HISTOIRE DE FRANÇOIS II

 

ANNEXES.

 

 

ANNEXE A. — SUR LES POÉSIES DE GREVIN.

 

Le théâtre de Jaques Grevin de Clermont en Beauvaisis, a très illustre et très haulte princesse Madame Claude de France, duchesse de Lorraine. Ensemble la seconde partie de l'Olimpe et de la Gelodacrye. — A Paris, pour Vincent Sertenas, demeurant en la rue Neuve-Nostre-Dame, à l'enseigne Sainct Jehan l'Evangeliste, et en sa boutique au Palais, en la gallerie par ou on va à la chancellerie, et pour Guillaume Barbé, rue Sainct Jehan de Beauvais, devant le Bellerophon. MDLXII. Avec privilège. — Un vol. in-8°. Avec le portrait au trait et sur bois de l'auteur, âgé de vingt-trois ans.

Dans la dédicace à Madame Claude, Grevin présente son Théâtre comme un poème non encore veu en nostre langue, et il insiste, dans son discours préliminaire, sur ce mérite d'avoir, le premier de son temps, hasardé de composer et publier la Tragedie et Comedie Francoise.

Ce théâtre comprend trois pièces.

I. — CESAR, tragédie en 5 actes

ACTE Ier. — SCÈNE 1re.

CESAR parlant seul et désespérant de donner fin au vouloir obstiné de ce peuple mutin.

Quel souspeçon me tourmente ? quelle frayeur me suit,

Et regele tousiours mon sang à demi cuit ?

Cesar, non plus Cesar, mais esclave de crainte,

Vainqueur, nô plus vaïqueur, mais serf qui porte empreinte

La honte sur le front. Ô premier Empereur !

Mais que dy-je Empereur, puisqu'il fault vivre en peur ?

Quoy ! qu'au cœur de Cesar la crainte prenne place !

Non il n'en sera rien.

À LA FIN DU IIe ACTE, CHŒUR DE SOLDATS.

Le premier soldat

Pensez vous pourtant si nous sommes

L'horreur dit demeurant des hommes,

Et que Cesar ayant domté

Tout le monde, soit redouté,

Que soyons seurs de nostre vie ?

Pensez vous point que quelque envie

Ne se couve secretement

Après l'heureux avancement

De ses desirs ? Si fait, Fortune

Ne luy peult estre tousiours une

Et crain bien qu'en nostre malheur

Ell' ne desserre sa fureur.

ACTE V, APRÈS L'ASSASSINAT.

BRUTUS dit :

Puissent pour tout iamais ainsi perdre la vie

Ceux qui trop convoiteux couveront une envie

Pareille à celle là : puissent pour tout iamais

Perdre d'un pareil coup leur gloire et leurs beaux faicts.

Ainsi, ainsi mourront, non de mort naturelle,

Ceux qui voudront bastir leur puissance nouvelle

Dessus la liberté : car ainsi les tirons

Finent le plus souvent le dessein de leurs ans.

II. — LA TRÉSORIÈRE, comédie

ACTE III, SCÈNE 5.

Protestation d'un amant.

La mort puisse mes jeunes ans

Plus tost retrancher en ma fleur,

Que je soy jamais serviteur

D'une autre dame que de vous.

Iamais l'amour ne me soit doux,

Si par mon infidélité le sers à une autre beauté.

Plus tort me laisse tout amy

Et plus tort me soit ennemi

L'aspect de mon astre fatal.

III. — LES ESBAHIS, comédie

ACTE IV, SCÈNE 6.

Un amoureux raconte sa victoire.

............... Estant entré,

Dans le logis i'ai rencontré

Ma Madelon de prime face :

Ie vous laisse à penser la grace

Le doux accueil et l'entretien

Le souzris et le beau maintien

Qu'elle m'a monstre : au demeurant

Ainsi que j'estois esparaut

Une jouissance parfaicte,

Je suis entré en sa chambrette.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

La versification du poème de l'Olympe est plus soignée que celle des pièces de théâtre de Grevin et se lit plus couramment : on sent que l'auteur a eu dans ce genre des devanciers. Le lecteur peut en juger sur ce sonnet :

Ma mignonne, mon tueur, ma toute desiree,

Seray-ie à tout jamais après vous languissant ?

N'auray-ie point ce bien de me voir jouissant

Recevant pour mes maux une heure plus heurée ?

Hélas ! vous pouvez voir ma face entre empirée,

Le ruisseau de mes pleurs et le teint palissant

De mon corps demi-mort que l'ame va laissant,

Et touteffois je n'ay ma poursuyte asseurée :

Le printemps me desplaist, l'esté m'est ennuyeux :

Le jour ie suis pensif, la nuict ie ne repose

Pensant incessamment aux rayons de vos yeux :

Et entre ces malheurs dont je suis tormenté

Pay seulement recours aux vers que je compose

Qui plaignent avec moy vostre grand cruauté.

Une pointe de philosophie se montre souvent dans les vers de ce jeune homme, témoin cette manière de presser sa maîtresse dans le deuxième Baiser de l'Olympe.

Ce pendant donc que, Mignarde,

Ie te prie ne hazarde

Nos plaisirs au lendemain.

Iamais la ioye future

Ne se peult dire si saure

Que celle qu'on tient en main.

L'Élégie sur la misère des hommes fait partie de la Gelodacrye, et montre chez Grevin un recoin de mélancolie, lequel ne doit point surprendre chez un écrivain destiné à mourir jeune.

Enfin, notre auteur ne dédaigne pas de versifier suivant une forme imagée ; on peut citer de lui à ce sujet une Pyramide qui débute ainsi, par la pointe, bien entendu, c'est-à-dire par de petits vers :

3[1]....

En mon cueur

La fureur

Et la flamme

Se renflamme,

4...

L'enfant Amour

A faict seiour

Et comme maistre

Fait apparoistre

5.

Combien en savoir

Il ha de pouvoir.

Daurat, son ami, a traduit en vers latins plusieurs des opuscules de Grevin ; Florent Chrestien en a traduit soit en latin, soit en grec ; on trouve ces traductions à la fin du volume dont nous tirons les extraits de la présente note.

 

ANNEXE B. — BEAUX-ARTS.

 

François Clouet, naturalisé en 1541[2], peintre et valet de chambre du Roi, reçut, à déduire sur les frais des obsèques de Henri II, vingt solz en plâtre, huile et pinceaulx pour mouler le visaige et effigie d'icelui deffeunct roy... douze livres dix solz pour vingt-cinq livres de cire blanche... employée pour ladite effigie... quarante-huit solz pour six livres de ceruse pour mettre avec la cire blanche.

Les portraits authentiques de ce peintre sont ceux de Charles IX et de sa femme Élisabeth d'Autriche : on lui attribue aussi un portrait de François Ier et un portrait de François II ; ce dernier remonterait peut-être comme exécution au court règne de ce monarque[3].

Le sculpteur Louis Le Rambert l'aîné, l'un des artistes auxquels on attribue le mausolée de François let, toucha par mois, comme honoraires, vingt livres seize sous huit deniers, pour diriger le travail du mausolée de Henri II.

Jehan Lescuyer, le fameux maître verrier[4], figure comme peintre et dessinateur d'armoiries en 1555 et années suivantes[5].

 

ANNEXE C. — DONNÉES ÉCONOMIQUES ET INDUSTRIELLES[6].

 

Parmi les prix des divers objets relatifs à la vie, nous citerons ceux qui concernent les environs de Paris[7]. En 1560, on y vendait :

Le setier de blé[8] : 3 livres 15 sous 3 deniers.

La pinte de vin : 12 deniers tournois

Une voie de bois : 55 sous tournois

Le mille de fagots : 14 livres tournois

Un veau ou mouton avec la laine, de 4 à 6 livres.

Les dîners dans les auberges se trouvaient taxés à douze sols, par exemple, pour un voyageur à cheval, lequel payait vingt sols par couchée. La plupart des auberges adoptaient une couleur politique indiquée par leur enseigne ; telle était la Croix de Lorraine.

A cette même date, un avocat du roi au parlement de Rouen touchait quatre cents livres par an, et l'ambassadeur de France chez les Grisons trois mille six cents livres d'appointements. Joignons-y les compteurs de poisson qui recevaient deux sols tournois pour compter cent morues, et seize deniers pour compter cent harengs, et les maîtres de poste qui recevaient, suivant la poste, de cent quatre-vingts à trois cent soixante livres de gages annuels[9].

Michel Suriano, dans sa Relation, prétend que les fortifications françaises sont construites de préférence en terre et en bois, comme moins dispendieuses et résistant mieux à l'artillerie que celles en maçonnerie, comme se transformant aussi plus aisément suivant les modifications fréquentes du procédé d'attaque.

Le même ambassadeur signale la réduction de toutes les pièces d'artillerie française à une seule forme, à un même calibre, de sorte que les mêmes boulets et la même quantité de poudre peuvent servir à toutes. Il indique l'addition à chaque pièce d'une lumière en fer, parce que ce métal ne s'altère pas par le feu, comme le bronze qui se consume facilement, et qui, après un petit nombre de coups, rend l'ouverture si large que le feu se disperse et que le coup perd toute force.

Un fait économique remarquable du temps qui nous occupe, c'est que le prix des choses augmenta rapidement peu d'années après la mort de François II ; comme ce monarque n'accrut pas la dette de l'État, nous l'avons dit précédemment à son éloge, on comprend assez que son règne ne fut pas l'époque des grosses dépenses et des dilapidations qui en fixent le goût et en font contracter l'habitude e'mais comme le budget se liquida chaque année en déficit après lui, et que la dette publique augmenta rapidement sous ses successeurs, l'on s'explique mieux, pour les règnes suivants, une dépréciation de l'argent.

Cette dépréciation, qui se produisit à partir de 1530, et dont la meilleure preuve est que le prix de la terre doubla et tripla en cinquante ans, fut due cependant à d'autres causes que la mauvaise gestion des finances de l'Etat. Jean Bodin[10] nous signale les principales de ces causes : en premier lieu l'abondance de l'or et de l'argent ; en second lieu les monopoles ; en troisième lieu la disette ; en quatrième lieu l'amour des plaisirs et du luxe chez les gens de cour ; en cinquième lieu l'altération des monnaies. De ces causes, l'abondance de l'or provenait du travail manuel des Français, plus rudes à la besogne que les Espagnols, des bénéfices du commerce et de l'affluence des richesses de l'Amérique qui commençait à se faire sentir[11] ; la disette naissait des préoccupations politiques et religieuses, ainsi que des ravages causés dans les campagnes par les troupes des deux partis ; les monopoles, c'est-à-dire surtout la vente des offices et des maîtrises qui les occasionnait, ainsi que l'amour du luxe[12] au milieu d'un pays appauvri par les dégâts, et l'altération des monnaies, doivent titre attribués aux difficultés du moment, à la légèreté de la cour, aux fautes des princes. Un prince qui altère le prix de l'or, dit Bodin à M. de Malestroict, ruine son peuple, son pays et lui-même ; c'était saper d'un mot le préjugé que les monnaies possèdent réellement la valeur de leur titre légal.

Et pourtant nous avions des richesses, des ressources. En dehors et en plus des impôts ordinaires, le roi trouvait bientôt en six mois, dans Paris seul, trois millions et quatre cent mille livres. La France était toujours ce pays fertile, plantureux, envié jadis par les Barbares. Écoutez plutôt Jean Bodin en plusieurs passages du discours cité : Depuis que Dieu posa la France entre l'Espagne, l'Italie, l'Angleterre et l'Allemagne, il pourveut aussi qu'elle feust la mere nourice portant au sein le cornet d'abondance, qui ne fut ontiques et ne sera jamais vuide, ce que les peuples d'Asie et d'Afrique ont bien cognu et confessé... — Le François ayant un pays des plus fertiles du monde, s'adonne à labourer la terre et nourir son bestail, qui est la plus grande mesnagerie... — Nos pares nous ont apprins un ancien proverbe, que la France ne fut jamais afamée, c'est-à-dire qu'elle a richement de quoy nourrir son peuple quelque mauvaise année qui survienne, pourveu que l'estranger ne vuide nos granges... — Nos sources vives de blé, vin et sel, sont inépuisables[13]. Pour qu'une même idée soit ainsi reproduite à plusieurs reprises dans un opuscule de 170 pages, il faut qu'elle soit et vraie et reconnue au temps de celui qui écrit.

En réalité, cette idée, comme tous les ouvrages, toutes les opinions de Jean Bodin, appartiennent aux règnes postérieurs : on ne lui doit, sous le gouvernement de François II, qu'un discours prononcé en latin, à Toulouse, l'année 1559, sur l'éducation de la jeunesse, discours qui n'offre rien de saillant. Néanmoins, sans avoir à nous occuper, par les dimensions de notre cadre, des opinions économiques qui surgirent sous Charles IX, notamment du système prohibitif, nous devons, avant de quitter Bodin, répéter avec son meilleur interprète[14] que si l'histoire de l'économie politique n'a pas encore recueilli son nom, il a droit de prendre rang comme un des précurseurs les plus hardis et les plus clairvoyants de la science des Smith et des Turgot.

 

ANNEXE D. — ÉNUMÉRATION DES IMPÔTS EXISTANT SOUS HENRI II.

Extraite du discours prononcé par M. Bretaigne, de la cité d'Autun, parlant pour le Tiers Etat.

 

Avant que descendre au poinct principal, Sire, ne veulent oublier vos très humbles subjects la recognoissance qu'ils vous doivent comme à leur roy, souverain seigneur et prince naturel, offrent à Votre Majesté toute fidélité, obéissance, leurs biens et personnes, et vous supplient très humblement de votre grande bénignité et humanité les ouyr et pourveoir en leurs plainctes et remonstrances..... En tant qu'il touche vostre peuple et subjects du tiers estat, dient qu'ils se ressentent grandement de l'injure du temps, et calamité des années passées, à raison des continuelles guerres qui ont eu cours en ce royaume l'espace de vingt ou trente ans ; sans lesquelles ont esté travaillés d'infinis subsides, tant ordinaires que extraordinaires creues sur iceux, augmentation de gabelles, solde de cinquante mille hommes de pied, le taillon, les vingt livres sur chascun clocher du royaume, huict escus levés sur les officiers royaux, six sur les advocats de parlement, quatre sur les bourgeois, vefves et artisans, deux escus sur les autres advocats, practiciens, notaires et sergents, emprunts, non emprunts, francs fiefs, nouveaux acquests, deniers levés après la journée Sainct-Laurens, aliénation du domaine, aydes, gabelles, erection des bureaux de la foraine, finances rocoues d'offices tant anciennement que nouvellement erigés, la suppression d'aucuns iceux, deniers de confirmation, autres deniers prins et levés sur les communs et propres aux villes, deniers levés des consignations, vaisselles d'or et d'argent billonnées, munitions de guerre, vivres pour les camps et armées mises sus depuis trente ans, chevaulx et harnois d'artillerie, assiette d'estappes, fourniture, vesture et nourriture de soldats, solde et payement des soldats en plusieurs villes, salpêtre, pouldre fournis par le peuple, gaiges d'officiers, gendarmerie, gens de pied non payés, suppression de la traicte foraine, deniers de convoy en Bretaigne, et plusieurs autres sommes infinies soubs divers noms et tiltre, tendant à mesmes fins d'avoir deniers de vos subjects.

De l'Estat de la religion, par P. DE LA PLACE, livre VI.

 

 

 



[1] Nous indiquons, par ces chiffres placés à gauche, le nombre des syllabes comprises dans les vers qui composent la tête, le corps et les pieds de cette pyramide poétique.

[2] A la mort de son père Jean Clouet II, peintre ordinaire de François Ier et fils de Jean Clouet Ier, peintre vivant à Bruxelles en 1575. François Clouet est donc Clouet III. On doit à M. DE LA BORDE une notice intitulée Les trois Clouet. Nous ajouterons qu'il ne faut plus dire les trois Clouet, mais les quatre Clouet ; le même auteur nous l'apprend. Voyez les Additions au tome Ier de La renaissance des arts à la cour de France, études sur le XVIe siècle, par M. DE LA BORDE, Paris, février 1855, p. 588.

[3] Ce portrait de François II serait, dit-on, celui du musée de Hampton-Court, près Londres, quoiqu'il soit indiqué comme représentant François II enfant. On attribue également, mais avec moins de certitude, à François Clouet, les portraits de François II dauphin et de Marie Stuart, appartenant à lord Spencer : d'après cette désignation de dauphin (ou roi-dauphin, comme on disait à cause de sa royauté d'Écosse), ces portraits seraient également antérieurs au règne dont nous avons, dans ce livre, essayé de retracer l'histoire.

[4] A côté du verre, mentionnons la faïence. Henri II avait permis d'établir une fabrique de faïence à Lyon, où il en existait déjà une, et où une troisième fut installée en 1556. Ainsi, au XVIe siècle et sous François II, il y avait trois fabriques semblables à Lyon. Voyez Une fabrique de faïence à Lyon sous le règne de Henri II, par M. DE LA FERRIÈRE-PERCY, Paris, 1862.

[5] Recherches sur la vie et les ouvrages de quelques peintres provinciaux de l'ancienne France, par PH. DE CHENNEVIÈRES-POINTEL, tome II, p. 89, 1850, chez Dumoulin.

[6] Mon intention était de composer un chapitre sur ce sujet, mais je m'y suis trouvé trop peu préparé et les documents m'ont manqué.

[7] Principalement d'après l'Histoire des Français des divers États, de MONTEIL, tome VI, XVIe siècle, et Travail et Salaire, de P. TARBÉ, Reims et Paris, 1841.

[8] On payait trois deniers pour le faire cribler. Le blé le plus commun valait à Toulouse, quelques années plus tard, soixante sous le setier.

[9] C'étaient les maitres de poste de la cour qui recevaient vingt sols ou une livre par jour.

[10] Discours de Jean Bodin sur le rehaussement et diminution des monnoyes, tant d'or que d'argent, et le moyen d'y remédier, et Responce aux Paradoxes de M. de Malestroict, Paris, brochure in-12, chez Jacques du Puys, 1578.

[11] La recherche de l'or était la fièvre du moment. Christophe Colomb regardait l'or comme un des trésors sacrés et mystérieux de la terre ; il voulait que l'on procédât à sa découverte purifié par le jeûne, la prière et la continence. Lui et ses compagnons furent émerveillés des richesses qu'ils aperçurent dès leurs premiers pas en Amérique ; ce sentiment se retrouve encore mieux marqué chez les soldats de Fernand Cortez. Lors de l'exposition des présents envoyés à ces derniers par l'Empereur mexicain, un plat d'or, grand comme une roue de carrosse et représentant le soleil, où des plantes et des animaux se trouvaient richement sculptés, excita l'admiration. A la vue de pareils trésors, dit M. Prescott, les Espagnols ne purent cacher leur ravissement (on était en 1519), car, d'après le témoignage de toutes les personnes qui virent plus tard, à Séville, les présenta de Montezuma, la beauté du travail éclipsait encore la richesse du métal. Cortez alla même jusqu'à dire immédiatement au chef de l'ambassade indienne : Les Espagnols souffrent d'une maladie du cœur dont l'or est le remède spécifique. Histoire de la conquête du Mexique, livre II, chapitre VI.

[12] Un seigneur français trouvait déjà moyen d'acheter par an pour quatre cents écus de gants. Certaines robes de dames revenaient à cinq cents écus.

[13] Discours de Jean Bodin, etc., folios 17, 25, 30, 53. Comme compensation à la fertilité de notre pays, cet auteur ajoute : Le François, pour la nature de sa region, qui est plus froide que l'Espaigne et l'Italie, ne peut vivre de curedens, comme l'Italien. Folio 35, au verso.

[14] M. BAUDRILLART, à la p. 183 de Jean Bodin et son temps. — M. FEUGÈRE a rendu compte de cet ouvrage dans ses Caractères et portraits littéraires du XVIe siècle.