RICHELIEU ET LA MONARCHIE ABSOLUE

 

TOME TROISIÈME. — ADMINISTRATION GÉNÉRALE (SUITE).

APPENDICES DU LIVRE III (Suite).

III. — LE BUDGET DE LA GUERRE.

 

 

 

Ordinaire et extraordinaire des guerres[1]

Troupes de la maison du Roi

Artillerie

Fortifications

Dépenses faites en province non comprises dans les comptes de l'Épargne

1624

8.917.000

246.000

1.080.000

655.000

 

1630

18.026.000

214.070

2.570.000

160.000

 

1635

33.831.000

234.000

3.219.000

1.245.000

 

1639

23.850.000

231.000

4.103.000

1.018.070

909.000[2]

1642

24.323.000

229.000

3.867.000

1.115.000

 

 

PROJET DE DÉPENSE DE L'EXTRAORDINAIRE DES GUERRES POUR 1627.

 

Livres par mois

Garnisons (compris les appointements des gouverneurs en chef et lieutenants généraux de province)

121.737

Régiment de gardes-françaises (il ne compte encore que 1.000 hommes[3])

54.477

Picardie (10 compagnies de 35 hommes chacun, soit 700 hommes)

15.400

Piémont, Champagne, Navarre et Normandie (même effectif), chacun 15.400 livres

61.600

Estissac (15 comp. de 35 hommes, soit 525 hommes)

11.795

Beaumont et Chappes (même effectif), chacun 11.795

23.590

Rambures (14 comp. de 35 h., soit 490 hommes)

11.102

Vaubecour (14 comp. de 35 h., soit 490 hommes)

11.102

Compagnies particulières de Bellegarde (l'une de 100, l'autre de 35 hommes)

2.318

SUISSES. - Ancienne comp. de 200 Suisses de la garde sous M. de Bassompierre

5.192

SUISSES. — Régiment suisse de la garde (2.000 hom.)

48.940

Sapeurs et mineurs liégeois

735

Maréchal de Schomberg, chef des troupes allemandes

500

Le Beauclerc, secrétaire d'État de la guerre

600

Mestres de camp et capitaines appointés de l'infanterie

24.471

GENDARMERIE. — 16 comp. de gendarmes de 35 hommes chacune à 5.400 par comp.

96.400

CAVALERIE LÉGÈRE. - Compagnie de la garde du Roi de 200 hommes, plus 67 mousquetaires à cheval et 50 chevaux légers de la comp. servant par quartier, soit 267 cavaliers

15.758

50 gendarmes

3.608

Compagnies de 50 h., commandées par Contenant

2.967

Compagnies de 50 h., commandées par Debène pour Monsieur

2.967

Compagnie colonnelle de 50 hommes et compagnie mestre de camp de 40 h., ensemble

5.514

16 compagnies de 35 hommes, à 2,317 liv. chacun

37.560

CARABINS. — Corbeville, mestre de camp, 60 hom.

2.700

D'Esplan et Montestruc, chacun 30 h. (1,070 liv.)

2.140

Appointements des colonels, mestre de camp. et autres officiers de à cavalerie légère

3.580

Capitaines appointés de la cavalerie légère

7.100

Officiers comptables

4.276

Épices et façon de comptes

750

 

Le total indiqué sur l'état monte seulement à 5.318.599 liv. pour l'année. — D'après Mallet, l'ord. et l'extraord. des guerres de cette même année montent ensemble à 8.598.000 livres.

 

BUDGET DE LA GUERRE EN 1628.

 

Livres pour l'année

Cent gentilshommes

24.000

Lignes ordinaires (Suisses)

9.600

Lignes extraordinaires (en deux chapitres)

186.200

Ordinaire des guerres et gendarmes

58.500

Extraordinaires des guerres, qui sont ordinaires

2.505.000

Régiment des gardes

1.383.000

Appointements d'officiers ordinaires

343.000

Extraordinaire des armées

6.505.000

Cavalerie légère ordinaire

197.000

Autres extraordinaires des armées

12.130.000

Artillerie ordinaire

65.000

Artillerie extraordinaire

3.182.000

Autres extraordinaires d'armée

1.706.000

TOTAL

28.294.300

 

Or, il n'est porté dans les comptes de l'épargne que 12 millions ; le reste est pris en acquits au comptant. La même année, dans le même état, la marine du Levant figure pour 900.000 livres, la marine de l'Océan pour 8.255.000 liv., soit, en tout, 9.155.000 livres. Or, le compte de l'épargne n'accuse que 4 millions pour l'année 1628.

 

 

 



[1] On comprenait sous cette désignation toutes les dépenses militaires qui ne rentraient pas dans les trois autres chapitres ; l'ordinaire et l'extraordinaire des guerres avaient chacun des trésoriers séparés, mais eu fait les dépenses qui figurent dans l'un et dans l'autre sont de même nature ; l'extraordinaire ne méritait nullement son nom, puisqu'il servait à payer les vieux régiments entretenus même en temps de paix.

Outre les quatre chapitres ci-dessus comprenant les sommes payées à l'Epargne, il y en a un cinquième dont nous connaissons seulement le chiffre pour l'année 1639, grâce à l'État général des Finances, dressé par ordre de Richelieu. Il se compose de sommes payées en province par les trésoriers locaux et qui ne figurent pas dans les comptes de l'Épargne ; il est d'ailleurs peu élevé.

[2] Extrait des Comptes rendus de MALLET. — Comme on le voit, la plupart de ces sommes ne représentent qu'une portion très-minime des dépenses faites chaque année pour les fortifications, l'artillerie et l'entretien des armées. Il y en avait presque autant de pris sur les Comptants, dont le chiffre augmente chaque année. Le lecteur se fera une idée de la façon dont le budget de la guerre était dressé, en prenant connaissance des deux documents suivants (extraits des Arch. des Aff. Etrang., t. 787, fol. 240, et t. 797, fol. 210).

[3] Pour les appointements de divers officiers, on peut consulter LA VALETTE, Mémoires, I, 6. — Etat des officiers commensaux (chez Rocolet), 1630, Arch. nat. — Ordonnance de janvier 1629, art. 226. — Aff. Étrang., t. 733, fol. 28. — RICHELIEU, Mémoires, I, 505.