HISTOIRE DE CHARLES IX

LIVRE III. — APRÈS LA SAINT-BARTHÉLEMY

 

CHAPITRE III. — FIN DE CHARLES IX.

 

 

Ce monarque n'est pas tué par le remords. — Ses obsèques. — Son portrait physique. — Son caractère. — Résumé de son règne.

 

Le jeune roi de France inclinait en effet vers la tombe.

Une fin aussi prématurée a porté l'opinion publique, principalement chez les protestants, à croire qu'il succombait à une terrible maladie, suscitée par la main divine, et que le remords le tuait. On rapporte même, à l'appui, ce mot souvent répété par lui, sur son lit de mort, à sa nourrice le soignant : Que de sang répandu ! je ne vois que du sang !

Assurément la responsabilité d'un tel acte est lourde et a dû lui causer plus d'une insomnie ; et pourtant les princes y sont moins sujets que les autres individus, et s'habituent fort bien à ce que des milliers d'hommes périssent par leur ordre ; mais si une tendance de cette nature a pu aggraver son état maladif, elle ne l'a pas déterminé.

On a relaté des détails sur la maladie dont il mourut, qui en font une espèce d'infirmité inconnue ; il suait, dit-on, du sang.

Le soupçon d'un empoisonnement a figuré également parmi les motifs attribués à son trépas.

En la recherche de toutes ces causes, la surexcitation de l'esprit populaire est visible, car il n'était pas nécessaire d'aller bien loin pour trouver l'explication de cette mort royale. Arnaud Sorbin, dans son Histoire de la vie de Charles IX, publiée en 1574, l'année même où ce souverain quitta le inonde terrestre, nous parle de poumons malades, d'une certaine langueur, de diminution progressive dans les forces, d'une courte haleine ; tous disent que déjà il portait un air vieux. Il semble donc naturel qu'il ait succombé à une maladie d'épuisement, compliquée peut-être d'une affection de poitrine et certainement d'une infirmité du cœur[1]. L'immixtion de la reine mère en cette maladie multiple consiste à avoir jeté son fils dans certains abus d'amour et de chasse[2] auxquels il s'adonnait avec une frénésie fébrile[3], et qui ont évidemment brisé une constitution par elle-même peu robuste. Des trois enfants de Henri II qui occupèrent le trône de France, François II était chétif, Charles IX frêle, Henri III d'une santé ordinaire[4].

Catherine de Médicis n'était déjà plus en bons termes avec Charles IX, et cela devait lui arriver avec tous ses fils — comme cela s'était produit vis-à-vis de sa belle-fille Marie Stuart — une fois ceux-ci mis par l'âge hors de sa tutelle, car elle aimait trop le pouvoir et l'exerçait d'une façon absolue, après avoir préparé le moment favorable par la ruse. Vis-à-vis de Charles IX, elle se sentait une cause d'inimitié de plus ; à beaucoup d'égards il avait été élevé en vue d'un grand règne, c'est un honneur pour la mémoire de Cypierre son gouverneur, et d'Amyot son précepteur, et justement c'étaient les vues élevées et un certain talent pour gouverner qui devaient le plus offusquer Catherine. Toujours est-il que, sans la conspiration du duc d'Alençon, la reine mère eût été peut-être écartée du pouvoir ; notre précédent récit l'indique. L'état du roi la rassurait. Quand il fut malade et s'alita, elle le soigna peu. Mais un jour, elle le savait condamné, elle entra dans sa chambre, et, profitant de ce moment suprême où l'on n'a plus ni haine contre ceux qui vous ont fait souffrir, ni d'autre ascendant que celui d'une dernière volonté et d'un héritage à laisser, elle lui arracha la régence, sans doute afin de l'ôter au duc d'Alençon qui l'eût exercée de droit, ou tout au moins pouvait se poser en prétendant à cette haute fonction, même après le triste rôle qu'il venait de jouer. Varillas dit de Charles IX mourant : Il pressa la reine mère d'accepter la régence et voulut que les princes et les parlemens l'en priassent. Rien n'est moins exact, Catherine elle-même l'avoue d'un mot dans sa lettre de notification du décès royal aux gouverneurs des provinces : Mon cousin, vous avez ci-devant pu entendre la maladie du feu roy, lequel cognoissant enfin que Dieu vouloir l'appeler à soy, a ordonné, quant à l'administration des affaires de ce royaume, de m'en remettre la charge, attendant le retour du roy de Pologne. Comme cet enfin sonne mal dans une bouche maternelle et annonce l'impatience fiévreuse d'une reine qui, pour être plus tôt régente et seule maîtresse du royaume de France pendant un interrègne, ne pardonne pas à son fils de se faire illusion sur l'approche de la mort ! Les faits prouvent encore mieux l'insistance de Catherine de Médicis. Déjà le moribond avait publié que ne pouvant vaquer aux affaires pour raison de maladie, il ne sauroit faire election de personne sur laquelle il se pût mieux reposer que sur la royne mère[5]. Cela ne parut pas suffisant à l'intéressée. Elle fit venir le duc d'Alençon et le roi de Navarre, leur montra la déclaration du roi, leur rappela que le duc d'Anjou allait devenir roi de France, comme il avait été entendu à son départ pour la Pologne, puis, les menaçant d'une procédure, en exigea un serment solennel d'obéissance envers le nouveau roi, et ils promirent en effet de s'opposer à toute rébellion. Alors, en leur compagnie, elle revint auprès de Charles IX et en obtint, par une espèce de contrainte, une charte plus explicite. Le pauvre malade ne douta plus de sa situation désespérée et dit à voix aussi élevée que possible : Faictes tout ce que la royne ma mère vous commandera et lui obeissez comme à moi même. On était le 30 mai 1574, à 8 heures du matin, dans une des salles du château de Vincennes ; trois heures après, Charles IX expirait, après avoir pardonné à ses ennemis, ce qui ne doit point étonner, car ce prince avait de la grandeur, mais sans avoir pu signer la nouvelle charte préparée par Birague ; elle fut expédiée en Pologne et confirmée par Henri III sous la date du 15 juin.

En mourant, Charles IX recommanda ses enfants à sa mère ; elle avait déjà fait reconnaître le comte d'Auvergne, promit de l'assister, et plus tard en effet le constitua un de ses héritiers ; la fille légitime, Marie Élisabeth de France, mourut près de quatre ans après son père, en sorte qu'une fois les Bourbons devenus rois, il resta seulement un représentant du sang des Valois, ledit comte d'Auvergne, devenu duc d'Angoulême sous Louis XIII.

La mère de Marie Élisabeth, la reine de France avait aussi été recommande à la reine mère par le roi sentant les approches dernières. On voyait naguère cette pieuse princesse, par neuf jours durant, toute descouverte par le visage, simplement vestue comme pauvre damoiselle, nue piedz, sans monture aulcune, accompagnée de grand nombre de pauvres enfans tant filz que filles, aller eu pelerinage du bois de Vincène ès eglises de la Ste Chapelle et N. D. de Paris, prier Dieu pour le recouvrement de la santé du roy et pour l'apaisement des troubles du royaume, et après s'en retournoit au bois de Vincène sans boire ne manger, en tel ordre et compagnie qu'elle estoit allée[6].

Le roi mort fut aussitôt ouvert par ordre de la reine sa femme, et son cœur, avant l'enterrement, porté et déposé en l'église des Célestins de Paris. Le corps, après les cérémonies d'usage dans la chambre d'honneur, cérémonies durant quarante jours et consistant en un service continuel, même pour les repas, fait comme du vivant du monarque, en l'ace de son effigie, son corps fut transporté du château de Vincennes en l'église Saint-Antoine des Champs, à Paris. Le cortège, précédé des 24 crieurs de la capitale et de 500 pauvres vêtus de deuil, se composait des officiers de la maison de Charles IX, de 15 prélats, des rois d'armes, des Cent-Suisses et de 400 archers de la garde. On était à la date du 10 juillet ; ce jour-là même, un service religieux fut célébré dans ladite église pour le repos de l'âme du roi. Le lendemain dimanche, après les messes accoutumées et l'eau bénite jetée sur le mort, ou plutôt sur son effigie, par les assistants, l'évêque de Paris, Pierre de Gondy, fit la levée du corps. Aussitôt le cortège se reforma et se mit en marche vers Notre-Dame de Paris, les princes du sang en deuil et les ambassadeurs y assistant. La cathédrale était fort ornée. Le lundi, le service continua et l'évêque de Paris célébra la dernière messe. Après l'offerte, M. de Sainte-Foy — Arnaud Sorbin —, prédicateur et auteur d'une Vie de Charles IX que nous avons citée plusieurs fois, prononça l'oraison funèbre de ce prince. Vers une heure, le cortège se remit en marche vers Saint-Denis, où le cardinal de Lorraine, abbé du lieu, reçut le corps. Le jour même, on chanta vêpres. Le lendemain 13 juillet, il y eut une dernière grand'messe dans laquelle officia le même cardinal, puis les restes du feu roi furent déposés dans le tombeau à eux destiné. A l'appel du roi d'armes, on déposa tout près ses insignes et les enseignes de ses gardes. Quand tout fut terminé, le héraut cria trois fois : Le roi est mort. Puis la bannière de France se releva fièrement, et un cri fut poussé : Vive le roi Henri III ! Que Dieu lui prête longue vie ! On releva également les enseignes, et chacun se rendit en la grande salle, entièrement tendue de noir, où un diner solennel fut servi. A la fin de ce repas, le grand maître des cérémonies dit à haute voix : Messieurs, notre maître est mort, et sa maison est détruite. Joignant en effet l'acte aux paroles, il rompit le bâton qu'il portait comme signe de sa charge. C'est ainsi qu'on enterrait un roi de France au XVIe siècle[7].

Parmi les personnes, en petit nombre, qui regrettèrent Charles IX, il faut citer, outre sa maîtresse Marie Touchet, bientôt mariée cependant au sieur d'Entraigues[8], sa sœur la reine de Navarre, qui s'exprime ainsi sur son compte dans ses intéressants Mémoires : Dieu me priva du Roy Charles, tout l'appuy et support de ma vie, un frère duquel je n'avois receu que bien, et qui en toutes les persecutions que mou frère d'Anjou me fist à Angers m'avoit tousjours assistée et advertie et conseillée. Bref je perdois en luy tout ce que je pouvois perdre.

Si peu de Français regrettèrent le roi sous lequel se fit la Saint-Barthélemy, c'est que tout le monde en 1574 était mécontent. Écoutez Blaise de Montluc[9] ; il dépeint ce règne d'un trait, s'écriant : Ô qu'il y a de peine à servir les grands et de dangers quant et quant ! mais il faut passer par là : Dieu les a faits naistre pour commander, et non pour obeyr... Les princes devroient se garder d'offenser un grand cœur et un homme de service. C'est en effet un grand creve cœur et un grand regret de mourir à la guerre, faisant son devoir pour un prince auquel on n'est aggrealle ; combien cette condition est miserable !... Le roi devroit clore la bouche aux dames qui se meslent de parler en sa cour ; de là viennent tous les rapports, toutes les calomnies... Je dirai aussi les traverses et charités qu'en mon temps j'ai veues prester à grands personnages et à de pauvres gentilshommes comme moy ; tout cela provient des envies que les uns et les autres se portent, et qui sont près des roys... De là resulte que les guerres civiles naquirent de la jalousie des grands, car ils n'ont pas coustume de se faire brusler pour la parole de Dieu ; je le ferois confesser aux chefs des protestants si j'étois avec eux devant la Reine mère.

Ce résumé de l'opinion d'un homme considérable et clairvoyant de cette époque, car il faut priser ainsi Montluc, en dépit de ses vanteries qui tenaient à son origine, et de ses cruautés qui se trouvaient à l'unisson du temps, ce résumé montre que le gouvernement de ce règne n'avait su s'opposer, ni -aux bavardages d'une cour voluptueuse, ni aux prétentions de nobles qui préféraient la conservation et l'agrandissement de leur indépendance au bonheur et à la gloire du pays entier.

Quel était donc le chef de ce gouvernement, le roi Charles IX ? Un homme de vingt-cinq ans à peine quand il mourut et de dix lorsqu'il ceignit la couronne, c'est-à-dire un souverain sans expérience auquel les ailes poussaient au moment où il disparut du monde. Et ce jeune souverain s'était trouvé soumis à l'influence de sa mère : c'était donc une femme qui avait gouverné pour lui. Ainsi, une femme à la tête de l'État ; des femmes, habiles aux intrigues, au milieu de la cour ; et autour d'elles des hommes efféminés, dont plusieurs deviendront pis encore : tel nous apparaît le tableau de ce règne.

Le portrait du roi se détache assez nettement d'un pareil cadre.

Au physique, il avait le teint pâle, des yeux d'un bleu foncé, des sourcils élevés et mobiles, le front découvert, le nez long, les oreilles grandes, la lèvre inférieure forte, l'ensemble majestueux ; il inclinait légèrement la tête ; des rides sillonnaient son front et creusaient ses joues ; sa grande taille se voûtait légèrement.

Au moral, Charles IX semblait avoir les qualités promises par sa jeunesse, mais modifiées en mal par sa vie agitée, par les événements terribles de son règne, et surtout par ces exécutions sanglantes dont la Saint-Barthélemy constitue le couronnement. Ainsi son humeur de sérieuse devient sombre, sa vivacité naturelle se transforme en violence, sa valeur en cruauté, sa noblesse de cœur en dissimulation, même vis-à-vis de ses meilleurs amis. C'est un homme dévoyé par l'irritation de ne pouvoir jamais agir à sa volonté, et qui, au moment où il croit ressaisir la puissance, manque de la force physique nécessaire pour accomplir un tel acte et supporter une pareille secousse.

Il est sombre, mille faits l'indiquent ; mais cette humeur farouche ne le rend pas méfiant, car il autorise ses secrétaires d'État à signer pour lui dans certains cas.

Il est violent. Quand la passion débordait en lui, il se promenait à grands pas, roulait des yeux ardents, mettait la main sur sa dague.

Il est devenu cruel. On dirait qu'il cherche à se venger de n'avoir pu exercer sa valeur et d'en avoir laissé l'occasion au duc d'Anjou, parce que l'on n'osait confier le monarque à une armée qui aurait pu être vaincue et le laisser prendre ; raisonnement funeste : en ces temps de trouble, la royauté se fût retrempée dans les combats, même au sein des guerres civiles, d'où elle aurait pu d'ailleurs, à un moment donné, partir pour une lutte en pays étranger, suivie de soldats expérimentés. On ne peut mettre en doute sa cruauté. Papyre-Masson, qui ne lui est point hostile, rapporte au sujet de l'exécution de Briquemaut et de Cavagnes, condamnés en qualité de complices de Coligny : Il prit plaisir de rendre ses yeux témoins de leur supplice, où il assista avec tant d'avidité que de suppléer au défaut du jour par des flambeaux qu'il fit approcher du gibet pour voir la grimace des mourans. Cela fut remarqué comme une chose de mauvais augure et indigne de son caractère ; car encore qu'il appartienne aux roys de decerner des supplices cruels à proportion de l'enormité des crimes, il est mal seant qu'ils s'en rendent spectaxteurs, de peur que cela ne les accoustume à la cruauté. A la chasse même, son acharnement dégénérait en férocité, surtout quand au retour il s'amusait à tuer des pourceaux ou à couper dextrement le cou à des ânes[10].

Ce sont là de singulières originalités fort difficiles à mettre sur le compte de la fantaisie d'un poète, et que le goût des lettres et de la musique aurait dû tempérer. Il se décèle ainsi des indices d'un commencement de maladie de l'esprit. Nous rangerons dans la même catégorie, non le plaisir que le roi trouvait à la danse, à la paume, au métier d'armurier[11] et de canonnier, mais son habitude de forger des fers de chevaux et de vagabonder la nuit dans les forêts[12].

Une bizarre habitude pour un roi très-chrétien se rencontrait encore chez Charles IX : il jurait et reniait Dieu pour un rien, et avec un grand sang-froid, principalement dans la conversation familière ; c'était assez l'usage de la cour, et les seigneurs agissaient ainsi par mode ; cependant le gouverneur du roi, Cypierre, jurait relativement fort peu et toujours en cavalier ; ce fut son favori Albert de Gondy, depuis le maréchal de Retz, lequel sut lui soutirer tant d'argent, qui lui communiqua cette vicieuse coutume, la considérant comme une gentillesse, car, au dire de Brantôme, il jurait comme un sergent arrêtant un pauvre diable.

On peut résumer ainsi le gouvernement de Charles IX : Sauf une grande faute, peut-être[13] inutile, la Saint-Barthélemy, laquelle doit être regardée autant comme un coup d'État que comme une vengeance et un assassinat multiple ; malgré quatre guerres civiles ; en dépit des mœurs dissolues de la cour et de l'influence délétère de Catherine de Médicis, et de ses intrigues à l'italienne, sur la dignité des caractères, ce règne n'est pas sans gloire. Il eut ses victoires[14], malheureusement remportées en grande partie[15] sur des Français ; il obtint l'élection d'un prince français au trône de Pologne ; il vit surgir de bonnes lois et des mesures administratives éclairées ; la tolérance envers les protestants s'en dégage peu à peu et ressort de la violence même de la répression ; enfin les œuvres de l'esprit sont en progrès, et la langue s'épure.

L'histoire peut-elle réellement dire que Charles IX fut un prince méconnu, que sa supériorité fut étouffée et par son entourage et par la maladie ? Ce serait aller trop loin. Mais, assurément, si Charles IX fût parvenu au trône plus tard, de façon à pouvoir gouverner par lui-même dès le début, il eût mieux fait ; ce résultat indique combien un pays doit s'intéresser à ce que l'on veille sur l'éducation d'un prince héritier, à ce que l'on ne détourne point ses facultés du développement intellectuel et moral nécessaire à l'exercice complet et fructueux des devoirs royaux.

A la mort de ce prince, il semble que la dynastie des Valois ne puisse tomber plus bas ; elle y tombera cependant sous Henri III. En effet, si Charles IX est plus à plaindre, son frère est plus méprisable. Décidément, malgré la difficulté de ces temps, les princes français ayant du sang italien dans les veines ne prospèrent pas au XVIe siècle. Il faudra un autre sang pour retirer la couronne du fouillis des émeutes, et pousser le pays dans les voies nouvelles de sa destinée.

 

 

 



[1] Au dire de Sorbin, on lui trouva le cœur flestry, privé de péricardie, petite toilette qui sert de pavillon à cet organe.

[2] De là cette épitaphe qui parait faite après le XVIe siècle :

Pour aimer fort Diane et Cyrerée aussi

L'un et l'autre m'ont mis en ce tombeau ici.

Charles IX, outre ses chiens de chasse, possédait un lévrier très-connu, nommé Beaumont. Lisez la 2e édition de mes Chiens de guerre, chapitre relatif à l'opinion de Montaigne sur la race canine.

[3] N'ajoutons pas foi à l'apparition d'un spectre en feu qui se dressa devant lui dans la foret Lioris (en Normandie), peu avant son mariage ; ce serait tout au plus une hallucination.

[4] Le don de toucher les écrouelles et de les guérir leur était toujours attribué, et, si nous en croyons Sorbin, l'un des guéris de Charles IX fut le sieur de Sasse-Tillon, gentilhomme du Mans.

[5] L'expression officielle est : Sa tres honorée dame et mère. De même Catherine de Médicis, en parlant du roi, disait toujours : Monsieur mon fils. Evidemment, dans nos citations, nous avons souvent sauté ces formules ; il suffit de les signaler au lecteur.

[6] Mémoires de Claude Hatton. La reine Élisabeth se retira en 1575 au couvent de Sainte-Claire à Vienne, et y mourut en 1592.

[7] Nous suivons dans notre récit une relation quasi officielle. D'autres rapportent que le roi défunt fut peu accompagné.

[8] Il n'était pas alors déshonorant d'épouser la maîtresse du roi ; du reste celle-ci, modeste et d'une conduite régulière, était en quelque sorte veuve.

[9] Aux premières pages du livre VII des Commentaires.

[10] Il payait aussitôt à leurs propriétaires le prix de ces pauvres bêtes. Lanssac s'opposa à ce qu'il tuât de la sorte son mulet.

[11] Plus tard Louis XVI s'exercera comme serrurier.

[12] C'était le goût du temps pour certaines imaginations exaltées ; les récits de sorcellerie en font foi.

[13] Nous parlons au point de vue du XVIe siècle.

[14] Quatre victoires : Dreux, Saint-Denis, Jarnac, Moncontour.

[15] En effet, les protestants comptaient dans leurs rangs des alliés, presque tous Allemands.