SÉNÈQUE ET SAINT-PAUL

DEUXIÈME PARTIE. — DES ÉCRITS DE SÉNÈQUE ET DES ÉPITRES DE SAINT PAUL. SÉNÈQUE A-T-IL LU ET IMITÉ LES LIVRES DES CHRÉTIENS ?

CHAPITRE VI.

 

 

De la Grâce et des Sacrements. — Confession. — Péché originel.

§ I. — LA GRÂCE.

Pour prouver que Sénèque croyait au dogme de la grâce, on met en avant deux sortes de citations : quelques-unes semblent établir la présence de l'Esprit-Saint dans le cœur ; d'autres, le besoin que l'âme éprouve d'un secours surnaturel. Nous connaissons déjà les premières : Un esprit sacré habite en nous... un hôte divin réside dans le corps de l'homme[1].

Nous nous sommes suffisamment expliqué, et à plusieurs reprises, sur le sens de ces passages, et nous croyons avoir prouvé, ce qui était facile d'ailleurs, qu'il n'y a nulle ressemblance entre l'esprit sacré des stoïciens et le Saint-Esprit des chrétiens ; on a vu aussi ce que signifiait pour le Portique l'influence permanente de la Divinité sur nos âmes, ou plutôt cette perpétuelle occupation de l'homme par un principe supérieur, dont il émane[2]. Cette première partie de la thèse adverse n'est donc pas soutenable. — La seconde s'appuie sur les passages suivants : Personne n'est homme de bien, sauf un dieu. Qui pourrait s'élever au-dessus de la fortune si un dieu ne nous secourait ?Les dieux ne sont ni dédaigneux ni envieux ; ils sont accessibles ; ils tendent la main à ceux qui montent vers eux[3]. Cela revient à dire que les hommes ont besoin du secours des dieux, et que les dieux accordent leur secours aux hommes. Si c'est là ce qu'on entend par la grâce, l'antiquité entière y a cru ; car de tout temps, l'homme, sentant sa faiblesse, a imploré l'assistance divine avec l'espoir de l'obtenir. Non-seulement il a demandé au Ciel la vie, la santé, les biens du corps, mais les qualités de l'âme et les dons de l'esprit. Platon, en plusieurs endroits, dit expressément que la vertu vient de Dieu, et qu'on ne peut sortir de l'ignorance et du vice sans son aide ; nous connaissons déjà sur ce point la déclaration si nette et si précise que renferme le Ménon et le Premier Alcibiade.

Il revient ailleurs sur cette pensée : L'âme privée d'éducation produira nécessairement tous les vices, à moins qu'il ne se trouve un Dieu qui la protège[4]. — Dans les Lois, avant d'entamer la discussion d'un sujet important et épineux, il croit devoir implorer les lumières d'en haut : Si jamais nous avons eu besoin d'invoquer la Divinité, c'est surtout à ce moment : implorons donc de toutes nos forces le secours des dieux, pour en démontrer l'existence ; et, nous attachant à leur protection comme à une ancre sûre, embarquons-nous dans la discussion présente[5]. — Invoquons Dieu pour l'heureux succès de notre législation, qu'il daigne écouter nos prières, et qu'il vienne, plein de bonté et de bienveillance, nous aider à établir notre ville et nos lois[6]. — Si nous réussissons, Clinias que voici, et nous autres vieillards, à te convaincre qu'en parlant des dieux comme tu fais, tu ne sais ce que tu dis, ce ne peut être que par un bienfait de Dieu même[7]. — Pour ériger des autels aux dieux, et réussir dans une telle entreprise, il faut des lumières supérieures[8].

Héraclite pensait de même, lui qui répétait souvent : L'esprit humain n'a aucune connaissance ; Dieu seul connaît, car l'homme dépourvu de sagesse apprend autant de Dieu que le petit enfant apprend de l'homme[9]. Terminons par ce mot de Simonide : Nul n'a possédé la vertu sans le secours des dieux[10]. Ne soyons donc pas surpris que dans une lettre où Sénèque encourage son ami à s'élever au rang des dieux, il ait pu lui dire : Les dieux ne sont pas jaloux de nos efforts ; ils ne dédaignent pas notre société ; ils nous admettent parmi eux et nous tendent la main. Il parle ainsi, comme il le déclare au même endroit, d'après Sextius et tous ses maîtres ; son but est de montrer à l'homme, non le secours qu'il peut espérer de la Divinité, mais sa puissance personnelle, et d'exciter en lui les plus orgueilleuses espérances. Car il vient de dire quelques lignes plus haut : Jupiter ne peut pas plus que l'homme de bien ; son unique supériorité, c'est d'être vertueux plus longtemps ; et même le sage l'emporte en un point, c'est que Jupiter s'abstient des faux biens par la condition même de sa nature, tandis que le sage les dédaigne et les rejette librement[11]. Nous sommes bien loin de l'humilité chrétienne et des maximes de Platon.

Il nous reste très-peu de chose à dire sur la manière dont on démontre que Sénèque connaissait les sacrements de l'Église. Ce genre de preuve est fort simple ; il consiste à traduire sacramentum, qui signifie serment, par l'expression théologique sacrement. Ainsi interprétée, la phrase n'a plus de sens ; mais nous ne pouvons pas changer l'argumentation qu'on nous donne pour légitime, et nous l'exposons ici avec une fidélité scrupuleuse. Tout ce que nous sommes forcés de souffrir, dit Sénèque, d'après les lois immuables qui régissent l'univers, empressons-nous de l'accepter : nous avons prêté un serment qui nous lie, c'est de supporter tout ce qui peut arriver à un mortel[12].... Le sens n'est pas équivoque, il est hors de toute contestation.

 

§ II. — LA CONFESSION.

Les points de comparaison que nous allons examiner sont d'une invraisemblance moins choquante ; et nous comprenons qu'en étudiant Sénèque comme si la philosophie ancienne commençait et se bornait à ses écrits, il y ait lieu de voir avec surprise certaines conformités de sa doctrine avec le christianisme. Mais on ne veut pas voir tout ce qui a précédé et inspiré Sénèque.

Par exemple, à quoi bon insinuer qu'il a pris de saint Paul l'habitude d'examiner chaque soir sa conscience, et.de se confesser lui-même, puisqu'on sait que cet usage est ancien parmi les philosophes, et qu'il remonte jusqu'à Pythagore et aux gymnosophistes de l'Inde[13] ; puisque Sénèque nous dit qu'il le tient de son maître Sextius et qu'il le pratiquait depuis sa jeunesse[14] ? Ou il n'y a plus d'évidence et de certitude, ou il faut admettre un témoignage si catégorique.

Quelle différence, du reste, entre le sacrement de la confession et cet examen philosophique de la conscience, ce compte rendu journalier qu'une âme bien réglée se demande à soi-même ! Où est le coupable qui s'humilie aux pieds d'un autre homme qu'il prend pour confident et pour médecin de ses maux ? Où est le pouvoir de lier et de délier, de condamner et d'absoudre ? Le caractère religieux, sacramentel, manque entièrement à la pratique des philosophes anciens. On a bien essayé de voir dans Sénèque l'analogue de la confession chrétienne, mais c'est au moyen de textes tronqués et dénaturés. On cite ces fragments : Conscientiam suam (vir bonus) diis aperit[15]... Nemo invenitur qui se possit absolvere[16].... qui signifient, dit-on, l'homme se confesse à Dieu même ; nul ne peut s'absoudre soi-même, ou se donner l'absolution. Mais tel n'est pas le sens véritable de ces passages. Dans le premier, Sénèque veut dire que si, entre autres vertus, le sage possède franchise et innocence, s'il tient son cœur ouvert aux dieux et vit comme sous les yeux du public, il parviendra à une sagesse consommée. La seconde de ses pensées est que tous les hommes sont pécheurs, et qu'un juge ne doit pas être sévère envers ceux dont peut-être il partage le crime. Nous ne trouvons rien dans les anciens qui ressemble au sacrement de la pénitence ; le sit erranti medicinq confessio de Cicéron[17] est un conseil sensé et non une prescription religieuse. Platon recommande de s'accuser en public, au grand jour, lorsqu'on a commis quelque faute ; il veut même qu'on dénonce ses proches s'ils sont coupables : Être châtié, dit-il, quand on a fait le mal, est ce qu'il y a de plus heureux après l'innocence... Si l'on a commis quelque injustice, il faut aller de soi-même se présenter au lieu où l'on recevra la correction convenable, et s'empresser de se rendre auprès du juge comme auprès du médecin, de peur que la maladie de l'injustice, venant à séjourner dans l'âme, n'y engendre une corruption secrète et ne la rende incurable[18]. Voilà du moins le principe de l'expiation de la faute par le repentir et par l'aveu volontaire ; nous touchons ici au dogme chrétien d'assez près, beaucoup plus près que par l'examen de conscience des stoïciens, qui est une précaution plutôt qu'une confession ; mais le caractère de la doctrine platonicienne est tout politique ; il s'agit de fautes commises contre les lois, et le juge, le médecin qu'il faut aller trouver, est un magistrat.

Lorsque Sénèque recommande à Lucilius d'avoir tout à la fois un conseiller et un modèle[19], il est entièrement dans l'esprit de sa secte, ou plutôt de la philosophie parénétique de l'antiquité. Son langage est celui de tous les philosophes qui, depuis Thalès et les sept sages, ont pris pour objet de leur étude la culture morale des âmes et l'art de faire des progrès dans la vertu. De tout temps les moralistes, comme les auteurs de poétiques, ont proclamé l'utilité d'un censeur et d'un guide. Ayez un ami sincère qui vous éclaire sur vos défauts, disait Diogène, si vous voulez devenir et rester un homme de bien[20]. — Fuyez les méchants, disait aussi Platon, sous peine de leur ressembler, et fréquentez ceux dont vous voulez imiter la conduite[21]. Ce n'étaient pas seulement les écoles spiritualistes qui recommandaient cette double pratique : les mêmes prescriptions sont dans Épicure, et la preuve, c'est que Sénèque, en les formulant, lui emprunte son autorité et ses propres termes, bien qu'on ait soin, en citant Sénèque, d'omettre ce qui a rapport à Épicure : Il faut faire choix d'un homme de bien, l'avoir toujours devant les yeux, comme si nous vivions sous son regard, comme si nous agissions en sa présence. Voilà le précepte que nous donne Épicure ; il nous impose un gardien et un guide... Agissez, disait-il aux siens, comme si Épicure vous regardait[22]. Ainsi, c'est d'après Épicure que Sénèque recommande le choix d'un directeur de conscience : mais pourquoi, en citant Sénèque, omettre le nom du philosophe qu'il cite lui-même et traduit littéralement ? La même remarque s'applique à cette maxime : Le commencement du salut, c'est de connaître sa faute[23]. Ce n'est pas sans surprise, ajoute-t-on, que l'on rencontre dans Sénèque une sentence aussi formellement biblique ; puis on la rapproche de plusieurs pensées des livres saints. Pour nous, ce qui nous surprend, ce n'est pas de rencontrer dans un philosophe une maxime du sens commun, c'est de voir qu'on attribue à Sénèque ce qu'il déclare appartenir à autrui. Cette belle maxime, dit-il, appartient à Épicure[24]. Quant aux modèles à imiter, Sénèque propose, par une sorte d'éclectisme assez en vogue de son temps, les plus illustres sages de Rome et de la Grèce, Caton, Lélius, Tubéron, Socrate, Zénon, Chrysippe, Posidonius : Les uns, dit-il, vous apprendront à mourir lorsque la nature l'exige, les autres, avant même qu'elle l'exige[25]. Du reste, rien de plus vulgaire que ces préceptes et ces formules dans les écoles de philosophie, et principalement chez les stoïciens, qui, plus que toute autre secte, ont développé et approfondi la morale. Les Diodote, les Antipater, les Athénodore, les Cornutus, les Julius Canus, les Musonius, étaient des confidents intimes, des médecins spirituels, des directeurs de conscience attachés à la personne des plus illustres Romains, de Cicéron, de Caton, d'Auguste, de Perse, de Plautus, de Thraséas, vivant sous le même toit, assis à la même table, les accompagnant dans leurs voyages et leurs expéditions, et, à l'heure suprême, leur prodiguant les consolations de l'amitié et de la philosophie. Sénèque lui-même est le conseiller de Lucilius, et il a son propre directeur, Démétrius le Cynique[26]. Il peut paraître surprenant de rencontrer dans des moralistes une science si consommée, un art si délicat et si raffiné : et cependant, parmi leurs nombreux écrits, combien peu sont parvenus jusqu'à nous[27] !

 

§ III. — PÉCHÉ ORIGINEL.

Ces mêmes philosophes ne semblent pas avoir connu la théorie du péché originel et de la transmission des fautes ; du moins elle est étrangère à Sénèque, et les textes où on prétend l'entrevoir sont pris à contre-sens. Aucun âge n'est exempt de fautes[28], signifie non pas que la race humaine a été infectée dans sa source par une faute primitive, mais simplement que le mal est de tous les temps. Or, autre chose est de dire qu'aucun âge n'a été exempt du péché d'un premier père, autre chose d'exprimer cette pensée fort commune : nul siècle n'est pur de désordres et de corruption.

Entre la doctrine stoïcienne et le dogme chrétien la différence est bien marquée : les stoïciens attribuaient la perversité de l'homme à sa nature complexe, où deux principes contraires sont en lutte ; le christianisme enseigne que notre corruption a sa source dans une faute unique, commise par le chef de la race, et transmise par lui à ses descendants frappés à jamais de déchéance. La diversité des deux doctrines éclate surtout dans les conséquences : l'homme, suivant le stoïcisme, peut vaincre en lui-même l'énergie du mal par l'énergie du bien, et atteindre par sa vertu propre à la perfection. Suivant le christianisme, un Dieu médiateur pouvait seul relever l'humanité de sa dégradation. De même, on a dit de tout temps : Les hommes, sans exception, sont sujets à la mort ; mais aucun philosophe, avant saint Paul, n'avait dit : La mort est le châtiment du péché ; c'est le péché qui a introduit la mort dans le monde[29]. L'axiome banal : Nous mourrons tous, nous sommes nés pour mourir, n'est pas l'équivalent de la sentence apostolique : Tous les hommes meurent parce qu'Adam a péché.

Or, Sénèque sur ce point n'est pas plus chrétien que l'antiquité ; lorsque son sujet l'amène à parler de la mort, il se contente de dire comme tout le monde, qu'il faut mourir tôt ou tard et que le moment n'y fait rien. Et de même que les poètes et les philosophes en répétant ce lieu commun cherchent à le rajeunir par quelque comparaison ou quelque métaphore, Sénèque nous compare à des condamnés qui attendent l'appel, et il taxe de lâcheté celui qui demande à périr le dernier. C'est dans un endroit des Questions sur la nature où il veut prémunir les esprits craintifs contre la peur du tonnerre. Il use des raisons suivantes : Après tout, puisqu'il faut mourir un jour, qu'importe que ce soit par la foudre ? Est-il quelqu'un qui puisse se dérober à cette loi ? Eh bien ! n'est-ce pas le comble de la démence et de la lâcheté que d'implorer si instamment un délai ? Ne mépriserait-on pas celui qui, placé parmi des hommes destinés à périr, demanderait en grâce de mourir le dernier ? Nous ne faisons pas autre chose. Nous sommes sous le coup d'une sentence de mort qui est d'une extrême justice ; que nous importe que nous allions à la mort volontairement ou par force, puisque la mort est certaine ? Insensé de craindre de mourir quand il tonne[30].  On voit clairement le sens et la portée de ces expressions. Sénèque n'a pas eu recours à saint Paul pour prouver qu'il est insensé de craindre la foudre, et il n'a pas saisi cette occasion d'exposer la théorie du péché originel : cette loi si équitable, dont il parle, c'est la commune nécessité de mourir, et ce supplice capital est un terme métaphorique, pareil à l'urne ou à la barque des pontes. Sans doute saint Paul a dit qu'un décret condamne les hommes à la mort[31] ; mais cette sentence, ainsi détachée, n'est pas particulière à l'Apôtre, et jamais on n'a songé à rapprocher Cicéron[32], Horace, Properce et tant d'autres, de l'Épître aux Hébreux, parce qu'ils ont dit que l'homme était né mortel.

Ce n'est pas que la philosophie ancienne ait entièrement ignoré la tradition d'une faute originelle et d'une déchéance du genre humain. Ce souvenir, perpétué en Orient, fut recueilli par les pythagoriciens, placés sur les confins des deux mondes, et passa même dans les écrits de Platon, mais vague et affaibli. Empédocle, Philolatis, et l'école de Pythagore, pensaient que l'âme est ensevelie dans le corps comme dans un tombeau, en punition de quelque faute ; cette vie, selon eux, est une expiation, au sortir de laquelle l'âme purifiée s'unira intimement à Dieu[33]. Il y a longtemps, disait Crantor, que des philosophes éclairés ont déploré la condition humaine. Ils regardaient la vie comme un châtiment et la naissance comme le plus grand des malheurs[34]. Platon admet un état antérieur parfait et plein de béatitude, où l'âme contemplait dans une vive et éblouissante lumière les essences divines ; cet état a cessé parce que les âmes, incapables de soutenir ce vol élevé qui les emportait au sommet des cieux, sont tombées sur la terre. Là, elles sont emprisonnées dans le corps comme dans un tombeau[35].

 

 

 



[1] Ép. XLI, XXXI.

[2] Presque tous les philosophes anciens ont appelé l'âme un dieu : à ceux que nous avons déjà nommés, ajoutons Anaxagore, Xénocrate, Euripide, Cicéron : Ergo animus qui, ut ego dico, divinus est, ut Euripides audet dicere, Deus. (Cicéron, Tusc., I, 26.) — Mens cujusque is est quisque... Deum te igitur scito esse... (Somnium Scip.) — Plutarque cite une expression de Théophraste d'où Sénèque a peut-être tiré celle-ci : Deum humano in corpore hospitantem. L'âme, dit Théophraste, est pour le corps un hôte bien cher. — L'expression de Sénèque, homo vera Dei progenies (De Prov., I), nous paraît aussi imitée de Cicéron, qui parle en ces termes des premiers humains : Quæ (antiquitas) quo propius aberat ab ortu et divina progenie, hoc melius ea fortasse quæ erant vera cernebat. (Tusc., I, 12.) — Voici du moins une imitation certaine. Cette phrase de notre philosophe, qui parait avoir un caractère assez chrétien : calix venenatus qui transtulit Socratem e carcere in cœlum (Ép. LXVII) est traduite de Cicéron : Et quum pæne in manu jam mortiferum illud teneret (Socrates) poculum, locutus ita est, ut non ad mortem tradi, verum in cœlum videretur ascendere. (Tusc., I, 29.)

Manilius, antérieur à Sénèque, explique dans les mêmes termes la présence de Dieu dans nos cœurs :

Descendit Deus et que habitat, ipsumque requirit. (L. II.)

Nos capto potimur mundo, nostrumque Parentem

Pars sua conspicimus, genitique accedimus astris,

An dubium est, habitare Deum sub pectore nostro,

In cœlumque redire animas, cœloque venire ? (L. IV.)

[3] Ép. LXI — Ép. LXXIII.

[4] Éd. de M. Cousin.

[5] Lois, X.

[6] Lois, IV.

[7] Lois, X.

[8] Lois, X.

[9] Ritter, l. III, 6.

[10] Grotius, Préf. de Stobée.

[11] Voyez la fin de l'Épître 72.

[12] Ad hoc sacramentum adacti sumus, ferre mortalia. (De vita beata, 15.)

[13] On dit que Pythagore recommandait sans cesse à ses disciples de s'adresser ces questions quand ils rentraient chez eux : En quoi ai-je prévariqué ? qu'ai-je fait ? à quel devoir ai-je manqué ? τή παρέβην ; τί δέ έρεξα ; τί μοι δέον ούκ έτέλεσθη (Diog. de Laërte.) Tel est le premier mode de confession ; il consiste à s'examiner soi-même. Cet examen peut être fait par d'autres, et ce mode se rapproche un peu plus de la confession chrétienne : il était pratiqué par les philosophes indiens. (Apulée, Floril., 1.)

[14] Le passage de Sénèque est bien connu. De ira, III, 36.

[15] De benef., VII, 1.

[16] De ira, I, 14.

[17] Que l'aveu guérisse la faute. Ad Quintum fratrem.

[18] Gorgias.

[19] Ép. XI.

[20] Plutarque, des Progrès dans la vertu.

[21] Lois, l. V.

[22] Ép. XI. — Ép. XXV. — Voyez aussi Ép. LII.

[23] Ép. XXVIII. Initium est salutis, notitia peccati.

[24] Ép. XXVIII.

[25] Ép. CIX. — LXVI. — XI.

[26] Je conduis partout avec moi Démétrius, cet homme excellent ; je quitte les courtisans dorés pour causer avec ce philosophe à demi nu. (Ép. LXII.)

[27] On peut se faire une idée des ouvrages innombrables écrits par les épicuriens et les stoïciens, et que nous n'avons plus, en lisant les vies des philosophes par Diogène de Laërte. Nous sommes loin d'avoir Sénèque lui-même en entier.

[28] Nulla ætas vacat a culpa. (Ép. XCVII.)

[29] Rom., VI, 23. — I Corinth., XV, 22.

[30] Q. n., l. II, ch. LIX. In nos constitutum est capitale supplicium, etc.

[31] Statutum est hominibus semel mori. (Hebr., IX, 27.)

[32] Voyez les citations recueillies sur ce sujet dans les anciens par Stobée, titre CXIX, Sur la mort.

[33] Saint Clément, Stromates, l. III, cité par M. Rohrbacher, t. I. — Ritter, l. IV, ch. II, VI.

[34] Plutarque, Consolation à Apollonius.

[35] Phèdre, disc. de Socrate. — Platon ne semble pas éloigné d'admettre la transmission des fautes : Je serai puni aux enfers, dans ma personne ou dans celle de mes descendants, pour le mal que j'aurai fait sur la terre. République, l. II, p. 81 (édit. de M. Cousin).