retour
an camp de Penne d'Agenois, il fit aussitôt battre en brèche. Pendant
ce temps, Gui de Montfort, que l'on a vu, à la tête de l'autre division de la
Croisade, agir sur un point opposé du territoire de Raymond VI, assiégeait
Penne d'Albigeois. Ces deux sièges simultanés sont les événemens les plus importants
de la campagne de 1212. Comme Gui échoua dans son entreprise, et que
d'ailleurs aucun annaliste ne nous entretient de ses opérations, nous
reportons notre attention sur le siège de Penne d'Agenois. Ce
poste, situé aux bords du Lot, sur la pente d'une colline peu élevée,
présentait un aspect tout différent de celui des autres châteaux du
moyen–âge. A ses pieds s'étendaient des plaines fertiles, légèrement ondulées
comme les vagues d'un lac. Çà et là, dans les alentours, croissaient des
massifs d'arbres fruitiers, des vignes plantureuses que des ruisseaux à
fileur de terre arrosaient ; et dans le lointain, c'étaient de gracieuses
maisons de campagne, abritées par de vigoureuses pousses de tilleuls, et de
populeux villages, entourés de bosquets de pruniers, principale richesse du
pays. Certes, un tel site n'avait point été créé pour devenir l'assiette
d'une place forte. Mais dans ce temps d'hostilités permanentes, et de
représailles armées, toutes les fondations se ressentaient des nécessités de
l'époque, et revêtaient une physionomie conforme au siècle. En fondant Penne
d'Agenois, la pensée de Richard, roi d'Angleterre, avait été peut-être
d'édifier un' palais où il pût se délasser de ses fatigues héroïques, et sous
son-inspiration guerrière, ce palais s'était métamorphosé en château, qui à
force de dépenses et d'embellissements royaux, était devenu à son tour une
belle forteresse, à laquelle ne manquait aucun moyen de défense. Depuis
que, par le mariage de Jeanne avec Raymond VI, l'Agenois était passé dans la
maison de Toulouse, Hugues d'Alfar, chevalier Aragonais[2], et mari d'une fille naturelle
de Raymond, avait reçu le commandement de Penne d'Agenois. Il s'y était
enfermé avec une nombreuse compagnie de vaillants hommes, parmi lesquels l'on
citait Ausas le Maynadier, Bernard Bour et Géraud de Monsabis, que nous
soupçonnons être aragonais comme leur chef, et avait tâché, au dire de
Langlois, d'augmenter la force de Penne par la construction de plusieurs
ouvrages destinés à pourvoir à tous les besoins qui pourraient survenir. Dès le
premier jour de l'attaque, Hugues d'Alfar incendia le faubourg qui se
déployait au bas de la colline et s'enferma dans le château avec sa garnison.
Les Croisés survinrent à temps pour éteindre le feu, s'emparer du quartier
abandonné et y dresser leurs machines qui commencèrent alors à battre
sérieusement la forteresse ; mais les assiégés les démontèrent bientôt et
harcelèrent tellement les Croisés par leurs fréquentes sorties, que ces
derniers, disent les historiens, n'avaient encore fait aucun progrès à la
Saint-Jean. Voici, d'ailleurs, comme Langlois décrit cette lutte brillante : « Les
Croisés n'avaient point eu depuis longtemps de si habile homme à combattre
que ce Navarrais (Hugues d'Alfart) : aussi Montfort et lui furent pendant près de
deux mois, c'est-à-dire, depuis le 3 juin jusqu'au 25 de juillet, comme deux
champions, dont la force est à peu près égale, et qui s'attaquent à
différentes reprises, l'emportant tour à tour en quelque chose, et ne pouvant
se donner le coup qui décide. On se vantait de chaque côté d'avoir eu
l'avantage, et il était vrai que ni l'un ni l'autre ne l'avait eu. Montfort
désespéra de forcer lui seul la ville, et alors il rappela celtes de ses
troupes qu'il avait congédiées[3]. » Langlois
veut parler du corps d'armée que commandait Gui de Montfort et qui assiégeait
alors Penne d'Albigeois ; Gui charmé de recevoir un ordre qui lui 'sauvait la
honte d'une défaite, abandonna aussitôt sa malheureuse entreprise, fit le dégât
de tout le pays qu'il parcourut et arriva en hâte au camp du Général, qui lui
confia l'attaque du levant, tandis qu'il continuait lui-même son attaque du
couchant. Comme
les machines, dit l'historien du Languedoc, employées jusqu'alors, étaient
presque inutiles, Montfort en fit construire une de bien plus grande portée,
dont il espérait un meilleur succès. Ce
mangonneau commençait à produire son effet le jour où l'archevêque de Rouen,
l'évêque de Laon et la plupart des autres pèlerins de distinction, rebutés
par les difficultés du siège et libérés d'ailleurs par leurs quarante jours
de service, firent leurs apprêts de départ. En vain les supplia-t-on
d'assister la Croisade jusqu'à la fin du siège ; ils décampèrent tous,
excepté l'archevêque de Rouen, qui consentit à attendre l'arrivée d'un
nouveau corps de Croisés, s'avançant à marches forcées, sous la conduite de
l'abbé de Saint-Rémy, de Reims, l'abbé de Soissons, l'archidiacre de
Châlons-sur-Marne et le doyen d'Auxerre, « tous ecclésiastiques et
capitaines en même temps, suivant la coutume de ces temps, où l'on voyait le
casque sur le froc et le baudrier sur la soutane[4]. » Grâce à
ce puissant renfort, le général put aborder la place et l'attaquer sur tous
les points. D'Alfar continua néanmoins à se défendre habilement, et comme il
commençait à manquer de vivres, il fit sortir de la forteresse toutes les
bouches inutiles. Ces malheureux se présentèrent suppliants au camp des assiégeants.
Montfort les repoussa vers les murailles, où d'Alfar se résigna à les
recevoir de nouveau. Quelques
jours après, le Général mettant à profit le peu de repos que lui laissaient
les assiégés, détacha Robert.de Mauvoisin avec un corps de troupes pour aller
s'assurer de Marmande, où il s'était ménagé quelques intelligences. Robert
arriva à la tombée de la nuit, sous les murailles de ce bourg, dont les habitants
lui ouvrirent les portes et lui prêtèrent serment de fidélité. Bien que
trahie et surprise, la garnison se refugia dans le château et s'y mit en bon
état de défense. Aidé des habitants, le commandant croisé l'investit et se
disposa à monter à l'assaut. Songeant alors qu'elle manquait de provisions de
tout genre, la garnison envoya des parlementaires et obtint par capitulation
de se retirer à Toulouse. Après s'être saisi de Marmande, Robert de Mauvoisin
revint au camp, où Montfort, pour reconnaître ses services, lui fit donation
de tous les biens qui avaient appartenu à Guilhaume de Durfort, seigneur de
Fanjeaux. L'acte d'investiture est daté du 17 juillet de l'an 1212 au
siège de Penne en Agenois. Peu de temps après, Mauvoisin donna ces fiefs
au monastère de Prouille, fondé par Saint-Dominique. Cependant
l'énorme mangonneau ayant ruiné la plupart des maisons, et fait une brèche
considérable aux murailles de Penne, les Croisés s'apprêtèrent à livrer un
assaut général. Mais ils furent prévenus par les assiégés, qui demandèrent à
capituler avec les honneurs de la guerre. Montfort accepta toutes les
conditions, et ils sortirent le lendemain enseignes déployées, montés sur
leurs palefrois de bataille, vie et bagues sauves. La place manquait
absolument d'eau depuis plusieurs jours ; la chaleur excessive de la saison
avait tari toutes les citernes, et plusieurs de ces intrépides hommes étaient
déjà morts de soif. Sans cet incident, écrit avec naïveté le chroniqueur
provençal, le siège, qui dura jusqu'à la fin de septembre, aurait duré
jusqu'au jour du jugement[5]. La
place était à peine rendue, que l'on vit flotter à l'horizon du camp la
bannière le l'archevêque Albéric de Humbert, et du chantre de Reims, qui
conduisaient un, corps de pèlerins du diocèse de Rémois. Pour mettre à profit
ces troupes fraîches, Montfort résolut d'aller attaquer le château de Biron,
peu distant de Penne d'Agenois. Le
comte de Toulouse en avait donné le gouvernement et le domaine utile à Martin
d'Alguais, le félon chevalier qui avait vendu son frère d'armes, le vicomte
de Béziers, et qui, traître pour la troisième fois, avait déserté la cause
pour laquelle il s'était déshonoré. Martin d'Alguais n'ignorait point quelle
peine lui était réservée si jamais il tombait entre les mains-du vindicatif
Général ; aussi l'appréhension d'une mort honteuse vint doubler sa bravoure
naturelle. Il défendit le bourg de Biron avec tant de sang-froid, d'habileté
et de courage, que l'on disait dans les rangs mêmes de la Croisade, que
Montfort lui en avait trop appris pendant qu'il l'avait pour lieutenant. Toutefois
le bourg fut emporté d'assaut et livré au pillage. Quant à d'Alguais, il se
retira dans le château et résolut de s'ensevelir sous ses ruines plutôt que
de le rendre. Mais la garnison d'un traître devait à son tour lui manquer de
fidélité. Montfort connaissant la faiblesse du château, et le peu
d'attachement que les soldats avaient pour leur chef, manda devant lui un
gendarme fait prisonnier le matin, et lui dit : — Or
sus, sergent, je te donnerai cent lances à commander, si tu veux prendre la
croix et te faire mon homme. — Par
Saint-Jacques, Général, voilà vingt années que je porte le pot de fer d'un
soudart, et si vous dites vrai ; je n'hésiterai point à l'échanger contre un
casque de lieutenant. Tout aussi bien cela me maugrée de guerroyer pour ce
damné de d'Alguais, en la compagnie duquel nous gagnerons d'être enrôlés pour
l'éternité sous la bannière de Satan, et me faisant vieux, je ne serais pas fâché
de me réconcilier avec l'Église, si le sire archevêque que voilà, promettait
de m'absoudre de mes coulpes et méfaits. — Le
repentir lave tout, s'empressa de dire l'évêque de Carcassonne instruit des
projets de Montfort. — Tu
acceptes donc ? ... ajouta ce dernier. — Tout,
monseigneur. Eh bien écoute : — Tu
vas incontinent t'introduire dans le château, pour dire à tes compaings que
je leur donne un casque plein de séquins, et de plus un rang honorable dans
mes troupes, s'ils me livrent la place et leur commandant. Deux
heures après, les Croisés étaient maîtres du château, et Montfort avait en
son pouvoir Martin d'Alguais, pieds et poings liés. Une
trahison avait fait justice d'un traître. Le
lendemain, au coup de dix heures, Martin d'Alguais fut conduit sur la place
d'armes de Biron, au milieu de laquelle s'élevait un sinistre échafaudage.
D'Alguais, toujours les mains garrottées, y monta suivi de douze prêtres en
surplis blancs, d'un héraut d'armes aux couleurs de la Croisade, et d'un
homme aux formes athlétiques, aux muscles saillants sous son juste-au-corps
rouge, et à la physionomie repoussante. Ce dernier, c'était le bourreau. Quand
tout le monde eut pris place sur l'échafaud, le héraut d'armes déroula un
parchemin scellé du sceau de la croix, et lut aux assistants une sentence
condamnant le patient à la dégradation, pour crime de félonie, déloyauté,
traîtrise et foi-mentie. Après
cette lecture, l'évêque de Carcassonne se leva de son siège et fulmina contre
lui un terrible anathème. Puis les douze prêtres entonnèrent de concert le
psaume sublime qui commence par ces mots, Deus laudem meam non tacueris
et contient tant d'imprécations contre les traîtres. Les
chants finis, le héraut d'armes clama à trois reprises : — Bourrel,
quel est cet homme ? — Le
chevalier Martin d'Alguais, répondit à trois reprises le bourreau. — Non,
reprit le héraut, il ne peut être chevalier, puisqu'il est foi-mentie.
Dégradons-le. L'exécuteur
lui enleva aussitôt son épée en criant : — Voici
l'épée du traître. Ainsi
fit-il de toutes les pièces de son armure, en criant toutes les fois : — Voici
la cuirasse, les brassards, la côte, les grèves, la miséricorde[6] et les cuissards du traître. Quand
le casque fut enlevé avec les mêmes cérémonies de héraut d'armes prit Un
bassin d'eau chaude, et la jeta avec indignation sur la tête du patient ;
baptême ignominieux qui effaçait de gon front l'onction des preux, et de sa
joue le baiser de chevalerie. Le
bourreau rompit ensuite à coups de hache l'écu du traître, dont le blason
était taché de boue, et lui passant une corde sous les aisselles, il le
traîna au bas de l'échafaud, le plaça sur une civière couverte d'un drap
mortuaire, et le porta en cet état, aidé de ses valets, à l'église de Biron,
où les douze prêtres environnèrent le chevalier dégradé, en récitant les
mêmes prières que pour les morts, car d'Alguais était mort à l'honneur. Après cette solennelle dégradation, on le lia sur une claie, et le traîna dans la ville et dans le camp, à la queue d'un cheval. Enfin à quatre heures du soir, le bourreau mit le sceau à cette rigoureuse justice, en l'attachant à une potence placée sur les créneaux du château, où le cadavre demeura pendu pour servir d'exemple à la félonie, et de pâture aux oiseaux de proie. |
[1]
On appelait les Croisés bourdonniers à cause du bourdon, qu'ils portaient comme
un symbole de leur pèlerinage.
[2]
Chronique provençale, p. 47. Langlois le dit Navarrais.
[3]
Langlois, p. 267 et 268.
[4]
Langlois, l. V, p. 269.
[5]
Chronique provençale, p. 46.
[6]
On appelait ainsi le poignard, parce qu'il donnait le coup de grâce.