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Le
comte Raymond ne manqua pas de tirer avantage de l'échec des Croisés devant
Toulouse. Laissant au comte de Foix le soin de tenir en haleine les débris de
l'armée catholique, il se mit lui-même en campagne avec sa gendarmerie, et
ressaisit en peu de temps toutes les petites places que Montfort lui avait
précédemment enlevées. Seuls, les châteaux de Belvèze et de Montgiscard,
tentèrent de résister ; Raymond les emporta d'assaut, et les saccagea en
représailles de la défection de leur seigneur, Malfred de Belvèze, qui, bien
que son proche parent, avait embrassé le parti de la Croisade. Puis,
décidé enfin à se faire le chef de la résistance nationale, le comte Raymond
convoqua le ban et l'arrière-ban de Toulouse, et appela aux armes tous. les
seigneurs indépendants du Midi. A cet appel, la noblesse provençale
s'empressa d'accourir avec tout ce dont elle pouvait encore disposer, soit en
hommes, soit en chevaux. Savari de Mauléon, sénéchal d'Aquitaine, pour le roi
d'Angleterre, fournit 4eux mille Basques, bons frondeurs ; Gaston, vicomte de
Béarn, cinq mille archers ; Bertrand, comte de Comminges, quatre mille sergents
pesamment armés, et Raymond-Roger, comte de Foix, dix mille hommes de pied et
quatorze cents chevaux, commandés par son fils Roger-Bernard. Réunies aux
communes de Montauban, de Toulouse et de Castelsarrasin, aux divers seigneurs
déjà groupés autour de Raymond VI, et enfin au corps que ce dernier avait
recruté dans ses domaines, ces troupes formaient un effectif d'environ
soixante mille hommes. Depuis Raymond de Saint-Gilles, la Provence n'avait
pas vu ae lever de son sein une armée aussi nombreuse et aussi bien équipée. A la tête
de ce puissant armement, le comte de Toulouse résolut d'aller frapper au cœur
l'ennemi qui, quelques mois auparavant, était venu Fingal-ter sous les murs
de sa capitale. Dans ce dessein convois d'armes et de vivres, machines et
projectiles, tout fut promptement disposé, et l'armée provençale s'ébranlant,
prit la route de Carcassonne, où Montfort s'était enfermé, n'ayant d'antes
forces que les aventuriers dévoués à sa fortune. Alors, pour la première fois
peut-être, cet homme de fur s'émut des dangers qui le menaçaient ; il ne
commit cependant pas la faute d'attendre l'ennemi dans sa place de refuge, et
il alla se poster, d'après le conseil d'Hugues de Lastic, dans Castelnaudary,
qui était la véritable clef du Carcassès, et qu'il importait de garder à tout
prix, Aussi Montfort y jeta-t-il cinq cents chevaliers, qui, joints à la
garnison, faisaient un corps d'élite d'à peu près pince cents hommes, tant
écuyers que fantassins ; nombre plus que suffisant pour défendre la place
dont nous allons, au reste, esquisser fidèlement la non-figuration. On a
déjà vu qu'en 1210, au début des hostilités des Croisés contre le comte de
Toulouse, Raymond VI avait abandonné et démantelé Castelnaudary incapable
alors d'une sérieuse résistance. En effet, l'ancien château, construit par
les Visigots-Ariens dont il porte le nom, tombait de vétusté, et n'aurait pu,
avec ses murs disjoints par les siècles, supporter longtemps le choc des
béliers ou l'effet des catapultes. Mais l'assiette de Castelnaudary, sur le
mamelon d'une haute colline qui ne présente d'accès facile que du côté de
Toulouse, était assez forte en soi pour que Montfort, plus habile en cela que
son adversaire, s'en fût assuré après la conquête de Montferrand, et l'eût
jugée propre à devenir un de ses plus fermes boulevards. En
conséquence, il avait fait reconstruire les anciens murs intérieurs, récurer
les vieux fossés et augmenter si bien les lignes primitives d'enceinte,
qu'elles vinrent s'adapter à la base du rocher qui supportait la forteresse.
Il reste, de nos jours, au sud-est de Castelnaudary, des vestiges de cette
distribution. De plus, une tourelle arquée, bâtie à assises régulières, et
demeurée encore debout du côté de l'hôpital, indique suffisamment que le
rempart intérieur était défendu, d'espace en espace, par des ouvrages,
avancés de cette nature. Les armoiries de la ville que l'on voit gravées
aujourd'hui sur la porte d'entrée de l'Hôtel-de-Ville, nous témoignent, en
outre, que du milieu des constructions, il s'élevait alors trois tours
crénelées qui dominaient non-seulement le château et ses faubourgs, mais
encore toute la campagne environnante. Quant
au bourg, le comte de Toulouse avait dû le respecter, puisqu'il possédait, à
cette époque, une charte communale qui lui garantissait, indépendamment
d'immenses franchises, l'intégrité absolue de tout ce qui pouvait lui être
personnel. Montfort le laissa aussi tel qu'il le trouva, c'est-à-dire divisé
en haut et bas ; celui-ci au midi, celui-là au nord ; le premier quartier
nommé la Baffe, et le second Saint-Antoine. Enfin,
autour de tout ce massif de constructions diverses, s'enroulait une ceinture
de murailles crénelées et de fossés spacieux et profonds. Quatre portes, dont
il n'existe pas de traces, si ce n'est au vieux pont de la Baffe, donnaient
accès dans les deux ailes du bourg. Ces issues, percées à l'extrémité de
chaque quartier, étaient flanquées de tourelles, munies de herses et de
machicoulis, comme telles les portes fortifiées de ce temps. Ainsi, Castelnaudary n'avait rien qui ne l'assimilât
aux autres places du XIIIe siècle. Mais défendu par un guerrier aussi habile
que Simon de Montfort, ce poste avancé couvrait à merveille la route de
Carcassonne, et pouvait arrêter longtemps, sinon victorieusement, l'armée du
comte de Toulouse. Cependant
cette armée s'avançait en bon ordre, commandée, l'avant-garde par le comte de
Foix, le corps de bataille par le comte de Toulouse, et l'arrière-garde par
le comte de Comminges. Vers la fin de septembre 1211, elle parut aux
alentours de la place, et aussitôt ses quartiers furent ainsi distribués : Le comte
de Foix se posta du côté du levant, entre Castelnaudary et ce groupe de
collines que l'on nomme Montmer ; le comte de Toulouse, au nord-ouest, sur le
versant du mamelon de Sainte-Catherine ; au midi, le comte de Comminges et le
vicomte de Béarn, et au nord enfin, Savari de Mauléon qui a laissé son nom au
quartier qu'il occupa. Le soir
même du campement, le comte de Foix ; accompagné de cent lances, s'avança de la
forteresse pour examiner de près les points qu'il devait assaillir. Il allait
à une reconnaissance et ne comptait pas sûr un combat, mais Gui de Lévis
sortit du bourg avec un nombre à peu près égal de cavaliers, et vint engager
l'escarmouche. Les deux escadrons se chargèrent, lance basse, avec une égale
impétuosité. Gui de Lévis soutint d'abord le choc sans s'ébranler ; mais, à
la fin, soit qu'il se soit trop pressé, soit qu'il voulût entraîner son
adversaire dans une embuscade, il faiblit, céda et se sauva bride abattue du
côté des remparts, entraînant à sa poursuite le comte de Foix, qui voulait
compléter la déroute et qui franchit le fossé. Alors Gui de Levis fit
vivement volte-face et réengagea l'action, soutenu aussitôt par une seconde
compagnie de Croisés qui, débouchant à l'improviste par la porte de
Saint-Antoine, se déploya Sur les derrières des Albigeois et les mit ainsi
entre deux attaques pies-sautes. A cette vue, Guiraud de Pépieux et le sire
de Rieux, se détachèrent du, camp et volèrent au secours de Raymond-Roger.
Leur charge simultanée fut décisive. La confusion se mit dans les rangs
Croisés et le comte de Foix dégagé reprit tous ses avantages ; si bien que
Gui de Lévis, après quelques vains efforts, se vit contraint de battre en retraite
avec tant de précipitation, que les vainqueurs entrèrent dans le quartier de
Saint-Antoine, pêle-mêle avec les vaincus. Les habitants sortirent soudain de
leurs demeures et tombèrent sur les Croisés qu'ils menèrent battant jusqu'à
la porte du château. Ce
faubourg ainsi conquis, le comte de Foix revint au camp, après avoir laissé
dans Saint-Antoine quelques soldats qui n'eurent pas le temps de s'y
fortifier. Montfort les en expulsa en personne et en fit incendier les
maisons ; mais les habitants mai-frisèrent les flammes et rouvrirent, durant
la nuit, leur porte au comte de Foix qui, pour se maintenir dans ce poste,
éleva des retranchements du côté du château et pratiqua au mur extérieur
diverses ouvertures, afin de rendre les communications faciles entre cette
partie de la place et l'armée albigeoise. Le
lendemain, le comte de Toulouse fit dresser ses machines et les mit en jeu,
nonobstant les fréquentes sorties des assiégés qui ne purent entamer son camp
palissadé et barricadé avec les chariots de transport. Mais ces batteries
trop éloignées du château obtinrent peu de succès. Raymond fit, façonner un
grand mangonneau ou trébuchet qui lança une telle quantité de grosses pierres
qu'une des tours du château en fut ébranlée, à ce qu'assure le chroniqueur
provençal, et croula quelques heures après, avec un épouvantable fracas. Montfort,
que cette nouvelle machine incommodait vivement, résolut de faire une sortie
pour le rompre, mais ses gens, écrit Dom Vaissette, voyant qu'il y avait de
la témérité dans ce dessein, parce que le trébuchet était bien gardé et
environné de fossés très profonds, s'y opposèrent, et ayant pris la bride de
son cheval, l'obligèrent malgré lui à rebrousser chemin et à ne point
exécuter son projet périlleux[1]. Sur les
autres points du camp, la place était semblablement attaquée. Sur toute la
ligne, les pierriers étaient élevés et battaient en brèche les murailles ;
mais les Croisés faisaient face à tout, réparant, durant la nuit, les brèches
qu'on pratiquait le joui, paralysant les effets du bélier en interposant à
ses coups des sacs remplis de laine et neutralisant les progrès du siège par
de vigoureuses sorties dans lesquelles ils détruisaient en une heure, des
travaux qui avalent coûté plus d'une semaine aux assiégeants. Du côté
du comte de Foix, Roger-Bernard, son fils, protégeait les ouvriers avec
quatre cents hommes à cheval. Connaissant l'emportement de son caractère,
Raymond-Roger lui avait commandé de ne sortir des lignes qu'à la dernière
extrémité. Plusieurs jours se passèrent saris que Roger-Bernard manquât à sa
consigne et cherchât à engager le combat ; mais il se lassa bientôt de
demeurer inactif et de voir tomber ses soldats sans chercher à les venger. Un
jour entr'autres qu'il murmurait davantage contre la rigueur des ordres
reçus, un pan de mur, déjà sapé, S'éboula et découvrit la place ; aussitôt
Hugues de Lastic sortit du château avec un fort parti de gendarmes, et vint
se placer en ligne de bataille entre les hommes de Foix et la brèche pour
donner aux assiégés le loisir de la réparer. Ce spectacle fit bouillonner le
sang de Roger-Bernard qui s'écria : — Mort
de ma vie ! sires soudarts, m'est avis que ces damnés malandrins doivent
nous dire de bien méchants lévriers, puisqu'en ayant le gibier à une portée
d'arc, nous n'essayons pas de donner de la dent ; que penses-tu, Mazères ? — Par
Belzébut, monseigneur, je pense que ma hache de bataille me démange au côté
et qu'avec ce soleil de septembre, ayant le gosier sec comme un hareng, on
boirait du sang en guise d'hydromel. — Attaquons
! s'écrièrent à la fois les hommes d'ormes de Roger-Bernard. — Bien
dit, de par Saint-Georges, proféra ce dernier, votre lai de guerre me caresse
mieux l'oreille que les litanies des moines d'Appamiers. En bataille donc, mes
Preux. La
ligne de bataille se forma rapidement ; les visières furent baissées, les
lances assurées contre les cuissards et le champ de course mesuré en un coup
d'œil. — Et
maintenant, Saint-Martin nous soit en aide. Lâchez les rênes. — A la
rescousse, Foix et Toulouse ! clama la troupe qui, Roger-Bernard en tête, se
précipita bride abattue, sur l'escadron croisé. La
rencontre eut lieu à quelques toises des murailles et non loin de la parte de
la Baffe ; 'elle fut vive et meurtrière de part et d'autre. Les lances rompues
volèrent en éclats, et la secousse du choc fit perdre selle à plusieurs
écuyers des deux partis. L'épée
brilla et la mêlée se fit active, dévorante, sans que la poussière soulevée
par les piétinements des chevaux, permît de voir d'abord de quel côté était
l'avantage. Le succès, au reste, demeura longtemps balancé par la bravoure
des divers combattants et surtout par celle des deux chefs opposés, Hugues de
Lastic et Roger-Bernard. Enfin ce dernier triompha, et les Croisés rompus
s'élancèrent vers la porte de la Baffe, qui s'ouvrit aussitôt pour recevoir
les fuyards. Roger-Bernard les y poursuivit avec tant de chaleur, que, sans
regarder s'il était ou non accompagné, il dépassa, lui sixième, la herse, et
se jeta dans le faubourg. Les
hommes de garde fermèrent aussitôt la porte et donnèrent l'alarme aux soldats
du château. En un
moment, Roger-Bernard et les cinq braves qui l'avaient suivi, se virent sur
les bras toutes les forces disponibles de la garnison. — Lève
haut les trois pals de notre banderole, Navailles, s'écria le fils de Foix
que l'imminence du danger électrisait, voici le moment de l'illustrer. Et
vous, mes compaings, serrez-vous et acculez au mur votre palefroi. Ainsi
disposés pour éviter d'être pris en queue, les six chevaliers attendirent de
pied ferme, la masse d'assaillants qui fondait sur eux tété baissée. Simon de
Montfort les commandait en personne. Dédaigneux d'une victoire si peu
glorieuse que celle qui devait résulter de ce choc disproportionné, il se
retira à l'écart, et se tint impassible spectateur du combat, ne pouvant
s'empêcher d'admirer, lui. si bon appréciateur de la bravoure, le courage des
six hommes d'armes qui tenaient en échec plus de deux cents chevaliers. Sa
haute taille et son armure noire se dessinant à l'angle de la voûte, le
faisaient ressembler à l'ange de la destruction, planant sur un champ de
bataille. Tout-à-coup, sortant de son immobilité, il s'écria : — Eh !
quoi ! Normands, six hommes vous font reculer comme des chiens de basse-cour,
arrière, vilains ! prenez un fuseau de femme, et laissez là le glaive. A moi,
à moi, mécréants. Et donnant de l'éperon, il se rua seul sur les six
Albigeois. — A moi
! bandit ! lui répondit Roger-Bernard, se désignant ainsi lui-même comme le
plus digne de ses coups. Sa lance porta sur le casque de Montfort, et ne lui
enleva que le cimier. Celle de Montfort au contraire, porta en plein dans la
poitrine de Roger-Bernard, qui toutefois n'en fut pas ébranlé. Les deux
champions reprenaient du champ pour s'entrechoquer de nouveau, quand les
Croisés, honteux de leur première faiblesse, vinrent à la charge, et se
jetèrent ensemble sur Roger-Bernard. En le
voyant ainsi pressé, ses cinq chevaliers firent d'héroïques efforts pour le
dégager, mais assaillis de leur côté par plusieurs adversaires à la fois, ils
furent bientôt distraits du danger de leur chef par leur propre danger.
Navailles, porte-enseigne du comte de Foix, tomba mort d'un coup de hache, et
sa bannière fut au pouvoir des Croisés. Villespy, dangereusement blessé, cria
merci et fut fait prisonnier. Le sire de Rieux démonté, par le défaut de sa
selle, roula par terre et se vit foulé aux pieds des chevaux. La force de sa
cuirasse le sauva seule du trépas. Trois
hommes restaient encore debout et faisaient des prodiges de valeur, Roger-Bernard
et ses deux écuyers, Montagut et Mazères. Mais leurs forces diminuées par la
durée du combat et par suite de plusieurs blessures reçues, allaient s'affaiblissant
par degrés. Leur armure faussée tombait pièce à pièce, et leur glaive émoussé
par la violence des coups portés ou parés, semblaient se refuser à de
nouveaux services. Pour ces trois chevaliers eau, si dignes d'un meilleur
sort, le trépas était-inévitable, s'ils ne se rendaient prisonniers. Mon tort
s'en apercevant, leur cria : —
Messeigneurs ! demandez merci et rendez-vous, secourus ou non secourus. — Jamais
! répliqua Roger-Bernard, qui déchargea sur le Général un furieux coup de masse. — Eh
bien ! meurs, hérétique ! Et
Montfort d'un revers d’épée, l'atteignit à l'écu avec tant de violence, que
les courrois d'attache se rompirent, et laissèrent son corps exposé sans
défense à la hache ennemie, Cette fois, il n'était plus d'espoir pour le
jeune chevalier, aussi ne cherchait-il plus qu'à succomber avec gloire, quand
un de ces hasards fortuits, qui se produisent quelquefois dans les suprêmes moments,
vint changer la face du combat. — Courage,
Bernard ! entendit-il vaguement derrière lui. Ii se
retourna, et il vit un escadron albigeois qui courait sur les Croisés en
criant : — Tue,
tue ! Foix à la rescousse ! ... C'était
Raymond-Roger, son père, qui ayant appris son danger, avait franchi la brèche
à la faveur d'un assaut général, et volait à son secours avec toute sa
gendarmerie. Surpris
par des forces si supérieures au moment de triompher, les Croisés cessèrent
de presser Roger-Bernard, pour faire tête aux nouveaux assaillants. Mais
grâces au renfort survenu, l'action prit bientôt un tout autre aspect, et ne
tarda pas à devenir pour eux une véritable déroute. Entraîné par les fuyards,
Montfort lui-même se vit contraint à battre en retraite du côté du château,
où les comtes de Foix le poursuivirent avec un tel acharnement, qu'ils se
seraient rendus maîtres de la plate-forme du manoir, si, à l'entrée du
sentier étroit qui y conduit, le Général n'avait fait une volte-face
désespérée, et ne s'était jeté en travers du passage. Cet exemple, et les
clameurs de leurs compagnons demeurés à la garde des créneaux, ranima le
courage des Croisés, qui se ralliant à leur chef, recommencèrent le combat
avec une ardeur sans exemple. Mais cet obstacle jeté au travers d'un succès
décisif ne fit qu'exciter davantage l'audace des comtes de Foix, qui forçant
à la fin cette digue, envahirent le plateau. — A l'assaut du manoir ! s'écria soudain Roger-Bernard, qui se mit aussitôt à briser la poterne à coups de haches. Il commençait à l'ébranler, quand une pierre partie des créneaux, vint le frapper au front, et l'abattre au pied du rempart. Sa chute amena pour les Croisés une favorable diversion. Montfort rentra dans la forteresse, et Raymond-Roger regagna ses tentes, emportant le corps de son fils, inanimé et sanglant. |